Revue d'opinions - Juin 2012

Revue d'opinions - Juin 2012

Philippe Brindet - 30 juin 2012

1 - La politique en France

La politique en France - qui était mauvaise il y a encore un mois - est devenue nulle. C'est un progrès sous certains aspects. Mais c'est d'une tristesse socialiste sans fond. Une sorte d'obscurantisme de la liberté.

  1. BHL, un exemple frappant de malhonnêteté intellectuelle par Hela Khamarou dans Le Nouvel Observateur du 04-06-2012 (en local

    Madame Khmarou n'est pas contente du philosophe du petit Nicolas. Vous savez cet homme en chemise blanche qui s'excite dès qu'un groupuscule islamiste s'excite pour prendre du pouvoir. Sa philosophie apprise sur les bances de Normale Sup' qui n'en a acucun d'ailleurs, se résume à ce principe très simple. Si tu veux du pouvoir, fais-le savoir.

    Pour être seulement un peu plus précis, il faut se souvenir que, quand des bourgeois libyens ont décidé, probablement sous l'instigation de la CIA, de prendre du pouvoir au dictateur Khadafi, d'origine douteuse, ils ont reçu une offre de service de l'homme à la chemise immaculée. Fort de son carnet d'adresse et d'un bagoût que lui envierait un commercial de chez Jacques Vabre, l'homme en chemise n'a pas attendu de recevoir un ordre de mission. Il a épouvanté le petit Nicolas qu'une amie avait littéralement cassé en Tunisie en traitant des affaires immobilières pendant que la Grande Révolution démarrait sans lui. Le petit Nicolas n'a pas supporté de se faire brûler une révolution deux fois. Il a sauté sur la Libye avec les appétits d'un adolescent boutonneux dans le cinéma porno d'un bas quartier d'une ville de province. Et le tenancier était un homme en chemise blanche.

    On n'a pas envie d'en dire beaucoup plus. Sauf que Madame Khmarou n'est pas la seule à trouver que l'homme en chemise blanche devrait la ranger. On compte aussi :

    • BONIFACE P - 'Le Serment de Tobrouk' = lettre ouverte aux journalistes qui cirent les pompes de BHL
    • MERIGEAU P - Un radeau pour Tobrouk, ou le retour raté de Bernard-Henri Lévy (260512)
    • MALAUSA V - 'Le Serment de Tobrouk' ou comment BHL se tire une balle dans le pied (080612)
    • JAUVERT V - BHL-Libye. Le droit d'ingérence est-il mort à Tripoli (060612)
    • BONIFACE P - 'Le serment de Tobrouk' de BHL, une manipulation de l'information (310512)
    Autant dire que l'hébétude de BHL, heureusement, commence sérieusement à inquiéter.
  2. Mariage entre personnes de même sexe et adoption : pourquoi attendre le printemps 2013 ? par Caroline Mecary dans Le Monde du 26.06.2012 (en local)

    Madame Mecary est une avocate, activiste du mouvement LGBT. Membre influent de nombreuses organisations progressistes, elle travaille pour promouvoir une société progressiste avancée. Son combat est entièrement dévolu à l'application servile de l'idéologie de l'"égalité des droits". Utopie sans aucun espèce de fondement ni philosophique ni sociale, mais qui au contraire est une brillante construction pour jeter à bas tout ce qui établit une relation humaine véritable.

    Son article se borne à attirer l'attention bienveillante du gouvernement sur l'exigence du mouvement LGBT que la promesse électorale, prise également par les deux candidats à la présidence 2012, soit tenue dans les plus brefs délais. Et sur une liste de revendications supplémentaires. Et sur peut être un avertissement amusant : que les lesbiennes pourraient bien ne pas avoir exactement les mêmes exigences que les gays. Une future polémique ?

    Au passage, Madame Mecary revendique 3,5 millions de lesbiennes et de gays. Soit sensiblement ce qui est avancé comme population musulmane en France. Population qui aurait voté à 92% pour le candidat socialiste.Le petit Nicolas aurait-il manqué de 7 millions d'électeurs ? C'est beaucoup pour gagner la confiance de 400.000 catholiques pratiquants ...

