La Vigile Pascale
22 mars 2008
par Philippe Brindet

Le Christ est mort. Livré par ceux qui, dans le monde, portaient la promesse de Dieu à Abraham. Condamné, Lui l'Innocent, par ceux qui avaient la puissance. Trahi, oublié par ceux qu'Il aimait, ceux qu'Il avait patiemment choisi, enseigné.
Les trois composantes de l'humanité sont toujours là. Les gens qui pensent que la Loi suffit, ceux qui pensent que le Pouvoir qu'ils possèdent les justifient et ceux qui ont reçu l'appel de Dieu et qui sont bien embarrassés par ce fardeau.

La Liturgie de Pâques nous inscrit chaque année dans ce temps terrible qui reserre en quatre jours l'Histoire de l'humanité, sa déchéance et son salut. Pâques n'est nécessaire qu'à cause du péché de l'homme, et non pas d'un homme générique, théorique, mais les péchés de tous les hommes, et donc de chaque homme. Et Pâques n'est possible que par le don de Dieu, ce don gratuit et inépuisable de l'Incarnation qui trouve son achèvement dans la Rédemption, Mort et Résurrection de Notre Seigneur.

Notre Seigneur.

Notre
, parce que nous le supplions de nous faire davantage siens, à la fois fils adoptifs de Dieu par l'Incarnation et frères adoptifs de Jésus par sa mort. Seigneur, parce qu'Il est le Seul, l'Unique Seigneur, à la fois Dieu Tout-Puissant et l'Homme Parfait par la Résurrection.

Le Tout-Puissant

Son Royaume n'est pas de ce monde. Voilà l'enseignement de Jésus aux gens du pouvoir. Mais à ceux-là même qui affirment la séparation du religieux et du politique, Jésus enseigne à Pilate que, son pouvoir, l'homme ne le tient pas de l'homme, mais de Dieu. Et Jésus, parfaitement Dieu, laisse sa vie d'homme aux mains de l'homme qui nie Dieu.

Et nie Dieu celui qui a le pouvoir et ne le reçoit pas de Dieu. Et nie Dieu, celui qui revendique une justice vendue à une loi sans Dieu. Et nie Dieu, celui qui veut vivre sa vie sans Dieu.

Mais pouvaient-ils faire autrement, les Juifs, que de dénoncer le blasphème du prédicateur de Galilée qui se dit Dieu. Pouvait-il faire autrement, Pilate, que de massacrer l'innocent qui, se disant Roi, l'oblige à contenter César. Pouvait-il faire autrement, Pierre, que d'attendre dans la terreur de l'inévitable, le chant du coq ?

Toute cette Vigile Pascale, nous répétons la phrase du centurion romain : "Cet Homme était vraiment l'Innocent". Et tout celà n'est arrivé que pour que nous croyions, nous aussi, qu'Il est le Fils de Dieu.

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