Revue d'Opinions de Mai 2011

Revue d'Opinions de Mai 2011

Philippe Brindet - 2 aout 2011

Le mois de Mai 2011 a été le lieu de deux événements : l'exécution du meneur musulman Oussama Ben Laden et l'arrestation en quasi flagrance, du Directeur Général du Fonds Monétaire International, ancien Ministre des Finances français et candidat aux élections présidentielles françaises de 2012.

Sur les opinions économiques

  1. GERSCHEL F - Pourquoi les marchés financiers n'ont-ils rien vu à Fukushima (030511)

    Le Japon a été le siège d'un formidale tremblement de terre au large de ses côtes Nord-Est. Ce tremblement de terre a été suivi d'un raz-de-marée (tsunami en japonais), et par une multitude de répliques d'un nombre et d'une ampleur absolument catastrophiques. On compterait de l'ordre de 25.000 morts et d'un million de sans-abris.

    Mais, le raz-de-marée a provoqué une catastrophe nucléaire dans une centrale de quatre tranches, Fukushima. Certains analystes ont souligné que la centrale a été construite après avoir arasé uene falaise, parce que l'on voulait éviter d'avoir à pomper de l'eau de mer sr une trop grande hauteur pour refroidir les coeurs de réacteur en cas d'accident grave. La falaise aurait pourtant mise à l'abri du raz-de-marée la centrale si elle avait été construite sur sa hauteur naturelle.

    Gerschel note que les Bourses n'ont enregistré de baisse qu'à cause du tremblement de terre. La catastrophe nucléaire, pourtant abondamment commentée dans le monde entier, et poussant l'Allemagne "écologiste" à l'abandon de son programme électro-nuclaire, n'aurait donné lieu à aucun signe particulier de la part des Bourses.

    Malheureusement, Monsieur Gerschel reste assez évasif sur des conclusions pratiques. Selon lui, les "marchés" seuls auraient la puissance de nous contraindre à la sobriété heureuse que certains moralistes d'Etat - c'est un véritable métier de fonctionnaire - voudraient pourtant nous imposer. Les marchés valent-ils qu'on s'interesse à eux pour cette raison ?



  2. LHOMME S - Sortir du nucléaire (310511)

    Monsieur Lhomme est le Président - on est en France et tout le monde est directeur ou président de quelque chose - de l'Observatoire du nucléaire. Comme son nom ne l'indique pas, il s'agit d'une association totalement opposée à l'industrie électro-nucléaire. L'accident de Fukushima suivi de l'arrêt de l'activité électronucléaire en Allemagne est l'occasion pour Monsieur Lhomme de réitérer ses arguments.

    Une chose est embêtante dans le genre d'activité de Monsieur Lhomme. Il est fréquent en France, et probablement à l'étranger, que un individu forme à lui tout seul ou avec sa petite amie une association au nom mirifique. L'association adhère à une myriade d'autres associations "fédératives" et en général, au bout du compte, on finit par se rendre compte que la mirifique association du brave homme appartient en fait à Greenpeace ou au WWF. Enfin, vous voyez le genre. Ici, je ne sais rien de l'Observatoire du nucléaire et de Monsieur Lhomme, sauf qu'il m'a semblé avoir déjà lu des avis très tranchés de sa part et constamment dans le sens de cette présente Opinion. Et bien, que déclare Monsieur Lhomme dans les colonnes du quotidien Le Monde du 31 mai 2011 ?

    D'abord Fukushima n'est pas un accident, mais une catastrophe. Pour Monsieur Lhomme il ne s'agit pas d'une simple querelle de mots. Il n'a d'ailleurs pas tort. Si c'est une catastrophe, il est clair que le principe de précaution n'a pas été respecté. C'est la logique contemporaine ... Mais Monsieur Lhomme ne le dit pas. Passons.

    L'idée fixe de Monsieur Lhomme est de faire arrêter immédiatement l'activité électronucléaire. Des raisons, à la manière des universitaires français que le monde entier nous envie, Monsieur Lhomme n'en a pas une seule, mais des centaines. Et toutes plus logiques et imparables les unes que les autres. En France, c'est l'idée que l'on se fait du débat. Le débatteur sait intimement que ses arguments sont logiques et imparables. Indiscutables, si vous préférez ...

    Voici l'argument logique et imparable de Monsieur Lhomme pour arrêter maintenant - et pas progressivement - l'activité électronucléaire :

    ... fermer un réacteur dans vingt ans plutôt que dans dix ans revient à lui donner deux fois plus de temps pour causer une catastrophe. Et à lui permettre de produire deux fois plus de déchets radioactifs. Trois fois plus si c'est dans trente ans. C'est d'une logique imparable.
    Plus loin, Monsieur Lhomme utilise une comparaison avec les voitures. Pour expliquer son argument, Monsieur Lhomme aurait pu remarquer que si vous n'avez pas encore eu d'accident avec votre voiture, la garder est une attitude suicidaire puisque vous augmentez "mathématiquement" le risque que vous ayez un accident avec elle. Puisque vous avez eu la bonne fortune de ne pas avoir d'accident avec elle, mettez la donc tout de suite à la casse. Vous êtes certains (principe de précaution oblige) de ne pas avoir d'accident avec. Ce sont les mathématiques et Monsieur Lhomme qui vous l'ordonne.

    Monsieur Lhomme poursuit dans ce mode encore dix longs et pénibles paragraphes aussi "imparables" et indiscutables les uns que les autres. Nous le laisserons à ses pénibles élucubrations. On pourrait penser qu'un ulcère à l'estomac est la cause la plus probable d'une telle fixation. On soigne sa douleur comme l'on peut.

    Plaisanterie mise à part, on se demande toujours ce qui motive ce type d'opinion absolument sans aucune valeur autre que la puissance financière qui supporte l'association de l'opinionateur. On remarque que les associations qui gravitent autour des opinions du genre de celles de Monsieur Lhomme appartiennent à une nébuleuse centrée sur l'extrême-gauche marxiste qui tourne autour du maoïsme ou du trostkysme. Comme il s'agit de tendances qui sont parvenues à faire croire à leur disparition, seules les personnes âgées ayant conservé leur mémoire se souviennent des constantes de ces idéologies. Elles sont relativement masquées par des idéologies composantes de l'écologie. Cette nébuleuse a été d'ailleurs qualifiée de "pastèque" parce qu'elle est verte à l'extérieur, mais toute sa chair est rouge ... Parmi les idéologies écologistes, on trouve la sobriété, la décroissance et autres idéologies dérivées allant jusqu'à la défense d'un environnement panthéiste de Gaïa. Il faut se souvenir que le génocide cambodgien a été l'oeuvre de maoïstes férus d'écologie qui voulaient éliminer les incapables et les commerçants pour ne conserver que les paysans producteurs. L'arrêt immédiat de l'industrie électronucléaire appartient à la même famille de politiques que celle de l'éradication des cambodgiens par les khmers rouges dont la plupart des cadres étaient des universitaires français.



  3. FUKUYAMA F - [RECENSION] F.A. Hayeck 'The Constitution of Liberty' (060511)

    Monsieur Fukuyama est un économiste de la politique ou un politicien de l'économie, on ne sait. Classé plutôt à gauche, mais pas trop, il est connu en France par une polémique qu'il a alimenté contre le célébre écrit de Samuel Huntington, dont le titre en français est Le Choc des civilisations, Huntington étant alors classé à droite, néo-conservateur et maintenant ... défunt.

    Ravi de l'extension que sa célébrité a prise par la polémique, Fukuyama réitère en produisant une chronique sur la ré-édition d'un ouvrage, "capital" dit-on, de Friedrich Hayek, et intitulé “The Constitution of Liberty,”. Fukuyama ne fait pas mystère sur le classement à droite de Hayek, le désignant clairement au mépris des "hommes de progrès". Cela suffira t'il à augmenter la célébrité de Monsieur Fukuyama ? Tout l'indique.



  4. BELLAN M - Immigration, quel enjeu pour l'économie française (260411)
  5. Coût de l’immigration = Jean-Paul Gourévitch répond à Marie Bellan, des « Échos » (060511)

    L'interaction de l'immigration sur l'économie d'accueil est une évidence. Bien entendu, le débat n'est pas là. C'est de savoir si l'immigration est "évidemment bonne" pour l'économie d'accueil, ou de constater que l'immigration actuelle en France a un impact négatif.

