Une organisation "réchauffiste" citoyenne à la mode de Virginie

Philippe Brindet
6 décembre 2009


La "Chesapeake Climate Action Network" est une organisation d'action pour le climat qui réside en Virginie, Etat de l'Est américain qui accueille, dans un district "autonome", le gouvernement fédéral des Etats-Unis, un peu comme Bruxelles, capitale du royaume de Belgique, abrite la Commission de Bruxelles.

L' histoire de l'organisation

L'organisation a été initialement subventionnée par le "Rockfeller Brothers Fund". Créée sur cette base par la volonté d'un activiste, Mike Tidwell, le 1er Juillet 2002, l'organisation parvient à lever immédiatement plus de 130.000 USD et 2.000 supporteurs directs ou non. La méthode est toujours la même. l'activiste en chef monte un projet "citoyen" qui attire un nombre toujours élevé de gogos. Ici, Mike Tidwell avait imaginé de déposer une tonne de charbon sur la pelouse du Capitole, le "sanctuaire" de la démocratie fédérale américaine. Le tout est d'obtenir deux choses : la notoriété médiatique par une action qui peut attirer les caméras de télévision, et, chose presque aussi importante, déclencher par réflexe d'agrégation des adhésions allant depuis la simple re-visite du site Internet jusqu'à la participation à une manifestation filmée par les médias. L'argent des adhérents n'est pas négligé, mais il est minoritaire dans la plupart des associations "citoyennes" qui recourent plus volontier à la "levée de fonds", comme tout bon capitaliste sait le faire. Et pour cela, rien ne vaut l'adresse directe auprès des riches. Tidwell comme tous les activistes sait ce qu'il fait.

Les rapports financiers de l'organisation sont disponibles sur demande auprès de Diana Dascalu-Joffe at: P.O. Box 11138, Takoma Park, MD 20912, le siège de l'organisation.

Selon les apparences, l'organisation est très correctement pourvue de moyens financiers qui lui permettent de mener toutes les opérations publicitaires qu'elle conçoit pour conserver son rang éminent dans un environnement citoyen très concurrentiel et même, selon l'évidence, de croître.

Les grades dans l'organisation citoyenne

Un citoyen n'a pas besoin de s'inscrire personnellement pour devenir membre de l'organisation. Vous pouvez parfaitement le faire pour lui. Il suffit de donner le nom d'un "bénéficiaire" et ses coordonnées postales, puis de ... payer en ligne.

Ca paraît idiot, mais c'est redoutablement efficace au point de vue financier. Sur le site de l'organisation "Chesapeake Climate Action Network", on peut lire un étonnant formulaire de paiement :
Membership Levels:
  • $25 - Member
  • $50 - Advocate
  • $100 - Activist
  • $250 - Patron
  • $500 - Revolutionary
Which card would you like to use?
  • VISA
  • MASTERCARD
  • AMEX
  • DISCOVER
Credit Card Number:

Expires: [xxxxxx]
cvv2 [xxxxxx] What's This?

Chesapeake Climate Action Network has partnered with DemocracyInAction to facilitate your online credit card transaction. You will see DEMOCRACYINACTION.ORG associated with this transaction on your credit card statement.
Il faut bien lire les cinq grades proposés par les organisateurs de la "Chesapeake Climate Action Network". Les cyniques apprécieront qu'un "révolutionnaire" est celui qui paye la plus grosse somme. Mais si on est de condition plus modeste, on peut être "patron" ou "activiste". C'est pas mal aussi ! Enfin, si on est dans les bas-fonds, on peut devenir "advocate". Ce n'est pas formidable, mais dans la démocratie, il faut savoir rester à sa place. Enfin, si malgré tout, vous ne pouvez pas - et quand on ne peut pas, on ne peut pas ! - alors vous serez membre. Là, vous n'aurez droit à rien. Mais avec 25 USD de cotisation, ne rêvez pas ...

On note que la partie financière de l'activité de la "Chesapeake Climate Action Network" est gérée par une autre organisation "citoyenne" : Democracy In Action. C'est aussi un grand classique des organisations gauchistes. On réalise des partenariats et on trafique avec les cotisations et subventions. Tout le monde y trouve son compte, depuis le fisc jusqu'aux propriétaires des associations en mouvement.

Si vous voulez réellement devenir membre avec les mêmes grades, un autre formulaire vous est proposé avec les mêmes tarifs.

