La revue Time a publié en date du 7 février 2008 un entretien téléphonique qu'un rédacteur de Time a tenu avec l'évêque anglican de Durham, Tom Wright.

Tom Wright est en opposition avec la croyance populaire d'une vie après la mort comme un Paradis de délices au son de musiques douces.Il regrette d'avoir beaucoup de peines à redresser des croyances aussi éloignées de la vérité de la foi chrétienne.

Selon Tom Wright, la révélation néo-testamentaire est très différente. Elle doit s'interpréter sur sa base juive, vétéro-testamentaire, et non pas sur des interprétations hellénistiques de type platonicienne.

Les Evangiles montrent qu'il existe deux vies après la mort, c'est-à-dire après la vie terrestre au début de laquelle il nous est donné d'être. Nous aurions donc en réalité non pas une "vie", non pas deux vies en ajoutant une vie après la mort, mais trois vies. En effet, Saint Paul souligne qu'après la mort terrestre, il existe une étape intermédiaire avant d'accéder à une vie nouvelle dans une nouvelle Création, la Terre nouvelle et les Cieux nouveaux.

Et ni l'étape intermédiaire, ni la vie nouvelle, ne ressembleront selon la Révélation chrétienne à ce que l'on se forme comme idée d'un Paradis, récompense pour les justes ou Enfer, châtiment des méchants. De l'Enfer, d'ailleurs, Tom Wright n'en parle pas dans son entretien. Mais, cette omission n'est pas signifiante à cause de la forme courte et non analytique de l'entretien.

Si l'âme survit au corps, il n'en découle pas que la vie future soit une vie exclusivement spirituelle. Ancrée dans la révélation judaïque, la révélation christique se fonde réellement sur la résurrection des corps. Non que la résurrection nie la survivance de l'âme, bien au contraire. L'âme est regénérée par la Résurrection et, si Tom Wright ne le note pas dans son bref entretien, il la situe parfaitement dans cette perspective de la vision béatifique. La regénérescence de l'âme vient de la contemplation de Dieu qui non seulement illuminera l'âme, mais fera de l'homme, corps et âme, comme une créature nouvelle, nouvelle mais entièrement dans la continuité de la Création primordiale dont nous savons que Dieu vit que "celà était bon".

Ainsi, c'est en coopérateurs de Dieu dans la construction d'une Terre Nouvelle alliée à des Cieux nouveaux que la résurrection nous configure, et non pas en angelots joufflus de peintures naïves.

Cette vigueur dans l'expression de la foi chrétienne nous montre combien les divisions des chrétiens peuvent être surmontées. Plutôt que de ressasser les causes historiques des divisions du passé, émerveillons nous des richesses communes et démontrons que dans ces richesses communes, nous possédons aussi des trésors que nos frères peuvent atteindre.