Revue d'Opinions - Janvier 2013

Revue d'Opinions - Janvier 2013

Philippe Brindet - 31.01.2013

1 - Politique française ou européenne

    L'affaire Depardieu

    Résumé des épisodes précédents. Gérard Depardieu, immense acteur de cinéma, est à la tête d'une fortune certaine. Du fait du mode de rénumération particulier, il reçoit des revenus annuels qui sont depuis la victoire électorale du PS taxés à 75% ce qui ramène son bénéficiaire au niveau d'un acteur débutant médiocre. Plus grave, cette chute de revenus ne lui permet plus d'assurer l'entretien de sa fortune notamment pour payer les taxes qui lui sont afférentes en France. Touché par l'évidence, Gérard Depardieu, enchaîné à d'autres circonstances, décide de s'installer dans un autre pays, la Belgique d'abord puis, semble t'il, la Russie où il a des attaches.

    Tous les ressorts du jacobinisme le plus abject se sont alors tendus. Pratiquement tous les mandarins de la mafia syndicaliste, les anciens maoïstes comme Glucksman, les anciens compagnons de route du trotskisme comme Daniel Cohn-Bendit, se sont répandus dans les médias pour hurler leur haine de Gérard Depardieu et leur dénonciation de l'acteur à la vindicte populaire.

    Quelques rares amis ou admirateurs ont timidement fait savoir leur désapprobation de la haine dont Gérard Depardieu est la victime. Mais, leur réaction est bien timide. On a ainsi noté les interventions de Catherine Deneuve qui voit bien le spectre de 1789 s'approcher, de Laurence Parisot qui la rejoint dans son souci, ou encore de Fabrice Lucchini. Pour le reste, c'est le silence des agneaux et la curée est lancée.

  1. «J'aime Poutine, la Russie et sa démocratie», de Gérard Depardieu selon Le Figaro du 04.01.2013 - (en local).

    Depardieu s'était déjà désigné à la vindicte "populaire" par son émigration qui exprimait son refus de contribuer à la mascarade liscale imposée par les socialistes soi-disant pour redresser l'économie quand chaque mesure qu'ils prennent réussit à l'enfoncer un peu plus dans la catastrophe tranquillement annoncée par la nullité sarkozienne. En réalité, sa déclaration d'amour pour "la grande démocratie russe" est carrément un motif de mise à mort dans le cerveau malade de nombreux individus comme Glucksman ou Cohn-Bendit.

    Depuis dix ans dans la presse, il n'y a pas une évocation de la Russie sans qu'elle ne soit accompagnée de l'incrimination de corruption, comme si notre pays en était exempt alors qu'il est l'un des plus hypocrites. Systématiquement, le pouvoir de Poutine et de Medvedev est suspecté d'être illégal et de menées contre la démocratie. Soupçons électoraux, soupçons contre des lois prises par la Russie. Nous ne pensons pas pourtant que les pays comme la France pratiquent une démocratie qui soit particulièrement vertueuse pour en donner leçon aux Russes. On les accuse depuis dix ans de réélection truquée entre Poutine et Medvedev qui échangent les postes de Premier Ministre et de Président pour contourner une loi électorale interdisant la réélection. C'est peut être vrai, mais la loi est respectée. En France, il n'y aucune loi interdisant la réélection. Et depuis trente ans, les présidents et les premiers ministres qui se succèdent "vertueusement" en France sont de véritables clones les uns des autres qui précipitent sciemment le peuple français dans la misère et la décadence.

    Selon la Banque Mondiale, le pouvoir d'achat corrigé de la Russie est équivalent à celui de la France. Quatre fois plus peuplée que la France, vingt fois plus grande qu'elle, la Russie n'est peut être pas une "grande démocratie". C'est un grand pays, ce que nous ne sommes plus depuis longtemps. Depardieu a peut être tort, mais il a sûrement raison.

  2. «Je ne supporte plus la Fance», par Brigitte Bardot interrogée dans Le Figaro du 04.01.2013 - (en local).

    Madame Bardot, autre célébrité du cinéma français, est connue pour son engagement dans la défense de la cause animale. On ne sait si c'est la source de son intérêt pour les malheurs de Gérard Depardieu, mais le sort de ce dernier lui importe moins que celui de deux éléphants d'un zoo lyonnais condamnés à l'euthanasie pour raison de maladie contagieuse ... et que l'Etat refuse de "grâcier" au nom de réglements sanitaires. Madame Bardot, dégoûtée de la France qu'elle confond non sans raison avec la bande de crapules qui l'ont mise en coupe réglée, menace de s'installer à son tour en Russie ...

    En fait, la réaction de Madame Bardot est intéressante en ce qu'elle témoigne du ras-le-bol des braves gens, lassés du torrent de nouvelles imbéciles qui tombent sur notre médiocre descente dans la misère.

  3. Aurélie Filippetti = 'Les gros salaires dans le cinéma, ça se règle par la fiscalité' (050113).txt, par Aurélie Filipetti, dans Le Monde du 5 janvier 2013 - (en local).

    Un financier du cinéma dénommé Maraval a commis le mois dernier une tribune contre Gérard Depardieu prétendant qu'il devait sa fortune aux deniers publics, spoliant ainsi le cinéma français d'un argent qui lui serait bien utile en temps de crise. Lui réplique Aurélie Filipetti qui est la ministre de la culture socialiste. Elle défend le système anticoncurrentiel français qui permet depuis trente ans aux films les plus médiocres - qu'elle appelle le "cinéma de la diversité" - de saturer le paysage cinématographique français au nom de l'"exception culturelle" qui est un délit aux règles de concurrence européenne et mondiale. Défendant par là Depardieu, elle rappelle à Maraval que les gros cachets sont guillotinés par le fisc ce qui valide l'idée de Depardieu d'émigrer de France.

    La stupidité des positions socialistes est fatigante. Pour échapper à la guillotine de Filipetti, Gérard Depardieu a fui en Russie. Cette affirmation est d'ailleurs audacieuse. En effet, se retrouver en Russie fait réellement échapper Depardieu à la guillotine, mais pas sa fortune ... Enfin, Filipetti le note elle-même après d'autres. La fortune de Depardieu ne provient pratiquement pas des deniers publics des avances sur recettes. En effet, à quelques exceptions que nous ne connaissons pas, les subsides du grouvernement français profitent aux seuls films médiocres dans lesquels Depardieu ne joue pas.

  4. Touche pas à mon Depardieu, par Jean-Michel Meurice dans Le Monde du 10.01.2013 - (en local).

    Madame Filipetti avait en ricanant répliqué à Maraval que les revenus de Depardieu, "çà se taxait un max'...". Manifestement, elle a aussi déclaré qu'elle le préférait muet ... Et çà a fait exploser un cinéaste, Jean-Michel Meurice, qui, de toute la force de son amitié et de son admiration pour Depardieu, vient crier la colère de beaucoup de gens écoeurés à la fois par ce que ressent Depardieu et par les attaques de ses adversaires au pouvoir.

  5. Réduisons les prélèvements obligatoires, c'est un frein à l'innovation, par Pascal Salin dans Le Monde du 10.01.2013 - (en local).