    La première thèse est illustrée par un article de Marie Bellan auquel répond Jean-Paul Gourevitch, qui représente la seconde thèse.

    Marie Bellan, journaliste à l'Express nous récite d'un ton sentencieux quatre dogmes "démontrés par la Science" et ayant l'aval de "l'ensemble de la communauté scientifique" ... La Science a dit que l'immigration :

    1. est stable depuis vingt ans et sa composition inchangée ;
    2. réduit le coût économique du vieillissement démographique ;
    3. est favorable pour protéger l'emploi des "français" ;
    4. n'est pas clairement favorable au vieillissement de la population.

    Le sang du démographe Jean-Paul Gourevitch n'a fait qu'un tour et il lui réplique sur le site des Contribuables Associés. L'impression qu'on en retire est que la statistique appliquée a beaucoup de peines à sortir du statut de "satané mensonge" que lui attribuait autrefois Lord Beveridge. Sur la démographie, on tombe dans des gouffres de mauvaise foi à peine égalée, dans un autre domaine, par celle des réchauffistes.



  6. SAMUELSON RJ - Greece’s crisis could torpedo Europe’s recovery (300511)

    Monsieur Samuelson écrit dans les colonnes du Washington Post du 30 mai 2011. Son opinion sur la crise de la dette de la Grèce est la suivante. L'Europe est effrayée par une extension de la crise grecque parce que le principe de cette crise se retrouve partout. Elle temporise pour démontrer qu'au moins un autre pays de la zone euro parviendra à sortir de lui-même de l'état de crise de la dette. Mais, cette crise de la dette préfigure une autre crise autrement plus grave.

    Si vous préférez, selon Monsieur Samuelson, résoudre la crise de la dette n'évitera pas une autre crise plus large. On ne peut que l'approuver. Deux facteurs de tension sont évidents :

    1. l'incapacité de l'économie moderne à offrir des revenus décents aux personnes peu qualifiées, parce qu'elles aussi ont le droit de vivre, même si elle n'ont pas fait d'études, dont la plupart sont d'ailleurs parfaitement inutiles ;
    2. l'incapacité de nations, comme la France, à restaurer un secteur économique réellement productif, basé sur un marché intérieur, qu'il soit national ou "unioniste".
    La banque a pris une position de direction de l'économie qui n'est pas convenable. Et derrière elle, le commerce a appauvri la majorité des citoyens incapables de suivre la baisse des prix qui consacrent la disparition des revenus de la plupart d'entre eux.

    Alors, vous pensez ! les peines de coeur des banquiers et des ministres des finances européennes ne me frappent pas autant que les journalistes.

Opinions sur le catholicisme

  1. GUENOIS JM - Une révolution de palais au Vatican (270511)

    Monsieur Guénois est le "chroniqueur religieux" du Figaro. Dans la version Internet de ce quotidien, ses chroniques sont d'une rareté insigne. Aussi, Monsieur Guénois dispose t'il d'un blog sur lequel il peut publier les choses qui ne semblent pas passer le filtrage de la rédaction de son employeur. Ici, il ne donne pas une opinion argumentée. Mais, une telle activité n'est pas dans la nature de Monsieur Guénois, semble t'il. Monsieur Guénois pratique l'art difficile et périlleux de satisfaire en permanence le pouvoir en place dans ce qu'il faut bien dénommer depuis 1791 "l'Eglise de France".

    Sous le couvert de donner une couverture journalistique à un Congrès des ONG catholiques, Monsieur Guénois laisse entendre une opinion personnelle qui nous paraît bien osée dans l'environnement dans lequel sa plume évolue. Ce que nous appelons ici les ONG catholiques portent en réalité le nom de Caritas. Bien.

    Eh bien, il semble que les Caritas aient peu à peu perdu le fil qui les reliait au catholicisme. Oh bien sûr, Monsieur Guénois ne le dit pas. Ce ne serait pas bien de la part d'un catholique. Et d'ailleurs personne ne le dit. Le Cardinal Sarah, "patron" indirect des Caritas, ne le dit pas directement non plus. Mais, ce qu'en rapporte Guénois est clairement en langage ecclésiastique, onctueux et en langue de buis, une mise en garde sur la perte de lien avec la foi catholique des organisations autrefois dites de charité.

    Et Monsieur Guénois ne s'y trompe pas, qui sait que, s'il poursuit dans cette voie, il verra se fermer les portes de l'organisation qui représente l'Eglise en France. Aussi produit il sur la fin un couplet "conforme" avertissant le Vatican qu'après l'introduction d'un rite extraordinaire, désapprouvée par la majorité des catholiques de l'Eglise de France, "la reprise en main et le recadrage" des Caritas, "bastion de l'action sociale de l'Eglise où sont effectivement et admirablement engagés ... bon nombre de catholiques qui ne se reconnaissent pas forcémenent dans cette ligne de Benoît XVI".

    En France, l'action sociale de l'Eglise est largement la propriété des organisations de gauche marxiste et souvent d'extrême gauche maoïste. Elle déconsidère l'Eglise depuis des dizaines d'années. Je ne nommerai pas ces organisations.



  2. GUENOIS JM - Bioéthique, Le Grand Orient attaque l'Eglise catholique (250511)

    Dans cet article de blog, Monsieur Guénois montre toute la difficulté qu'il y a à se dire catholique dans un salon parisien. La grande question c'est de réussir à se dire "pour la vie à la suite de Jean-Paul II" (ou de Benoît XVI, celà n'a aucune importance)" tout en affirmant que dans l'Eglise de France "ne règne pas une vision monolithique sur ces questions et aucune volonté de freiner la recherche scientifique à commencer par les cellules souches adultes".

    On peut faire ainsi le grand écart entre la position du magistère de l'Eglise et le compagnonage avec la laïcité, sorte de nébuleuse regoupant les instituteurs, les franc-maçons, les intellectuels et quelques grands bourgeois, financeurs de l'Eglise de France.

    Et c'est ainsi que prenant le pouvoir, une certaine Eglise de France inféodée au laïcisme français, interdit de parole l'Eglise catholique en France. J'ai longtemps cru qu'une Eglise de France n'avait aucun sens au Troisième Millénaire. Mais telle n'est pas la réalité. L'Eglise de France est une invention très ancienne qui permet à l'anti-cléricalisme d'interdire à l'Eglise catholique de parler fort et clair.

    On notera une fois de plus l'incroyable inconscience de la part de catholiques, fussent-ils mitrés, à s'assoir à la table de discussions autour d'un prétendu arbitre que serait l'Etat laïque et républicain. La laïcité interdit aux participants d'utiliser des concepts qui ressortent de leur seule "chapelle". Et c'est bien ainsi que Monsieur Guénois envisage la participation de l'"Eglise de France". Ainsi selon Guénois, le Grand-Orient

    reconnaît "à l'Eglise le droit de dire une morale qui concerne ses adeptes" mais elle rappelle que le débat en cours "intéresse le pays tout entier dans la diversité de ses composantes philosophique et religieuses". Avec cette conclusion : "l'Etat est chez lui et l'Eglise doit rester chez elle". Il en va du "respect de la laïcité".
    Le Grand-Orient par contre est chez lui dans l'Etat. Mais cette situation semble échapper à Monsieur Guénois et à ses amis ecclésiastiques. Il préfère s'indigner :
    A moins de ne pas connaître la réalité - actuelle - de l'Eglise de France qui n'a rien à voir avec celle de la fin du XIX° siècle, l'accusation "d'obscurantisme et de mépris des positions éthiques laïques" rassurera certains mais ne peut avoir beaucoup de portée pour qui est informé de l'état d'esprit de l'écrasante majorité des catholiques qui s'opposent certes, et par principe, à la "destruction de l'embryon" mais où ne règne pas une vision monolithique sur ces questions et aucune volonté de freiner la recherche scientifique à commencer par les cellules souches adultes.
    On s'interroge sur la duplicité d'un auteur à affirmer l'adhésion d'une "écrasante majorité" à une chose "par principe", mais qui n'aurait pas une "vision monolithique sur ces questions".

