Le soutien des Orthodoxes au Pape Benoît XVI
Philippe Brindet
16 avril 2009


Lorsque le Pape Benoît XVI fut élu, un évêque russe orthodoxe, Mgr Hilarion Alfeyev, accorda un entretien à Robert Moynihan, rédacteur en chef de ‘Inside the Vatican’, le 24 Avril 2005. C'était le jour de son intronisation.

Mgr Alfeiev est un jeune évêque qui est l'une des plus brillantes figures ecclésiastiques depuis longtemps. Universitaire, théologien, compositeur, il est aussi un pasteur de première force. Diplomate, il a représenté le Patriarcat de Moscou auprès des institutions européennes.

Le Pape Benoît XVI a développé son action avec les tollés médiatiques que l'on sait, de plus en plus puissants, et de plus en plux rapprochés. Relisant cet entretien en anglais, on y trouve cette déclaration particulièrement limpide de Mgr Alfeiev :
"J'espère aussi que l'Eglise Catholique continuera à combattre le libéralisme, le sécularisme et le relativisme à la fois en Europe et ailleurs. A peine deux jours avant de devenir le Pape Benoît XVI, celui qui était alors le Cardinal Ratzinger a tenu un sermon à ses confrères Cardinaux qui, selon certains journalistes, éclata comme un coup de tonnerre. "Nous allons", disait-il, "vers une dictature du relativisme ... qui ne reconnaît rien de défini et laisse chacun à son ego et à son propre désir comme règle finale." A la veille du Conclave, un tel sermon était programmatique et il est clair que la guerre contre le relativisme que le Cardinal Ratzinger avait déclaré n'a pas effrayée les autres Cardinaux : au contraire, en l'élisant comme Pape, ils ont exprimé leur adhésion à se joindre à lui dans ce noble combat, même s'il est extrêmement pénible et difficile."
On peut donc penser que l'action personnelle de Benoît XVI au cours de ces quatre années passées aura confirmé l'avis de Mgr Alfeiev et de ses Confrères orthodoxes.

On remarque cependant deux choses.

Tout d'abord, on n'a pas rapporté dans la presse de soutien particulier de la part des Orthodoxes de la position soutenue par le Pape notamment au sujet des campagnes de marketing social qui tendent à promouvoir la décomposition morale des populations, africaines en particulier. Mais, en Europe notamment, la capacité des médias à isoler les acteurs du Bien Commun pour les couvrir d'opprobre, pourrait expliquer que les soutiens orthodoxes au Pape ne se soient pas exprimé.

Ensuite, même si le relativisme fait en effet partie des combats de Sa Sainteté Benoît XVI, on voit que le relativisme pourrait bien ne pas être le véritable ennemi mais n'être qu'une simple stratégie d'affaiblissement en vue détablir une véritable dictature d'une loi d'airain.

Quand on observe notamment l'affaire de la déclaration sur la nocivité des campagnes de promotion du préservatif, on se demande si le relativisme n'est pas en l'espèce une attitude dépassée. En effet, le relativisme ou le libéralisme ont pu autrefois jouer un rôle dictatorial pour diluer la conscience morale, en renvoyant à la conscience individuelle, au diktat du désir sexuel du sujet, la décision de recourir ou non au préservatif. Aujourd'hui, c'est une prétendue "règle morale obligatoire" que celle d'utiliser un préservatif. Il n'y a plus aucun libéralisme et encore plus, aucun relativisme quand la prétendue "science" impose que les rapports sexuels soient systématiquement et en toutes circonstances protégés par le préservatif. Et cette "règle morale" est appuyée sur l'autorité de la "science" qu'il est interdit de discuter ou de mettre en cause, comme un crime que l'on impute au Pape !

Aussi, si le discours du Cardinal Ratzinger contre le relativisme est toujours aussi vrai, on peut percevoir l'urgence d'un nouveau combat contre l'anti-morale, prétenduement "scientifique", autrement plus dangereuse que le diktat ancien de l'individualisme, puisque cette "anti-morale" joue sur des réactions grégaires instillées dans l'opinion publique par un puissant marketing social [1].

Ce marketing social est préparé par de puissantes organisations à prétentions scientifique et mondialiste. Ces organisations prétendent rassembler les seules "autorités compétentes" en matière scientifique. La campagne de promotion de l'anti-morale est relayée par la presse "amie". Le contrôle de la conformité à la dictature de l'"anti-morale" est ensuite assuré par le truchement d'Organisations Non Gouvernementales aux financements particulièrement obscurs. Leur rôle est de repèrer les manifestations d'opposition à dénoncer ensuite par les média aux ordres.

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Notes

[1] On se reportera à notre récent article dans lequel, sur l'Affaire de la déclaration de nocivité des campagnes de promotion du préservatif, on a pu détecter une organisation calculée sur une longue période.