Autres réflexions sur la déviation progressiste et l'affaire Weakland
Philippe Brindet
14 juin 2009


Mgr Rembert Weakland était, jusqu'à sa démission rapide de 2002, Archevêque de Milwaukke aux USA, nommé là depuis 1977 sous l'instigation du Nonce belge Jadot.

Sa démission était provoquée par l'annonce publique d'une transaction dans un conflit l'opposant à un ancien étudiant qui l'accusait de viol lors de rencontres homosexuelles consenties.

Mgr Weakland a rajouté un épisode à son aventure écclésiastique en annonçant la publication pour le 15 juin de ses Mémoires. Il a déjà annoncé deux choses.

Tout d'abord, Mgr Weakland reconnaît - ce que tout le monde sait - qu'il a toujours entretenu des relations hmosexuelles. Et la "chose" était connue de tous, y compris de ceux qui l'ont nommé aux plus hautes charges ecclésiastiques, mais qui ont estimé "opportun" de faire comme s'ils ne savaient pas puisque personne ne le disait. On est entre gens du "meilleur monde". Maintenant avec cinquante ans de distance, démontrez qu'"ils savaient" !... Vous parviendrez au mieux à prouver qu'ils ne pouvaient pas ne pas savoir, et là même, ayez ... bon courage.

Ensuite, Mgr Weakland reconnaît qu'il n'a jamais tenu les relations homosexuelles, même avec des mineurs, comme une chose ni délictueuse, ni criminelle, ni, au sens du droit ecclésiastique, peccamineuse. Seulement comme une "chose moralement répréhensible" pour les conservateurs et autres "traditionalistes". Donc, à son point de vue ... "bonne" (Voir).

Sur ces deux ... choses, les adversaires de Mgr Weakland - et on est presque étonné qu'il en ait - lèvent deux critiques féroces.

En grand seigneur faisant compter 450.000 USD par le Trésorier du Diocèse de Milwaukee à son maître-chanteur d'amant, Mgr Weakland, Archevêque de la Très Sainte Eglise Catholique et Romaine, fait payer ses plaisirs sexuels par les dons et offrandes des fidèles.

Mgr Weakland, en véritable catholique, proteste qu'il ignorait que le produit de ses droits d'auteur et autres apports ne couvraient pas la dépense. Il déclare en ressentir une véritable honte. C'est un sentiment bien délicat de sa part, mais cela ne regarde pas le public.

Mgr Weakland, par sa seconde affirmation que l'homosexualité est une chose qu'il est interdit d'interdire, fait se lever une nouvelle tempête parmi les associations de défense des victimes des abus sexuels des prêtres. Ils l'accusaient autrefois d'avoir simplement protégé des prêtres "pédophiles" en les déplaçant des paroisses dans lesquelles ils avaient été dénoncés. Maintenant, ils découvrent que la raison de cette protection provient d'un partage de l'immoralité entre Mgr Weakland et ces individus prédateurs.

Selon ce qu'il est possible de connaître, il semble que Mgr Weakland assume tranquillement son parcours, sauf à regretter le montant de la transaction qu'il a accepté de bonne foi en croyant avoir couvert par ses apports son coût.

Plus encore, plusieurs ecclésiastiques de haut rang, comme Mgr Callahan qui fait l'intérim du Diocèse de Milwaukee (Voir ), regrettent les malheurs de Mgr Weakland en soulignant que son héritage ne se limite pas à son homosexualité, mais qu'il comporte un bilan positif comme son apport sur la nouvelle messe.

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Maintenant, l'Affaire Weakland pose un autre problème déjà abordé dans un article précédent (Voir).

Plusieurs observateurs de la vie ecclésiastique aux USA, comme EM Jones (Voir), Martinez (Voir ) ou Rose (Voir), ont noté deux phénomènes inquétants.

Le premier est la "cohérence" remarquable entre la culture homosexuelle et la déviation liturgique et théologique dérivée des réformes du Concile Vatican II.

On note que Mgr Weakland était à l'époque du Concile Vatican II l'Abbé Primat de l'ordre Mondial des Bénédictins et qu'il était un spécialiste de la musique liturgique (Voir ). Qu'il était depuis quatorze ans infiltré dans les groupes les plus actifs qui ont transporté le Concile là où aujourd'hui on voit clairement qu'il s'est placé (Voir Mgr SCHULER RJ - Reform Catholic Music in the 20th Century, 1990).

Le second phénomène est la co-optation entre homosexuels qui ne laisse accéder à la prêtrise et, plus tard aux hautes fonctions ecclésiastiques, et au gré des circonstances, que des individus homosexuels déclarés et connus comme tels (Voir ).

Aux Etats-Unis, plusieurs ecclésiastiques se sont déclarés de cette orientation sexuelle. Et, associés à des ecclésiastiques d'autres nations, ils agissent sur la société civile avec le concours des homosexuels athées et anti-cléricaux pour obtenir la protection des lois contre l'exclusion.

Il en résulte qu'il serait aujourd'hui difficile d'être accepté comme prêtre, puis plus encore de parvenir à un office ecclésiastique d'importance sans le concours des ecclésiastiques homosexuels. Et inversement, il sera de plus en plus difficile de conduire des réformes dans le contrôle de l'accès à la prêtrise et aux fonctions ecclésiastiques, même les plus élevées.

Plusieurs anciens séminaristes, exclus de la sélection à la prêtrise, ont témoigné avec une relative discrétion sur cette question en France. Il serait véritablement étrange qu'il n'y ait aucune évolution de ce genre en France.

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