Fusion des glaciers - L'hypothèse de l'effet de terre

Philippe Brindet
24 janvier 2010, reprise le 17 février 2010

La thèse indiscutable "réchauffiste"

Le réchauffement atmosphérique, continu depuis 1850 et provoqué par les gaz à effet de serre anthropogéniques, est la cause principale de la fusion des glaciers. De ce fait, la vitesse et l'importance de la fusion glaciaire sont ainsi une "bonne estimation" de l'importance du réchauffement climatique et de l'impact des mesures qui doivent être prises pour lutter contre lui.

Voilà la thèse admise de la fusion des glaciers et qu'il n'est pas prudent de contester dans les milieux officiels, bien contrôlés par le groupe "réchauffiste".

Trois points sont affirmés :
  • les glaciers du Groenland sont en pleine débâcle [1];
  • les glaciers himalayens seraient entièrement disparus en 2035 [2]; et
  • les glaciers alaskayens seraient aussi en fusion rapide comme ceux de l'Europe[3].

La thèse contradictoire

Une étude attentive des publications réchauffistes montre qu'aucune preuve scientifique ne vient à l'appui de la validité de la thèse du réchauffement climatique constant d'origine anthropique.

Et l'instauration d'une "taxe carbone" est un argument étrangement scientifique et donc indiscutable. Dans un raisonnement inversé, il permet de "valider" la thèse réchauffiste.

Autrement dit, si dans son immense sagesse, indiscutable et donc "scientifique", l'Etat décide qu'il faut payer une taxe carbone, alors c'est qu'il existe une réchauffement climatique constant anthropique qu'il n'est pas permis de contester puisque ce serait contester un impôt d'Etat, ce qui est interdit.

Mais aujourd'hui, l'Etat n'a pas encore décidé. C'est bien la preuve qu'il n'y a pas de cause anthropique au réchauffement climatique. Il existe même des doutes sérieux pour qu'il y ait un quelconque réchauffement climatique, puisque la hausse prétendue de la soi-disante "température globale" sur un siècle est à peine égale à une correction altimétrique de température correspondant à une descente de 125 mètres.

Une hypothèse non contradictoire

Une observation importante doit être faite qui n'est pas souvent relevée. Il existe une source énorme d'énergie radiante au centre de la Terre et de plus, la Terre comporte un manteau rocheux présentant une capacité calorifique incomparablement supérieure à celle de l'eau et plus encore à celle de l'air.

Au sujet de l'effet de terre, la thèse officielle est affirmée en 1822 par le préfet Fourier, qui affirme que la température de la Terre ne dépend pas des variations de la température atmosphérique et qu'ele est constante dès qu'on approche d'une certaine profondeur. Toute la chaleur reçue par la Terre solide est équilibrée par la chaleur réémise dans l'atmosphère (voir J. Fourier, Traité de la chaleur 1822, page 10).

Il faut reconnaître que celà simplifie beaucoup les calculs à la surface terrestre. Mais cette hypothèse est fausse. Elle est notamment invalidée par les volcans, les points chauds, les failles de la tectonique de plaques, les mouvements de ceux-ci.

Par ailleurs, l'observation de terrain de plusieurs glaciers des Alpes et des Pyrénées conduit à montrer, sinon l'effet du magma, du moins deux faits suggestifs, semble t'il.

Une fusion sous-glaciaire ?

Le premier fait est que les langues terminales glaciaires des glaciers observés se trouvent souvent enserrées entre des rives rocheuses ou morainiques. Et depuis plus de trente ans que l'on observe la récession des langues glaciaires, on observe à chaque fois que la fusion suit préférentiellement les zones de plaques rocheuses compactes plutôt que les zones d'éboulis moins compactes.

