L'intégration d'une frange militante catholique

Philippe Brindet
05 octobre 2010


L'intégration bicentenaire d'une frange "militante" de catholiques dans les rangs du jacobinisme, républicain et depuis longtemps adepte de la démocratie totalitaire, continue à poser de nombreuses questions.

Encore récemment, le secrétaire général du "Secours catholique", largement contrôlé par les bureaux de l'épiscopat catholique français, intervenait dans les colonne du quotidien Nouvel Obs' sur l'affaire de l'expulsion judiciaire et/ou administrative des Roms.

Dialoguant avec les internautes sur le site du quotidien, la personnalité républicaine qu'est Pierre Levené, s'est livrée à de nombreuses provocations qui associent indissolublement le catholicisme français avec les menées les plus gauchisantes et ce, avec les délices du bourgeois se rendant à la messe avec le magazine Playboy sous le bras. Ce dialogue était centré autour du débat concernant la loi sur l'expulsion des Roms présentée par le ministre Besson, pourtant lui-même "socialiste en vacances".

Pour illustrer la position gauchisante bien connue d'ailleurs des organisations "militantes" catholiques, on peut citer ce passage du dialogue :
"" Qu'est-ce qui vous choque dans cette loi ?" demande un internaute. "C'est que le droit d'asile est globalement restreint, les étrangers n'auront plus le droit d'être entendus (retrait du juge des libertés), le droit de vivre en famille est lui aussi restreint et la solidarité envers les étrangers restera répréhensible." répond Pierre Levené."
Il n'y a pas grand chose à discuter dans cette position idéologique, puisque la contester c'est s'exposer à l'accusation d'être "un mauvais chrétien" ... On était déjà un "mauvais républicain", la chose deviendrait ainsi complète ...

Mais, il est fort regrettable que le catholicisme s'égare ici dans les méandres de l'exercice démocrate. Au nom des "sentiments pieux" d'une frange d'activisto-catholiques et de bonnes personnes égarées par le discours politique que ces activistes, une écoeurante dialectique, pratiquée avec une aisance inquiétante par les évêques catholiques en général, est maintenant bien implantée dans l'Eglise en France

Pour être "catholique", il semble nécessaire maintenant d'adhérer aux "déclarations dogmatiques" d'organisations d'extrême-gauche, comme ATTAC ou RESF ou même comme la LCR (si elle existe encore, mais pour un "catholique", la "non-existence" ne semble pas un critère définitif). Il y a vingt ou trente ans, il existait une division parmi les catholiques entre traditionalistes et conservateurs d'une part et les libéraux et "chrétiens progressistes" d'autre part. Aujourd'hui, il semble qu'il n'y ait absolument plus aucun conservateur ni traditionaliste. Les structures ecclésiastiques sont absolument acquises au progressisme et au gauchisme les plus éculés. Ainsi, de nombreux slogans utilisés dans la frange officielle du catholicisme en France ne sont même plus en usage parmi les organisations gauchistes "non-confessionnelles".

Ainsi, plus l'Eglise tient un discours rétrograde en matière de morale sexuelle, plus son discours au sujet des questions politiques, sociales et économiques se gauchisent. Pour une déclaration catholique contre l'homosexualité ou le préservatif, on entend le grondement d'une foule de slogans caractéristiques du progressisme le plus laïcard et convenu.

Ainsi, les autorités ecclésiastiques viennent de critiquer l'attribution du Prix Nobel de médecine à l'inventeur de la fécondation humaine artificielle. Plusieurs organisations "catholiques" d'un républicanisme éprouvé vont alors s'employer à faire entendre une voix progressiste et couvrir ainsi la voix "conservatrice et oppressive de l'Eglise".

Il serait temps que les catholiques éliminent ce genre de réactions que presque plus personne dans la société républicaine n'attend plus de l'Eglise.

Pour mémoire, deux hauts fonctionnaires de l'Etat français et républicain siègent au Conseil d'administration de Secours Catholique - qui s'appelle en réalité la Fondation Caritas France : Pierre Texier, Secrétaire Général de la Commission du Secret Défense. et Denis Piveteau, conseiller-assesseur à la Section du contentieux du Conseil d’Etat, et Président du Haut conseil pour l’avenir de l’assurance maladie. Le premier nommé représente le Ministre de l'Intérieur.

Le catholicisme serait-il religion d'Etat ? Non. Il est seulement sous la surveillance du Ministre de la Police. Et son asservissement au républicanisme est donc facilement compréhensible.

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