Revue d'opinions - Avril 2012

Philippe Brindet - 30 avril 2012

1 - La politique en France

Aucun article notable concernant un véritable problème qui serait soulever pendant la campagne présidentielle. Les seules polémiques sont d'une indigence totale. On citera :

  1. L'insulte faite par un député UMP (du midi, ce qui explique celà) qui a traité de fauve la "compagne" d'un candidat présidentiable ;
  2. l'accusation d'argent sale reçu d'un dictateur qu'il a d'ailleurs contribué à faire assassiner par un candidat reconduit ;
  3. l'accusation faite à l'un ou l'autre des deux candidats survivants de rechercher les voix d'un troisième candidat éliminé et tenu, probablement pour ce fait, comme un individu méprisable ;
  4. la terreur panique de socialistes d'être vus en compagnie d'un ancien homme politique convaincu de libertinage, crime horrible et insupportable à la pureté républicaine et citoyenne sûrement.
Il n'y a pas là en effet de quoi faire de beaux articles. Et rassurez-vous, ami lecteur, il n'y en a pas eu.

  1. Résister au désenchantement démocratique, par Erik Izraelewicz dans LE MONDE du 20.04.2012 (en local)
    Il nous suffira de citer son préambule :
    C'est une drôle de campagne qui s'achève. Elle fut ennuyeuse, vide, insignifiante, a-t-on entendu. Elle ne se serait animée qu'avec l'irruption de petites polémiques au contenu symbolique fort mais au fond dérisoire, de la viande halal au permis de conduire.
    Monsieur Israelewicz est journaliste au Monde ...
  2. Trois chercheurs du CNRS en campagne pour Mélenchon, à Sceaux, par Pascale Kremer dans LE MONDE du 11 avril 2012 (en local)
    Le militantisme d'extrême-gauche semble bien implanté parmi les "chercheurs" du CNRS. Ils constituaient une sorte d'aristocratie dans la militance "ouvrière" et communiste. Les ouvriers étant aujourd'hui comme des dinosaures, objets d'études savantes, c'est bien le moins que des "chercheurs" du CNRS s'impliquent dans la "reconstitution historique" mise en scène par le socialiste petit-bourgeois qu'est Mélanchon. Mais c'est tout de même étrange, ces chercheurs qui jouent le rôle de leur objet d'étude. Un peu comme si un biologiste, étudiant la toxine botullique se croyait lui-même "toxine botullique".
    Enfin, Madame Kremer est journaliste au Monde ...
  3. Les crises identitaires ne sont solubles ni dans la démocratie, ni dans le développement, par Yidir Plantade - dans LE MONDE du 10.04.2012 (en local).
    Article très intéressant sur le problème de l'identité politique confrontée à sa répression par le totalitarisme jacobin, nous dit Plantade. Il y aurait beaucoup de choses à dire. Et encore plus de choses à ne plus faire ... C'était un vrai débat qui devait porter des propositions pour une élection présidentielle. Il ne fut donc pas mené.
  4. Richard Descoings, l'homme pressé de Sciences Po, par Natacha Polony dans Le Figaro du 04/04/2012 (en local).
    L'article est intéressant au sujet de l'un des favoris du sarkozysme, animateur vedette du progressisme socialiste de la gauche extrême caviar et petits fours camés. Mort dans une chambre d'hôtel à New York, pour des raisons inconnues, qu'une autopsie devait faire connaître sous huit jours, puis sous quinze jours, et maintenant plus du tout ? Enfin de toute façon pas avant la réélection de son mentor. Ou du représentant de son mentor ? Mais, charitable, Madame Polony ne parle pas, avec talent, d'un débat qui eut été utile à la campagne présidentielle. Il ne fut donc pas mené.
  5. La 'présomption de légitime défense', un principe anticonstitutionnel, par Dominique Rousseau, dans le Nouvel Obs' du le 28-04-2012 (en local).
    Presque une polémique ! De quoi s'agit-il ? Au soir du premier tour de l'élection présidentielle, un policier est mis en examen pour avoir abattu un repris de justice évadé d'une balle dans le dos. Emu de la détresse de ses collègues, le candidat président qui parle souvent comme Luky Luke tire, a revendiqué la "légitime défense" des policiers. C'était évidemment une plaisanterie juridique puisque le Président Sarkozy est lui-même un fin juriste - sisi, je serais fâché que vous en doutassiez. Imperméable à ce fin humour français porté à son apogée par la noble corporation des avocats français, le rigoureux professeur de Droit qu'est Monsieur le Professeur Rousseau corrige le Président de la République. Bien.
    Sans intérêt. Et pourtant, c'était un vrai débat présidentiel. Il ne fut donc pas mené.
  6. La droite m'effraie, la gauche m'inquiète !, par Dominique de Villepin, dans LE MONDE du 27.04.2012 (en local).
    Monsieur de Villepin est un candidat malheureux à la Présidentielle 2012. Il n'a en effet pas réussi à réunir les 500 signatures nécessaires pour se présenter au premier tour. Mais, son article est une ode à la vie. N'a t'il pas échappé au sort cruel auquel le président candidat l'avait voué : finir pendu sur un croc de boucher ...
    Et depuis, Monsieur de Villepin a peur. Peur de la droite qui est à gauche et peur de la gauche qui fait à droite. Lui, il est par la force des choses au-dessus de la mêlée ... Mais comme disait Coluche, "on n'est pas de droite ...". Tout de même ! Bien entendu, Monsieur de Villepin n'apporte rien dans son article à un vrai débat présidentiel. Il ne fut donc pas tenu.
  7. Université, licences à vendre, par Antoine Leca, dans LE MONDE du 30.04.2012 (en local).
    Le Professeur Leca est un enseignant qui souffre. Il souffre de l'amoindrissement de l'Université de la République laïque et obligatoire. A cause des mesures ministérielles de rattrapage des mauvaises notes en Licence. Et de la volonté politique que "tout le monde" obtienne un diplôme. Même dévalorisé aux yeux de Monsieur le Professeur Leca.
    Non vraiment, ce n'est plus la République des Professeurs ...
    Complètement dépressif, Monsieur le Professeur Leca, qui délivre des licences dévalorisées par ordre du gouvernement de la République, note que :
    l'Université n'a plus aujourd'hui pour mission de former les cadres du pays, mais d'être un parking pour les centaines de milliers de bacheliers venus des Lycées.
    Bien, très bien, Monsieur le Professeur. Mais c'était là un vrai débat de campagne présidentielle. Il ne fut donc pas tenu.

2 - L'agitation catholique aux Etat-Unis

Une fois de plus, l'actualité religieuse est totalement morte en France et en Europe. Par contre, elle est assez vivace aux Etats-Unis avec :

  1. le débat entre l'épiscopat catholique et l'administration Obama sur la question des assurances sociales obligatoires sur les "droits d'avorter".
  2. la polémique suscitée par la presse athée contre le rapport d'enquête du Vatican contre les hérésies des "bonnes soeurs" - qui ne sont pas plus "bonnes" qu'elle sont "soeurs".


Auteur (c) 2012