    Dans une discussion, dans un débat, il ne s'agit pas de rechercher un compromis. Le compromis n'aurait de sens que si les participants avaient le pouvoir de prendre un éngagement ou d'édicter une loi, ce qui n'est pas le cas du Comité Consultatif d'Ethique. Mais, le "jeu" consiste à faire croire aux catholiques qu'ils doivent se rallier à l'Avis consultatif du CCE. Et cet avis est celui du Grand-Orient.

    Notule : L'utilisation de l'expression "Eglise de France" est une manière claire d'affirmer une indépendance doctrinale et hiérarchique à l'égard du Vatican et de l'Eglise Universelle. Il faut se souvenir que l'Eglise de France a été fondée en 1791 par la Constitution Civile du Clergé, condamnée par le Pape Saint Pie VI dans le bref "Quot aliquandum". C'est une organisation qui à la fois adopte les principes de la démocratie républicaine - quitte à prétendre honteusement de les évangéliser - et se soumet aux autorités de l'Etat républicain.



  3. RP PAVONE F - Nothing in faith contradicts reason (180511)

    Le P. Pavone est le dirigeant d'une très puissante organisation de prêtres catholiques aux Etats-Unis, Priests for Life. Dans un blog très lu aux Etats-Unis et édité par le Washington Post et dans son édition Web du 18 mai, le RP Pavone pose la question des rapports de la foi et de la raison. Il s'agit seulement d'un bref article pour un sujet que plusieurs gros volumes n'ont pas épuisé. Mais, le RP Pavone exprime une ensée d'une vigueur remarquable à laquelle les ecclésiastiques français ne nous ont pas habitué.

    Faith and reason not only coexist, but they are integrally related. Nothing in science compels the conclusion that there are no truths that science itself cannot verify. And nothing in faith contradicts reason, though the truths that faith reveals do transcend reason. There are certain things we believe because we trust the God who reveals them. But that trust is based on reason. Non seulement la foi et la raison coexistent, mais elles sont intégralement liées. Rien dans la science n'apporte la conclusion qu'il n'existe pas de vérités que la science ne puisse elle-même vérifier. Et rien dans la foi ne contredit la raison, bien que les vérités que la foi révèle transcendent la raison. Il y a certaines choses auxquelles nous croyons parce que nous faisons confiance au Dieu qui nous les révèle.Mais cette confiance est basée sur la raison.

    A côté des affirmations du type "Credo quia absurdum", les prêtres en restent souvent à la croyance que la foi est un sentiment amoureux qui se suffit à lui-même. Et, bien sûr, rien n'est plus faux. Mais, cette identification de la foi à l'amour est la double occasion d'une paresse intellectuelle qui fait ressembler la moyenne (très large) des prêtres catholiques à des adolescents boutonneux et d'une duplicité politique qui permet à une minorité de ces prêtres de faire passer sans discussion, au nom de l'amour, des doctrines dramatiquement fausses pour des "articles de foi".

    Comme le P Pavone a raison de souligner le caractère indissociable de la foi et de la raison. Foi-raison exige la science, c'est-à-dire une connaissance rationnelle des choses sacrées. Parce que, en nous révélant ces choses sacrées, Dieu ne veut ni nous tromper, ni nous asservir. Et la raison nous est essentielle pour avancer dans la connaissance de ces choses sacrées, les accepter, non par servilité, mais par soumission rationnelle à la Vérité qui est le Christ.



  4. MARRAPODI E - Jesus on trial. What would a modern jury do (220411)

    Selon le journaliste Marrapodi de CNN, un groupe de catholiques de Virginie s'est livré à une effrayante parodie de procès criminel contre Jésus. Je vous épargnerai les détails inadmissibles à la fois sur la plan du droit moderne, même celui de la Virginie, et sur le plan des Ecritures. Le procès se base sur deux questions :

    1. Jésus a t'il blasphémé ?
    2. Doit-il être mis à mort pour éviter que le blasphème se poursuive ?
    La réponse à la première question a été OUI et la réponse à la seconde question a été NON.

    Comment ces "braves gens", l'espèce la plus dangereuse, ne se sont ils pas aperçu que c'était eux qui commettaient le pire péché, le péché contre l'Esprit.

  5. L'athéisme de Stephen Hawking

    Stephen Hawking est un physicien anglais dont l'auteur de ces lignes est incapable d'exposer une seule théorie, mais qui a la réputation d'avoir fait des découvertes en cosmologie et d'en faire encore, qui emportent l'enthousiasme des spécialistes. Monsieur Hawking est aussi réputé pour mener une vie terrible d'un handicap presque complet depuis plusieurs dizaines d'années. Plus récemment, Monsieur Hawking a publié ses opinions concernant l'évidente non-existence de Dieu. Jésus n'a t'il pas dit : "Mon Père, Je te rends grâce de ce que Tu as révélé aux faibles et aux petits, Tu l'as caché aux sages et aux puissants.".

  6. WRIGHT NT - What Stephen Hawking doesn’t understand about heaven (160511)

    NT Wright est un évêque anglican de Durham (UK). Il écrit son Opinion dans un blog du Washingon Post. Son opinion est très simple. Hawking rejette l'existence de Dieu parce qu'il utilise une connaissance si pauvre de la Révélation qu'elle ferait honte à un collégien de douze ans. Wright exige des athées une connaissance mnimale de la Bible et de son interprétation.

    J'ignore si Hawking a commis ou non ces erreurs élémentaires. C'est en réalité le cas de la plupart des déclarations d'athéisme connus jusqu'à aujourd'hui. Je note que le système le moins criticable est celui de l'agnosticisme. Il évite d'ailleurs la confrontation directe en reconnaissant aux croyants le droit d'avoir une croyance, mais se fonde sur l'affirmation qu'il faut franchir un pas dans la foi que la raison ne permet pas de faire à l'agnostique.

    L'autre stratégie consiste à faire le travail d'un Voltaire en utilisant la Bible et en démontant les "mensonges" et les "erreurs" dont "elle fourmille". C'est la voie choisie par Hawking d'après la critique de Wright. Et Hawking tombe sur la critique de son ignorance de la Bible et de son interprétation.

    Malheureusement, de très nombreux ecclésiastiques ont tout simplement perdu la foi en utilisant une analyse rationnelle de la Bible. Par exemple, l'utilisation de la méthode historico-critique.



  7. LAMB R - Stephen Hawking. Religion and science are both belief systems (170511)

    R. Lamb se présente comme un enseignant qui aurait été moine hindou. Son idée est que la Science est comme les religions un système de croyances. Malheureusement, Lamb ne dit pas en quoi la Science est un système de croyances. Et il semble ne pas tenir compte que Hawking se moque complètement de l'hindouisme ou du chamanisme. Il ne tient à démontrer l'erreur que du seul christianisme. Une religion de pauvres types, qui pour conjurer leur peur du noir, ont rêvé un paradis au ciel.

    Et Lamb semble parvenu à un tel détachement à l'égard de sa religion qu'il les confond toutes et la Science avec elles. Du coup, sa critique de Hawking est identique à son apologie.

  8. Les procès criminels contre l'Eglise catholique aux USA

    Comme partout en Europe, l'Eglise aux Etats-Unis a été l'occasion d'un nombre incroyable de crimes sexuels commis par des ecclésiastiques? Comme partout ailleurs, ces crimes ont littéralement été cachés et protégés par les autorités ecclésiastiques. Les procès ont permis à des milliers de victimes de faire condamner des centaines de prêtres et de rececoir des indemnités telles que plusieurs diocèses ont du être déclarés en faillite. Comme la plupart des victimes étaient aussi de très bons catholiques, souvent enfants de choeur, et de familles très catholiques, les dégâts sur l'adhésion des gens à l'obéissance à l'Eglise ont été terribles.

  9. Card WUERL - Catholics must change the statistics on child sex abuse (220511)

    Le Cardinal Wuerl est le Cardinal-Archevêque de Washington. Nommé récemment, il est réputé ne pas avoir de part à la protection des ecclésiastiques criminels. On compte beaucoup sur son action pour inverser le cours des choses.

    Malheureusement, ce court billet paru dans le blog religieux du Washington Post ne paraît pas rassurant. Comme s'il voulait minimiser les milliers de victimes de l'Eglise, le Cardinal Wuerl commence par évoquer les 65,964 enfants victimes de pédophiles en 2009 aux USA. Et aucun d'eux n'est compté comme ecclésiastique. On conçoit que le Cardinal Wuerl soit fatigué de rouler des yeux de pénitent pour des fautes qu'il n'a pas commise. Mais, il y a cependant des limites.

