Température globale et son anomalie - Analyse critique

Philippe Brindet
09 janvier 2010 - révisé le 09.09.2011
On aura noté depuis quelque temps déjà que les "réchauffistes" ne présentent plus la température comme la preuve incontournable du "réchauffement global constant anthropique". Pour parler comme Hervé Le Treut, ils préfèrent invoquer un "indicateur comme un autre", la date de floraison des pommiers nains de Cochinchine ou la date de glaciation estivale du lac de Bagatelle ...

Mais pour entrevoir ce que pourrait signifier la température globale, il faudrait trouver les renseignements concernant l'établissement de cet indicateur maudit et de ce maudit indicateur. Ils sont rares. En tous cas, infiniment moins que les gloses sans fin sur la "preuve" que ce paramètre "parfaitement mesuré en accord parfait avec les modèles informatiques du GIEC", apporte au "dramatique changement climatique provoqué par un modèle économique dépassé" !

Pour simplifier le tout, on évite soigneusement de travailler sur la température globale. Les réchauffistes préfèrent pour de savantes raisons bien évidemment gloser sur l'anomalie de température globale. L'idée est simple. On veut démontrer qu'il y a réchauffement climatique depuis 1850. En prenant une température de référence dans le "passé", la différence entre la température globale et cette température de référence doit toujours être positive. Ou presque toujours. De ce fait, on verra facilement la preuve de ce réchauffement, puisque la différence est toujours positive. Et afin que nul de se trompe dans les signes, on a décidé d'appeler cette différence une anomalie !

La température de référence de calcul de l'anomalie de température globale a été prise égale à la moyenne des températures globales annuelles sur trente ans. Pas vingt-cinq, ni cinquante. Trente ! Bizarrement, trente ans est à peu près la durée de vie d'un spécialiste qui aura clamé toute sa "vie" qu'il y a un réchauffement anthropique constant. Plus responsable après ...

Jim Hansen de la NASA est le patron de la fabrique des données de réchauffement climatique aux Etats-Unis, comme Phil Jones l'est de la même fabrique en Grande-Bretagne. On a la production industrielle qu'on peut ... Si on étudie un article comme "Global temperature change", James Hansen*, Makiko Sato*, Reto Ruedy, Ken Lo, David W. Lea, and Martin Medina-Elizade - Contributed by James Hansen, July 31, 2006 PNAS, September 26, 2006 ;vol. 103, no. 39 ; on ne trouvera aucun détail permettant de se faire une idée exploitable sur la manière dont l'"anomalie de température globale" est réellement construite. Il existe beaucoup d'articles qui parlent des "proxies", des cartes maillées gridded-maps, de mesures de la température de surface par satellites, de périodes de référence, de mises en cohérence - et là, il fat commencer à s'alarmer - de données hétérogènes, etc.

Mais, avec cette masse énorme de renseignements, il reste impossible d'établir là, tout de suite et pas demain, l'anomalie de température globale.

Même Wikipédia - certains penseront : "surtout Wikipedia" ... - ne permet pas de donner plus que des indications générales. On ne peut en déduire la "formule magique" qui donnerait cette damnée "Global Average Temperature Anomaly"". Dans la version anglaise, on peut indiquer :

  • Global Warming, très documenté mais qui noit le lecteur dans une avalanche de données toutes orientées vers un réchauffement cataclismique ;
  • Sea surface temperature plus précis, mais qui ne dit pas comment combiner la SST avec LST sur le continent.

Il existe plusieurs sites http ou ftp qui proposent de charger des séries de températures ou d'anomalies. On note aussi que l'altitude ou la profondeur de la mesure est aussi une source d'incompréhensions. Mais ou bien il s'agit de la table de l'anomalie de température annuelle moyenne globale, ou bien des données issues de toutes les observations et il faut un travail énorme pour rapatrier ces données et pour les rendre exploitables sur un tableur.

En cherchant un peu plus, on a trouvé une page de la NOAA américaine, Global Surface Temperature Anomalies, qui donne une liste de questions et de réponses assez bien faites. Mieux encore, dans un paragraphe intitulé "Global Mean Monthly Surface Temperature Estimates for the Base Period 1901 to 2000" qui donne un tableau absolument idéal pour comprendre ce qui se passe. En retirant les lignes en °F, il vient :

LSMT2.83.25.08.111.113.314.313.812.09.35.93.7
SSMT15.815.915.916.016.316.416.416.416.215.915.815.7
CMST12.012.112.713.714.815.515.815.615.014.012.912.2

Dans ce tableau :

  • LSMT correspond à la température moyenne mensuelle sur les continents ;
  • SSMT correspond à la température moyenne mensuelle sur les océans ;
  • CMST correspond à la température moyenne mensuelle combinant LSMT et SSMT pour donner la température globale moyenne mensuelle.