L'explication de cette fusion préférentielle repose sur l'idée que les plaques rocheuses, quand elles reçoivent dans leur partie découverte de glace l'éclairement solaire, notamment en été, emmagasinent de la chaleur qui est ensuite restituée pendant la nuit au fond du glacier qui les recouvre partiellement. Ces plaques rocheuses jouent le rôle de radiateur. Et la fusion se fait alors, non pas seulement de jour par le dessus à l'air libre - et le rayonnement solaire est, nous semble t'il beaucoup plus important que l'échange thermique air-glace - , mais au contraire, par le dessous par conduction avec le roc sur lequel la glace échange de la chaleur. Or, on sait que les entablements sous-glaciaires produisent de telles poches notamment dans les zones horizontales des glaciers (cas de la Mer de Glace).

On note dans la littérature récente un graphique tout à fait éclairant. Il s'agit d'un profil de températures en profondeur d'un petit glacier himalayen [4].



Lorsqu'on se rapproche du fond du glacier, on remarque une remontée de température au-dessus des températures négatives, et donc à la fusion de la glace. Ceci indique l'existence d'une cavité entre le fond de glacier et la glace proprement dite. Une telle poche fondue correspond tout à fait à l'effet de terre qui a fournie sa chaleur au glacier, le faisant fondre localement. On note qu'après une remontée vers +3°C, la température redescend vers -1°C, ce qui indiquerait que la glace accrochée au fond rocheux reste solide. On note l'exisence plus ou moins sur le lit rocheux, de puissantes rivières d'eau liquide. La fusion glaciaire est extrêmement élevée sous la glace. Nous ne sommes pas en mesure de comparer les deux mécanismes de fusion aérien et souterrain [5].

Sur Wikipedia, on lit le 17 février 2010 le texte suivant :
"The Furtwängler Glacier is located near the summit of Kilimanjaro. Between 1976 and 2000, the area of Furtwängler Glacier was cut almost in half, from 113,000 m² (1,220,000 sq ft) to 60,000 m² (650,000 sq ft).(Thompson 2) During fieldwork conducted early in 2006, scientists discovered a large hole near the center of the glacier. This hole, extending through the 6 m (20 ft) remaining thickness of the glacier to the underlying rock, is expected to grow and split the glacier in two by 2007.(Thompson)...
Selon toute vraisemblance, ce trou datant de 2006 provient de l'action thermique du lit rocheux du glacier sur le fond du glacier et absolument pas de l'action thermique de l'air sur la surface libre du glacier. On peut penser que cet effet de terre serait sensible sur plusieurs glaciers de montagne [6].

L'effet sismique sur la réduction des glaces

Le second fait est que la Terre bouge que ce soit sur les continents, sous les océans ou sous la glace. Et les glaciers sont aussi soumis à des tremblements de terre, ce qui fait que les structures glaciaires sont entièrement bouleversées, déstructurées. Les séracs s'effondrent ou se dressent, présentant autant de failles aux agents de fusion comme la pluie les vents chauds, le soleil.

Ainsi, au Groenland, on a noté depuis peu l'existence de tremblements de terre au Groenland [7]. Ces tremblements de terre pourraient avoir diverses origines. Mais, il n'est pas impossible que ce soit une action simplement mécanique qui déverse une partie des glaciers du Groenland dans la mer. De plus, la destruction sismique des édifices glaciaires accélère la fusion par fragmentation et augementation des surfaces d'échange thermique avec l'air chaud.