    Préférant démontrer des mesures réelles, pratiques et efficaces, Wuerl récite cinq recommandations qu'il aurait édicté dans son diocèse. Toutes sont des mesures de police. De plus, le titre de l'article ("Changer la statistique") est particulièrement honteux. Il n'appartient peut être pas à l'archevêque. Mais ce dernier ne produit aucune réflexion concernant la vie ecclésiastique ou son contrôle. Catastrophique. Le diocèse de Washington est prêt pour une catastrophe majeure.

    L'Eglise va s'enfoncer dans les crimes sexuels si elle ne revient pas sur les bases qui fonde la totale chasteté des ecclésiastiques. Et cette chasteté n'est pas une vulgaire hygiène sexuelle ni une discipline gratuite faite pour "dresser" les consciennces de ceux qui s'y soumettraient. Elle n'existe qu'à une seule condition :

    que la vie sacramentelle du prêtre ou du religieux avec le Christ, Dieu deuxième Personne de la Sainte Trinité, soit totale et permanente
    . Si l'ecclésiastique a du temps à accorder aux gens, c'est qu'il n'est pas un prêtre ou un religieux. Or, c'est exactement le contraire qui, depuis cinquante ans, est promu. Les ecclésiastiques ne s'intéressent qu'aux gens "au nom de l'Amour", disent-ils dans leur lamentable langue de bois ! Ils invoquent l'Amour et ils récoltent la pédophilie. C'est une honte.



  10. TENETY E - John Jay report on Catholic child sex abuse (180511)

    Madame Tenety est une journaliste du Washington Post qui anime son blog religieux. Dans cet article, elle se borne à présenter les conclusions d'un rapport indépendant commandé par la Conférence épiscopale des Etats-Unis et d'autres instituts sur les abus sexuels sur mineurs dans l'Eglise catholique. Seule une conclusion du rapport Jay est commentée ici.

    Le rapport Jay s'efforce de comparer les déviances de la société américaine depuis les années 70 de la libération sexuelle pour en déduire que l'Eglise n'a fait que suivre ce mouvement. C'est possible. C'est probablement la vérité.

    Mais alors, s'il y a juste autant de déviants sexuels dans l'Eglise catholique que dans le reste de la société américaine, cela signifie qu'il n'existe aucune cause surnaturelle à l'entrée dans le sacerdoce. Cela signifie aussi qu'il existe autant de prêtres et de religieux qui ont des activités sexuelles non illégales au sens de la société américaine que d'hommes dans le reste de cette société.

    La situation est donc pire que celle que l'on pouvait imaginer. Une Eglise "inflitrée" par une sorte d'erreur d'inattention de la part des directeurs de séminaires quyi laissent entrer des malades mentaux à pathologie pédophile. Non. L'Eglise aux Etats-Unis se serait, dès les années 70, absolument alignée sur la société américaine. Il n'y aurait donc aucune vocation divine dans l'accession à la prêtrise ou à la vie religieuse, mais seulement le choix d'une profession tout juste un peu "spéciale" à l'intérieur de la société américaine.

    Il ne semble pas exister de différences significatives entre la société américaine et les autres sociétés occidentales. On peut donc imaginer que, par prolongement, l'Eglise dans les autres nations occidentales serait exactement dans le même état.



  11. JACOBY S - Catholic Church blames abuse on the devil in the sixties (250511)

    Susan Jacoby est une journaliste du Washington Post qui fait dans cet article profession à la fois d'athéisme rationaliste et de vieille catholicité. Cette dame, honorablement connue dans la haute société washingtonienne, prétend être devenue littéralement enragée contre l'Eglise à la lecture de la conclusion du Rapport Jay que sa consoeur Tenety rapportait dans l'article précité. Madame Jacoby, la rage est-elle compatible avec la raison ?

    Maintenant, Susan Jacoby rejette la mise en cause de la société de la libération sexuelle dans les affaires de pédophilie ecclésiastique. Mais elle se trompe de cause aussi. Ce n'est pas le célibat qui cause la pédophilie. Ce serait le voeu de chasteté et comme je le rappelai plus haut, ce voeu n'a d'intérêt que si celui qui le prononce exerce un véritable ministère sacramentel. S'il n'est qu'un travailleur social destiné à produire du lien social, autant qu'il baise autant qu'il lui plaira. Et c'est ce qu'"ils" font.

    C'est ce que l'Eglise dans son "immense" sagesse devrait savoir. C'est ainsi pourtant que les Papes ont tous, sans interruption depuis S. Pie VI, enseigné l'Eglise catholique. Mais c'est aussi contre cet enseignement que se sont dressés des centaines d'écclésiastiques depuis cette époque, et qui maintenant sont largement au pouvoir dans l'Eglise.

Les opinions idéologiques

  1. RIOUFOL - Quelques effets du panurgisme... (040511)

    Monsieur Rioufol, journaliste au Figaro, tient un blog extrêmement lu. Dans ce billet, il rapporte que, à côté du conformisme idéologique, les "élites" sont recrutées sur des bases telles que à la fois elles ignorent l'Histoire et n'ont aucune arme intellectuelle leur permettant le débat. Cette chose, qui ne peut venir que de l'"éducation" fournie par l'Etat républicain, est notée par exemple dans le rapport de session du jury du Conours d'entrée à l'ENA.

    Rioufol note que ce "panurgisme" s'accompagne d'une organisation dictatoriale de chasse aux hérétiques menée par des patrons de presse, comme le catastrophique Laurent Joffrin, qui désignent à la vindicte populaire les rares plumes qui s'aventurent dans la critique de la pensée conforme et dans le libre débat.



  2. TREINER J - Nucléaire - rétablissons quelques vérités (réchauffiste) (060511)

    Treiner réplique à une Opinion de Cohn-Bendit, leader gaucho-écologiste qui, semble t'il, exige une sortie de l'électro-nucléaire à la suite de l'accident de Fukushima.

    Treiner produit trois opinions :

    1. il minimise la toxicité des doses maximales admissibles - mais il n'entre pas dans le débat de la toxicité à long terme des expositions faibles, mais constantes ;
    2. il affirme la faiblesse des puissances possibles des sources "propres" qui sont dramatiquement incapables de remplacer l'électro-nuclaire ;
    3. et enfin, il relativise le caractère "final" de l'accident de Fukushima, affirmant que chaque accident permet d'améliorer les procédures de sécurité.

    Ces opinions ne sont pas sans valeur. Mais elles ne sont pas suffisantes. Pour satisfaire les défenseurs de la non-sortie de l'électronucléaire. On note que l'attrait de Treiner pour l'électronucléaire se fonde sur son engagement militant à "protéger le climat" - entendez par là : réduire le réchauffement climatique "évidemment" d'origine anthropique ... On ne peut rien fonder sur de telles opinions sectaires et idéologiques.



  3. GOLDNAGEL GW - L'Angolagate, un a priori idéologique (120511)

    Monsieur Goldnagel est un avocat réputé. Il s'est intéressé professionnellement à une curieuse affaire politico-judiciaire comme il nous semble qu'il s'en révèle de oplus en plus. La chose est très compliquée. Au prétexte que des commissions auraient été illégalement touchées et peut-être rétrocédées pour financer des partis politiques, les juges ont pourchassé plusieurs personnalités dont Charles Pasqua, ancien Ministre de l'Intérieur, et surtout à l'époque co-candidat à la présidence de la République avec Philippe de Villiers. L'affaire de l'Angolagate torpilla leur association, pourtant pas si contre nature que celà. Elle détruisit les derniers espoirs de Pasqua de briguer la présidence de la République.

    Maître Goldnagel note :

    les accusés de l’Angolagate, n’avait pas seulement contre eux un juge bien en Cour et peu taraudé par le doute et les questions de forme, mais encore une idéologie de bric et de broc, un peu gauchiste, un peu pacifiste, un peu poujadiste, qui paralysait le nécessaire contrôle judiciaire et médiatique des actes du premier.
    D'autres protagonistes de l'Affaire notent encore plus cruellement que le dossier de l'accusation était ... vide.

