Quels sont les objectifs aujourd'hui d'une lutte socialiste ?
Philippe Brindet
29 juillet 2008
Le socialisme est un mouvement qui traverse l'Histoire en se cristallisant de plus en plus dans un Pouvoir mondial du Troisième Millénaire. Son mouvement est clairement décrit par Friedrich Engels, dans son ouvrage central, "Socialisme Utopique et socialisme scientifique". Ce dernier doit être lu bien entendu avec le corpus marxiste, mais aussi avec un écrit majeur de Immanuel Kant, intitulé "Qu'est-ce que les Lumières ?".

Au-delà du concept de classes, dont on doit comprendre aujourd'hui qu'il n'a jamais eu d'autre réalité qu' "a priori" c'est-à-dire comme d'un signal d'excitation socialiste pour mettre en luttes les masses socialistes, convenablement éduquées, le concept de luttes est devenu le nouveau centre de l'action socialiste.

On remarquera en préambule que le concept "consolidé" de "lutte des classes" présentait sur ce lui de "luttes" l'immense avantage de désigner plus ou moins clairement l'ennemi. Mais la société mondialisée qui est le produit des luttes socialistes, n'en déplaisent à ceux qui se désignent eux-mêmes avec une incroyable insolence comme des "libéraux", est une société "sans classe". En effet, l'idée même d'une classe à l'intérieur de la société mondialisée a été éradiquée par l'action socialiste de "lutte contre les exclusions". Qu'est-ce qu'une classe, sinon un mécanisme social d'exclusion des individus qui n'en sont pas membres ?

Il est apparu aux organisations socialistes que le concept indistinct de "luttes" était mieux adapté à la société mondialisée ce que même le parti marxiste le plus stalinien du monde avait admis dès 1980 en renonçant explicitement à la doctrine idéologique de la "lutte des classes".

Mais, cette indistinction du concept de "luttes socialistes" entraîne une certaine difficulté à désigner l'ennemi au moins au niveau théorique. En pratique, cet inconvénient se transforme en avantage. En effet, lorsque plusieurs individus sont équipés de couteaux et d'une véritable éducation socialiste, ils ne se trompent jamais d'ennemi.

Mais, pour parvenir à un résultat "progressiste" c'est-à-dire de nature à produire une avancée du socialisme, les organisations socialistes ont besoin de fournir des objectifs précis, adaptés à la situation pratique d'aujourd'hui. L'identification de ces objectifs est le sujet de ce papier.

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Le premier objectif clairement identifiable est celui de l'appropriation par les organisations socialistes  de tous les biens publics, c'est-à-dire les biens désignés comme tels par elles.

Par exemple, la qualité de l'air est un bien public qui appartient aux organisations socialistes. Un autre bien public est très clairement le climat dont les organisations socialistes ont décidé qu'il devait être contrôlé. Mais, il existe des quantités d'autres biens publics. Par exemple, en matière commerciale, les logiciels sont des biens publics sur lesquels il n'existe aucune autre propriété que celle des organisations socialistes, souvent désignées dans ce domaine par le sigle soviétoïde GNU.

en cours de travail

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Le second objectif socialiste est la suppression de tout caractère culturel au sens où l'entend la réaction.

Ainsi, les humanistes reconnaissent qu'une oeuvre est de caractère culturelle en ce qu'elle vise au plus haut point possible à représenter ou à exprimer le Beau, le Bon et le Vrai. Ainsi, de telle oeuvre de Bach, tout humaniste la tiendra pour une oeuvre de la plus haute valeur culturelle. Mais pour une organisation socialiste, une telle oeuvre ne doit ni être belle, ni être bonne et encore moins vraie. Elle doit simplement répondre à une spécification productive arbitraire, mais imposée par l'orgnaisation socialiste. Il est donc éminemment socialiste d'interpréter une oeuvre de Bach sur des instruments impropres à la production de sons musicaux, désaccordés et joués par des instrumentistes ignorants tout de l'humanisme de la musique, mais par conbtre soigneusement sélectionnés en ce qu'ils auront intégrés la spécification productive socialiste de l'oeuvre.

Poussant plus loin le travail en passant de l'interprétation au théâtre, à la Danse ou en musique,  les organisations socialistes ont imposé une spécification de production de l'oeuvre d'art. Ainsi, l'urinoir de Deschamps est une oeuvre d'art dont la portée socialiste est immense.

Cette oeuvre d'art socialiste se soumet à la spécification de production socialiste qui impose le détournement de l'objet comme voie de production de l'oeuvre d'art. Mais elle est aussi fortement éducatrice des masses socialistes, parce qu'elle constitue par sa seule présentation une contestation radicale de l'art de l'"ancien régime". Cette contestation radicale se détecte clairement par tout socialiste dans le formidable ricanement qu'inspire aux membres des organisations socialistes le spectacle des masses populaires contemplant gravement un urinoir comme ils contemplaient sous l'"ancien régime" une sculpture de Rude ou de Michel-Ange.



en cours de travail