  3. Les nouveaux clients de la philo, Nathalie Brafman et Nicolas Weill dans LE MONDE CULTURE ET IDEES du 26.06.2012 (en local)

    Les deux auteurs nous apprennent que la philosophie en France est enseignée au niveau de la classe de Terminale dans un but politique très clair. Bien sûr, les caciques du système l'expriment sous une forme ronflante : "former les élèves à l'"exercice réfléchi du jugement"".

    Ce slogan, directement tiré de la maxime kantienne de "Qu'est-ce que les Lumières " (1791), est bien entendu une affirmation de la servitude étatique. Oser penser par soi-même, c'est évidemment se soumettre à la pensée politiquement correcte imposée par l'Etat puisque toute pensée qui n'est pas politiquement correcte est par nature une démonstration que l'exercice de la pensée qui l'exprime n'a pas été réfléchi ...

    Les auteurs de l'article nous apprennent à notre grand ravissement que les élèves de Terminale semblent ne pas apprécier ce rôle d'éducation à la conformité politique. Bien entendu, et les auteurs de l'article et les caciques de l'enseignement de la Philosophie pensent exactement le contraire et ils l'exemplifient sur des élèves qui protestent qu'ils veulent penser comme tout le monde. Ce que les auteurs et les caciques de la Philosophie ne disent pas, c'est que les élèves de classe de Philosophie ne veuelent pas penser de la manière "réfléchie" qu'on leur dit.

    Pour "sauver" la médiocrité de la Philosophie en France, les auteurs de l'article et les cacique de la Philosophie imaginent des cours de Philosophie pour "pratiquer des "interventions ciblées" dans les cours des enseignants d'autres matières : le professeur de philosophie compléterait par exemple un cours de mathématiques sur les probabilités par un exposé sur la notion de hasard."

    Je ne voudrais pas paraître discourtois à l'encontre des professeurs de philosophie. Mais il est fort à craindre que les mathématiciens aient beaucoup plus de choses à leur apprendre sur le hasard qu'eux-mêmes en ont à dire sur le sujet aux étudiants de mathématiques.

  4. Baclofène, comment j'ai sauvé des centaines de personnes de l'alcoolisme par Olivier Ameisen dans le Nouvel Obs' du 08-06-2012 (en local

    Le Pr. Ameisen est un cardiologue qui a traversé le désert de l'alcoolisme dont il est sorti de sa propre thérapie.Son article regorge de détails absolument passionnants. Par exemple, il écrit :

    inventer des termes médicaux nouveaux : indifférence sans le moindre effort et non pas abstinence qui est une torture quotidienne et aboutit à la rechute dans 90% des cas.
    C'est une nuance qui semble échapper à la plupart des gens non concernés.

    Le Pr. Ameisen semble extrêmement critique à l'encontre des rares soutiens du Baclofène qu'il accuse de ne pas avoir compris sa thèse exprimé dans son livre : "Le dernier verre". Il souligne que l'étranger, Etats-Unis en tête, a parfaitement compris l'importance de sa découverte. Vous êtes étonné ami lecteur ? Mais lisez ceci :

    J’explique que ce traitement doit être administré par un médecin généraliste avec un cœur et une conscience.
    En France ?

    Ameisen explique cet état d'esprit par une citation :

    "Il est difficile de faire comprendre quelque chose à quelqu’un si son salaire dépend justement du fait qu’il ne le comprenne pas."

  5. Baclofène : la polémique s'amplifie, par Bernard Granger - le 30-06-2012 dans Le Nouvel Observateur (en local)

    Il ne s'agit pas seulement de politique, mais de politique de santé. Il y a quelques années, un cardiologue découvre sur lui-même et sur quelquesl patients amis l'effet étonnant d'un relaxant musculaire, le baclofène. Il permet dans de nombreux cas de supprimer l'addiction à l'alcool.

    Selon des informations rassemblées, il semble qu'en France, l'alcoolisme serait entre les mains d'un groupe de thérapeuthes qui affirment depuis cinquante ans que l'alcoolisme ne se guérit pas. Seules des cures de sevrage conjointes à un traitement socio-psychiatrique long et engageant toutes les forces morales du malade permettent une sorte de répit qui la plupart du temps s'effondre à la première reprise d'alcool.