    Pascal Salin est un économiste libéral. On a l'impression que les souffrances de Depardieu lui sont inconnus et il est juste pour lui un "acteur" qui illustre le comportement rationnel de la courbe de Laffer. Je crois que malgré tout le respect dû à un professeur émérite d'économie - ou d'autres choses d'ailleurs - Depardieu est parfaitement étranger à l'agent rationnel de la théorie économique. Sa fortune, il était prêt à la donner à Hollande ou à son percepteur. Mais il fallait qu'on le lui demande poliment. Pas en le traitant de minable.

    Maintenant, sauf à la question du rationalisme ou de l'information parfaite des agents, la doctrine de Laffer selon laquel un mauuvais impôt tue l'assiette des bons impôts est loin d'être douteuse. Mais, et Pascal Salin met le doigt dessus, le pouvoir est actuellement en France entre les mains de gens qui sont persuadés que tout leur est soumis. Et le comportement désobéissant de Depardieu, comme de tout contribuable insoumis leur paraît inadmissible. Et pour eux tout impôt décidé par la gôche est un bon impôt.

  6. Varia

  7. En 2013, il faudra plus encore se méfier de la docte ignorance des experts, par Edgard Morin dans Le Monde du 01.01.2013 - (en local).

    Le titre de l'article est une douce musique pour la Revue THOMAS. Malheureusement, Edgard Morin a peu de chances d'être entendu par les socialistes aux affaires. Et Morin part de bien haut pour planer justement dans le monde des experts. Et malheureusement, Morin est hollandiste fervent et courtisan :

    Notre président de gauche d'une France de droite ne peut ni retomber dans les illusions de la vieille gauche, ni perdre toute substance en se recentrant vers la droite. Il est condamné à un "en avant".
    Au revoir Monsieur Morin.

  8. Pour un nouveau modèle français, par Jean-Marc Ayrault dans Le Monde du 03.01.2013 - (en llocal).

    Un article affligeant du chef de gouvernement socialiste. Braillard d'incantations verbeuses - Au cours de deux siècles d'histoire républicaine, nous avons progressivement édifié un modèle politique, social et économique fondé sur quelques principes simples mais d'immense portée : la liberté, l'égalité, la fraternité. - mais en réalité conservateur effrayé par le dynamisme du temps - "rester fidèles à nos principes fondamentaux ". Il n'a rien appris de l'Histoire, rien compris de l'Economie, rien prévu en Politique. Muré dans la psychose meurtrière de la Révolution française. Victime de sa propre idéologie autiste.

  9. L'impôt, clé de voûte de la vie en commun, par Karine Berger dans Le Monde du 10.01.2013 - (en local).

    Madame Berger, député socialiste et déléguée du PS aux affaires économiques, n'aime pas la doctrine de Laffer sur le "trop d'impôts tue l'impôt", parce que ... Laffer était conseiller du Président Reagan il y a trente ans. Un peu court. Mais Madame Berger est membre du parti socialiste pour lequel les étiquettes remplacent les idées. Alors, à l'étiquette "Laffer" elle substitue celle de "la vie en commun" et du slogan "le riche payera plus que le pauvre".

    Ridicule. L'ennui, c'est que Madame Berger et le parti socialiste sont au pouvoir. Et cela fait presque quarante ans. Parce que le premier à avoir réellement appliquée une politique socialiste, c'est Giscard d'Estaing avec Chirac. Et le prédecesseur de Hollande était plus socialiste que lui. Du coup, la France s'enfonce dans le marasme. Et le ridicule.

  10. Trouvons le Graal de la réciprocité fiscale, par Nathalie Koziusko-Morizet dans Le Monde du 13.01.2013 - (en local).

    Madame Koziusko-Moruizet est une femme politique, aujourd'hui dans l'opposition, très embêtée de ne pouvoir se distinguer clairement du socialisme au pouvoir. Elle a bien saisi l'autoritarisme, pour dire le moins, du socialisme du pouvoir. Mais, pour la question fiscale, elle ne s'en distingue que de quelques pourcents. Je sais que c'est parfois essentiel. Mais en France, on a franchi la barre des 50% de prélèvements, depuis Giscard d'Estaing, il y a quarante ans. Aujourd'hui, les Etats-Unis dont les socialistes (voir l'article de la députée Berger) nous vantent l'équité, taxent leurs redevables à 35%.

    Aussi quand NKM nous dit qu'il faut baisser les impôts et baisser la dépense publique, on ne peut que lui demander pourquoi elle et ses amis, aujourd'hui dans la prétendue opposition, ont tellement montés et les impôts et la dépense publique.

  11. La refondation de l'école ne doit pas oublier la formation des enseignants, par Cédric Villani, dans Le Monde du 16.01.2013 - (en local).

    Cédric Villani est l'un des plus grands mathématiciens français, médaille Field 2010, et qui dirige l'Institut Henri-Poincaré. Son opinion sur les projets du gouvernement de "refondation" de l'école de la République est donc des plus autorisées. Il ne cache rien des critiques subies par les défunts IUFM tout en rappelant certains de leurs avantages. Mais, il attire l'attention du public sur le fait que la réforme de la formation des enseignants aura des effets incalculables et durables si on la malmène. Et il semble que Monsieur Villani ait de grandes craintes à ce sujet. Il lui semble que les futurs instituts de formation des enseignants, les ESPE, ne soient qu'une résurrection des IUFM.

    Mais nous le savons. Les socialistes n'apprennent rien du passé, ne comprennent rien du présent et se trompent systématiquement sur le futur. C'est pour celà que les Français les portent au pouvoir. Depuis quarante ans. Et plus.

  12. L'école, ou le triomphe du corporatisme, éditorial du Monde du 22.01.2013 - (en local).

    Le journaliste proteste contre le corporatisme des enseignants du primaire de Paris qui protestent contre le projet d'allongement de la durée de la semaine de travail. Leur attitude est qualifiée de scandaleux corporatisme au vu de la médiocrité de l'enseignement français, reconnu par Le Monde, ce qui est notable et rare. Maintenant, le syndicalisme est toujours qualifié de corporatisme quand il ne suit plus la ligne du Parti.

  13. La France ne sait pas lutter contre le chômage, par un journaliste dans Le Monde du 28.01.2013 - (en local).

    Aucune information. Seulement la désespérante critique portée contre un service de l'Etat que l'on taxe littéralement d'incompétence. Comme si la réduction du chômage était de la "compétence" d'un Etat omnipotent, obèse. En réalité, l'opération est des plus simples. Prenant le pouvoir, les socialistes n'avaient aucunement l'intention de reprendre une entreprise en faillite, sa raison sociale fut-elle prestigieuse comme la SA France, immatriculée le 14 juillet 1789. Ils ont donc cru que, forts de leur police et de leurs troupes, ils pouvaient racketter les français pour se refaire en fonds propres. Las.

    L'argent fuit de partout. Et le résultat, c'est que les crevards qui ne peuvent le suivre, ce bel argent, tombent dans la misère pour tous et le chômage pour beaucoup. Alors, allez après celà accuser Pôle Emploi de défaillance ! Mais, ce n'est pas facile à comprendre pour un socialiste, journaliste à sa solde de plus, qui est chargé à longueur de colonnes de chanter les louanges de l'Etat socialiste en donnant des preuves d'indépendance ...

