Un "vote" sur le dimanche
Philippe Brindet
15 décembre 2008




Le Nouvel Observateur le 13 décembre 2008 demandait à ses lecteurs sur Internet de voter sur le travail du dimanche. Les questions étaient orientées de façon à promouvoir le rejet de la mesure politique sarkozyste de mettre au travail le français le dimanche. Les résultats dans l'ensemble sont bien en phase avec l'orientation du "sondage". Le professionalisme des organes de presse français est donc une fois de plus démontré. Mais il y a une petite particularité assez suggestive. On a relevé les résultats du sondage trois fois et on obtient le tableau suivant :

Le sujet du "vote" était : " Le dimanche, j'en profite pour..."

Les réponses sont résumées ici :

Table des réponses
date d'état 13/12/2008 9:30 14/12/2008 9:20 15/12/2008 11:15
faire du sport 17,37% 17,18% 16,99%
faire des courses 3,4% 3,73% 3,71%
faire la grasse matinée 52,65% 51,26% 51,43%
faire mon ménage 7,23% 7,21% 7,34%
aller à la messe 10,96% 11,98% 11,95%
travailler plus pour gagner plus 8,39% 8,64% 8,59%
Nombre de votants 5147 7446 8042


Très peu de gens disent vouloir "travailler plus pour gagner plus". Est-ce parce que peu de gens ont besoin de gagner plus ? Par contre, il est clair qu'il s'agit d'une citation de Sarkozy en personne. Le fait de ne pas choisir cette réponse pourrait être une simple réaction de rejet.

Mais, on note ensuite que très peu de gens comptent faire des courses "le dimanche". Là aussi, on peut se demander si les opposants au travail du dimanche n'ont pas un "peu trop" instillé dans les esprits que le consumérisme du dimanche était ... "immoral". De ce fait, peu de gens assument le fait de faire des courses le dimanche.

Enfin, et c'est le plus important. Presque 12% des gens choisissent de répondre "aller à la messe le dimanche". Alleluia ?

On peut craindre une réplique ironique de la part d'anti-cléricaux. Mais, dans le même temps, les 12% de gens qui répondent "aller à la messe le dimanche" constituent, dans un pays de plus de 15 siècles de christianisme, une bien faible minorité.

Serions-nous vraiment 12% ?

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