Note de lecture - Cycles and trends in solar irradiance and climate, JL Lean, 2010

Philippe Brindet
8 mars 2010


La revue Climate Change de John Wiley & Sons ltd, publie dans son Volume 1, January/February 2010 un article de Judith L. Lean, intitulé "Cycles and trends in solar irradiance and climate".

Cet article part du constat suivant :
But until recently, an influence of solar variability on climate, whether through cycles or trends, was usually dismissed because climate simulations with (primarily) simple energy balance models indicated that responses to the decadal solar cycle would be so small as to be undetectable in observations. Mais jusqu'à récemment, une influence de la variabilité solaire sur le climat, que ce soit par cycles ou par tendances, a été habituellement écartée parce que les simulations climatiques avec des modèles de budgets d'énergie initialement simplifiés avaient indiqué que les réponses au cycle décennal solaire aurait été si petit qu'il en serait indétectable par des observations.

C'est ce que les "réchauffistes" ont toujours répliqué à des sceptiques comme Svensmark, Lindzen ou Courtillot [1].

L'étude de Madame Lean, Space Science Division, Naval Research Laboratory, Washington, DC 20375, USA, indique tout le contraire. Elle conclut :
Dismissal of Sun-climate associations was, until recently, de rigueur because climate models were not been able to replicate them. But the increasingly extensive, broadly self-consistent empirical evidence accruing in multiple high-fidelity datasets of present and past climate, combined with new appreciation of the complex mechanisms, now precludes this. Le rejet des associations entre le Soleil et le climat était jusqu'à présent "de rigueur" parce que les modèles climatiques n'étaient pas capables de les reproduire. Mais les preuves empiriques largement auto-supportées, et s'étendant de manière accrue se basant sur de multiples jeux de données à haute fiabilité pour le passé et le présent du climat, combinées avec une appréciation nouvelle des mécanismes complexes, empêchent ce rejet maintenant.

Quelles sont les indications de la variabilité de l'irradiance solaire ?

Lean ne décrit pas très bien les causes de la variabilité de l'irradiance solaire. On peut le regretter. Elle semble vouloir renvoyer à la réalisation d'une expérience TIM courant 2010 puis Glory en 2013. De ce fait, on se demande si elle a réellement des faits nouveaux. Sa Figure 1 détaille une variabilité manifeste entre l'irradiance ajoutée par les "facules" de 1 à 3 W.m-2, et retranchée par les tâches solaires d'envirion 0,5 à 1,5 W.m-2.

Des auteurs comme Courtillot sont plus pertinents sur le sujet, même s'ils en sont aussi au niveau de l'hypothèse.

La température globale toujours grandeur "thermodynamique" du réchauffement

Lean repasse alors la technique de reconstruction des effets climatiques selon le "réchauffisme" standard. En particulier, Lean décrit le réchauffement comme l'élévation constante de la température globale, basée sur la moyenne continents-océans dressée par le "fameux" CRU.

Or, on sait que la température n'est pas une grandeur additive. Il n'est donc pas possible de préparer une moyenne, au moins dans les conditions du CRU ou des deux autres institutions, GISS ou NOAA. L'idée donc de caractériser les variations climatiques par la température globale est donc sans valeur.

Pourtant Lean écrit :
But a relative lack of warming characterizes the first decade of the C21st, even though greenhouse gas concentrations have continued to increase. Confounding expectations of a monotonically warming globe, the average warming rate from 2000 to 2008 subsided by almost an order of magnitude, and temperatures in 2008 were cooler than in 2002. These varying ‘trends’ in global temperatures arise in part from the influences of solar irradiance and other natural processes, which must be comprehensively assessed in order to properly ascertain Earth’s response to the underlying anthropogenic influence. Mais un relatif manque de réchauffement caractérise la première décennie du 21° Siècle, bien que les concentrations en gaz à effet de serre, ont continué à croître. Confondant les attentes d'un monde en réchauffement constant, la vitesse de réchauffement moyen de 2000 à 2008 s'est réduit de presque un ordre de grandeur et les températures en 2008 ont été plus froides qu'en 2002. Ces tendances de changement dans les températures globales apparaissent partiellement comme provenant des influences de l'irradiance solaire et autre processus naturelles, qui doivent être exposés de manière explicative afin de déterminer correctement la réponse de la Terre à l'influence anthropogénique sous-jacente.