    Le Pr. Ameisen démontre que cette thérapie est largement fausse. La reprise de la consommation d'alcool n'est en rien une rechute. Et pire encore, l'absence de consommation d'alcool ne démontre en rien que l'addiction a été physiologiquement éteinte. Avec l'administration du Baclofène, le sevrage, mais aussi le traitement socio-psychiatrique, sont renvoyés au livre des recettes sans espoir. Et l'alcoolisme est largement vaincu, sauf pour une minorité de patients.

    Le Pr Granger, l'auteur de l'article, utilise lui aussi une thérapie à base de Baclofène et il est exaspéré de constater les résistances invraisemblables de l'establishment médico-psychiatrique. Son article est une longue dénonciation de collusions dangereuses.

  6. "Guérir" de l'alcoolisme : le Baclofène, pilule miracle ou illusion ?, par Pierre Veissière dans Le Nouvel Obs' du 12-06-2012 (en local

    Monsieur Veissière est un psychiatre spécialiste du traitement classique de l'alcoolisme qui se caractérise par un très faible taux de réussite, ce qui démontre à l'establishment qu'il est urgent de ne rien faire.

    Pour lui l'alcoolisme est :

    ... une affection qui n'est pas seulement physique mais aussi psychologique, psychosociale, voire spirituelle, à soigner, a fortiori à "guérir", cette sorte de maladie.
    Il est donc absolument méfiant des "pilules miracle". Mais, il n'a pas été en état de comprendre le point de vue de Ameisen. L'alcoolisme n'est pas une maladie en propre. La maladie de base de l'acoolisme est l'addiction, comme celle de la drogue du tabac ou de la ... . Et l'addiction fonctionne par des mécanismes neuro-chimiques que des molécules comme le baclofène permet d'inhiber.

    Il s'agit d'une thèse matérialiste et non pas "spiritualite" ni morale comme celle de Veissière. Ce n'est pas parce que l'homme est un abruti immoral qu'il se saoûle. C'est parce que le breuvage qu'il ingurgite comporte des molécules qui provoquent un mécanisme neurologique d'addiction que le buveur devient un malade. Et le problème se complique du fait que le breuvage provoque d'autres destructions physiologiques comme la destruction des cellules de l'oeophage et de l'estomac. Il n'y a nulle place pour la spiritualité ni pour la morale.

  7. Le paradoxe Kerviel par Pascale Robert Diard, dans Le Monde du 28 juin 2012 (en local)

    Il existe un paradoxe Kerviel. Mais, il n'est peut être pas celui évoqué par Mme Robert-Diard. Enfin, tout le monde a le droit d'avoir un avis.

    Il y a quelques années, un ingénieur financier de la Société Générale, du nom de Kerviel, réalisait des profits pharamineux sur les marchés financiers d'instruments financiers extrêmement complexes. Son enrichissement se limitait à quelques primes de fin d'année quand la banque encaissait de somptueux profits.Mais, le succès sembla avoir tourné la tête de l'ingénieur. Il était attiré par la pulsion de prendre toujours plus de risques pour augmenter toujours plus les profits de son équipe, en compétition qu'il était avec d'autres équipes plus prestigieuses et souvent moins prolifiques. Vaguement inquiets, sa hiérarchie et son contrôle se laissaient endormir par des assurances dilatoires, spécieuses et semble t'il aussi, trompeuses.

    En quelques jours, quelqu'un de la Société Générale découvre que la sittuation est horriblement illégale et décide en application de réglements financiers de rembourser toutes les dettes exposées alors par Kerviel. Le montant est gigantesque.

    Le public, dont l'auteur de ces lignes, a pris immédiatement fait et cause pour ce représentant de la classe moyenne devenue le prolétariat de la société contemporaine. La condamnation judiciaire a été totale. La réputation de martyr de Kerviel a alors exaspéré la presse qui s'est crue, comme Madame Robert-Diard, en état de faire des leçons de morale à Kerviel, sans se rendre compte qu'il existait un au-delà de la morale. Et le paradoxe, c'est que ces journalistes veulent absolument juger un des ingénieurs financiers les plus actifs du monde à l'aune de la morale d'un boutiquier balzacien jetant à la porte sa bonniche, prise par Madame Crevel la main dans le pot de confiture.