    Deux choses doivent inquiéter les amis de la Liberté :

    1. La multiplication d'affaires qui profitent à un homme politique en place ;
    2. La parfaite servilité du pouvoir judiciaire à satisfaire les appétits prédateurs des puissants en place en faisant mousser une idéologie gauchiste et judiciariste au prétexte imbécile d'indépendance de la justice, faite par des fonctionnaires d'Etat.
    Les citoyens devraient se souvenir qu'un puissant homme politique avait exigé il y a moins de 6 ans que les juges "pendent à un croc de boucher" l'un de ses adversaires malheureux.



  4. ROME I - Le juge et les malades mentaux, protéger ou punir (310511)

    Madame Rome est un juge professionnel qui semble avoir rencontré le problème du difficile traitement de la folie. Plus simplement peut-être de la maladie mentale. Le traitement de la maladie est pourtant le fait du médecin, et celui de la maladie mentale en particulier, de son spécialiste, le médecin psychiatre. Et pourtant, le malade mental pose des actes que le juge peut avoir à connaître. C'est le problème que traite Madame Rome.

    Le mouvement des psychiatres serait unanime depuis plus de vingt ans : le malade mental n'a aucune raison de subir un enfermement. Il existe en effet des traitements psychologiques et médicamenteux qui évitent le recours à cette barbarie des temps anciens. Malheureusement, les faits divers se sont multipliés, notamment de crimes atroces, commis par des malades mentaux sous ces fameux traitements réputés éviter l'enfermement. Et la chose se complique devant le principe de l'irresponsabilité pénale du malade mental.

    Le pouvoir politique a alors produit des lois destinées à "rassurer les honnêtes gens". On a donc renforcé l'hospitalisation d'office. Et c'est le problème que Madame Rome se pose parce que le juge est d'abord le juge protecteur des libertés. Son point de vue semble donc être celui d'une appréciation de la loi sur l'hospitalisation d'office en faveur du principe de la liberté. Le fou a le droit à la liberté.

    Mais, il y a un problème que n'évoque pas Madame Rome. Le fou a t'il les moyens de sa liberté ? Et les professionnels de la justice dans bien d'autres domaines ne se posent jamais que des questions auxquelles leur réponse ne leur coûte rien. Ainsi, emprisonner trois ans un pauvre type, c'est dit-on lui faire payer sa dette à la société. On le relâche après. Et alors ? Sans travail, les employeurs vont s'écarter de lui justement parce qu'il a payé sa dette et donc qu'il a eu une fois une dette. Eh bien, les juges s'en fichent. Ils condamnent quand même le prévenu à trois ans, sans savoir qu'il est exclu pour la vie.

    Et le fou ? Laissé à lui-même, ses médicaments le laissent le plus souvent face à des problèmes encore plus importants découlant de la dépendance, des effets prétendus secondaires, de son statut prétendu confidentiel de "malade mental". Alors que, placé dans une institution adaptée, le fou pourrait être aidé, assisté dans sa vie quotidienne. Eh bien de tout celà, il n'est plus question.



  5. JOFFRIN L - Luc Ferry, un délateur embrouillé (310511)

    Monsieur Joffrin est un journaliste, plus ou moins patron du Nouvel Observateur, et qui s'est depuis quelques années institué juge et censeur des opinions des uns et des autres. D'une suffisance incroyable, jointe à une ignorance béate des réalités du monde, Joffrin édicte des fatwas condamnant les uns et révérant les autres.

    Ici, Monsieur le Zélé Censeur vise un ancien Ministre de l'Education nationale, le philosophe Luc Ferry. Ce dernier, lors d'une émission de télévision qui ressemble à un salon mondain faisant tous efforts pour faire "peuple" et même "popu", a lâché une information. Quelqu'un de haut placé lui aurait dit qu'un ministre avait été inquiété pour une affaire de moeurs qui se serait déroulé dans un pays méditerranéen. Ferry sétait embrouillé dans sa dénonciation en disant qu'il ne dirait pas de nom.

    Une telle attitude est inadmissible de la part d'un philosophe, et le fait d'avoir été ministre, fut-ce de l'Education, ne lui accorde aucune excuse. De plus, sauf le fait que à la suite de la causerie de Ferry, des seconds couteaux ont fait circuler des noms de personnalités politiques, il n'y a eu aucune suite à cette inconséquence.

    Quant à Monsieur Joffrin, il exprime son opinion de la manière nuancée propre à ne laisser cependant aucun doute sur son opinion concernant Luc Ferry :

    Philosophe plutôt simpliste, Luc Ferry vient cette fois de se distinguer par sa métaphysique stupidité.
    C'est vrai que Monsieur Ferry aurait bénéficié d'un meilleur augure s'il avait souffert ce jour-là d'une extinction de voix. Mais, juger la simplicité de sa philosophie quand on ignore soi-même les rudiments de cette science, c'est se déconsidérer à tout jamais. Et du coup, je ne dirais rien de plus de l'opinion de Joffrin concernant la "délation" de Ferry.

  6. L'Histoire normalisée

    Il existe des dévots. Il y a toujours eu des dévôts. En France, nous avons connu dans le temps jadis des dévots de la Vierge Marie, de Saint Joseph, ou encore de Sainte Thérèse de Lisieux. C'est fini tout çà, le Concile de Vatican II ayant mis "bon ordre à ces errements des temps de l'obscurantisme clérical." Eh bien maintenant, nous avons des dévôts à la dévotion des grands hommes de la Révolution. On a les cultes que l'on mérite.

    Sauf erreur de ma part, ce que je ne crois pas parce que j'ai mené quelques vérifications, on a retrouvé une ou deux lettres autographes de Maximilien de Robespierre, ce noble qui établit, au nom de l'Egalité, la Terreur comme méthode de gouvernement républicain et démocratique, dans la succession d'une famille Le Bas, lui-même séide de Robespierre. Les héritiers forts riches, les conventionnels ayant eu la bonne idée de trafiquer sur les biens des émigrés et de l'Eglise de Le Bas, ont dû à regret se séparer de ce "trésor" lamentable lors d'une vente aux enchères.

  7. SERNA P - Il faut sauver Robespierre (030511)
  8. SERNA P - Robespierre, deuxième acte ou aux chèques citoyens (260511)

    Avant la tenue de la vente, un dévôt de Robespierre explique pourquoi faut il lancer une souscription rien de moins que "nationale" pour conserver en France ce "fameux trésor" sans lequel l'Histoire de France serait incomplète. Le dévôt, qui sent combien son culte est difficile à admettre, abuse de la technique bien connue qui consiste à en appeler à la "vigilance" des hommes de progrès contre les "ennemis du peuple". Le dévôt conclut son article par :

    Encore un effort pour un achat vertueux, qui donnerait à comprendre ce que peut être le bonheur dans la République ; nous en avons besoin ! Et encore plus des manuscrits de Robespierre.
    C'est honteux, mais c'est comme celà. La mémoire des égorgeurs est souvent parée des coloris de l'amour.

    Après la tenue de la vente, le même dévôt embouche les funèbres trompes d'une nouvelle victoire terroriste :

    Le journal Le Monde en publiant la tribune du 4 mai "Il faut sauver Robespierre" qui interpelait les pouvoirs publics sur les papiers Robespierre et Lebas mis en vente aux enchères le 18 mai, a créé une prise de conscience et a surtout rendu possible le départ d'une souscription nationale qui en un peu plus de dix jours a déjà réuni plus de 100 000 euros.
    On est effaré de lire de telles choses, mais c'est ainsi. Selon le dévôt de Robespierre, il semble que la préemption de l'Etat puisse cependant ne pas être efficace. Mais, en attendant, le fisc français doit se frotter les mains. Il sait qu'il y a encore beaucoup d'argent à prélever quand pour la mémoire d'un assassin, on peut en dix jours lever 100.000 euro. On en peut que l'encourager à rechercher la fortune des souscripteurs du journal Le Monde.

  9. L'affaire Ben Laden

    Le 2 mai 2011, la presse française publie que le Président Obama a annoncé officiellement qu'une action de commandos américains a exécuté le leader musulman Oussama Ben Laden. L'exécution a eu lieu sur le territoire du Pakistan, sans que son accord ait été recherché par les Etats-Unis. Plus encore, le leader musulman était caché dans une résidence qui se trouvait dans une ville militaire pakistanaise, Abbotabbad.

    Deux mois après l'exécution, aucun événement n'a suivi cette exécution.