A la fois, l'étude établit que le déterminisme du "réchauffisme global anthropique constant" est violé par la tendance à la baisse depuis 2002 alors que la concentration des GES augmente et recherche la combinaison d'un effet adverse de l'irradiance solaire.

Permanence de la croyance en la combinaison de deux effets indépendants : variabilité naturelle et émission de GES

L'idée de base qui traverse le "réchauffisme" c'est que les variations naturelles seules ne produisent pas un réchauffement global, mais que l'accumulation des GES l'explique. L'étude de Lean permet seulement de rechercher une réduction de l'irradiance solaire depuis 2002 pour expliquer le défaut des observations de température du CRU.

Alors qu'on sait que la température globale n'est pas une fonction thermodynamique descriptive du climat. Il est donc strictement sans aucune validité de tenter de calculer une fonction de température globale comme composée de la somme ou de toute autre composition d'un effet "naturel" et d'un effet "anthropique" qui seraient indépendants l'un de l'autre.

Si on acceptait l'idée que la température globale était bien une caractéristique thermodynamique, l'indépendance de l'effet anthropique avec l'effet "naturel" est contraire aux lois de la thermodynamique. Par exemple, l'idée que la concentration en CO2 atmosphérique augmenterait peut être vraie. L'idée que le CO2 atmosphérique ait un effet d'augmentation de la température peut aussi être vraie. Mais, si la température augmente, alors la concentration atmophérique en vapeur d'eau va elle aussi augmenter et la concentration en CO2 va redescendre corrélativement puisque la fraction hors CO2 augmente. Il n'existe donc pas d'indépendance entre les effets "naturel" et "anthropique".

Pour en revenir à l'effet du Soleil sur le climat, il existe deux erreurs essentielles commises à ce sujet, principalement parce que on a raisonné "en moyenne", à la fois dans le temps et dans l'espace. En effet, on compte un flux solaire de 1361 W.m2. Mais c chiffre n'a strictement aucune validité physique. Il s'agit en effet du flux moyen calculé sur l'énergie annuelle. Or, on ne l'apprendra pas à nos lecteurs, la nuit, le flux solaire est nul ! et en hiver il est beaucoup plus faible qu'en été. Ce sont de tels raisonnements qui ont conduit à écarter la variation maintenant estimé en "moyenne" à quelques W.m-2, alors qu'elle était négligé à quelques dixièmes de W.m-2 jusqu'à présent.

De cette remarque, on peut affirmer que le flux d'énergie rayonné par la Terre elle-même, estimée aujourd'hui à quelques centièmes ou dixièmes de W.m-2 et négligée en conséquence, n'est absolument pas négligeable. La nuit, le flux d'énergie terrestre n'est absolument pas négligeable, et il existe des points où sa valeur est beaucoup plus forte.

Pour en revenir à l'influence du Soleil, il faut se souvenir que le Soleil et la Terre sont en interaction magnétique, et que de ce fait, le climat lui-même est modifiée par cette interaction à laquelle il faut ajouter l'effet magnéto-électrique composée par le noyau métallique de la Terre.

Tout ceci est loin de l'article de Lean. Mais, elle a le mérite de mettre en cause le diktat réchauffiste du réchauffement global anthropique et de démontrer que la variation de l'irradiance solaire n'est pas ausi négligeable que les "réchauffistes" l'ont prétendu.

o o o


Notes

[1] Le Mouël et Courtillot, "Evidence for a solar signature in 20th-century temperature data from the USA and Europe", Earth and Planetary Sci Lett, 232 (2005) 273-286

Dr Zbigniew Jaworowski, "SUN WARMS AND COOLS THE EARTH" - 20 SEPTEMBER 2008 - NZCPR Research

Nir J. Shaviv, Carbon Dioxide or Solar Forcing?

Hoyt, D. V., and K. H. Schatten, 1997. The Role of the Sun in Climate Change , Oxford University Press, 279 pp. retour au texte retour au texte retour au texte retour au texte