    Eh bien non Madame Crevel. L'affaire Kerviel ce n'est pas une affaire de bonniche renvoyée pour avoir détourné un pot de confitures. Hélas, et les juges et l'avocat qui prétendait le défendre n'ont peut être pas voulu comprendre le paradoxe Kerviel, le prolétaire qui croyait s'être imposé par ses mérites dans la classe bourgeoise. Qui l'a impitoyablement cassé.

  8. Dieu n'est pas la solution, Denis Bauchard - LE MONDE du 28.06.2012 (en local)

    Pourquoi grands dieux poser une question dont on connaît la réponse ? Plus encore pourquoi poser une question qui ne se pose pas ? La réponse est très simple. Parce qu'ON est un intellectuel et qu'ON adore faire la roue devant des lecteurs payants et donc éblouis. Parce que, je vous le demande, pourquoi payer un journal si c'est pour "dégoiser" ses signatures ?

    Qu'il suffise de rappeler que l'intellectuel est un "expert" du Moyen-Orient. Qu'il semble ne pas comprendre la différence entre le monde tel qu'il est et le monde tel que lui l'intellectuel pense qu'il devrait être. Une démocratie universelle dans laquelle les ennemis de la démocratie sont dans des camps de redressement genre Guantanamo, et où les vrais démocrates ont des places de fonctionnaires qui leur permettent de louer un F5 dans un troisième étage d'un immeuble parisien pour y installer Ernestine qui s'occupe de le fleurir pendant que Monsieur va courir la gueuse.

2 - Quelques nouvelles scientifiques

  1. Pourquoi les cancers se développent-ils ?,par Ben Lillie dans un blog de Le Monde en date du 29 juin 2012 (en local)

    Mina Bissel dirige une équipe de recherche américaine qui recherche les causes du dévloppement du cancer. Elle pense que la doctrine en vigueur selon laquelle la présence d'un gène déclenche le développement d'un cancer, est erronnée. Elle affirme avoir démontré que le développement d'un cancer dépend de l'effet de l'environnement sur les gènes de la cellule cancéreuse.

    N'ayant pas de compétences marquées en ce domaine, nous avons cependant soutenu depuis quelques années une position critique à l'encontre de la génétique déterministe. Nous pensons que l'idée qu'un caractère biologique a besoin d'une entité biologique élémentaire déterminée pour s'exprimer de la matière est à peu près aussi fausse que l'idée qu'une interaction physique a besoin d'une particule élémentaire pour se matérialiser.

    Devant le "scepticime" de ses confrères, Mina Bissel les avertit : "Ne soyez pas arrogants". Que dire de plus ? Que l'idée du rôle de l'environnement, loin d'être une hypothèse sans fondement, n'est peut être qu'un mot vague grâce auquel, pour paraphaser Bossuet, "nous couvrons notre ignorance".

3 - L'Euroland

    Néant

4 - Le catholicisme américain

  1. A Md. Catholic nun represents views of many in differences with Vatican, par By Michelle Boorstein, dans The Washington Post du 12.06.2012 (en local

    Une religieuse américaine a vu un de ses récents ouvrages condamné par la Congrégation pour la Doctrine de la Foi. Elle est aujourdhui défendue par tout ce que compte de progressisme les Etats-Unis et les chiffres de vente de son ouvrage s'affolent littéralement , entraînés par la publicité attendue du Vatican.

    Pour autant que j'ai compris le débat, le Vatican tient absolument que la masturbation soit quelque chose de très vilain tandis que la soeur Curtis pense qu'il s'agit d'un exercice de gymnastique absolument normal. Le fossé ne peut pas être plus profond ... en matière de foi.

    Il serait possible que le problème central de l'Eglise catholique tienne essentiellement au fait qu'elle n'a toujours pas compris qu'il n'y avait plus de roi couronné par elle. Depuis deux siècles. Et plus en réalité.

