Le réchauffement anthropique du climat comme idéologie
Philippe Brindet
17 février 2009


Un peu choqué par la découverte que Marcel Leroux était décédé depuis plus de six mois alors que j'avais découvert il y a peu une partie de ses écrits de bon sens et de sagesse concernant le changement climatique, j'ai passé une rapide révision sur Internet des publications tournant autour de la thèse anthropique du réchauffement climatique poussée comme une certitude par le GIEC en 2007.

Il semble que l'on puisse classer la littérature climatiste en deux types de publications.

Le premier type de publications "climatistes" concerne des publications excessivement techniques ou bien parce qu'elles compilent laborieusement des tables de mesures "incontestées", pour en déduire que les mesures sont parfaitement conformes à la théorie ou à la modélisation, sans qu'on puisse bien distinguer, ou bien parce qu'elles concernent des questions difficiles de chimie ou de physique. Par exemple, la mesure de la concentration en gaz carbonique à l'aide de la spectroscopie infrarouge n'est pas particulièrement simple. Mais, sa complexité n'a que peu à voir avec la question du climat.

Le second type de publications "climatistes" concerne des publications excessivement idéologiques ou bien parce qu'elles sont entièrement guidées par un assemblage souvent hétéroclite d'idées bizarres glanées au hasard par leur auteur ou bien parce que leur auteur tente d'imposer des dogmes "climatistes" à ses lecteurs.



1 - Un exemple de littérature idéologiquement "bizarre"

En 2000, un Prix Nobel de chimie, Paul Crutzen, écrit un article dans lequel il "invente" une nouvelle ère géologique, l'"anthropocène".

En fait son idée montre que l'idée fixe du réchauffement climatiste était déjà imposée depuis longtemps dans les esprits des climatistes, et que leurs travaux sont tous depuis orientés vers la démonstration que cette idée fixe est incontestable.

Ainsi, presque dix ans après Crutzen et son "anthropocène", Van Ypersele, haut dignitaire du GIEC, peut confier à unn journaliste "ami" que :
"je n’ai rien lu ces trois dernières années dans les revues scientifiques spécialisées qui aille à l’encontre des conclusions majeures du dernier rapport du GIEC."
Paul Crutzen a obtenu son Prix Nobel sur la "réputation" de ses travaux concernant la chimie de la haute atmosphère. C'était l'époque des fluorocarbones, responsables du trou polaire sur la couche d'ozone, dont maintenant tout le monde se moque éperdument. Crutzen a fait partie des "Cassandre" qui ont fabriqué l'idée que la déperdition de l'ozone dans l'espace allait placer la Terre sous la menace des rayons cosmiques. Son Nobel a donc très probablement été attribué sous l'action d'un groupe de pression associé à la mouvance de l'écologie politique.

Ainsi que plusieurs critiques du climatisme l'ont déjà souligné, les années 2002 ont vu un changement de stratégie. L'interdiction des "CFC" ou fluorocarbones a été un coup d'essai de gouvernement par les experts. C'était une exigence stupide. Les gens ont obéi. Convaincus par leur succès sur l'ozone, les "experts" pouvaient aller beaucoup plus loin. Mais pour imposer une nouvelle exigence stupide, il fallait "penser "global". C'est cet aspect du problème de la "couche d'ozone" qui avait emporté la décision.

Le GIEC et des gens comme Crutzen ont été "psychiatriquement" guidés par l'image de la couche protectrice d'ozone. Ils ont transférée l'idée de la couche protectrice "menacée" que formait l'ozone dans la haute atmosphère en l'idée d'une couche protectrice "menaçante". Ils concèdent que l'une des conditions du maintien de la vie sur Terre est la présence d'un effet de serre assuré par l'atmosphère. Mais, il fallait trouver une espèce chimique, produite par l'activité industrielle récente de manière significative et dont l'augmentation serait responsable d'une modification climatique dangereuse pour la vie sur Terre.

On a donc imposé un paramètre physiquement mesurable : la température de l'air, et on l'a "pensé global" en en faisant une "double moyenne" dans le temps, par années calendaires, et dans l'espace, sur "tout" le Globe. Pour parler un peu "mathématiques", il s'agit en réalité d'une double intégration en t (pour le temps) et en rho et théta (pour la latitude et la logitude sur la surface du globe). On a montré dans d'autres articles la vanité d'une telle opération. Mais, celle-ci faite, il y avait alors deux solutions possibles : ou bien la température "globale" descendait, ou bien elle montait.

Et bien en 1960, elle descendait inexorablement, et rien ne pouvait "arrêter" cette descente. Descente si dangereuse, qu'on estimait qu'il gèlerait en été en 1980, et qu'en 2000, plus aucune vie ne pourrait subsister en Grande-Bretagne.

Et puis les aérosols à base de CFC allaient accélérer le refroidissement, tandis que les rayons cosmiques allaient stériliser le vivant. On a alors inventé le trou dans la couche d'ozone pour contrôler les décisions étatiques.

Il fallait aller plus loin dans le contrôle anti-démocratique des gouvernements. Alors, on a inversé la variation de la température globale pour affirmer qu'elle montait à cause de l'industrialisation coupable. Quand on se reporte à l'article de Crutzen, on est un tout petit peu étonné par les présupposés.

On lit :
"... several climatically important "greenhouse' gases have substantially increased in the atmosphere: CO2 by more than 30% and CH4 by even more than 100%."
et quelques lignes plus loin :
"Without major catastrophes like an enormous volcanic eruption, an unexpected epidemic, a large-scale nuclear war, an asteroid impact, a new ice age, or continued plundering of Earth's resources by partially still primitive technology (the last four dangers can, however, be prevented in a real functioning noosphere) mankind will remain a major geological force for many millennia, maybe millions of years, to come."
"noosphere" ? What is this ? Chardin ! Teilhard de Chardin, jésuite né à Orcines le 1er mai 1881, décédé le 10 avril 1955 à New York. Il a été accusé par Stephen Jay Gould d'être le responsable de la fraude de l'homme de Piltdown.

