Quelques réflexions sur l'Affaire de l'Académie

Philippe Brindet
28 octobre 2010


Une affaire de polémique sur la climatologie

Deux auteurs français ont publié des opinions extrêmement critiques concernant la thèse unique poussée par le mouvement réchauffiste. Contraints à l'impuissance, les deux auteurs, eux-mêmes membres de l'Académie des Sciences - il s'agit de Claude Allègre et de Vincent Courtillot - auraient insulté la "communauté scientifique" en parlant pour l'un d'"imposture" - C'est dans le titre du dernier livre de Claude Allègre - l'autre en démontrant que l'activité solaire est évidemment la cause première du réchauffement climatique - c'est écrit dans le dernier ouvrage de Vincent Courtillot.

Dans le même temps de graves soupçons, aujourd'hui écartés au moyen d'enquêtes d'une partialité confondante, ont pesé dans l'esprit public à l'encontre des scientifiques appartenant au mouvement réchauffiste. L'explosion a eu lieu quelques jours avant une Conférence internationale sur le Climat, qui échoua d'ailleurs.

Cette explosion fut provoqué par la diffusion pirate des emails et de documents appartenant à un centre de recherche climatique en Angleterre, le CRU de l'Université de East Anglia.

Les politiques au retour de Copenhague, lieu où se tenait cette Conférence en échec - et où ils eurent très froid pendant qu'ils parlaient de réchauffement climatique - sentirent monter en eux un sentiment d'insécurité. Ce que leurs bureaux leur sussuraient doucement depuis vingt ans - que la température globale annuelle se réchauffait à cause du CO2 anthropique - et qui fondait leur action industrielle et écologiste depuis vingt ans était-il faux ? En réalité, ils se demandaient s'ils n'avaient pas été manipulés.

En France, ce qui fit déborder le vase, ce fut une pétition absolument ridicule, anti-scientifique et une véritable atteinte à l'esprit républicain. Dans cette pétition, environ 500 climatologues - dont à peine 50 étaient des physiciens, les autres étant des sociologues - réclamaient à leur ministre de tutelle de venger leur honneur en faisant embastiller les deux insolents qui portaient atteinte à leur réputation en les traitant d'imposteurs ou de mauvais scientifiques.

Et le comique de l'histoire, c'est que la Ministre en question, Pécresse, obtempéra en adressant le 1° avril - ça ne s'invente pas - une lettre de mission au Président de l'Académie des Sciences.

Les politiciens s'énervent des opposants scientifiques

Dans cette lettre, la Ministre montre que les politiciens sont parvenus au dernier degré de l'énervement. On peut y lire :
L'engagement personnel du Président de la République et ... sont là pour en témoigner (de la "reconnaissance unanime de la communauté scientique sur la valeur des travaux des climatologues français)
Pécresse et Sarkozy montrent qu'ils sont atteint. Si la reconnaissance de la valeur des travaux des climatologues français est usurpée, alors on les a indignement trompés. Et ce n'est pas aux politiques de trancher sur un différend scientifique. Mais c'est à l'Académie des Sciences, chargée de cela par la Ministre.

En réalité, les politiciens sont allés trop loin dans cette sibylline lettre de mission. A la fin de la lettre, Pécresse déclare :
L'Académie des Sciences étant membre de l'InterAcademy Council, je souhaite que ces deux débats n'interfèrent pas l'un avec l'autre.
Or, l'IAC a toujours rendu des avis entièrement réchauffistes et, au courant d'Avril 2010, prendra position sur la gestion par le GIEC des critiques sceptiques de manière à soutenir ouvertement et sans réserve le réchauffisme, sacrifiant seulement les procédures de travail du GIEC aux "convenances".

Il est donc clair que les politiciens exigent de l'Académie des Sciences qu'elle organise :
"... un débat scientifique approfondi pour permettre la confrontation sereine des points de vue et des méthodes et établir l'état actuel des connaissances scientifiques sur le changement climatique."
selon la lettre de mission de Mme Pécresse :
"de dire que Sarkozy a raison de faire confiance au "réchauffisme carbocentrique""

Jouant les rois Salomon, l'Académie des Sciences tartuffie tout le monde

Le débat aurait eu lieu à la satisfaction des deux partis au courant du mois de Septembre 2010. Nous avons maintenant la réponse de la savante Académie à la Ministre dans ce rapport. Le plan du rapport de l'Académie des Sciences est le suivant :
  1. L'importance des observations pour l'histoire récente
  2. Les mécanismes climatiques
  3. Les modèles climatiques
Ce plan montre que, si on tente dans le Rapport d'"établir l'état actuel des connaissances scientifiques sur le changement climatique", il n'est absolument pas question de faire croire à l'existence d'une quelconque opposition. Ni Allègre, ni Courtillot, ni aucun de leurs ouvrages, ni aucune de leurs positions critiques ou scientifiques ne sont évoqués.

De ce fait, les quotidiens réchauffistes du jeudi 28 octobre 2010, reproduisent tous et commentent par l'hyperbole "réchauffiste" la dépêche AFP qui se moque d'Allègre, lâché par l'Académie.

Le plus drôle de l'affaire, c'est que Allègre déclare être satisfait du Rapport de l'Académie ...

L'Académie produit des conclusions en une page et dix points. Les dix points sont tous exclusivement réchauffistes. Il n'y a aucune trace d'une autre doctrine scientifique ou non que celle du "réchauffisme".

A moins que les politiciens français soient particulièrement méfiants et intelligents - ce qui se saurait - il y a donc fort à parier que Sarkozy va foncer dans l'arène du réchauffisme international avec la mine d'une vache landaise lâchée un bel après-midi d'été dans les rues de Dax ...

Et le climat se réchauffe t'il ?

Mais, en lisant attentivement le rapport de l'Académie des Sciences - et Pécresse saura t'elle le lire attentivement avec la mafia réchauffiste penchée sur son épaule - on peut y sentir comme un véritable désaveu pour le futur.

On comprend alors pourquoi Allègre a cru pouvoir se dire satisfait de ce rapport "réchauffiste".

Dans la première conclusion, on lit :
Plusieurs indicateurs indépendants montrent une augmentation du réchauffement climatique de 1975 à 2003.
L'Académie a mal recopié les rapports du GIEC qu'elle ne cite d'ailleurs même pas ! Sinon, elle aurait écrit :
Tous les indicateurs indépendants montrent une augmentation du réchauffement climatique de 1850 à aujourd'hui.
Il faut encore se méfier d'une nuance. L'Académie se défendra de ne pas avoir écrit du pur "réchauffisme" en montrant que le vrai réchauffisme affirme que c'est la température globale annuelle qui augmente continument de 1850 à nos jours. L'Académie dit autre chose. Ce n'est plus la température globale annuelle qui monte continuellement de 1850 à nos jours, parce que la température globale annuelle vient de perdre son statut de mesure directe du réchauffement climatique ! C'est le réchauffement climatique lui-même qui a "augmenté", plus la température. Et seulement entre 1975 et 2003. Depuis 2003 : SILENCE. Avant 1975 : SILENCE.

Vous croyez que Pécresse va comprendre ? Et Sarkozy ?

Il demandera à ... l'autre Nicolas ...

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