On peut remarquer que LSMT et CMST sont bien approchés par des fonctions cosinus LSMT_a et CMST_a selon une relation donnée pour le mois i, de 1 à 12, comme :

LSMT_a = Moyenne(LSMT) - 0,5*(LSMT.max - LSMT.min)*cos(2*pi*(i-1)/12)
CMST_a = Moyenne(CSMT) - 0,5*(CMST.max - CMST.min)*cos(2*pi*(i-1)/12)
qui décrit bien la déclinaison solaire au cours des saisons.

Or, on sait que la proportion de la surface occupée par les Océans est de l'ordre de 71%. Comme on sait que les températures sont pondérées en fonction des surfaces. On a donc recherché le coefficient de proportionalité si on avait une combinaison de la forme :

CMST = a*SSMT + (1-a)*LSMT

On obtient alors le tableau mensuel suivant :

MOIS123456789101112
a0,710,700,710,710,710,710,710,690,710,710,710,710,71
10000*(-a)0,3969,4413,10-11,29-38,07-19,46-65,54154,24-65,54-43,896,61-6,02-27,95

On remarque que le coefficient a de la combinaison linéaire permettant de composer la température des océans à celle des continents est relativement constant au cours des 12 mois des moyennes tabulées. On en déduit donc que la combinaison linéaire avec le coefficient a rend bien la formation de la température globale sur la base des températures mensuelles moyennes sur la période de 1901 à 2000 mesurées dans les océans SSMT d'une part et dans l'air au dessus des continents LSMT d'autre part.

On est quelque peu effaré qu'on ait pensé à un tel paramètre pour décrire le changement climatique. Pour faire sentir au lecteur toute l'ambiguité de ce paramètre, on a représenté sur le même graphique, les deux températures composantes SSMT et LSMT et aussi leur composition CMST telles que tabulées par la NASA :

La courbe la plus élevée est celle de la température de l'eau de l'océan. Son amplitude de variation annuelle est inférieure à 1°C. La courbe la plus basse est celle de la température de l'air au-dessus des continents. Son amplitude de variation annuelle est supérieure à 12°C. Tout montre que ces deux paramètre ne peuvent pas être combinés parce qu'ils sont trop différents. Ainsi l'enregistrement des valeurs de la température de l'air peut contenir un signal solaire. Mais sa combinaison avec la température de l'eau qui n'a plus que 2°C d'amplitude (voir la courbe médiane) pour donner LA température globale, ne permet plus de voir quoique ce soit.

Toute interprétation thermodynamique basée sur une telle combinaison est invraisemblable. Elle reviendrait à expliquer le fonctionnement d'un moteur à explosions en calculant la moyenne de la température de l'eau du circuit de refroidissement, la moyenne de la température des gaz de combustion et en combinant linéairement les deux moyennes. Arithmétiquement, on a tous les droits, mais cette combinaison n'a strictement aucun sens physique.

Il faut donc reconnaître que la température globale, prise comme combinaison entre la température de l'air continental et la température de l'eau océanique, n'est pas plus réaliste au point de vue physique que le cas de la température de l'automobile. Que la température globale monte ou qu'elle descende ne peut donner AUCUNE information sur quoi que ce soit. Elle peut parfaitement descendre pendant un réchauffement climatique et monter pendant un refroidissement climatique. Elle n'a aucun sens.

En revenant à la combinaison linéaire CMST, on remarque que le coefficient a calculé selon le tableau ci-dessus est très proche de la proportion de surface globale prise par les océans. Cependant, il existe une variation au cours des mois qui est intriguante. Pour relever cette variation, on a calculé une amplification de l'écart à la valeur moyenne du coefficient a et elle est tracée sur le graphique ci-dessous.

On se demande pourquoi le coefficient a présente une anomalie maximum sur le mois d'Aout (8).

Pour résumer le sujet, on voit que la température globale utilisée par le GIEC et les réchauffistes est une combinaison linéaire de la température de l'eau des océans et de la température de l'air au-dessus des continents. Elle procède d'une aberration. On déplore de plus que l'anomalie de la température globale, la seule qui soit diffusée, soit une manoeuvre honteuse pour masquer la combinaison scandaleuse de deux paramètres sans aucun rapport l'un l'autre. L'anomalie a, de plus, un "sens moralisateur" qui laisse entendre qu'il existerait une température normale, ce qui n'a aucun sens.

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