La bascule du chaud-froid polaire

Philippe Brindet
9 juillet 2010
Alors que les villes dans l'Hémisphère Nord sont surchargées de chaleur, le site Pensée Unique annonce la publication d'un article du climatologue réaliste Petre Chylek et de trois acolytes. Ces auteurs ont relevé dans les données publiques de température globale que l'anomalie de température annuelle moyenne de la zone arctique et celle de la zone antartique évoluent en sens contraire avec une périodicité de 60 ans.



On retrouve ici une idée de Marcel Leroux selon qui "un endroit se réchauffe, un autre se refroidit". Mais, cette opposition résultant d'un couplage sur l'oscillation multidécennal Atlantique montre que la variation d'anomalie de température sur deux zones extrêmes fromant le quart de la planète n'a aucun lien avec le C02 anthropique.

La zone polaire nord se réchauffe actuellement. Elle avait atteint en 1940 un réchauffement de +0,6 K qu'elle pourrait atteindre à nouveau en 2010-2011 avant de redescendre pour soixante ans.

Il s'agit d'une hypothèse fondée sur l'histoire des températures. Autrement dit, ce scenario est loin d'être certain. Mais, si il survient, il ne sera pas étonnant. On est donc encore très loin d'une science avec de la causalité déterminée et mesurable, mais dans du qualitatif et du vraisemblable. Rien de tel pour être démenti par les faits.

Mais, on note que la thèse du réchauffement par effet de serre dû principalement au CO2 anthropique, ne fonctionne pas sur cette observation de l'anomalie. En effet, si la concentration en CO2 augmente sur tout l'atmosphère depuis les débuts de la révolution industrielle, alors il n'est pas permis que des régions voient l'anomalie descendre quand d'autres la voit monter. Ainsi, entre 1935 et 1970 dans l'hémisphère nord, il n'est pas "permis" que l'anomalie se réduise et devienne négative puisque, comme partout, la concentration en CO2 y augmente (selon les dires des "réchauffistes").

Une recherche amusante serait de rechercher des oppositions de phase entre anomalies locales et de corréler ces oppositions avec de la géographie, en déterminant des "noyaux" invariants formant une sorte de "puits de couplage".

On note aussi un détail amusant. Les deux oscillations en opposition de phase sont toutes les deux de forme sinusoïdale, modulant une décroissance linéaire de -0,35K/an. En clair. Ce sot indubitablement des oscilations. Elles sont indiscutablement en opposition de phase et en corrélation forte avec l'oscillation multidécennal Atlantique. Mais, il y a plus grave pour le "réchauffisme". Elles ont tendance à descendre, dénotant une tendance séculaire à la décroissance ! En plein "réchauffement climatique", c'est gênant...

Une fois de plus, on note que l'anomalie de température est un "mauvais paramètre thermodynamique", parce que la température annuelle régionale, comme globale est un "mauvais paramètre thermodynamique". Une question est alors d'expliquer pourquoi entre les mains des "réchauffistes", ces grandeurs seraient "mauvaises" et deviendraient "bonnes aux mains des "sceptiques" ou des "réalistes".

On note une voie possible de conciliation. Alors que le CRU ou la NASA travaillent en °C, Chylek et son équipe auraient travaillé en Kelvins. La première échelle est caractérisée par une comparaison à deux points de référence de l'eau (vapeur et glace), la seconde est définie par un niveau énergétique nul lié à la statique des gaz.

Malheureusement, il nous semble que l'échelle Kelvin n'est dans le travail de Chylek qu'une translation de -273 degrés dans l'échelle Celsius. Et on se heurte toujours à l'inanité d'additionner une température solaire à une température nocture et d'additionner une température de l'air avec celle de l'eau.

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