Un journaliste "réchauffiste", Paul Moreira

Philippe Brindet
28 décembre 2009


1 - Les éléments connus de Paul Moreira

Paul Moreira est un journaliste pigiste, spécialiste de la vidéo. Il a dirigé une émission sur Canal Plus. Il réalise et diffuse, par l'une de ses sociétés, Premières Lignes télévision Sarl, des documentaires sur les thèmes et les slogans de la mouvance alter-mondialiste et de l'extrême-gauche "caviar-champagne".

Il dispose d'un blog "Premières Lignes" sur le site du Nouvel Obs'.

On le découvre à l'occasion d'un documentaire intitulé "Enfumés !...", diffusé sur France4 entre la révélation du Climate Gate et l'ouverture du COP15 de Copenhague sur les mesures autoritaires à prendre pour réduire les émissions de CO2. Dans ce documentaire, Moreira tente de discréditer les sceptiques, désignés habituellement par les "réchauffistes" sous l'étiquette infamante de "négationistes".

2 - Les soutiens de Moreira

Selon les informations disponibles, Moreira dispose du soutien, peut être un peu lent, mais évident des "grandes chaînes" qui "saturent" l'opinion avec les bêlements de moutons des journaliste-citoyens, catégorie zoologique à laquelle Moreira appartient avec plaisir.

Absolument dépourvu de la moindre instruction, en matière de sciences notamment, Moreira n'hésite pas, dans son documentaire "Enfumés", à dénier la qualité de scientifique de membres de l'Académie des Sciences. C'est de la part de Moreira un excès d'honneur que ces derniers ne pensaient pas mériter.

Les soutiens commerciaux de Moreira sont, à sa déclaration :
  • le groupe public France Télévisions ;
  • la société d'économie mixte Arte ;
  • Canal Plus ;
  • RTBF ;
  • TSR ;
  • RTL Allemagne.
Pour son documentaire "Enfumés", Moreira a pu compter sur le soutien de la presse engagée à l'alter-gauche ou à l'ultra-gauche, et aux blogs et sites "communautaires" de la militance écologiste et altermondialiste. On a relevé les uri des pages mentionnant le documentaire parmi les 30 premiers résultas d'une requête Google "Enfumés Moreira". On constate : On trouve l'annonce de la diffusion sur la grille des programmes d'annonceurs de programmes comme Télérama : Tout ceci n'est pas bien sérieux et montre simplement le taux de mobilisation partisane.

3 - Le documentaire de Moreira

Selon le résumé produit par Moreira et largement diffusé dans les pages citées plus haut, Moreira dénonce le complot d'industriels du pétrole - dénommé le "Carbon Club" selon Moreira - qui aurait infiltré des lobbyistes dans lAdministration Américaine. Ils s'appellent Georges W. Bush, le prédecesseur d'Obama, ou encore Dick Cheney, puisqu'ils proviennent tous deux du milieu des industriels du pétrole. C'est un peu léger, mais devant un parterre de gauchistes convaincus, ça marche suffisamment.

Ces infiltrés, comme l'aide Phil Cooney, maquillaient les documents scientifiques pour nier l'existence du réchauffement climatique. L'horreur absolue !

Heureusement, Obama a "chassé le Carbon Club de la Maison Blanche", et le New York Times a dénoncé les "malversations" de Cooney grâce à un véritable "saint de la laïcité citoyenne la plus convenue", un "whistle blower" - là s'évanouissent de plaisir toutes les Marie-Chantal de la gauche caviar - Rick Piltz.

C'est tout ? C'est tout.

4 - La nocivité du documentaire de Moreira

Elle est quasi nulle dans la mesure où seuls ont regardé cette émission quelques égarés sur le canal de France 4, qui obtient au mieux 1,8% de parts d'audience selon Médiamétrie et sur la TNT. Ajoutez à cette audience, le visionnage sur Daily Motion ou You Tube.

N'ont regardé ce navet que quelques travailleurs à demi endormis, égarés sur la chaîne, et des militants connaissant par coeur le "message" de Moreira. Ces derniers ont dû trouver bien pâles les personnages qu'on désignait à leur haine militante.

Mais, le documentaire de Moreira est environné par un nombre extrêmement élevé de reportages ou de documentaires, tous orientés dans le même sens que le sien. Ce n'est pas la "qualité" des agressions qui fait problème. Généralement, ces vidéos sont d'une qualité nulle parce qu'elles ne contiennent rien d'autres que des slogans laborieusement transcrits des tracts de Greepeace. Mais, c'est leur répétition qui fait problème. Ces médiocres vidéos ne laissent plus aucune plage dans les programmes pour qu'un autre reportage ou documentaire présentant d'autres points de vue puisse être diffusé, au moins en France.

