Sur la capacité de nuisance de la "presse" et l'infâme "machine de Hessel"

Sur la capacité de nuisance de la "presse" et l'infâme "machine de Hessel"

Philippe Brindet - 16 février 2012

La capacité de nuisance de la presse

Jean-Marc Rouillan a passé vingt-quatre ans de sa vie en prison. Pour meurtres. Pour ses idées politiques de gauche. Il y a quelques années, en liberté conditionnelle, il répondait imprudemment à un journaliste de la grosse presse. Et piégé par une question délicate, livrait le fond de sa pensée politique, toujours incorrigible. Résultat : retour "à la case prison".

L'éditeur Thierry Discepolo, qui publie les livres de Rouillan, vient de donner un entretien à Libération, section de Toulouse, intitulé : Thierry Discepolo : «pourquoi Agone publie Jean-Marc Rouillan», dans lequel il explique tout simplement :

Maintenant, il est certain que l'interdit qui est fait à Jean-Marc Rouillan de toute intervention publique n'est pas favorable au travail de diffusion de ses livres. La raison est bien connue : par prévenance, on doit protéger le prévenu des médias, après qu'un entretien paru dans L'Express l'ait renvoyé en prison avant la fin de sa semi-liberté en octobre 2008.

L'infâme "machine de Hessel"

Le député Vanneste est en train de subir un véritable lynchage politique, parce qu'il a prononcé une parole critique à l'encontre de l'homosexualité politique. Ce n'est pas le lieu de juger de cette parole ou de son degré de fausseté. Toujours est-il que les déboires de Christian Vanneste proviennent d'un média amateur, le site catholique LibertéPolitique.com, qui a cru malin de publier la vidéo d'un entretien privé que l'un de ses membres a eu avec le député Vanneste le 10 février.

Le député Vanneste s'est laissé - probablement en pleine connaissance de cause et sans scrupule - entraîné par un climat de connivence idéologique avec son questionneur. Le piège béat.

En moins de quatre jours, les "vigilants" sur le Net ont repéré la vidéo et ont fait marcher la "machine de Hessel" de l'indignation citoyenne. Stupide. De gauche. Mais très efficace.

Alors que Vanneste a probablement factuellement raison. Il le démontre lui-même en citant une entrevue intitulée : EXCLUSIF ! Klarsfeld défend Vanneste : « En France, il n’y a pas eu de déportation d’homosexuels », donnée par Serge Klarsfeld, grand spécialiste des persécutions nazies.

Mais à quoi sert d'avoir factuellement raison si l'on est politiquement minoritaire. Et la "minorité" politique n'a rien à voir avec la part la plus faible d'un peuple. La minorité "politique" est le plus souvent numériquement majoritaire. C'est exactement ce qui se passe dans beaucoup de démocraties. Par le passé, l'Union soviétique était l'exemple même de la démocratie dans laquelle les "bolchevicks" (minoritaires) triomphent des "menchevicks" (majoritaires). C'est le fondement même de l'aphorisme du socialiste André Laignel qui déclarait en 1981 à Jean Foyer, excipant de la Déclaration des Droits de l'homme, "Vous avez juridiquement tort, parce que vous êtes politiquement minoritaire".

On sait bien que Monsieur Foyer avait juridiquement raison et qu'hélas, il était aussi politiquement minoritaire. La force de la "machine de Hessel" est le drame de Monsieur Vanneste. Il a factuellement raison, et en plus il est "politiquement majoritaire", puisqu'il appartenait à la puissante UMP, machine à faire réélire Monsieur Sarkozy. Mais, la "machine de Hessel" dispose de la puissance démoniaque de Lénine et de Trotsky : éradiquer la majorité politique réelle des "menchevicks" pour laisser le pouvoir aux "bolchevicks".

Aussi, Monsieur Vanneste est-il désigné à la vindicte populaire par l'infâme "machine de Hessel", parce qu'il a factuellement raison, qu'il exprime l'opinion majoritaire, mais qu'il est politiquement minoritaire. Et pour que la "machine de Hessel" fonctionne, il faut que le "germe" de l'affaire présente des particularités rares. Libertépolitique.com lui a fourni le piège d'activation de la "machine de Hessel" ! Cette fameuse "capacité de nuire" des médias, essentielle à l'infâme "machine de Hessel".


Revue THOMAS (c) (2012)