Compte-rendu - L'Ile de Pavel LounguinePhilippe Brindet - 27 septembre 2012Film russe sorti en 2006, et primé à Venise. Largement ignoré par la critique professionnelle qui ne l'a considéré que comme un navet "chromo" et "religieux", il a été célébré par les amateurs. Le scénario et l'environnement du film sont bien rapportés dans l'article l'Ile de Wikipedia. Si vous détestez Dostoïevski et Soljenitsyne, vous détesterez ce film superbe. Mais, il faut de tout dans la nature. Sachant que peu en seront sauvés ... Je ne voulais pas voir ce film, parce que je savais qu'il s'agissait d'un film "religieux". Je craignais d'être affreusement déçu comme par la plupart des illustrations de ce "genre" cinématographique. Les pires navets sont d'origine française et Longuine est à moitié français. Aussi, j'ai passé la date de disparition des salles de cinéma sans être allé le voir. J'ai encore laissé du temps et j'ai enfin acheté le film en DVD. Et là, blocage à nouveau. Pendant trois longues années, il est resté dans le meuble de rangement. Hier soir, sans trop réfléchir, je charge le DVD dans le lecteur et lance la lecture. Normalement, si le film est mauvais, je coupe au bout de quelques minutes. Si le film est plat, je me lève et j'allume mon ordinateur portable pour travailler en même temps. Quand je suis revenu à moi, l'écran d'accueil du DVD tournait en boucle depuis je ne sais combien de temps. Pourtant, la séquence d'entrée ne m'avait pas enthousiasmé. Je déteste les scènes avec les bons d'un côté et les méchants de l'autre dans un but démonstratif laborieux. Ici, le film part de plus en plus loin, en séquences de plus en plus fortes. Peut être l'un des forces de cette réalisation qui est de permettre au spectateur extérieur au monde spirituel chrétien de rentrer peu à peu dans sa connaissance pour la rendre assimilable autant que possible. Si vous connaissez les Frères Karamazov ou l'Idiot, pas de problème. Vous vous y retrouverez. Sinon, considérez que c'est un don. Un don, çà s'accepte ou çà se refuse. Ce film est une illustration de la théologie russe. Mais, il est facilement accessible aux catholiques de tradition qui admettent une conception personnelle du péché et de la participation personnelle à la rédemption. Pour les progressistes, le dolorisme que l'orthodoxie recèle est incompréhensible. Mais, le dolorisme était pourtant pleinement compris même par des histrions comme Alexandre Dumas (Voir une anecdote du Voyage dans les Alpes de Dumas, à la Grande Chartreuse.) La photographie est splendide. Les mouvements de caméra sont remarquables. La musique est peu caractéristique de l'orthodoxie et un peu trop "américanisée" à mon goût. Mais, c'est peut être mieux ainsi. Les acteurs sont bons et même formidables. Bien sûr, Mamonov est l'acteur principal et le plus formidable. D'autres critiques favorables
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