  14. 'Notre objectif, faire disparaître 5 800 spécialités de master', Geneviève Fioraso = interrogée dans Le Monde du 31.01.2013 - (en local).

    Madame Fioraso est Ministre de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche. Elle annonce qu'elle va remettre en ordre ce qu'elle tient pour un chaos : l'atomisation du Mastère - que Le Monde s'efforce de noter "master" en anglais - en spécialités absconses et fortement réductrices. Elle n'a pas tort. Mais sa motivation est inquiétante : "Il y a eu un défaut de l'Etat stratège et régulateur.". Or, l'Etat stratège et régulateur manque, au moins en France, habituellement ses cibles parce qu'il est servi par des gens notoirement incompétents, entièrement tournés vers le maintien de privilèges.

    Une seconde chose est inquiétante. Mme Firoaso note plusieurs dizaines de milliers de mastères différents aux intitulés fantaisistes.Elle veut une seule dénomination pour tous parce que " ... l'offre de formations est antidémocratique. Car ceux qui n'ont pas le décodeur, à proximité ou dans leur réseau social, sont toujours les mêmes : les jeunes issus de milieux modestes." Ce n'est pas faux. Mais, n'est-ce pas le résultat de la massification de l'enseignement supérieur ? Si deux cent mille étudiants sortent chaque année avec exactement le même diplôme, autant publier partout qu'ils n'ont aucun diplôme. C'est probablement pour cette raison qu'on a assisté à la multiplication des dénominations de diplômes.

    L'autre cause de cette fantaisie titrisante est l'extrême faiblesse du niveau du personnel enseignant et de son public qui contraint à une spécialisation forcenée des études supérieures. Et échapper à la dénomination absconse d'une spécialité devient difficile. Les idéologues qui animent la Ministre ne vont pas si loin. Ils flattent son tropisme dirigiste. Et elle ne voit pas plus loin. Elle est heureuse ... Qu'elle en profite.

  15. L'Islam en France

    Suite à de récents événements, nous ne commenterons plus ce genre d'opinions.

  16. 74 % des Français jugent l’islam intolérant : « Les musulmans doivent entendre cet avertissement », avec le philosophe Abdennour Bidar interrogé par Stéphanie Le Bars dans Le Monde du 24.01.2013 - (en local).

  17. Islam : «La société française a intérêt à pacifier les choses», par Youssef Seddik interrogé dans Le Figaro du 25.01.2013 - (en local).

  18. L'islam, une religion intolérante pour 74% des Français: lettre à mes amis musulmans, par Jean-Marcel Bouguereau dans Le Nouvel Obs' du 25.01.2013 - (en local).

  19. Les Français, l'islam et les sondages : les vraies causes de l'intolérance, par Saad Khiari dans Le Nouvel Obs' du 27.01.2013 - (en local).

2 - Nouvelles des débats dans le christianisme

    Aux Etats-Unis

  1. The new (old) Catholic Church, par Ashley McGuire dans The Washington Post du 25.01.2013 - (en local).

    J'ai d'abord compris de travers, lisant le texte comme une satire au second degré du catholicisme traditionaliste. Pas du tout. C'est un texte loyal, non pas d'un intégriste, mais d'une catholique "mainstream". Concilaire et papiste. Elle rejette les idées reçues sur le catholicisme, depuis les choses les plus religieuses jusqu'aux profanes. Par exemple, le "bruit" que 98% des catholiques recourent à la contraception est faux. Il a été propagé par un Institut d'extrême-gauche, l'Institut Guttmacher, et son étude a été dénoncé par de nouvelles études. L'assistance à la forme extraordinaire du culte n'est pas du tout limitée à de vieilles personnes se souvenant de leur jeunesse, mais elle est demandée jusque dans les Universités par des jeunes qui y préfèrent un prêtre humble et du silence à la présidence et au tumulte de la forme ordinaire.

  2. Keeping the faith while gender notions evolve, par Jim Fitzgerald dans The Washington Post du 30.01.2013 - (en local).

    Jim Fitzgerald est un activiste d'une organisation LGBT catholique. Il tente - et il est loin d'avoir gagné - de démontrer la fausseté de la position conservatrice de l'Eglise exprimée par Benoît XVI qui a déclaré que, contre la théorie du genre, l'orientation sexuelle était entièrement déterminée par la biologie. Fitzgerald se borne à affirmer - longuement - que les transgenres catholiques témoignent de leur foi aussi bien que les "straights". Il semble en déduire une contestation de la position conservatrice rappelée par Benoît XVI en rappelant la discrimination générale des transgenres dans la société contemporaine et les divergences d'opinions dans la hiérarchie catholique à ce sujet.

    Dans le Washington Post, le premier commentateur de l'article de Fitzgerald se bornait à déclarer très charitablement que "les transsexuels étaient des malades mentaux, honteux de savoir qu'ils étaient dans le péché." ...

3 - Débats de société

    Le mariage pour tous

    Engluée dans le marécage de la compromission cinquantenaire avec l'Etat socialiste, l'Eglise de France tente une dernière opération contre l'abomination du mariage homosexuel. Devant l'organisation gouvernementale d'un non-débat, elle décide de l'ouvrir ce débat sur les bancs de l'école "libre". On ne peut pas se tromper davantage. Réduite à l'impuissance par cinquante ans de lâchetés et d'abandons d'une Tradition qui lui aurait donné un large appui populaire, l'Eglise pousse à l'invective fondée sur un sentiment biblique, l'homophobie, qu'officiellement elle réprouve.

    On a collecté 29 opinions différentes. 19 sont favorables au projet de loi de "mariage pour tous" et 10 seulement sont plutôt opposées. Les opposants utilisent comme raison ce qui fonde l'hétérosexualité dans la tradition occidentale. Les tenants du projet Taubira agitent à la fois la promotion de l'homosexualité et la haine de la tradition, surtout quand cette tradition est portée par le catholicisme. Allez donc y voir un débat. On note le désaccord entre l'expression de l'opinion publique, assez largement opposée au "mariage gay" et celle des opinions autorisées par la presse, largement acquise à la ligne du Parti Socialiste.

  1. Les couples homosexuels hommes et femmes ont tous à part égale droit à la gestation pour autrui, par François Olivennes dans Le Monde du 01.01.2013 - (en local).

    M. Olivennes est un gynécologue, soutien de la gestation pour autrui, à condition qu'elle soit non marchande ainsi qu'à d'autres conditions drastiques déjà connues de l'Académie de médecine. C'est à l'occasion de réflexions sur cette technique sociale qu'il affirme l'égalité de droits à cette technique entre les homosexuels hommes et femmes contre la tribune du mois précédent de Mme Roudy sur la question. On en déduit qu'il appuye de ses voeux le projet de loi Taubira complet. Mais, il ne le dit pas.

  2. De Sodome au mariage pour tous, la Bible ne condamne pas l'homosexualité, par Yves Ferroul dans Le Monde du 02.01.2013 - (en local).