  10. ROY O = 'Le jihadisme n’a atteint aucun de ses objectifs' (030511)

    Dans un article du Nouvel Obs', Olivier Roy, spécialiste du monde arabe, livre ses avis au journaliste. La thèse de Roy est d'affirmer que l'islamisme ou terrorisme islamiste n'a atteint aucun de ses objectifs, qu'il est un échec et qu'il est en décroissance depuis le 11 Septembre 2001.

    C'est vraiment plus de la propagande qu'une opinion. Aucun argument autre qu'idéologique n'est avancé par Roy.



  11. BERG R - Religion and politics after bin Laden (030511)

    Ross Berg est un étudiant américain en théologie. Il pose trois questions qui lui semblent soulevées par la mort de Ben Laden : political implications for Pakistan, Obama’s reelection chances, and the response of the Christian right

    1. l'implication politique du Pakistan dans le soutien à Ben Laden, alors que le Pakistan revendique l'amitié des Etats-Unis ;
    2. l'augmentation des chances de réélection de Obama, dopées par la fierté nationale de la vengeance ; et
    3. la position de la droite chrétienne à la mort de Ben Laden.
    Les deux premières questions me paraissent de bon sens. La troisième question ne paraît pas pertinente. La droite chrétienne n'a d'existence que comme vague réseau d'influence sur les deux grands partis américains, qui ont les moyens de filtrer toute déviation du statu quo américain.



  12. BOQUERAT G - Et si la disparition de Ben Laden servait le Pakistan (060511)

    Boquerat est un chercheur en géopolitique. Son opinion est celle d'un homme qui est imprégné par la situation réelle, c'est-à-dire celle dans laquelle on ne peut s'écarter de la vision qu'on se fait jour après jour des choses. Il est donc dans la position idéale pour se tromper de manière incontestable.

    L'opinion de Boquerat est de dire que la suppression de Ben Laden arrange le Pakistan. Mais, Boquerat semble sous-estimer le "double jeu" du Pakistan qui fait assaut d'amitiés avec les Etats-Unis et dans le même temps héberge leur ennemi. EN réalitén d'un certain point de vue, Boquerat a raison de sous-estimer le "double jeu" d'un pays musulman. D'abord parce qu'il a une forte relation avec tout musulman qui se confronte avec un infidèle. Ensuite, parce que le Pakistan, comme tout état musulman n'est pas un bloc forgé et centralisé par la guillotine. Il y a des pakistanais qui sont payés par les islamistes, d'autres par les américains. Les uns trahissent leur payeur, d'autres les respectent pour un temps. L'ensemble de ces menées inadmissibles pour un "occidental" forme probablement le "Pakistan".

    Autrement dit, le Pakistan n'existe pas en tant qu'entité constante et monolithique. C'est la folie et l'aveuglement des occidentaux qui ont une croyance maladive dans la religion universelle à laquelle on les a soumis.



  13. LAIDI Z - Le succès de la vision réaliste du monde de Barack Obama (020511) (Ben Laden)

    Monsieur Laïdi est un politologue longtemps apparatchik du PSF, membre dirigeant de l'Institut Jean Jaurès financé par M. Aubry. IL est aujourd'hui patron d'un institut lié à Sciencs Po'. Il semble porter une admiration sans limite à Barak Obama, admiration qui n'est pas complètement déméritée faut-il admettre. Mais, avec des limites.

    Laïdi affirme d'entrée :

    La fin de la traque du chef d'Al-Qaida, Oussama Ben Laden, constitue un formidable succès pour Barack Obama qui voit confortée de manière irréfutable sa vision réaliste du monde et de sa lutte contre le terrorisme.
    Ben Laden mort, l'Irak et l'Afghanistan lui ont complètement échappé. Le succès n'est pas dans l'assassinat accidentel d'un ancien salarié de la CIA qui en savait d'ailleurs un peu trop long sur les turpitudes des services secrets américains.

    Zaïdi poursuit ;

    Pour lui la lutte contre le terrorisme n'a jamais été une guerre idéologique mais un combat contre un adversaire redoutable. C'est la raison pour laquelle il avait clairement abandonné la rhétorique de la lutte contre le terrorisme pour concentrer son combat contre Al-Qaida.

    En quoi le combat contre Al-Quaïdat n'est-il une lutte contre le terrorisme ? Et le caractère non idéologique de la lutte contre le terrorisme est seulement une vue de l'esprit qui consiste à contester la doctrine de l'Armée française selon laquelle le terrorisme n'a pas d'autre raison que l'idéologie. L'idée de transformer la lutte contre le terrorisme en une vulgaire opération de police contre un "dangereux" gangster avec une milice partant à cheval derrière le sherif John Wayne est amusante. Mais elle est tirée du western hollywoodien, complètement étranger à la réalité de l'Islam.

    Comme l'article poursuivait sur le "caractère symbolique" de la victoire de l'Occident sur les forces du mal, je pense qu'il est préférable d'arrêter là le rapport des opinions de Monsieur Zaïdi. Le lecteur toutefois intéressé se reportera à sa collection du journal Le Monde dans lequel son avis paraissait.

  14. L'affaire DSK

    DSK est, chacun s'en souviendra, le sigle d'un redoutable homme politique français, Dominique Strauss-Kahn. Socialiste, il a été désigné Directeur général du FMI par la volonté express de Nicolas Sarkozy dans un mouvement d'ouverture à gauche. DSK était à deux doigts d'annoncer sa candidature à la présidence de la république française, quand il a été arrêté par la police new-yorkaise sur l'inculpation de viol d'une femme de chambre de l'hôtel duquel il venait de s'enfuir précipitamment.

    L'hôtel dans lequel il avait résidé appartient à un groupe financier fortement lié au parti politique au pouvoir en France. L'annonce de son arrestation avec des détails de nature à ne laisser aucun doute sur sa culpabilité a été lancée par des sites Internet appartenant plus ou moins au parti politique au pouvoir en France.

    Deux mois après, les accusations sont retombées à un point tel que la tenue d'un procès criminel semble quasi impossible. Encore un coup tordu ? Et pourquoi pas ! Mais, beaucoup de gens ont commenté très vite. L'opinion générale est que DSK est par nature un dangereux satyre. Ce fut l'opinion d'un député de la majorité présidentielle, brave homme au demeurant (quoique ...) et qui eut le tort de "tirer plus vite que son ombre" et se fit ainsi "un ami pour la vie" ... Il y eut les perfides qui invoquèrent la présomption d'innocence et demandés que la victime soit vengée sur le corps de son accusé. Il y eut enfin les pervers, souvent des femmes, qui évoquèrent le droit des femmes à violer les hommes quand elles le souhaitent .... En fait pas mal d'hommes ne sont pas contre, elles se demandent encore pourquoi.

  15. RIOUFOL I - A propos de l'arrestation de DSK (160511)

    Monsieur Rioufol a brièvement commenté l'affaire dès qu'elle parue. Ce n'est pas très bon, mais reste relativement modéré à l'encontre de Monsieur Strauss-Kahn. Il évoque l'atteinte à l'image de la France. Sincèrement, la France a une image indépendante des actes de Monsieur Strauss-Kahn. Bien d'autres faits ont marqué pour longtemps l'image de la France. Son étatisme socialiste, sa fiscalité confiscatoire, sa faiblesse en matières bancaire et industrielle, son taux de chômage, et tant d'autres choses où elle a excellé autrefois.

    On est quelque peu désarçonné par des expressions si convenues comme l'exigence démocratique de la justice américaine. Monsieur Rioufol qui revendique une liberté de ton ne devrait pas réduire la Justice à une simple modalité d'un régime qui peut parfaitement être attentatoire à la Justice. Mais, après tout, c'est peut être son opinion.



  16. SCIOLINO E - Questions Raised About a Code of Silence (DSK) (160511)

    Madame Sciolino écrit dans les colonnes du puissant New York Times du 16 mai 2011. Elle rapporte les opinions d'un journaliste français de la frange extrême de la gauche. Ce dernier prétend que les journalistes français s'interdisent de renter dans la vie privée des hommes politiques français. Bon.