On note donc que l'effet de terre sur les indicateurs "réchauffistes" du réchauffement climatique n'est pas à écarter. Il n'est pas encore quantifiable. Mais jusqu'à présent, il a été écarté sans autre raison qu'une opinion d'un préfet du XIX° siècle. L'effet de terre est donc une hypothèse intéressante.

o o o


Notes

[1] Ce retrait glaciaire est affirmé dans IPCC 4th Report 207 - ar4-wg1-chapter4.pdf) Chap 4 - Executive Summary, p.339 col.2. Le chapitre 4 est intitulé "Observations:Changes in Snow, Ice and Frozen Ground " - Coordinating Lead Authors: Peter Lemke (Germany), Jiawen Ren (China).
"Taken together, the ice sheets in Greenland and Antarctica have very likely been contributing to sea level rise over 1993 to 2003. Thickening in central regions of Greenland has been more than offset by increased melting near the coast. Flow speed has increased for some Greenland and Antarctic outlet glaciers, which drain ice from the interior."
Plus récemment encore, on peut lire :
"There are strong indications that mass loss from the Greenland ice sheet (GrIS) has recently accelerated (1-3) after atmospheric warming and increased runoff (4, 5) and increased ice discharge through the acceleration of outlet glaciers in the west (6, 7) and east (8-11). " in "Partitioning Recent Greenland Mass Loss", Michiel van den Broeke et al., 13 NOVEMBER 2009 VOL 326 SCIENCE www.sciencemag.org
En réalité de nombreuses études indiquent que la situation est beaucoup plus complexe que celle qui est décrite par les "réchauffistes". Il y a une reglaciation concurrente qui fait se renforcer notamment les épaisseurs en amont d'une part et la mise en cause de suies plutôt que du réchauffement aérien, d'autre part. retour au texte

[2] Le Rapport 2005 du WWF, ONG largement impliquée dans l'instrumentalisation du "réchauffisme" dans la mondialisation :
"As discussed in the thematic introduction to this regional status review, there is particular concern at the alarming rate of retreat of Himalayan glaciers. In 1999, a report by the Working Group on Himalayan Glaciology (WGHG) of the International Commission for Snow and Ice (ICSI) stated: "glaciers in the Himalayas are receding faster than in any other part of the world and, if the present rate continues, the livelihood of them disappearing by the year 2035 is very high". page 39.
Le 4eme Rapport du GIEC reprend cette information puisqu'elle émane en fait du TERI de R. Pachauri, Président du GIEC. On pourra se reporter à 10.6.2 The Himalayan glaciers , Climate Change 2007: Working Group II: Impacts, Adaption and Vulnerability :
"Glaciers in the Himalaya are receding faster than in any other part of the world (see Table 10.9) and, if the present rate continues, the likelihood of them disappearing by the year 2035 and perhaps sooner is very high if the Earth keeps warming at the current rate."


Le Times Of London, alerté par plusieurs blogs de sceptiques du climat qui discutent les travaux contradictoires d'un géographe canadien, Graham Cogley, révèle l'erreur et certaines de ses implications dans trois articles : Le 22 janvier, le rapport du WWF était disponible avec, en page 2, un corrigendum explicite.

De nombreux spécuialistes des glaciers notent que la situation des glaciers est très diversifiée, mais que le comportement général n'est pas à une retraite constante et généralisée. Par exemple, pour l'Himalaya :
"Sonapani glacier has retreated by about 500m during the last one hundred years; on the other hand Kangriz glacier has not retreated, as one would say, even an inch in the same period.", Raina, Himalayan Glaciers, page 45.

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[3] Dans le rapport 2005 du WWF précité, en page 2, on peut lire cette assertion :
"A recent comparison of historical glacier data with images from the ASTER (Advance Spaceborne Thermal Emission and Reflection Radiometer) instrument on NASA’s TERRA satellite by the United States’ Geological Survey revealed a significant shrinkage of mountain glaciers in the Andes, the Himalayas, the Alps and the Pyrenees over the past decade (Wessels et al. 2001). These observations are consistent with published results from many other glacier studies around the world that also recorded rapid glacier retreat in recent years. A study by Dyurgerov and Meier (1997), who considered the mass balance changes of over 200 mountain glaciers globally, concluded that the reduction in global glacier area amounted to between 6,000 and 8,000 km2 over a 30 year period between 1961 and 1990.
Le Quatrième Rapport du GIEC de 2007 reprend cette thématique parfaitement erronnée.