    Magie du verbiage, quand il se fonde sur des numéros d'identification dans la Bible et dans La Croix. Monsieur Feroul, qui est un savant sexologue, n'a lu aucune condamnation de l'homosexualité dans la "Bible". Seuls, selon lui, les imbéciles et les ignorants ne comprennent pas le langage biblique. Il faut donc le leur expliquer. Ainsi, l'épisode de Sodome de la Genèse ne concerne absolument pas l'homosexualité, mais condamne la haine de l'étranger ... Bien. On a entendu bien pire de curés professionnels. Monsieur Ferroul est donc un "curé" honoris causa ...

  3. prof dans un collège catholique, je suis contre un débat à l'école, par Philippe Szykulla dans Le Nouvel Obs' du 03.01.2013 - (en local).

    Mr Szykulla est prof' dans un lycée catholique sous contrat. Il pense contraire à son devoir de neutralité de participer et plus encore d'organiser un débat dans son lycée sur l'ouverture du mariage civil aux personnes de même sexe.Il n'a pas tort. Pense t'il que ce devoir de neutralité touche aussi les chefs d'établissement et d'autres personnes ? Il ne le dit pas. Mais, à un certain degré, il doit le penser. Mr Szykulla va même beaucoup plus loin quand il écrit :

    En définitive, en tant qu'enseignant, agent public de l'État dans un établissement sous contrat d'association avec ce même État, je refuserai catégoriquement de cautionner ce dictat interne de l'enseignement catholique et le combattrai au sein de mon lycée et au-delà si la possibilité m'en est donnée.
    Au delà du débat sur le mariage homosexuel, Mr Szykulla indique clairement qu'avant d'être un enseignant catholique, ce qu'il ne revendique d'ailleurs pas, il est un agent de l'Etat socialiste. Et il a raison. De le dire, mais pas de l'être. Nous savons donc que le débat interne aux établissements catholiques sera strictement encadré par la laïcité socialiste. Ainsi l'a voulu l'Eglise de France en 1984 en négociant le service public unifié. Tant pis pour elle.

  4. Un mariage pour tous, une Eglise pour tous, par Jean-Pierre Mignard et Bernard Stephan, dans Le monde du 08.01.2013 - (en local).

    Jean-Pierre Mignard est un avocat connu pour avoir toujours publié son appartenance au Parti Socialiste dont il a été le médiateur des "primaires" qui portèrent le catastrophique Hollande à la présidence de l'Etat français, et à l'Eglise de France dans laquelle il est co-directeur de l'hebdomadaire de gauche Témoignage Chrétien. Il a déjà écrit sur le mariage homo il y a quelques mois et partage aujourd'hui sa signature avec son collègue Stephan.

    L'article est tout entier dirigé à convaincre les catholiques de ne pas suivre les mots d'ordre des Eglises officielles parce que leur passéisme les condamne à ne pas comprendre l'époque.Très clairs sur leur soutien du mariage homosexuel, Mignard et Stepahn ne le sont pas moins sur la question de l'adoption. Ils concluent sur la nécessité que les Eglises se rallient enfin à l'organisation laïque des sociétés progressistes qui sont ... justes. Du Hollande dans le texte.

  5. Mariage pour tous, un progrès humain, par Témoignage Chrétien sur le site de la Revue le 08.01.2013 - (en local).

    Témoignage Chrétien, fondé pendant la Résistance par des prêtres comme Jean Déniélou qui firent le mouvement de réforme du Concile Vatican II, est devenu dans les années 70 la revue de la gauche progressiste chrétienne. La revue soutient ouvertement et sans aucune nuance la position du gouvernement socialiste sur l'ouverture du mariage civil aux personnes de même sexe. Sont passés sous silence le problème des enfants de couples homosexuels et celui de l'opposition connue de l'Eglise de France.

    On note que, quand les ecclésiastiques de la mouvance officielle de l'Eglise de France parlent de droit au mariage et ne l'envisagent que relativement à l'autorité qui le concéderait, l'Etat, Témoignage Chrétien considère le mariage comme un contrat choisi librement et non irrévocable. Et Témoignage Chrétien considère que le refus de l'ouverture du mariage civil serait une nouvelle discrimination homophobe.

  6. Chrétien et progressiste, j'irai manifester contre le "mariage pour tous", par Jérôme Vigneron dans Le Monde du 09.01.2013 - (en local).

    Club de pensée interne à l'Eglise de France, Semaines sociales de France ou Semaines de France rassemble depuis trente ans et plus tout ce que l'Eglise de France compte de conservateurs effrayés par l'idée de se voir reprocher de ne pas être progressistes. Ici, sentant que le vent souffle du secteur du conservatisme, et probablement un peu contraint par les objurcations des autorités ecclésiastiques, Vigneron annonce l'appui des Semaines de France à la "manif' pour tous". Et il regrette à la suite de Giscard :

    Plutôt que de réformer le régime de la parenté, le gouvernement aurait pu reconnaître la dignité de l'union de couples formés de personnes de même sexe, égale à celle de l'union de couples formés de personnes de sexes différents, en instituant pour eux une union civile.
    Autant dire que Vigneron est favorable au mariage homosexuel. Il n'a que deux freins : le mot de mariage et l'homoparentalité. Quant à sa doctrine de la "dignité de l'union" ... c'est de la langue de buis.

  7. LES ENJEUX D'UNE MANIFESTATION. Message de Mgr Claude Dagens, sur son blog le 10 janvier 2013 - (en local).

    Mgr Dagens, évêque d'Angoulême est très clairement dans la ligne des évêques de France contre le projet de loi de "mariage pour tous" et il appelle très clairement à la grande manifestation d'opposition au projet du 13 janvier 2013. La censure terrible exercée par les grands média à l'égard des adversaires présentant la moindre autorité intellectuelle ou morale dans le débat ne lui a manifestement pas permis de trouver un autre canal que son propre blog personnel.

    Mais, est-ce le syndrome catholique de la repentance, il ne peut s'empêcher, tout en regrettant l'absence de débat politique, de demander que :

    l’Église catholique soit plus courageuse pour dire que ce projet de loi, qui suscite tant de passions, ne doit pas masquer cet immense travail de réflexion sur nous-mêmes auquel nous sommes appelés, si nous voulons que la logique et la pratique du respect des personnes et de la solidarité sociale en temps de crise économique soient plus fortes que la défense des revendications et des droits individuels.
    C'est bien compliqué ... et après longue réflexion ... parfaitement faux.

  8. Mariage pour tous, pourquoi les catholiques s'y opposent, par Yves Ferroul dans Le Nouvel Obs' du 11.01.2013 - (en local).

    Yves Ferroul avait déjà commis un article contre les opposants au mariage gay, en fait contre les catholiques. Cet article n'était pas bon. Il réitère à la veille de la grande manifestation. C'est mieux. Ferroul trouve que l'opposition catholique fonde ses arguments de manière honteursement erronnée. Se demandant pourquoi, Ferroul insinue qu'en réalité les catholiques ont horreur des homosexuels et que l'Eglise cherche à imposer son modèle de couple. Constatant que leur haine des homosexuels prétend se fonder sur la Bible, Ferroul affirme que la matérialité des Ecritures ne fonde aucunement cette haine. C'était le sujet de son précédent article et j'ai dit à son sujet que Ferroul n'était pas convaincant.