    En réalité, le rapport de Madame Sciolino est assez perfide, parce qu'il permet de réciter une litanie d'hommes politiques français qui auraient une vie "privée" assez peu conforme à une morale élémentaire, ce qui doit en effet édifier le public américain. Ce qui est vrai, 'est que les hommes politiques français ont une conscience aigue d'appartenir à une classe sociale absolument intouchable. Peut-être à la merci des juges. Mais en général, le pouvoir judiciaire est bien dans la main du pouvoir politique.

    Madame Sciolino poursuit son travail de perfide sape de la réputation des hommes publiques français en attaquant les opinions "paradoxales" des politiciens revendiquant leur catholicisme. Comme, ces hommes publiques se résument à une femme, Madame Sciolino ne met en cause que la pauvre Madame Boutin, parce qu'elle aurait "défendu" à la blague le président Clinton. Et alors ?



  17. THUNY L - Les anglo-saxons écœurés par ces intellectuels qui défendent DSK (200511)

    Laura Thuny est une journaliste du Nouvel Obs' qui fait une brève revue de presse américaine au bénéfice des lecteurs français. L'intention générale de la revue de presse est de fustiger le ralliement des "intellectuels" français dans la défense de la mémoire de DSK. C'est un petit peu vrai. Par exemple, le sigle BHL se livre à une critique du système judiciaire américain qui démontrerait son ignorance de ses règles réelles. C'est un tout petit peu vrai. Mais c'est BHL, la gloire de l'intelligence que le monde entier nous envie ... Ce n'est pas très important pour un intellectuel français que BHL ait tort ou raison. C'est BHL et on lui doit révérence.

    Il est vrai qu'en France, on a beaucoup épilogué sur la supposée "violence" du système judiciaire américain à l'encontre des inculpés. La "preuve" de cette violence était excipée par les journalistes dans le spectacle incessant qu'ils prenaient d'un DSK pas rasé, mal habillé, menotté et promené entre deux pandores. En fait, la prétendue "violence" du système judiciaie était fabriquée par les medias. Le système judiciaire français est strictement identique avec menottes, privation de soins du "mis en cause", promenades publiques, et mépris permanent par l'institution judiciaire.



  18. THERY I - La femme de chambre et le financier (230511)

    Madame Théry est une activiste, professeure d'Université, membre de commissions étatiques sans nombre. Elle est "inventeur" du brillant concept de "démariage" qui pourrait devoir beaucoup à l'idéologie fumeuse de Derrida. Tout un programme qui permet à Madame Théry d'être facilement reconnue comme intellectuel progressiste.

    Son activisme la conduit facilement vers la défense de la cause des femmes. Et, dans l'univers à part du progressisme, la cause des femmes est immédiatement illustrée par des schémas sociaux directement calqués sur la lutte des classes du précédent millénaire. De fait, le spectacle du riche et puissant DSK, inculpé de viol et séquestration d'une pauvre et faible femme de chambre, immigrée africaine et musulmane revendiquée de plus, a déclenché chez beaucoup des deux côtés de l'Atlantique un réflexe pavlovien. Puisqu'elle était pauvre et qu'il était riche, c'est évidemment que DSK était coupable, puisqu'il appartient à la sombre classe des oppresseurs, tandis que sa victime auto-proclamée appartenait au prolétariat éblouissant de droits.

    Madame Théry commence son Opinion, parue dans le quotidien Le Monde du 23 mai 2011, soit une grande semaine après l'éclatement de l'affaire, par le rappel de la présomption d'innocence. C'est très aimable à elle, mais on ignore si DSK ne lui en gardera pas rancune. Enfin, c'est une affaire entre eux ...

    En effet, Madame Théry, dans le droit fil de l'activisme militant, exploite le rapport de forces qu'elle croit distinguer de "l'analyse objective des faits" - toujours cette prétention à la rigueur scienifique pour proférer des absurdités - pousse en avant la redoutable invocation au "droit à la présomption de véracité" qui bénéficie à la prétendue victime d'atteintes sexuelles.

    On a pourtant vu ce que donnait la mise en oeuvre extensive de ce principe devant les tribunaux franças dans les affaires de pédophilie supposée. Outreau, Iaconno et tant d'autres, souvent condamnés et dont beaucoup sont encore en prison au nom de ce "droit" imposé par des experts aussi qualifiés que Madame Théry.

    Mais ce droit à la présomption de véracité est un "droit" terroriste qui a été inventé pendant la Terreur de 1793. Le droit à la véracité bénéficiait alors à tout patriote régulièrement inscrit au club des Jacobins ou à une société affiliée. Il pouvait alors accuser et obtenir la guillotine contre tout ci-devant, suspect d'émigration, ou d'ennemi du peuple ou de la révolution.

    Inutile de dire toute la considération qu'il faut accorder à la pensée distinguée de Madame Théry. Mais dans une époque où un comparse de Madame Théry peut lever 100.000 euros pour racheter les graffitis de Robespierre, elle peut bien recycler les folies de 1793 dans une époque revenue à la plus profonde barbarie.



  19. JOFFRIN L - A propos de l'échange avec Robert Badinter (DSK) (210511)

    Laurent Joffrin qui est quelque chose au Nouvel Observateur n'a rien trouvé de mieux dans l'affaire DSK que de s'en prendre avec un ton d'une prétention inadmissible à la personne de Robert Badinter sur un plateau de télévision.

    Je ne suis pas tant s'en faut un affilié politique au parti de Monsieur Badinter. Mais non seulement il est un juriste de première force, il est aussi un homme politique d'une sagesse rare. Quant à Laurent Joffrin on ne lui connaît que de sentencieuses et vicieuses démonstrations de sectarisme. De gauche faut-il le préciser.

    De quoi Joffrin accusait Monsieur Badinter ? Dans le débat médiatique sur l'arrestation de DSK, il reprochait à Monsieur Badinter et à ses amis de ne penser qu'au "respect de la présomption d'innocence" de DSK et "le silence sur le sort de la victime présumée. Rien n'indiquait, jeudi soir en tout cas, qu'elle ait pu mentir, qu'elle soit une affabulatrice ou une provocatrice."

    La médiocrité du propos de Joffrin rejoint celle de Théry sur "le droit à la présomption de véracité de la victime d'abus sexuels", "droit" prétendu et absolument honteux.

    Je ne rapporterai même pas la réplique cinglante de Monsieur Badinter parce que le propos de Joffrin ne méritait même pas une réplique de la part d'un esprit aussi brillant que celui de Monsieur Badinter. Je n'insisterai même pas sur le fait que les faits de l'affaire DSK, à peine quatre jours après l'inadmissible "sortie" de Joffrin, démentaient les suppositions de Joffrin. La prétendue victime était une affabulatrice et une provocatrice tout à la fois.

    Probablement mal à l'aise en sortant du plateau de télévision, ou mis en garde par les gauchistes qui avaient compris que Joffrin était allé trop loin dans sa présomptueuse censure, Joffrin se fend d'une défense de sa "sortie publique" dans les colonnes de SON journal. Malheureusement, c'est pour s'enfoncer davantage dans sa turpitude.

  20. Les palinodies social-démocrates

  21. BAUBEROT J - La laïcité instrumentalisée (310511)

    Baubérot produit une n-ième illustration du compagnonage actif avec l'activisme islamique. Il en profite pour l'acclimater dans le mouvement progressiste, revendiquant à gauche le "principe de laïcité". Il s'étonne avec des froncements de sourcil que la droite UMP au pouvoir ait le front d'annexer ce principe pour lutter contre l'islam.

    On note ici que pour Baubérot, interdire le port du voile dans l'espace publique est une mesure anti-islamique, alors que les musulmans progressistes soulignent que le port du voile n'est pas une obligation religieuse. Mais, le point de vue de Baubérot est essentiellement celui de la laïcité française qui ne se conçoit que comme une arme anti-cléricale, Pour éviter toute erreur, la laïcité ne sert qu'à contrôler et opprimer l'Eglise catholique romaine. De ce fait, la défense du voile dit islamique permet à Baubérot de porter un coup supplémentaire en appuyant une religion qui fait profession d'anti-cléricalisme marqué.

    En fait, la laïcité "racontée" par Baubérot est essentiellement un ralliement à des slogans de gauche que Baubérot voit "avec douleur" annexée par la droite UMP. Son travail est, en plus de plaire autant qu'il peut le croire aux islamistes, de traquer toute incursion de la "droite" sur les chantiers de la gauche. Et en bon vigile du matériel de chantier, Baubérot est tout fier d'avoir détecté la "manoeuvre" sarkozyste. Pour y résister, il croit la déconsidérer en lui prêtant une intention d'extrême-droite !... Le degré zéro du débat politique.