Si vous voulez faire adhérer les employés de votre entreprise, leurs épouses et leurs "pets", pas de problème. Vous êtes accueillis sur un troisième formulaire et vous pouvez même obtenir des bons d'achat ou de réduction auprès de compagnies marchandes de produits certifiés "GREEN" : ecobags, aquabarrels, . "It's GREAT ..."

Si vous voulez en savoir plus sur la philanthropie, vous pouvez "Agir selon votre passion ... pour le bien commun". La "Chesapeake Climate Action Network" est référencée au Catalogue de la Philanthropie, dans lequel les organisations citoyennes politiquement correctes, chatent mutuellement leurs louanges les unes à l'encontre des autres. Le "gogo" est en général complètement rassuré sur la moralité de gens qui disent tant de bien les uns des autres et ... signe pour un engagement à 500 USD.

Les pontifes de l'organisation

Une orgnaisation citoyenne qui se respecte a un "Conseil d'Administration" en France. Aux Etats-Unis elles ont toutes un "Board". Pour la "Chesapeake Climate Action Network", le président du Board est un dénommé "Jonathan Pearson" qui travaille depuis toujours dans les organisations "citoyennes". Lui appartient au dessus du panier, il travaille toujours dans les instances dirigeantes de Amnesty International USA. Vu ? On trouve une psychiatrique hospitalière qui a reçu une formation à l'activisme climatique chez Al Gore à Nashville en Septembre 2006. Tout un programme. Le secrétaire du "Board" est un ancien des industries des énergies renouvelables. Il a une petite affaire de consultant en économies d'énergie. Il y a toujours du business à prendre dans une organisation "citoyenne". Les autres sont du même tonneau.

Le lien avec le secteur marchand de l'économie "verte"

On note que le site de la "Chesapeake Climate Action Network" contient des liens vers des sites de e-commerce qui proposent clairement des produits et des services de l'économie dirigée par Al Gore et ses affidés.

Par exemple sur la page "Buy clean energy, le sympathisant est dirigé vers le site de vente de courant électrique Clean Currents. En mentionnant l'origine du lien cliqué, la firme Clean Currents fait un don, c'est-à-dire plus simplement paye une taxe, de 15 Dollars à la "Chesapeake Climate Action Network". On est clairement dans du e-commerce.

L'action "citoyenne" pour le climat

La "Chesapeake Climate Action Network" milite pour que les Etats prennent des moyens policiers adaptés à un objectif de réduction sans délai de la concentration en CO2 dans l'atmosphère à 350 ppmV, soit 20% de mooins qu'en 1990.

Pourquoi 350 ppmV demanderez-vous ?

La réponse vient du marketing. Tout le monde disait qu'il était vital d'interdire que le Monde atteigne la concentration de 400 ppmV en 2010. Alors, dire plus, c'est plus vendeur et 350 ppmV est bien mieux que 400 ppmV.

Une composante du marketing de la "Chesapeake Climate Action Network" s'exprime, comme chez toutes les organisations "citoyennes", par une stratégie d'information terroriste. L'information terroriste permet de susciter des peurs irrationnelles fondées sur des informations scientifiques - et fortement labelisées dans cette sphère avec force noms de scientifiques célèbres et de sigles de laboratoires et autres universités. La peur suscite chez beaucoup de gens un réflexe automatique d'agrégation dans une bande d'activistes ou de révolutionnaires. Surtout si le terroriste est capable de désigner clairement un ennemi direct (les bourgeois, les banquiers, les juifs) ou un ennemi indirect - par quelque chose que le public associe immédiatement avec cet ennemi indirect : les énergies fossiles pour désigner Exxon, les pêts des vaches pour désigner les paysans, etc.

Le marketing de la "Chesapeake Climate Action Network" est clairement exprimé dans un article du 6 décembre 2009 rédigé par le propriétaire de la "Chesapeake Climate Action Network", Mike Tidwell, et publié par le Washington Post. cet article est intitulé "To really save the planet, stop going green", soit "Pour sauver la planète, arrêtez de faire du "vert"".

Pour Tidwell, en décembre, ne rajoutez pas une lampe basse consommation dans votre salon, n'achetez pas une batterie à panneaux solaires pour motoriser le gril de votre barbecue. Non. Tout ça appartient à un passé innefficace.

Que faut-il faire ? "Harcelez votre Sénateur dès aujourd'hui pour qu'il vote la loi sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre et soutienne Obama à Copenhague !"

C'est tout ?

Ca suffit, Tidwell a déjà votre cotisation. Il vous a déjà agrégé dans sa troupe. On est en démocratie qoâ !

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