Réchauffisme. La loi contre l'observation

Philippe Brindet
20 juin 2010


Le 27 mars 2010, le biologiste et philosophe Henri Atlan écrit une Tribune Libre dans le quotidien Le Monde, intitulé La religion de la catastrophe. Chacun est libre d'exprimer ses opinions, et particulièrement dans une Tribune Libre.

Eh bien, en France, pas du tout ! C'est ce qu'écrit un fonctionnaire du CNRS dans un "billet" publié sur le site Internet de la chaîne TV5, relayé par l'inénarrable Sylvestre Huet et intitulé Les modèles de prévision de l'évolution du climat sont-ils fiables ?.

Parlant des modèles exploités en climatologie, Atlan déclare :
"Il s'agit là d'une situation dite "des modèles par les observations", ..."
Le fonctionnaire du CNRS hurle à l'infamie :
"Cette description est fondamentalement erronée, et peut induire gravement en erreur des lecteurs peu ou mal informés. ..."
Il est assez consternant que des fonctionnaires de l'Etat profitent de leur pouvoir pour contraindre l'opinion libre. De plus, Atlan n'est pas un esprit faible. C'est un homme agé, d'une expérience éprouvée. Nul ne peut le reprendre comme le fait le fonctionnaire du CNRS, qui le confond avec "un étudiant en licence de physique" !

Mais, il semble que ce soit la stratégie mise en place par le lobby "réchauffiste" en France de répliquer à toute publication des "sceptiques" par des torrents d'immondices, de dénonciations et de corrections de profaillons de banlieue.

Mais, au delà des ratiocinations des uns et des ergotages des autres qui leur répliquent, la réaction du fonctionnaire du CNRS, qui se fait porte-parole du "réchauffisme", nous gratifie d'un point de vue d'une importance majeure pour comprendre la "psychiatrie du réchauffisme". Le fonctionnaire du CNRS écrit quelque chose qu'on savait, mais qu'il est heureux qu'un "réchauffiste" déclare :
" Les modèles utilisés pour les prévisions climatologiques ne sont pas guidés par les observations, mais par les lois qui régissent l’évolution de tout système physique : les lois de la conservation de la masse, de l’énergie et de la quantité de mouvement, ..."
Tout d'abord, Henri Atlan a eut tort, nous semble-t'il, de qualifier de manière générale les méthodes de la climatologie sans s'être informé. Mais, à sa décharge, il faut comprendre sa position d'origine.

Dans les sciences naturelles, de la biologie de Atlan, l'observation a toujours une importance capitale, centrale. Comme on lui a dit que la climatologie était une "science naturelle", Atlan a cru de bonne foi que la climatologie se soumettait, comme lui-même en biologie, à l'authenticité de l'observation.

Il était poussé à cette position par la forte médiatisation des torrents d'observations dans lesquels on noie le public: températures de tous endroits de l'eau, de l'air, de l'atitude, mesures de la hauteur des océans, de la banquise, etc.

Tout poussait Atlan à croire que les climatologues faisaient de gigantesques bases de données de ces observations pour alimenter des ordinateurs, et, sur la base de ces observations en déduire des prévisions : les "modèles par les observations" ...

Il lui faut renoncer à cette vue de l'esprit. On pourrait peut être envisager une véritable climatologie sur cette idée de Atlan. Mais, les climatologues sont, nous le croyons, à cent lieues de suivre une telle voie, sage et scientifique.

A la différence de la méthode scientifique à l'honneur dans les sciences naturelles, la "climatologie réchauffiste" ne se fait pas avec les observations, mais avec des lois. Oui, Professeur Atlan, avec des lois comme celles du Code Pénal. Enfin, c'est comme celà qu'un fonctionnaire du CNRS voit la science. Elle obéit en bonne républicaine aux lois. Circulez ! Il n'y a rien à voir, rien à observer, rien qu'à obéir.

Aussi, les modèles du "réchauffisme" sont-ils un peu comme des Codes pleins de lois regorgeant d'articles comminatoires et les ordinateurs un peu comme des Cour d'Assise qui vous condamnent les criminels. Et la contestation publique des décisions de justice est formellement interdite !

Voila à peu près ce que l'on peut comprendre des réactions des "réchauffistes" quand les "sceptiques" protestent contre un de leurs édits :
  • il faut taxer les émissions industrielles de gaz à effet de serre ;
  • la température globale va augmenter de 2°C avant la fin du ...;
  • les océans auront submergé 25% des terres émergées d'ici à 2050 ... :
  • les glaciers de l'Hymalaya auront disparus en 2035 ... ; etc.
Pour un fonctionnaire du CNRS que l'Etat a chargé de la climatologie, quand il écrit quelque chose, il se trouve exactement dans la position d'un autre fonctionaire, de la Chancellerie, cette fois, à qui on a demandé de préparer un nouveau projet de loi réprimant l'ivresse publique ou le sort des maisons closes. Et un "sceptique" aurait le culot de contester une loi de l'Etat !

La protestation parue chez TV5 ou chez Huet montre l'incroyable indigence de la physique en France. Les fonctionnaires de rang le plus élevé au CNRS, les directeurs de recherche, croient encore comme au XIX° siècle que la Physique est une affaire de lois : les lois de la conservation de la masse, de l’énergie et de la quantité de mouvement, ... nous récite servilement le "réchauffiste" d'Etat.

Ce qu'il y a de suggestif dans cette "philosophie" des sciences, c'est que le "réchauffisme" ne renonce pas au statut de l'observation ! Mais pas aujourd'hui ! Dans au moins trente ans, puisque c'est, d'après un "réchauffiste", la durée normale pour comprendre une évolution climatologique, on vérifiera si les prévisions établies par les modèles de la "juridiction réchauffiste" sont justes ou fausses !...

Il y a donc de la part des gens qui se soumettent aux "lois du réchauffisme", une énorme faiblesse de l'esprit critique d'attendre d'une science qu'elle "légifère" en réclamant que la pierre de touche de l'observation ait lieu après et non pas avant comme dans les vraies sciences.

Ce n'est plus de la science.

o o o