    Le problème ne serait pas bien grave si les ecclésiastiques, par exemple, se limitaient à célébrer des sacres virtuels de rois imaginaires, rien que pour entretenir le luxe liturgique que nous disent les vieilles chroniques. Le problème, c'est que, par un trouble psychiatrique entretenu depuis deux siècles, les ecclésiastiques sont éduqués depuis leur enfance à croire que rien n'a changé depuis jamais. Ils ont pensé qu'un simple changement annoncé, comme l'aggiornamento de Jean XXIII, cette "divine" surprise, allait suffir à ramener à l'obéissance ces laïcs si stupides qu'ils sont incapables de réciter proprement leur credo en latin. Alors, en manière de compromis, on leur a refilé une version expurgée en langue "vulgaire" comme disent les curés et le tour était joué.

    Bien sûr, celà n'a eu aucun autre effet sensible que celui-ci. Les fidèles survivants de deux siècles d'imbécilité ecclésiastique se sont lassés en moins de 50 ans de fantaisies charmantes et adolescentes. Certains ont rejoint les rangs intégristes. Mais leur problème reste entier, sauf à la traduction du credo ...

    Pour revenir à la bonne soeur ... membre de la faction la plus progressiste du catholicisme, elle tient absolument le Concile Vatican II pour l'aurore d'un monde nouveau levé sur un monde ancien "qui ne reviendra jamais". "On ne fait pas rentrer la pâte dentifrice dans le tube" nous explique t'elle ... Rincez-vous la bouche avant de parler, ma soeur.

  2. How My View on Gay Marriage Changed, par DAVID BLANKENHORN, dans New York Times du 22.06.2012 (en local

    Monsieur Blankenhorn n'est peut être pas un catholique. Nous n'avons pas vérifié. Mais il a été en Californie un des acteurs majeurs aux côtés des évêques catholiques contre le mariage homosexuel il y a moins de quatre ans.

    Le New York Times, dans son rôle d'organisation anti-catholique qu'il tient depuis longtemps avec acharnement, fait éclater une bombe en publiant l'apostasie de Blankenhorn. Le texte de ce dernier montre que lorsque l'on croît à quelque chose pour une mauvaise raison, on se prépare toujours à une révision déchirante.

    Comme de nombreux conservateurs mal éduqués, Monsieur Blankenhorn croyait que le mariage ne peut avoir lieu qu'entre un homme et une femme parce que l'enfant a juridiquement droit à être élevé par un père et par une mère. Or, ce droit lui serait dénié par la famille homosexuelle.

    Las. Monsieur Blankenhorn découvre avec horreur et soudaineté, nous dit-il, qu'il a méconnu un autre grand principe, celui de l'égale dignité de l'amour homosexuel. Il a aussi découvert que les élites et les jeunes étaient favorables au mariage homosexuel et qu'il en résultait que, de toutes façons, un consensus en marche se formait en faveur du mariage homosexuel. Il découvre aussi que les mariages hétérosexuels deviennent de plus en plus de mauvais mariages hétérosesuels et qu'il devient de plus en plus intenable de promouvoir le mariage catholique dans une société athée à l'exclusion des homosexuels.

    Je m'arrête là, pris d'un doute affreux : et si Monsieur Blankenhorn avait raison ?

  3. Religious liberty is not optional, par William E. Lori dans The Washington Post du 21.06.2012 (en local)

    Mgr Lori est l'évêque du diocèse de Baltimore aux Etats-Unis qui organise, pour le compte de l'USCCB, la conférence épiscopale américaine, des veillées de prière pour la défense de la liberté religieuse récemment menacée notamment par le projet de loi de sécurité sociale tendant à imposer notamment à l'Eglise catholique les dépenses de contraception de ses employées.

    Le texte de Mgr Lori est particulièrement remarquable. Sa tactique nous semble cependant trop "rusée" pour être "honnête". Mettre en cause les lois anti-immigrationnistes de certains états américains, décriées par les progressistes, pour valider la mise en cause de la loi sur le remboursement de la contraception, honnie par les conservateurs, nous semble dépasser les limites de la bonne foi pour rejoindre la manoeuvre d"opinions.

  4. Fortnight for Freedom: In Catholic campaign, what does freedom mean? par Mathew N. Schmalz - 21.06.2012 (en local

    Schmalz est sous toutes réserves un enseignant catholique en théologie.