On garde à la mémoire, trois courts reportages sur TF1 et A2, et une émission plus longue, sur Public-Sénat. Ces quatre diffusions mettaient en face-à-face réchauffistes et sceptiques, Les sceptiques admis sont au nombre de deux : Allègre et Courtillot. Et ils ne sont admis que parce qu'Allègre a été insulté, vilipendé, dénigré depuis cinq ans par la presse et par les réchauffistes qui la manoeuvre, et que Courtillot est présenté depuis trois ans comme l'"élève" de Allègre.

S'y ajoutent les monuments du cinéma que sont le film de Hulot, connu comme le Einsenstein du cinéma français et celui de Artus-Bertrand. Je ne me souviens plus de leurs titres.

5 - Quelques remarques sur le résumé de Moreira

Moreira met en exergue le "whistle blower" Rick Piltz. Ce dernier aurait dérobé au Département d'Etat où il travaillait des documents annotés par la "taupe" du "Carbon Club". Ces documents démontraient pour Moreira la désinformation opérée par l'Administration Bush en faveur des pétroliers.

Successivement, Moreira indique l'existence de Phil Cooney, de Myron Ebbel, de Rick Piltz, ou encore de Rady Randol, comme si la révélation de leur existence provenait d'une enquête policière qu'il aurait mené. Or, tous les ingrédients de son infect brouet se trouvent dans un article du New York Times que Moreira cite "en passant", pour mémoire, comme s'il ne l'avait jamais lu.

Or, il est facile de trouver l'article du New York Times qui en 2005 parle de Rick Piltz, le "whistle blower". Il s'agit d'un article daté du 8 juin 2005 qui s'intitule :
"Bush Aide Softened Greenhouse Gas Links to Global Warming"
"Un assistant de Bush adoucit les liens des Gaz à effet de serre avec le Réchauffement Global".
Le problème, c'est que le journaliste qui a écrit cet article s'appelle Andrew C. Revkin.

Et Revkin, qui vient de démissionner de son poste du New York Times pour partir enseigner l'écologie dans une Université américaine, est l'un des protagonistes révélés par les mails du Climate Gate. Dans les mails publiés du CRU de East Anglia, il existe plusieurs mails qui montrent une participation des individus désignés par Moreira dans l'entente entre les diverses forces qui constitutent le mouvement "réchauffiste". Ainsi, Rick Piltz, le fameur "whistle Blower" de Moreira, qui l'a connu par l'article de Revkin, a écrit un mail daté du 8 octobre 2009 du climatologue Ben Santer avec copies à Phil Jones, patron du CRU britannique, Jim Hansen le patron du GISS à la Nasa, Trennberth ou encore Gavin Schmidt pour les avertir qu'une enquête était diligentée par l'Administration Obama sur les destructions volontaires de données originales de températures et autres "proxies".

Santer répond en défendant Jones et Hansen selon la stratégie utilisée par Michael Mann répondant au Sénateur Broder qui lui demandait ses sources de données et de programmes. Mann refusait au motif qu'il s'agit de données qui lui appartiennent, ce qui est faux en droit.

Dans un mail du 11 octobre 2009, Phil Jones du CRU répond à Piltz qu'il est capable de fabriquer les données originales nécessaires à l'enquête américaine : "The original raw data are not lost either. I could reconstruct what we had from some DoE reports ..."

De ce fait, la manoeuvre de Piltz et de Revkin "révélant" qu'un aide de Bush, Phil Cooney, modifiait les textes des agences d'état sur l'environnement ou le réchauffement climatique en ajoutant de manière apparente des commentaires devient des plus suspectes quand on constate l'implication de Piltz et de Revkin dans les mails du CRU.

En revenant au pauvre Moreira, qui joue ici les deuxièmes et même les troisièmes couteaux dans cette supercherie, on remarque qu'il pille allègrement Revkin, répète les allégations spécieuses de Piltz, et verse son écot à la grande agitation "réchauffiste" destinée à masquer les révélations du Climate Gate.

Pour finir et sans insister, Moreira se vante d'avoir "obtenu l’autorisation de filmer les auditions devant le Congrès. Dans une dramaturgie évoquant un moment de cinéma, l’agent d’influence (Phil Cooney) est passé sur le grill. Les auditions vont révéler les méthodes très particulières ... "

Or, les auditions au Congrès sont toutes naturellement publiques et leurs vidéos sont librement consultables sur le site du Congrès !

Mensonges et vidéo ?

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