On note que certains "réchauffistes" s'insurgent contre l'exploitation faite par les sceptiques de rapports produits par des organismes non scientifiques. Il faut cependant constater qu'un rapport comme celui du WWF, qui n'est en effet pas un organisme scientifique, est parfaitement identique sur le fond et la forme, aux rapports du GIEC et des autres institutions s'affirmant - elles sont bien les seules à le croire - scientifiques.
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[4] Le graphique est tiré de : Himalayan Glaciers : A State-of-Art Review of Glacial Studies, Glacial Retreat and Climate Change - V.K.Raina, Ex. Deputy Director General, Geological Survey of India.
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[5] L'observation de trois glaciers de la Vallée de Chamonix est particulièrement éclairante. Il s'agit du Nord au Sud des glaciers du Tour, d'Argentières et de Taconnaz. Les langues terminales se sont retirées de 500 à 800 mètres sur les trente dernières années. L'effet thermique des plaques rocheuses est évident sur ces langues. Le glacier du Tour particulièrement présente un plateau vers 2700 mètres d'altitude qui voit son épaisseur diminuer, ce qui réduit l'alimentation en glaces fraîches de la langue terminale qui, en rupture de pente avec la cuvette amont, est suspendue dans une falaise rocheuse. Cette langue qui pourrait rompree sa jonction avec le corps horizontal du glacier, domine et menace les villages du Tour et de Montroc.

Le retrait de la langue glaciaire par réchauffement de la glace par le soleil, chargeant d'énergie le rocher de la falaise, est particulièrement net. Incidemment, le rôle de la captation des eaux sous-glaciaires dans le retrait glaciaire est évident sur les glaciers du Tour et d'Argentières qui alimentent la retenue franco-suisse d'Emosson.

Le glacier d'Argentières est dans une situation un peu différente. Il présente un plateau vers 2500 mètres d'altitude. Ensuite en aval, il présente une première rupture entre 2500 mètres et 2000 mèrtes d'altitude avec d'impressionnants séracs qui s'effondrent lors d'épisodes d'ensoleillement. Puis, le glacier poursuit son cours dans une gorge aux rives principalement rocheuses au lieu-dit de la Source de l'Arveyron. La fusion y est intense et un glacier mort est en train de se constituer notamment avec un lac glaciaire qui menace le village d'Argentières.
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[6] Un site de très belle facture permet de mieux connaître l'état des sciences sur la montagne et les glaciers de montagne. Il s'agit d'un cours simplifié de la Société Suisse de Géomorphologie qui s'intitule Géomorphologie de la montagne. On n'y trouve aucune information allant dans le sens d'un effet de terre sur la fonte des glaciers. Au contraire, le réchauffement atmosphérique est crédité de facteur causal à cette fusion. Mais, on y trouve cette courbe de l'historique des retraits glaciaires jusqu'à nos jours qui montre que le même retrait est déjà produit deux fois dans le passé récent :

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[7] Nettles et al ont étudié la sismologie d'un glacier du Groenland. Ils relèvent une corrélation entre la marche chaotique de ce glacier avec des événements sismiques :
"Geodetic observations show several large, sudden increases in flow speed at Helheim Glacier, one of Greenland's largest outlet glaciers, during summer, 2007. These step-like accelerations, detected along the length of the glacier, coincide with teleseismically detected glacial earthquakes and major iceberg calving events. No coseismic offset in the position of the glacier surface is observed; instead, modest tsunamis associated with the glacial earthquakes implicate glacier calving in the seismogenic process. Our results link changes in glacier velocity directly to calving-front behavior at Greenland's largest outlet glaciers, on timescales as short as minutes to hours, and clarify the mechanism by which glacial earthquakes occur." Voir Step-wise changes in glacier flow speed coincide with calving and glacial earthquakes at Helheim Glacier, Greenland, Nettles et al., 2008.

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