  9. Mariage gay ou mariage mixte, les anti ont recours aux mêmes arguments, par Anne Boring, dans Le Nouvel Obs' du 11.01.2013 - (en local).

    Anne Boring est une juriste. Elle compare la position des catholiques sur le mariage pour tous à celle des racistes des Etats-Unis qui au XIX° siècle et jusqu'en 1964 prohibaient dans les tribunaux les mariages mixte entre Blancs et Noirs. Se fondant sur deux exemples de hautes juridictions américaines, Anne Boring compare plusieurs points du débat actuel sur le mariage pour tous avec des choses décidées dans ces jugements sur les mariages mixtes. Sa comparaison est très forte. Cependant, elle est un peu rapide en présentant les arguments des catholiques français. Mais comme on ne débat plus qu'entre "convaincus", ce n'est pas très grave ...

  10. Mariage gay, l'Église entre prudence et résistance, par Jean-Marie Guénois dans Le Figaro du 11.01.2013 - (en local).

    Jean-Marie Guénois répercute l'opinion d'une faction de l'Eglise de France, probablement majoritaire. Le meilleur ami de leur fille lit du Marcel Proust et ils sont contre le mariage "gay". Ne dites donc pas qu'ils sont "homophobes". Mais, même cet "argument" est battu en brèche par celui de "l'égalité des droits". Ils sont alors contraints de protester, comme deux siècles avant les prêtres jureurs, qu'ils sont aux côtés du peuple dans sa juste lutte contre les inégalités.

    Ce genre de posture précède de quelques mois le passage à la guillotine. C'est peut-être pour celà que les évêques qui ont mis leurs ouailles sur le pavé, ne tiennent pas à être photographiés par les RG en tête du cortège ...

    En fait, c'est très injuste comme supposition ... Tout simplement, les évêques, comme les rabbins ou les imams de la République, ne tiennent pas à donner «l'impression que les religions monothéistes s'opposent au pouvoir, notamment du Parti socialiste ce qui n'est pas le cas!». Citation du Grand Rabbin Bernheim.

  11. Mariage pour tous : le combat perdu de l'Eglise, par DanielleHervieu-Léger dans Le Monde du 12.01.2013 - (en local).

    Madame Hervieu-Léger est directeur de recherches à l'EHESS. C'est dire là toute la méfiance que peut susciter une pensée politiquement conforme et une religion politiquement conformée à laquelle d'ailleurs l'Eglise de France adhère, se soumet peut-on dire.

    Comme depuis deux siècles les gens de son "camp" qui s'appelle "légion", Madame Hervieu-Léger ne dit pas que des sottises. Mais elle les enrobe. Par exemple, elle mélange sournoisement l'invocation d'une loi naturelle, très évoquée par les catholiques ces derniers temps, et la fameuse anthropologie concilaire d'une "Eglise experte en humanités" qui fait se rouler de rire tout anthropologue un peu sérieux et qu'on ne nous a pourtant pas servi dans le débat sur le projet de loi Taubira.

    Madame Hervieu-Léger voit trois mouvements - la valse à trois temps des universitaires ! - qui concourent selon elle à la disparition de l'Eglise de France. Trois étiquettes :
    1. la démocratie
      - c'est une évidence depuis 1789 et l'Eglise de France subsiste parce qu'elle est résolument démocratique, l'auteur ne le voit pas-
    2. la dissociation du biologique du naturel qui fait que la "nature" n'est plus un ordre sur lequel l'Eglise pouvait autrefois fonder ses interdits ;
      - l'auteur vise probablement le transsexualisme a priori étranger à la question du mariage pour tous -
    3. le découplage de la filiation et du mariage qui engendre la pluralité des modèles familiaux éliminant les interdits de l'Eglise.
    On aura compris que l'auteur n'est pas une fervente du Président de l'Eglise de France. Mais, elle laisse croire à une opposition politique de l'Eglise de France à un projet de loi démocratique alors que, par avance, elle y a adhéré, rendant vaines les objurcations de Madame Hervieu-Léger qui écrit au sujet d'une Eglise qui, en réalité, n'est pas dans le débat. C'est un peu ce que lui réplique Patrice de Plunckett sur son blog, sans que ce dernier y regarde de si près. Et le professeur Mattei réplique contre elle dans Mariage pour tous : le combat perdu de la Raison. En douze points que je n'ai pas tous compris. Mais, lui est vraiment contre le projet de "mariage pour tous".

    Dans un Don Camillo, le secrétaire de la Mairie arrive en vélo devant chez Don Camillo et lui intime l'ordre de venir bénir la première pierre de la Maison du Peuple et lui déclare, "Et si vous ne venez pas, c'est que vous ne comprenez rien à la démocratie !". Don Camillo y est allé.

  12. L'Eglise catholique, au mépris du droit par Eric Fassin, dans Le Monde du 14.01.2013 - (en local).

    Eric Fassin est un professeur de sociologie de l'université française plutôt, si notre recherche ne s'est pas égarée, spécialiste de la théorie du genre. Il est aussi un activiste assez haut placé dans le milieu activiste LGBT, milieu suffisamment obscur pour que sa place exacte reste assez cachée. La question du mariage pour tous ne le concerne pas vraiment. Dans l'affaire, ce qui semble par contre l'attirer, c'est l'insulte et la menace, la dénonciation en un mot, de l'Eglise catholique.

    Oubliés les arguments pour ou les arguments contre, oubliés les opposants juifs ou protestants, musulmans ou libéraux. Un seul objectif pour fédérer la puissance de la haine : l'Eglise catholique.

    Si dans l'opinion précédente, Madame Hervieu-Léger faisait entendre la voie oubliée de l'abbé Grégoire, ici, c'est celle terrible et pathétique du prêtre Jacques Roux ou de l'évêque Gobel qui résonne et Eric Fassin n'en est plus qu'un lamentable écho.

    J'ignorais comment pratiquement l'Eglise serait gênée par les menées homophiles du socialisme hollandiste. Eric Fassin en rit d'avance :

    ... dès qu'un séminariste alsacien ou mosellan, écarté de la carrière ecclésiastique, aura porté plainte contre une telle discrimination (homophobe) dans l'emploi.
    Je n'y avais pas pensé. Lui si.

  13. Un acte de résistance du pays, par Thibaud Collin dans Le Monde du 14.01.2013 - (en local).

    Collin voit deux Frances : celle conservatrice, dans le mouvement catholique, et celle progressiste dans le mouvement des Lumières. Pour lui le moteur de la manifestation est un sentiment d'injustice face à une menée juridique qui ébranle un pilier social : le mariage et la filiation. Pour Thibaud Collin, réduire ce sentiment d'injustice à une expression religieuse serait une faute. Pour lui, et il évoque Jacques Delors et Jürgen Habermas, une laïcité étriquée ne doit plus résister à une requête religieuse d'accès à la sphère publique. Le peuple l'exige.

    Ce n'est pas faux.

