Les statistiques de l'Eglise catholique en France - Les mariages
Philippe Brindet
15 mars 2009


Sur le site de l'Episcopat français on trouve une statistique des mariages qui donne des résultats intéressants. On s'attache à comparer les mariages civils recensés par L'INSEE et les mariages religieux célébrés par l'Episcopat.

Statistiques des mariages civils et catholiques de 1990 à 2007
Les deux courbes tirées des statistiques


Le mariage religieux est de moins en moins pratiqué, avec une vitesse de décroissance inquiétante, mais constante. Pratiquement, l'Eglise a célébré en 2007 guère plus de la moitié du nombre des mariages célébrés en 1990. Cela signifie qu'il y aura à terme de moins en moins de chrétiens vivant leur foi en familles.

Dans le même temps, les mariages civils présentent une tendance à la hausse très faible et inférieure au taux d'accroissement démographique. Cette hausse pourrait cependant provenir du pic de mariages de l'an 2000. Il semble en effet que des gens aient retardés leurs mariages avant 2000 et que d'autres qui auraient eu "naturellement" tendance à se marier après, se sont mariés cette année-là. D'autres enfin, ont pu décider de se marier par entraînement autour du mythe de l'an 2000.

Chez les catholiques l'année 2000 se caractérise par un léger renforcement, mais sûrement gommé par la tendance décroissante à long terme.

L'Eglise publie aussi une statistique des mariages dont un seul conjoint est catholique, ce que on pourrait appeler des mariages "mixtes". Leur proportion présente une tendance à augmenter : de 7% du total des mariages catholiques en 1990, on passe en 2007 à 15 %.

Une question se pose : la décroissance du mariage catholique provient elle d'une baisse du nombre des naissances dans les familles catholiques ?

Nous ne disposons pas des statistiques des baptêmes des années correspondantes aux âges moyens du mariage, qui de plus, a tendance à augmenter. La question est de savoir comment expliquer la diminution du nombe des mariages catholiques ?

La réponse globale qui consiste à incriminer une diminution de la foi n'est pas satisfaisante, non qu'elle soit fausse, mais elle est trop vague. Le mariage est à la fois une démarche banale dans l'humanité et exceptionnelle dans la vie humaine personnelle. Quand il est décidé dans une démarche religieuse il faut apprendre à percevoir son lien avec la structure de l'Eglise. Le fait donc de recourir ou non au mariage catholique constitue à la fois un indicateur essentiel de la qualité de la foi dans l'Eglise et une cause d'enrichissement ou d'appauvrissement de l'Eglise.

Or, le rôle du clergé comporte celui de recevoir la déclaration de mariage et de la célébrer dans un rite qui est à la fois la représentation de l'agrandissement de l'Eglise par le mariage célébré et lexécution de cet agrandissement. Le travail pastoral du clergé porte sur la formation des jeunes à la connaissance de l'apport du mariage à l'Eglise et sur l'accueil des futurs mariés demandeurs. Or, le nombre annuel de mariages catholiques se réduit continuellement.

On n'a lu aucune remise en cause des bases actuelles du travail pastoral.

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