Que reste t'il du communisme qui devait être "la jeunesse du monde",
après que les léninistes aient ramené le communisme
à l’électrification, que la révolution bolchevik ait
dressé l’état soviétique sur le cadavre du pouvoir
des soviets, et après que les bolcheviks aient exporté à
travers le monde leur modèle de révolution ? Rien ou si peu,
au regard de l'enthousiasme soulever lors des premières apparitions
de la pensée socialiste. Pourtant il ne tient qu'a nous et aux générations
futures de retenir la leçon de l'échec de la révolution
russe. Une analyse des années de pouvoir de
Trotski est à ce titre nécessaire. Nulle autre vie que
celle de Trotski peut permettre d'apercevoir la cause essentielle de l'échec
du modèle bolchevik : le pouvoir qui pervertit les hommes fussent-il
les meilleures. Pouvoir que très vite on ne peut conserver sans
autorité.
Qui aurait pu prédire que le pacifiste
Trotski allait devenir, le maréchal Trotski, qu'un homme qui
jamais ne s'était jamais départi de sa franchise et de son
honnêteté deviendrait un adepte du double
langage, qui aurait pu prédire que l'homme qui avant 1917 risqua
sa vie contre le totalitarisme tsariste écraserait quelques années
plus tard tout ceux qui contesteraient le totalitarisme
bolchevik. Non aucune autre vie mieux que celle de Trotski, montre
à quelle point l'ennemi de toute révolution qui veut en finir
avec le vieux monde, c'est le pouvoir, et l'instrument par lequel il s'exerce
: l'état.
Si les bolcheviks envisageaient dans une perspective Marxiste la destruction
de l'État bourgeois. ils avaient néanmoins la volonté
de ne pas le détruire brusquement, de l'utiliser afin d'instaurer
le socialisme, puis le socialisme établi, la nouvelle organisation
sociale supplanterait la machine étatique qui n'aurait plus qu'à
dépérir. Leur reconnaissance de la nécessité
d'un instrument de contrôle puissant sur le peuple , leur reconnaissance
d'un pouvoir fort et centralisateur, leur reconnaissance de l'outils d'oppression
(dont la destruction devait être l'objectif), les ont conduits dans
l'impasse que l'on sait. Maître du pouvoir d'état, ils en
usèrent et abusèrent afin de maintenir leur puissance, afin
de maintenir une nouvelle classe de privilégiés aux commandes.
Ainsi nous assistâmes à la reconstruction d'un pouvoir autocrate,
à l'établissement d'une armée de répression
et d'une police politique sanguinaire.
Trotski qui fut pendant plus de huit années au coeur du pouvoir
bolchevik, utilisa pour le conserver des méthodes que durant
toute sa vie il combattit. Trotski évincé
du pouvoir par Staline, deviendra durant son exil celui qui aurait
pu empêcher la perversion de la révolution. Auréolé
d'un nouveau statut de victime, ces erreurs et ces crimes doivent ils être
pour autant oubliés? Non si l'on n'en croient les marins de Cronstadt
: «Écoute Trotski ! Tant que tu réussiras à
échapper au jugement du peuple, tu pourras fusiller des innocents
par paquets. Mais il est impossible de fusiller la vérité.
Elle finira par se frayer un chemin ».