  14. Avis sur le projet de loi de mariage pour tous, par l'Académie des Sciences morales et politiques du 21 janvier 2013 - (en local).

    Il s'agit d'une Déclaration opérationelle de l'Académie, dans son rôle. Elle arrive bien tard, le gouvernement ayant juré avec sa majorité parlementaire qu'il ne reculerait devant rien. Il existe donc une certaine hypocrisie de la part de l'Institution de rendre un avis à une date dont on sait pertinemment qu'il ne sera pas utilisé.

    La Déclaration m'a paru sage. Le projet de mariage pour tous, quelqu'en soit la variation qu'on sent poindre pour le rendre "acceptable", y est entièrement condamné :

    En définitive, le projet de loi procède à un bouleversement du droit qui ne touche pas seulement les couples homosexuels. Aux pères et mères de l'enfant, il tend à substituer les parents. La parentalité prend ainsi la place de la paternité et de la maternité. Il tend à promouvoir un droit à l'enfant qui fait passer celui-ci de sujet à objet de droit. Il conduit à nier la différence biologique entre les sexes pour lui substituer un droit à l'orientation sexuelle de chacun.
    Les termes cités sont par ailleurs extrêmement contestables. Mais la déclaration s'inscrit clairement dans la mouvance de celle du Grand Rabbin Bernheim.

  15. Frigide Barjot, "l'idiote utile" du hollandisme, par Renaud Dely dans Le Nouvel Observateur du 22.01.2013 - (en local).

    Frigide Bardot est le pseudonyme d'une "reine de la nuit" qui a mis soudainement sa verve fêtarde au service de l'Eglise de France. Elle excite et concentre donc l'ironie et la méchanceté native des ennemis de l'Eglise catholique, et spécialement dans l'affaire du mariage "gay" pour les adversaires ou du "mariage pour tous" pour les tenants. Je ne sais si ce fut une très bonne idée de la part de l'Eglise de France de laisser s'exprimer le leadership d'une telle personne. Mais premièrement, il est possible qu'il n'y avait pas moyen de l'arrêter et secondement, elle a fourni un travail formidable. Bien sûr, pas au goût de Renaud Dely, journaliste du Nouvel Obs', engagé au soutien de la ligne socialiste en général et de la ligne du hollandisme en particulier.

  16. Catholique et homosexuel, je désapprouve la position de l'Église sur le mariage gay, par Jérôme Musseau dans Le Nouvel Obs' du 24.01.2013 - (en local).

    Catholique progressiste, Musseau explique froidement à l'Eglise de France qu'elle doit seulement choisir son camp et ne plus en bouger. Aux ordres des individus, comme toutes les institutions. On ne sait ce que l'auteur est le plus, un trêtre ou un ballot. Mais, il faut le lire parce qu'il dit tout haut ce que beaucoup savent quand ils se "mobilisent". Pour ou contre, peu importe.

  17. Mariage pour tous : antis, votre modèle familial appartient au passé, par Jean-Luc Romero dans Le Nouvel Obs' du 25.01.2013 - (en local).

    Jean-Luc Romero, ancien membre dirigeant de l'UMP sarkozyste, passé allié du Parti Socialiste lorsqu'il lui a semblé reconnaître le camp de la "victoire", est depuis longtemps un activiste de deux causes : l'homosexualité citoyenne et l'euthanasie citoyenne. Ici, il disserte sur le mariage pour tous à coup de slogans classés en deux catégories. Il y a pour commencer les slogans contre les opposants au mariage pour tous. Romero n'admet pas - il dit plaisamment qu'"il ne comprend pas" ... - l'objection de conscience des maires et la réunion des opposants à l'Elysée. Et pour finir, les slogans pour le mariage pour tous :

    je suis amoureux d’un autre homme, que notre envie commune est de le voir reconnaître par l'Etat.
    Et pour finir, l'invective :
    Alors, mesdames et messieurs les anti, à moi maintenant de vous ôter d’un doute : que vous soyez 300.000 ou un million, vous appartenez au passé et que ce soit humainement ou moralement, vous avez tort !

  18. Erwann Binet, marathonien du mariage pour tous, par Jim Jarrassé dans Le Figaro du 28.01.2013 - (en local).

    Le débat appelé par le Président de l'Eglise de France aura lieu. A l'assemblée Nationale, ce que ce dernier ne semblait pas comprendre comme le lieu du débat politique ... Et le rapporteur de la loi est un député socialiste, catholique pratiquant, père de famille nombreuse. Depuis, le Président de l'Eglise de France semble rassuré. On ne l'entend plus.

  19. Mariage des homosexuels, sodomites de tous les pays, unissons-nous !, par Michel Onfray dans Le Nouvel Obs' du 28.01.2013 - (en local).

    Onfray a encore frappé, tel le Concombre masqué. Il sue la haine contre l'Eglise catholique et c'est la raison pour laquelle on le laisse éructer son couplet au soutien du projet socialiste de "mariage pour tous". Se souvenant de sa récente haine contre le freudisme, il en profite pour pulvériser l'alliance - que j'avais déjà qualifiée de contre nature - entre l'Eglise de France et la psychanalyse au soutien de la famille traditionnelle. Et Onfray se délecte de cette alliance régressive.

  20. Mariage homosexuel, pour moi, parent hétéro, le schéma père-mère est caduc, par Yves Ferroul dans Le Nouvel Obs' du 29.01.2013 - (en localà.

    Beaucoup de bonne volonté, le Dr Ferroul. Il est hétéro, marié, père de famille. Mais pour lui, l'évidence qu'"un enfant c'est un père et une mère" brandie avec une candeur exaspérée par les opposants au mariage pour tous ne marche pas. En fait, c'est tout son argument. C'est court, et on imagine la redoutable Frigide Barjot le tirant par la main et lui disant : "Venez bon docteur, je vais vous expliquer doucement ...".

    Maintenant, ce serait une grave erreur de prendre le Dr Ferroul pour un "pélican" ... C'est simplement un des nombreux convaincus du non-débat. Et, chez les tenants du mariage gay, c'est fou le nombre de gens qui ne comprennent rien aux slogans de leurs opposants.

  21. Mariage gay, halte aux sophismes, par Nathalie Heinich dans Le Monde du 29.01.2013 - (en local).

    Madame Heinich est sociologue au CNRS. C'est dire toute la révérence qu'elle attend de tous à la lecture respectueuse de son long article en huit points. En fait, d'un ton implacable, elle assène des condamnations qui semblent porter aussi bien contre les opposants que contre les tenants du mariage gay. Et en profite pour présenter son petit monde de sociologue bien rangé en étiquettes bien triées. Un peu terrifiant, ce qui n'est pas pour déplaire à la sociologue. Autrement, Madame Heinich a des idées très arrêtées. Mais lesquelles ?

