Une observation climatique d'été

Philippe Brindet
8 août 2010



Le 7 août 2010, à Chamonix, le temps fut extraordinairement beau. Dès le matin, avant 6 heures, la couverture nuageuse était quasi nulle et la température à 1450 mètres était de 4°C. La température est restée très basse une bonne partie de la matinée, malgré un soleil sans aucun nuage. Vers 12 heures la température était de 18°C et de 23°C à 15 heures. Le soir vers 20 heures, elle était de 13°C. Toujours aucun nuage.

Le matin du 8 août au même point, la température était de 10°C à 7 heures mais le ciel était entièrement couvert par une couche totale vers 4000 mètres. Seul un minuscule "trou de bleu" perçait la couverture nuageuse au centre de la vallée. A 9:45, la température était de 13°C.

Quelle interprétation climatique donner à cette chronologie de températures locales ?

La netteté des paysages observée dans la journée du 7 est provoquée par un air relativement sec. De ce fait, l'action des rayons du soleil a surtout portée sur l'échauffement des rochers et l'échauffement de l'air n'a pas été très important du fait que cet air ne contenait que peu de vapeur d'eau. Particulièrement, dans cette journée, on a observé que les rochers vers 14 heures, lorsqu'ils étaient exposés au soleil, étaient particulièrement chauds au toucher. Probablement à des températures entre 25°C et 30°C. Le profil de températures à l'intérieur de la roche est inconnu. Mais, il y a tout lieu de penser que la profondeur de pénétration de l'onde de chaleur n'est pas négligeable. Il en résulte que la quantité de chaleur stockée dans la roche, abondante dans cette région montagneuse, est elle aussi importante.

Dans la nuit du 7 au 8, des nuages provenant du Sud-Ouest, invisibles au coucher de soleil du 7 août qui fut extrêment coloré, démontrant que le couchant était libre de nuages, ont formé une couverture qui a réfléchi vers le sol la chaleur qui avait été emmagasinée dans la roche lors de la journée précédente.

Par ailleurs, l'évaporation des zones neigeuses et humides, abondantes parce qu'il avait énormément plu et neigé les jours précédents le 7 août, a été abondante, rechargeant l'air en vapeur d'eau. Il en résulte que la capacité calorifique de l'atmosphère (air + vapeur d'eau) s'est extrêmement élevé. De ce fait, l'atmosphère a pu capter, non pas le rayonnement solaire, mais le rayonnement terrestre nocturne et de début de matinée.

On note en particulier que la Vallée de Chamonix est relativement encaissée, avec du côté de l'Est une barrière montagneuse entre 3800 et 4800 mètres avec seulement trois "brèches" à 2000 mètres produites par les trois zones glaciaires de vallée : le Tour, Argentière et la Mer de Glace. L'action du soleil matinal est donc particulièrement faible à 1450 mètres.

L'action différentielle à heures comparables produite par la couche nuageuse, la saturation par la vapeur d'eau dans l'atmosphère et le stockage de chaleur dans le sol est donc de l'ordre de 9°C en 24 heures, au même point d'altitude de 1450 mètres.

On remarque donc l'extrême vacuité des hypothèses "réchauffistes" ou "carbocentriques", qui attribue au CO2 jusqu'à 75% de l'effet de "réchauffement climatique anthropique" qui est de l'ordre, dans la pitoyable "moyenne annuelle globale" estimée de 0,8°C par siècle quand l'effet observé du modèle "eau + air + soleil + terre" est de 9°C par jour !

o o o