    La conférence épiscopale américaine l'USCCB, a promu un mouvement de protestations contre le projet de loi tendant à contraindre l'Eglise à rembourser les dépenses de contraception de ses employées, mais aussi contre toute atteinte à la liberté religieuse au sens de la Constitution américaine. Le mouvement prend la forme de veillées de prières qui se dérouleront pendant tout le mois de juin jusqu'à l'Independance Day du 4 juillet.

    Mr Schmalz est d'une prudence telle qu'il nous est difficile de comprendre s'il a un point de vue propre. Sa question de savoir que doit on entendre par liberté nous paraît diluer la question dans un océan d'abysses philosophiques sans rapport avec le sujet.

    Il nous semble que, plus simplement, deux questions essentielles se posent :

    1. Comment des catholiques qui pratiquent les textes de Saint Paul sur la soumission aux autorités constituées, peuvent ils organiser des veillées de prière comme des manifestations de vulgaires clubs démocratiques contre ces mêmes autorités constituées ?
    2. S'il veut avoir une place de dialogue dans les cultures comme l'y invite le Pape Benoît XVI, comment le catholicisme peut-il survivre sans être majoritaire dans la société démocratique ?
    Plus loin encore, et à nouveau, c'est une preuve de plus de l'échec évident de l'aggiornamento séminal du Concile Vatican II.

  5. What Rev. William Lynn’s conviction means for the Catholic Church, Anthony M. Stevens-Arroyo Dans The Washington Post du 24.06.2012 (en local)

    Mgr Lynn est un évêque auxiliaire du diocèse de Philadelphie aux Etats-Unis qu'un tribunal de l'Etat américain vient de condamner à deux ans de prison pour avoir protégé les agissements de prêtres pédophiles depuis vingt ans. Il s'agirait de la première condamnation de ce genre aux USA et la France avait déjà pris une mesure d'emprisonnement (avec sursis) à l'encontre d'un évêque catholique, Pierre Pican, dès 2001.

    Sans surprise, Stevens-Arroyo, journaliste catholique progressiste, est loin de faire grâce sur quoi que ce soit à l'encontre de Mgr Lynn ou de quelque pontife que ce soit de l'Eglise catholique. Notre opinion, bien que nous soyons adversaire de tout progressisme tel qu'il s'est jusqu'à présent exprimé dans l'Histoire, est pourtant proche de la sienne.

    On n'évitera pas cependant de poser une question beaucoup plus radicale, question que Stevens-Arroyo ne peut évidemment poser. N'est-ce pas justement parce que les cadres de l'Eglise issue du Concile sont progressistes qu'ils comprennent un nombre immense de pédophiles et de délinquants sexuels - au sens du Droit Canon - en tous genres ?

    Certains répondront que l'existence du mouvement de délinquance sexuelle ecclésiastique, et pas seulement de la pédophilie, précède le Concile. C'est historiquement vrai. Mais, il existe une collusion d'intérêts entre la délinquance sexuelle et le progressisme qui n'a encore jamais été étudiée. Ni mise raisonnablement en évidence.

  6. The Nuns on the Bus tour promotes social justice — and turns a deaf ear to the Vatican, Michelle Boorstein dans The Wahington Post du 28.06.2012 (en local)

    Madame Boorstein, journaliste du Washington Post, est ce mois-ci très en humeur contre le Vatican et très en verve pour soutenir les religieuses dans leurs menées progressistes. C'est du dernier ridicule. Les nonnes progressistes ont une moyenne d'âge de 70 ans et poursuivent les combats misérables entrepris du temps de leur vieille jeunesse des années 60. Mais c'est comme çà.

    En réalité, la plume de Madame Boorstein se limite à agiter les Nonnes progressistes contre le Vatican pour dit-elle, équilibrer l'engagement de l'épiscopat catholique contre les aspects contraignants du projet de loi de sécurité sociale que les évêques ne veulent pas appliquer : le remboursement de l'avortement et de la contraception des employées des entreprises catholiques.

