Un haut magistrat français met en cause la décision de l'évêque de Récife
Philippe Brindet
13 juillet 2009


Rappelons les faits. Au début de l'année 2009, le Vatican décide d'édicter un décret de levée d'excommunication de quatre évêques intégristes. La veille de la publication de ce décret, la télévision suédoise avec un a propos que personne n'a encore étudié diffuse un interview de l'un des évêques qui prononce des propos négationistes.

Un tollé immense s'élève mêlant des ecclésiastiques et d'autres anti-cléricaux, liés par leur haine du Pape.

A peine retombée, la tempête reprend. La presse internationale annonce l'excommunication au Brésil d'une mère de famille et de médecins coupables, selon l'évêque de Récife, d'avortement des jumeaux de sa fille de 9 ans enceinte de son beau-père.

Le haut magistrat dont il s'agit, publie un blog. Dans un article du 10 mars 2009, il loue sa propre "grandeur d'âme" en se posant en partisan de religieux modérés. Un peu comme le raciste de Coluche "dont le meilleur ami de la fille écoutait du Sidney Béchet" ! Mais c'est pour mieux stigmatiser l'attitude supposée de l'évêque de Récife. En réalité, le magistrat se mêle au concert d'invectives anti-cléricales. Et il répète avec un conformisme moutonnier les informations fabriquées par la presse pour monter ce nouveau tollé.

On imaginait qu'un magistrat serait respectueux de la Loi. Or, cet homme respecte si peu la loi de l'Eglise qu'il oublie que l'évêque de Recife n'a prononcé aucune excommunication pour la simple raison que l'avortement est une cause automatique d'excommunication. L'autorité religieuse peut seulement la tenir secrète ou la révéler publiquement selon les circonstances. L'évêque a le pouvoir de prononcer des excommunications pour certains actes fautifs du Code de droit canonique, mais pas pour l'avortement qui est une matière réservée au Saint-Siège et qui est produite "latae sentenciae", c'est-à-dire, sans que la sentence doive être prononcée.

Comme d'autres invectiveurs, le haut magistrat répète les silences de la presse anti-cléricale. L'évêque de Récife n'a pas publié l'excommunication de manière irréfléchie ou partisane. Il était assisté d'un autre évêque, concerné par l'une des personnes en cause, et par une équipe de prêtres et de laïcs qui assistaient la famille dans ce drame.

Enfin, l'évêque a été contraint de prendre cette mesure de publication à cause d'une manoeuvre d'enlèvement exécutée par une assistante sociale appartenant à une organisation favorable à l'avortement au Brésil, qui a soustrait la mère et la fille, alors qu'elles étaient assistées et aidées par la paroisse de la mère. Cette soustraction a permis d'emporter par la ruse le consentement de la mère et d'exécuter de manière clandestine le double avortement.

Répétant à l'envi l'argument humanitaro-médical - on a honte pour la médecine qu'elle s'associe à de telles horreurs - le haut magistrat affirme sans savoir que la situation médicale de la petite fille exigeait un avortement immédiat. Il faudrait que le haut magistrat se renseigne aussi sur le fait que presque cent milles filles de moins de douze ans mettent au monde leur enfant chaque année au Brésil et que très peu d'entre elles perdent la vie ou leur bébé. Le fait qu'il y avait des jumeaux était une circonstance dramatique, mais qui n'était pas médicalement la certitude d'un danger vital.

L'ensemble de ces faits, conjugué savec celui, que le haut magistrat français ne peut ignorer, que, pour l'Eglise catholique comme pour tout honnête homme - et qu'il ne nous rétorque pas que nous en excluerions les femmes ! - l'avortement est un crime en toute circonstance.

Mais le haut magistrat préfère protester de sa grandeur d'âme et de son esprit de tolérance en référant comme religieux fréquentable, l'inénarrable Christian Terras !...

On l'aura compris.

Ce haut magistrat préfère poursuivre l'oeuvre de désinformation et protester de sa fidélité aux ennemis de l'Eglise.

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