    S'il est exact que l'UMP s'est lancé dans une bizarre manoeuvre contre le voile islamique, initiant un curieux débat sur la laïcité en général en ayant cru pouvoir instaurer un débat - avec qui grands dieux !... - sur la place de l'islam dans la République (idée de Sarkozy lors d'un débat télévisé avec les "français"), il n'en reste pas moins vrai que les efforts de la "culture de masse" et de l'Education nationale depuis plus de cinquante ans ont conduit de nombreuses personnes qui, de bonne foi, se croient de "droite" à adhérer aux slogans de "gauche". Comme une fraction des gens de "droite" viennent des milieux catholiques, ils ont été soumis à l'endoctrinement de nombreuses valeurs de gauche auxquelles l'Eglise de France a adhéré il y a longtemps, comme le partage, la solidarité, l'égalité, la fraternité. Ces cercles sont aussi particulièrement travaillés par l'"exigence" du dialogue avec l'islam.

    De fait, il existe deux mouvements contradictoires dans les milieux UMP. Le premier mouvement est un mouvement de rejet de l'islam mélangé d'idées américaines de "lutte contre les forces du mal", de racisme et de xénophobie. Un second mouvement est entièrement acquis à l'idéologie du multiculturalisme et à l'ouverture à un islam laïque et national, c'est-à-dire non "bigot" et non inféodé à l'Algérie, au Maroc ou à la Turquie. Bien difficile ... Ce second mouvement est très en vogue dans les milieux au pouvoir. Mais, il est "tempéré" par la crainte que l'islam ne se dilue pas comme le catholicisme romain dans la société laïque et citoyenne.

    On comprend l'opinion de Baubérot qui voit la gauche se faire doubler sur ce terrain.



  22. HIRSCHFIELD B - Should atheist chaplains serve the military (040511)

    Hirschfeld est un dirigeant d'une organisation juive américaine qui, comme une fraction notable du judaïsme, a instauré un dialogue très proche avec l'islam. Enfin, avec les composantes de l'islam qui l'ont bien voulu. En général, il s'agit d'une sorte de manifestation de réalisme "inter-religieux", illustré en France par la proposition d'un Grand Rabbin de fusionner la cashrout et le hallal, et en Israël, par le rapprochement de certaines composantes de la gauche des thèses pro-palestiniennes.

    Dans ce mouvement, Hirschfeld se pose la question de la place de l'athéisme dans les armées américaines. En effet, présent avec une force considérable dans la société américaine, à côté des organisations religieuses, l'athéisme n'est pas représenté dans les aumôneries de l'Armée américaine. L'opinion de Hirschfeld est en fait assez baroque. Mais, il s'explique très bien. Au lieu de considérer les aumôneries comme des lieux de culte, il les considère comme des des lieux dans lesquels les soldats trouvent un soutien humain et émotionnel en dehors de toute appartenance religieuse. Hirschfeld soutient que le chapelain de quelque religion que ce soit n'est pas engagé pour s'occuper de son culte et de ses croyants, mais aussi pour ceux qui n'y croient pas.

    C'est baroque et très "égalitaire". Mais c'est le même mouvement que l'n voit à l'oeuvre dans les instances du genre du Comité Consultatif de bio-éthique. Le catholicisme a le droit de s'y exprimer tant qu'il n'exprime pas la doctrine qui ne peut être reçue que par ses fidèles. Il doit seulement parvenir à exprimer ce qui est recevable par l'ensemble de la société française.

    Hirschfeld mène en réalité un double jeu. Il promeut l'athéisme comme structure religieuse dans l'institution militaire américaine. Mais en même temps, il interdit au catholicisme à la fois de faire du prosélytisme et de rendre son culte à Dieu, les deux grandes motivations du catholicisme. Well done.



  23. BRUN R - Quand la France s'enfuit (020511)

    Monsieur Brun est un fonctionnaire de l'Etat qui publie son opinion dans les colonnes du quotidien Le Monde du 2 mai 2011. Et Monsieur Brun est anxieux du "regain électoral spectaculaire de l'extrême droite". Il ne croit pas qu'il s'agisse d'un effet de la crise économique. D'ailleurs s'est il aperçu qu'il y avait une crise économique, Monsieur Brun ?

    L'anxiété de Monsieur Brun est un peu difficile à suivre. Il nous emmène de Graudel à Pascal en passant par Furet et je ne sais plus qui. Il parle d'anges et de bêtes, de sauveurs, de de Gaulle et de Céline. Et tout çà pour nous dire qu'il faut donner le pouvoir à son Administration.

    Raimu lisant Pagnol avait dit : "Adieu Monsieur Brun. Nous nous reverrons au ciel ...".



  24. GLUCKSMANN A - Revolution without guarantee (180211)

    André Glucksmann est cet intellectuel animé d'une rage d'enfant à soixante ans passés. Il a été rejoint par le nonagénaire de l'indignation. Il faut reconnaître que la jeunesse est bien normalisée. Les excès, il faut les rechercher chez les vieux. Incroyable n'est-il pas ?

    Dans cette Opinion publiée en anglais mais originellement éditée en français par Libération le 2 février 2011, Glucksman se promène avec les délices d'un "tout operator" parmi les révolutions du début 2011. Cette opinion est un peu ancienne. Mais elle vaut pour ce joli mois de mai.

    Avec un a-propos qui doit lui valoir plein e nouveaux amis, Glucksmann note que les "déposés" des révolutions arabes sont des membres de l'Internationale Socialiste, Ben Ali, Moubarrak. On peut souligner aussi que les constitutions de la Lybie, de la Syrie, de l'Egypte font toutes référence à l'islam et au socialisme. Mais celà fait de trente à quarante ans qu'on sait ce que Monsieur Glucksmann découvre aujourd'hui.



  25. WEITZMANN M - La vague 'droitière' est réactionnaire (040511)

    Dans le quotidien Le Monde du 4 mai 2011, l'écrivain Marc Weitzmann s'interroge sur l enaufrage de la droite et de la gauche. Le titre de l'article est trompeur en ce qu'il fait croire à une simple diatribe sur la seule droite. Mais, Weitzmann pilonne aussi la gauche.

    Weitzmann écrit :

    Risquons une hypothèse : née avec le nouveau siècle et ces inquiétudes, l'actuelle vague "droitière", particulièrement perceptible dans les milieux intellectuels et littéraires, n'est ni "conservatrice" ni "néo-conservatrice" mais franchement réactionnaire.
    Ce n'est qu'une hypothèse pour Weitzmann qu'il n'exploite pas vraiment et en faveur de laquelle il ne donne pas franchement d'arguments convaincants. Il en reste ainsi à la désignation de l'ennemi du peuple par les forces de gauche. Ce n'est pas très original et n'apporte rien.

    Par contre, il touche du doigt une chose que la Revue THOMAS a déjà plusieurs fois abordée ces années passées : la prégnance de l'idéologie de la Révolution française. Weitzmann écrit :

    ... l'atmosphère actuelle n'est pas le produit d'un courant de pensée américain relayé par une "trahison des élites" (et il y a quelque chose de très rance dans ce double lieu commun), mais elle constitue plutôt l'étonnante résurgence, chez nous, d'une tendance aussi vieille que la Révolution.

    Mais Weitzmann se trompe sur les causes de cette tendance qui d'ailleurs, selon nous est bien plus qu'une tendance. Il en accuse la constance de la "réaction" dans le mécanisme du progrès. Mais,c'était déjà la thèse de Babeuf et de Cabet, reprise ensuite par Marx et Engels de la Révolution bourgeoise. Elle n'est pas fausse, mais elle suppose l'existence d'une autre Révolution confisquée alors que nous montrons qu'il ne peut exister de révolution que bourgeoise et qu'il n'en a réussi aucune qui ne le fut.

    De ce fait, le marxiste est contraint d'accuser de réaction tout révolutionnaire du passé alors que dans le même temps, l'ensemble de la société française résonne du dogmatisme de la révolution bourgeoise. Voilà pourquoi Weitzmann serait logiquement contraint à croire à la victoire de la "réaction".


Revue THOMAS (c) (2011)