La très sérieuse société de géologie de Londres découpe très sérieusement et très méticuleusement sous le nom d'ères l'Histoire de la Terre. En général, plusieurs vieux messieurs ont été enterrés avant que cette prestigieuse et très policée société de savants ait décidé d'attribuer le nom d'une nouvelle période. Le Pr Crutzen est un homme pressé et qui ne croit pas à la ré-incarnation. Alors, plutôt que d'attendre la décision de la fameuse société de géologie, il décide tout seul, comme un grand qu'il est, d'appeller par avance "ANTHROPOCENE" la période qui commence en 1800 et dans laquelle se développe la noosphère de Theilard.

Cela paraît bien ... "innocent". Peut-être même un peu ... "simplet" ... Mais, il faut rapprocher ce terme de la "cause anthropique" du réchauffement climatique qui se trouve à chaque page des rapports du GIEC. Ainsi se trouve exposé un lien entre l'idéologie de Theilard et celle du Giec et de l'écologie politique.

Le caractère "zozo", carrément "bizarre" de l'anthropocène de Crutzen proviendrait de sa parenté avec l'anthropothéologie de Theilhard, idéologie elle-même "bizarre" ou même carrément "zozo". On le soupçonnait déjà chez certains auteurs verbeux de l'écologie politique.



2 - Un exemple de littérature de propagande "climatiste"

Le cas d'un chercheur du CEA en matière climatique (il ne s'agit pas du spécialiste des glaces Jean Jouzel ...) montre combien la raison semble insuffisante aux idéologues de la cause anthropique du réchauffement climatique pour convaincre le public. Ce chercheur a été invité sur un forum d'enseignants de SVT à répondre à leurs interrogations de manière à les aider à enseigner aux élèves de Première et de Terminale des Lycées les bases théoriques de la cause du réchauffement climatique par l'homme.

L'un des connectés au forum, probablement enseignant de SVT dans une classe de Première de l'Académie de Lille faisait la remarque que :
"... un prix Nobel de Chimie aurait proposé l'utilisation du terme Anthropocène pour définir la période dans laquelle nous vivons (signant par la même occasion la fin de l'interglaciaire Holocène)".
Fort ingénument, l'enseignant posait au spécialiste du CEA la question de confiance :
"Cette dénomination est-elle admise par une autorité compétente ?"
Ah cette fameuse autorité ! Et la compétence ! Grands dieux ! Qui croire s'il n'y a plus d'autorité ? Et pensez donc ! s'il n'y a plus de compétence ?

Un vent de panique soufflait sur le forum des respectables enseignants de SVT. Très maître de lui, le chercheur du CEA commence par jouer les esprits forts :
"cette dénomination n'est pas (encore) reconnue officiellement par les commissions internationales de stratigraphie ..."
Comme la climatologie est une science enfin sérieuse parce que faite en commissions, avec ordre et discipline, autorité et compétence !

Tiens au fait, Paul Crutzen, malgré son Prix Nobel, ne serait pas une autorité compétente ?

Mais, le chercheur du CEA fait lui-même partie de dix, de vingt commissions auxuqelles il transmet sa compétence et en échange en reçoit son autorité, à moins que ce ne oit l'inverse. Il passe de 50 à 60% de son temps à se rendre dans des villes aussi plaisantes que Nice, Cannes, Menthon, Biarritz où se tiennent les comités nationaux de la Science que le monde entier nous envie. Ca coûte un argent fou en billets d'avion et en hotels de luxe. Mais tout le monde s'en fout et de toute façon c'est comme celà croit-on que se fabrique une science d'autorité compétente. De toutes façons, il n'y a pas à discutailler, c'est le contribuable qui paye sans le savoir. Et s'il râle, on lui mettra un bon contrôle fiscal. Non mais ! D'ailleurs, le cousin par alliance de la maîtresse en titre du chef de service du chercheur du CEA est lui-même quelque chose au Contrôle des Impots.

Mais, un soupçon inquiète alors le sérieux du chercheur du CEA. Y aurait-il l'ombre d'un soupçon dans l'esprit du dévôt questionneur ? L'autorité de cette Organisation blindée puisque nucléaire (vous savez ce machin qui détraque le temps ...) qu'est le CEA devrait rétablir un peu d'ordre là dedans :
"Dans notre laboratoire, le "projet anthropocène" engagé depuis 2002 porte sur le couplage entre l'évolution du cycle du carbone, du climat, de la chimie de l'atmosphère... '
Voilà qui devrait tout régler. Et pour finir un petit peu de pédagogie. Le chercheur du CEA s'adresse à un forum d'enseignants. Alors, un peu de bonne parole ne nuit pas :
"Je pense que c'est une notion importante à faire passer au grand public et qui doit faire partie de l'éducation à l'environnement."
Et voilà comment la rencontre entre la cause anthropique du réchauffement climatique et l'invocation d'une autorité compétente produit l'appel à un meilleur endoctrinement des élèves et du "grand public" ce monstre taillable et malléable à merci.



L'idéologie se reconnaît toujours en ce qu'elle exige deux actions : la force de l'"autorité compétente" qui fait régner l'ordre et la persuasion "pédagogique" par la répétition de l'endoctrinement.

Ce sont les deux missions que se sont confiés les idéologues de la cause anthropique du réchauffement climatique.

o o o