    Il s'agit bien sûr d'un simple bourbier dans lequel l'"ouverture au monde" de l'Eglise du Concile Vatican II s'est prise le pied dans le tapis. L'Eglise de toujours se moque absolument de ce genre de fange.

  7. Nuns celebrate Affordable Care Act victory, but healthcare battles on Capitol Hill will continue, By Sister Simone Campbell, dans un blog du Washington Post du 29 juin 2012 (en local.

    La Soeur Campbell est l'une des meneuses de l'organisation progressiste qui prétend régenter et le mouvement féminin religieux et le féminisme catholique aux Etats-Unis. Forte de plus de dix mille adhérentes et du soutien de tout ce que le pays contient de progressistes, l'association est en fait l'un des groupuscules qui soutiennent le parti démocrate où elle siège plutôt à l'extrême-gauche.

    Son article de quelques lignes se limite à assurer l'administration Obama de son soutien sur son programme de sécurité sociale contre l'opposition de l'épiscopat catholique américain et de l'avertir que l'association des nonnes américaines promeut un programme de sécurité sociale encore plus "progressiste" que le sien ...

    Une très bonne personne donc. Strictement sans aucun intérêt. Repue de sa suffisance et de sa nullité.

5 - Le catholicisme français

Le catholicisme français n'a pas de débats intéressants ces derniers temps. Absence de penseur catholique. Absence de catholiques. 96 ordinations de prêtres cette année. Deux affaires éveillent vaguement l'intérêt ou les rancoeurs, on ne sait :

  1. le vol de documents confidentiels sur le bureau du Pape ; et
  2. l'affirmation générale que tout accord du Vatican avec les intégristes lefebvriens sera sans application dans l'Eglise de France.

  1. Pour Vatican III par Philippe Levillain - Le Monde du 15.06.2012 (en local)

    Partant du constat qui lui semble évident d'un récent divorce entre l'Eglise et le monde, Levillain appelle de ses voeux un "concile Vatican III". Malheureusement, Levillain se trompe absolument quand il écrit :

    Mais si Jean XXIII mit en œuvre une énorme machine qui ne répondait à aucune crise flagrante dans l'Église au lendemain de la Seconde guerre mondiale, Benoît XVI aurait à investir le Concile d'une clarification de tous les malentendus qui s'amplifient depuis 50 ans.

    Non seulement quand Jean XXIII convocait son hasardeux Concile, l'Eglise s'effondrait sous les coups de l'ennemi de l'intérieur, déjà dénoncé par Saint Pie X, mais l'Eglise était déjà exclue du débat mondial ou national à peu près partout. Quant à aujourd'hui, l'Eglise n'a jamais été un bloc aussi figé dans une idéologie incontestable, sclérosé par le fameux "esprit du Concile". Jamais il n'y a eu moins de crise. Jamais la diatribe du Grand Inquisiteur de Dostoïevski n'a été mieux illustrée.

    Un "Concile Vatican III" ? Mais pour faire quoi d'autre que de déclarer au Christ que l'Eglise tient le peuple fermement dans sa main débile et nonagénaire et qu'elle n'a nul besoin de Lui. Qu'Il la laisse tranquille. Elle est déjà son "Corps". Elle n'a plus besoin de Lui.

  2. Le mariage homosexuel libère l'Eglise, par Thierry Jaillet dans Le Mondedu 05.06.2012 (en local

    Monsieur Jaillet se présente comme un essayiste catholique. Bien. Il est aussi, hélas, l'auteur d'un "L'Evangile de Michel Onfray (Golias Editions).

    Il termine par ce par quoi il aurait dû commencer :

    ... les baptisés se doivent d'être des adultes majeurs qui, dès leur plus jeune âge, comme Jésus, prennent la parole dans le Temple et dans la ville.
    Ben voyons ...

    Sa position sur le mariage homosexuel est simple et typiquement progressiste :

    Comme la majorité des Français sont pour le mariage homosexuel, l'angle d'attaque des opposants moralisateurs et plus ou moins homophobes sera l'homoparentalité.
    C'est loin d'être faux. Mais pourquoi, grands dieux, ne pas trouver ne serait-ce qu'un seul argument positif et pas seulement réactionnaire en faveur du mariage homosexuel ?


Revue THOMAS (c) 2012