  22. Normaliser le mariage, par Michel Maffesoli et Hélène Strohl da,s Le Monde du 30 janvier 2013 - (en local).

    Madame Strohl et Monsieur Maffesoli jouent ici une partition à la limite de la fausse note. Est-ce l'écriture en couple ... En bons sociologues, comme le revendique Monsieur Maffesoli, ils vous laissent dans l'imprécision de savoir la réponse à la question : sont-ils pour ou contre le mariage gay ? Ils répliquent avec du Foucault ou je ne sais qui, du sexe étalé partout, ... Et puis de la norme. Beaucoup de norme. La sociologie serait, au moins en France le juridisme de la norme. De la norme, mais pas de la loi." La Loi ? Qu'est-ce que c'est ? Connais pas !", semble s'exclamer les auteurs.

    Ils concluent en biaisant nous plaçant devant un dilemne qui ne se pose pas : laisser monter un mariage d'état impur à cause des homos ou évoluer vers le rejet de tout ce qui peut "appauvrir le champ des possibles des relations humaines charnelles et émotionnelles". C'est compliqué, mais en gros, on a compris. Ils sont plutôt contre ? Mais, ils sont aussi un peu pour.

  23. Nuit de noces à l’Assemblée, par Hélène Bekmezian dans Le Monde du 30 janvier 2013 - (en local).

    Madame Bekmezian est une journaliste salariée du Monde. Elle produit ici un papier qui ressemble au mail enthousiaste d'une jeune assistante parlementaire d'un député socialiste qu'elle adresserait à une amie secrétaire nationale chez Act Up ... Aucune analyse, aucune information. Rien. De l'admiration pour son camp socialiste et du mépris pour ses adversaires. Le débat, quoi ...

  24. Pour le mariage de raison, par Catherine Tasca dans Le Monde du 31.01.2013 - (en local).

    Sénatrice, ancien Ministre, ancienne présidente de la Commission des lois lors de la discussion sur le PACS, Madame Tasca vit dans un autre monde que le notre. Appartenant de chaque cellule de son corps au pouvoir, elle en est elle-même comme une simple cellule, irriguée par nos impôts et par ce qu'en disent de nous les organes de pouvoir chargés de dire ce que nous pensons. Et pour Madame Tasca, la cause est entendue. L'opposition au projet de loi de mariage pour tous constitue un délit d'homophobie et l'expression d'un conservatisme qui doit être interdit dans un Etat socialiste qui se respecte.

  25. Une loi entre sexe et genre, par Dany-Robert Dufour dans LE MONDE du 31.01.2013 - (en local).

    Un article erronné profondément. L'auteur semble de toute façon extrêmement gêné par le débat du mariage pour tous. Il ne se prononce pas nettement contre le projet Taubira, mais ses arguments sont tous dirigés vers un rejet de l'homosexualité, rejet masqué derrière de grandes théories qui lui sont pourtant "sympathiques". La grande erreur de l'auteur, qui semble partagée par les autorités religieuses, notamment par le Grand Rabbin Bernheim et par le Pape Benoît XVI, est de confondre l'homosexualité et le transgenrisme. Sauf dans les écrits de Freud et de ses fanatiques, dont hélas trop de catholiques contemporains, un homosexuel ne se prend pas pour une femme, ni une lesbienne pour un homme.

  26. Faisons cohabiter les deux modèles, par François de Singly dans LE MONDE du 31.01.2013 - (en local).

    François de Singly est un sociologue théoricien du progressisme en matière de moeurs. Il est donc parfaitement à l'aise avec la doctrine de l'égalité des droits. Sa position se rapproche pourtant de celle des opposants au "mariage gay" : l'intérêt de l'enfant. Mais, il s'en sépare nettement en rejetant clairement le conservatisme de la tradition d'une part et en référant aux seules définitions modernes et progressistes des droits de l'enfant d'autre part. Rejetant très nettement la doctrine catholique de la loi naturelle, il semble donc un partisan du mariage pour tous. Mais, il se garde une porte de sortie : l'intérêt de l'enfant progressiste.

  27. Une fausse image d'Epinal, par Philippe d'Iribarne dans LE MONDE du 31.01.2013 - (en local).

    Philippe d'Iribarne est un sociologue des organisations, Polytechnicien, Mines, Sciences Po'. Parfaitement à l'aise dans la société progressiste, il laisse cependant un sentiment de malaise sur la question du mariage pour tous. S'il critique sans retenue les conservateurs, il reste étonnemment réservé sur les positions des tenants du "mariage pour tous". Il semble donc géné par deux aspects : la perte possible de la dimension symbolique des interdictions au mariage et la déresponsabilisation des parents face à l'enfant sujet de droits qui ne sont plus équilibrés par des devoirs liés à l'acte reproducteur. Pourquoi Monsieur d'Iribarne n'est-il pas un opposant au mariage pour tous ?

  28. L'affaire des meurtres par pilules contraceptives

    Des femmes ont porté plainte en justice contre des laboratoires pharmaceutiques à cause d'accidents mortels dans la prise de pilules contraceptives dites de troisième et de quatrième génération. Plusieurs opinions se sont exprimées sur le sujet. Nous n'en retenons qu'une par manque de temps. On doit signaler trois autres types d'opinions :

    1. les victimes, exaspérées d'être troublées dans leur quiétude contraceptive associée à leur plaisir sexuel qu'on vient leur voler avec un doute sur les risques ;
    2. les prophètes de malheur qui, à l'instar du Professeur Evin, clament depuis des années que la pharmacie moderne, bien que remboursée par l'Etat - ne riez pas - est toxique ; et
    3. les défenseurs des droits des femmes, paniqués de leurs articles répétés depuis quarante ans sur l'inocuité de la "pilule", véritable "pilule du bonheur" ...

  29. La bataille de la contraception n'est pas gagnée, par Elizabeth Walton-Larat dans Le Monde du 15.01.2013 - (en local).

    Madame Walton-Larat est la mère de l'une des plaignantes. Est-ce son seul titre à écrire sur le sujet ? Non. Elle est une militante de la cause des femmes qui, comme chacun le sait, passe radicalement par la contraception et l'avortement. Madame Walton-Larat a donc un sérieux problème de conscience.

    Avant, j'étais fière de dire à Marion que j'étais de toutes les manifestations féministes des années 1972 à 1980, que nous avions fait évoluer la condition des femmes et qu'elle allait en bénéficier. Aujourd'hui, j'ai honte de mon aveuglement en découvrant que tant de femmes paient de leur vie cette liberté sexuelle que nous avions obtenue de haute lutte.
    En bonne activiste, elle a incité sa fille à pratiquer intensivement la contraception, moyen pour assurer une vie sexuelle sans le frein de la maternité, tenue pour un simple risque maladie remboursé par la sécurité sociale.

    Quelles sont les raisons de Madame Walton-Larat ? De vulgaires slogans pillés dans quarante ans de publications dans les revues féminines, déjà elles-mêmes pillées par la grosse presse. On citera de Madame Walton-Larat :

    Vive la pilule, ...
    La contraception est d'abord une affaire de femme ...
    La contraception doit être efficace, ...
    L'IVG est un droit acquis qu'il faut protéger, sans jugement moral ...
    Madame Walton-Larat a de l'expérience. Comme souvent en France, elle n'a donc rien appris.

    Rien appris ? Il semble qu'elle ait tout de même appris une méfiance et même plus à l'encontre de la médecine pontifiante qui s'est développée en France. C'est déjà beaucoup.

