La condamnation prononcée en 1975 contre Hans Küng

Philippe Brindet
02 octobre 2010


On a retrouvé difficilement le texte édité par la Sacrée Congrégation pour la Doctrine de la Foi contre les thèses du Suisse allemand Hans Küng. Ce texte est encore accessible sur le site du Vatican dans une version en langue espagnole. Il date du 15 décembre 1975. Il aura donc bientôt trente-cinq ans. Depuis cette date, la réputation de Hans Küng comme théologien catholique s'est propagée en Occident à un point tel que, depuis plus de dix ans, il semble impossible à un quelconque média de ne pas tendre sa plume ou son micro à cet individu vaniteux et enflé de haine, dès qu'il s'agit de donner une opinion sur l'"obscurantisme papal" ou le "conservatisme médiéval de l'Eglise".

La Congrégation après avoir rappelé sa mission au service de l'Eglise et du Magistère établit que Küng a proféré des opinions contraires au Magistère de l'Eglise dans trois de ses ouvrages parus en allemand.

Les opinions reprochées à Hans Küng sont :
  1. la réfutation de l'infaillibilité de l'Eglise ;
  2. le rejet de l'indéfectibilité de l'Eglise dans la vérité ;
  3. la possibilité d'erreurs dans les promulgations de dogme par l'Eglise.
Ces opinions dérivent dans des erreurs professées par Hans Küng comme la consubstatialité du Christ avec le Père et la Vierge Marie.

La sanction prononcée et, à notre meilleure connaissance jamais rapportée, était :
... le professeur Hans Küng, dans ses écrits, a échoué dans l'intégrité de la vérité de la foi catholique, et donc il ne peut pas être considéré comme un théologien catholique et en tant que tel il ne peut exercer la profession d'enseignant."


Selon toute vraisemblance, l'ordre religieux qui gère les Editions du Cerf ne semble pas connaître cette condamnation de Hans Küng puisqu'il édite avec enthousiasme les ouvrages de cet individu. On pourra se reporter à la page du site Internet des Editions du Cerf qui lui est consacré. Pas moins de dix ouvrages de sa plume sont ainsi proposés au public.

Le comique de l'affaire, c'est que les Editions du Cerf se protègent par la décision de la Faculté de Théologie de Tübingen de maintenir un poste à Küng !
"Critiquant le magistère de l'Église et l'infaillibilité pontificale, il sera interdit d'enseignement en 1979. Mais la Faculté de théologie de Tübingen le maintiendra à son poste jusqu'à sa retraite."


Aucune réforme dans l'Eglise officielle ne sera possible tant que des auteurs comme Küng seront mélangés avec des auteurs comme Saint Thomas d'Aquin et présentés comme des références alors qu'il s'agit simplement de pauvres perdus.

Même le Vatican n'a conservé dans son site Internet qu'une version en espagnol de sa condamnation !...

o o o