  30. Varia

  31. Casseurs de science, une histoire des malsavants, par David Larousserie dans Le Monde du 17.01.2013 - (en local).

    Monsieur Larousserie est un journaliste du Monde, fort de son diplôme de Polytechnique. Embauché par le "réchauffisme" qui affirme que l'industrie est cause du réchauffement climatique, sa tâche est de refouler dans l'enfer du fascisme les scientifiques qui se risquent à contester la moindre affirmation d'un plumitif de Greenpeace ou de Real Climate ou pire encore, à écrire un article sur l'influence d'un phénomène naturel sur un quelconque changement climatique. Ici, il généralise à l'ensemble des sciences dénonçant à la vindicte citoyenne les critiques qu'il qualifie d'ignorants et de pervers. Vous avez tous compris.

4 - Les Arts et Lettres

  1. L'hérésie janséniste, par Nicolas Lyon-Caen dans Le Monde du 22.01.2013 - (en local).

    Texte de présentation d'une anthologie d'écrits publiée par Le Monde et Nicolas Lyon-Caen sur le jansénisme. L'auteur insiste sur trois points :

    1. rigorisme ennemi de la Rome "baroque" ;
    2. exacerbation du gallicanisme, allié de la monarchie ;
    3. égalitarisme, fondateur du mouvement de l'abbé Grégoire.
    Intéressant.

  2. “En simplifiant, Spielberg déforme le sens de la guerre de Sécession ”, par André Kaspi dans Télérama du 30 janvier 2013 - (en local).

    Steven Spielberg est le grand cinéaste qui vient de faire paraître sur les écrans son Lincoln. André Kaspi est un historien spécialiste de l'Amérique moderne. Il reproche au cinéaste de simplifier les causes de la Guerre de Sécession et il rappelle ces causes véritables qui sont d'abord économiques. Plus, selon Kaspi, le film lui-même véhicule une image fausse de cette période terrible de l'Histoire des Etats-Unis.

    Par exemple, il est connu que Marx et Engels ont produit de nombreux articles de presse sur la Guerre de Sécession. Ils y soutenaient ouvertement les Yankees. Ils pensaient cette Guerre de Sécession non pas comme la libération d'un esclavage qu'ils ignoraient complètement, mais comme l'accession des jeunes Etats-Unis à un stade préparatoire de celui de la Grande Révolution. Avant la Russie ... De celà, il n'est pas convenable de parler.

5 - Le monde

  1. Les 11 ans qui ont fait plonger l'Amérique dans le rouge par Pierre-Yves Dugua dans Le Figaro du 02.01.2013 - (en local).

    Article très intéressant du journaliste Pierre-Yves Dugua. Il donne la mesure du retard de l'économie américaine plombée à la fois par la dette et par le déficit budgétaire. Comme la France. Déficit public de 7% du PIB et dette publique de 100% du PIB. Mais les Etats-Unis ont encore les drônes et les porte-avions pour "calmer" les créanciers ... Par contre, nous savons que le leadership des Etats-Unis est à court terme menacé. Peut-être même d'effondrement.

  2. La nouvelle donne des banques centrales, par Nicolas Baverez dans Le Monde du 07.01.2013 - (en local).

    Baverez se limite à entonner un chant à la gloire de la BCE dans la mesure où elle prend des mesures utilisées par la Banque centrale américaine. En d'autres termes, c'est un chant à la gloire du mondialisme libéral. Baverez vit réellement dans le meilleur des mondes. L'heureux homme. Il n'est menacé que par la réalité. Et il a les moyens de l'ignorer.

  3. Les marchés financiers, piètres juges de la capacité d'innovation des entreprises, par Julia Battilana dans Le monde du 04.01.2013 - (en local).

    L'auteur, professeur américain d'économie, a lu une étude qui constate que :

    ... les investisseurs ne privilégient pas celles (les entreprises) qui ont été plus performantes en matière de recherche et développement au cours des années précédentes.
    L'auteur en tire une déduction qui n'a l'air de rien au sujet des "marchés financiers" :
    Ils ignorent donc une information-clé pourtant accessible.
    C'est un peu comme Coluche qui constatait que le Doyen de la Faculté n'en avait plus aucune ...

    En réalité, le fait que les marchés financiers ne tiennent pas "compte" de l'innovation ne nous surprend pas. Sauf à donner à ce terme l'extension que ses fervents lui donnent, la plupart des entreprises sont à peu près étrangères à l'innovation. Ou à une dose ou taux extrêmement réduit. Si donc vous mélangez dans la statistique les entreprises dont l'activité est entièrement dévolue à l'innovation avec celles qui n'en ont aucun ou très peu besoin, vous risquez fort de faire la remarque de notre auteure éplorée sur l'ignorance des "marchés financiers". Oh mirage des moyennes statistiques !

  4. Mali’s Atrocities Began When It Lost Its Democracy, par Landry Signé dans The New York Times du 14.01.2013 - (en local).

    Landry Signé est un spécialiste de sciences politiques d'origine camerounaise, qui a fait ses récentes études en France, Canada et Etats-Unis. Il sert actuellement dans une sorte de club de pensée socialiste, interne à l'Université de Stanford USA, où il faut savoir se parer des plumes de la vertu démocratique de manière plus fine qu'à Sciences Po' en France. Ce que, dans son article sur le Mali, Monsieur Signé fait avec un art consommé.

    Sa thèse est celle des plus grandes préventions à l'encontre du régime actuel dirigeant, ou le croyant, le Mali. Il n'a probablement pas tort. Mais quand la raison dicterait de s'interroger sur la nécessité de copier le modèle unique établi par le socialisme universitaire aux Etats-Unis partout dans le monde, c'est à une intervention violente des voisins du Mali que Signé appelle pour restaurer, croit-il, ce modèle unique de la démocratie socialiste.

    Au passage deux notions se sont semble t'il imposées dans le droit international. Tout d'abord, il est devenu criminel de contester la démocratie. Il en résulte donc que tout changement de régime est soumis à la censure de la Cour Pénale Internationale ... On ne peut se tromper plus lourdement sur l'institution de la Justice. Mais tellement de gens ont succombé à cette folie que Monsieur Signé peut s'y livrer à son tour. Ce sera bon pour sa carrière. Pour le paysan malien, c'est une autre affaire dont se moquent éperdument Monsieur Signé et ses amis.

  5. Baverez = « La relation franco-allemande est menacée», entretien de Nicolas Baverez au Figaro du 23.01.2013 - (en local).

    Une grande admiration pour l'Allemagne. Et un jugement sévère sur les dirigeants français, Baverez allant jusqu'à demander aux dirigeants allemands de :

    ... casser le déni et la schizophrénie des dirigeants français
    Nous n'en demandons pas tant. Qu'ils en rabattent sur leur dirigisme et réduisent le pillage des richesses produites. Est-ce trop demander ?

    Sur la construction européenne, Baverez finit par être aussi critique que nous :

    Chaque traité dégrada le fonctionnement des institutions européennes et plus encore la confiance des citoyens dans la construction européenne.
    On voit mal comment et pourquoi les prochains traités diffèreraient des précédents.


Revue THOMAS (c) (2013)