Religion

La grande affaire est l'ouverture de débats importants provoquée par la démission du Pape Benoît XVI. Annoncée comme un coup de tonnerre dans un ciel serein, le 11 février 2013, cette démission accentue les polémiques dans l'Eglise et autour d'elle. Autant dire que la sérénité et le calme s'éloignent davantage.

1. Déclaration à la démission du Pape, par le Cardinal André Vingt-Trois sur le site de son diocèse, le 11.02.2013 - (en local).

   Le Cardinal Vingt-Trois fait publier un communiqué dans lequel il déclare avec le "nous" de majesté sa stupéfaction, puis son admiration. On n'oubliera pas que, quelques heures après, il déclarera : "Le prochain Pape devra être un malin" ... Laquelle de ses deux interventions, le Cardinal pense t'elle comique ?

2. Benoît XVI, le pape qui s'échappe, par Guillaume Malaurie dans Le Nouvel Obs' du 11.02.2013 - (en local).

   L'article n'est pas entièrement malveillant. Mais le journaliste ne peut s'empêcher d'évoquer le film de Moretti dans lequel le Pape est joué par Michel Piccoli.

3. A Turbulent Tenure for a Quiet Scholar, par Laurie GOODSTEIN dans The New York Times du 11.02.2013 - (en local).

   Goodstein évoque les dossiers scandaleux de l'Eglise et souligne le côté théologien conservateur du démissionnaire. Et elle souligne combien l'Eglise s'est encore affaiblie sous son pontificat.

4. Benedict XVI leaves the papacy much as he found it éditorial du Washington Post du 11.02.2013- (en local).

   Le Washington Post considère que Benoît XVI a seulement réussi à faire éclater un mécontentement mondial contre lui par ses déclarations réactionnaires et par son traitement scandaleux des dossiers : abus sexuels, finances troubles, intégristes nazis. Le journal a dû se tromper. Il croyait que le Pape était mort. Il n'a que démissionné ...

5. Pope Benedict’s legacy is one of paradox, par E.J. Dionne Jr., dans The Washington Post du 11 février 2013 - (en local).

   Dionne est un commentateur socialiste du Washington Post. Il suit donc la ligne de l'éditorial de son journal. Il ajoute seulement une perfidie de plus. La démission de Benoît XVI est un acte de reconnaissance de son pontificat raté. Il aurait juste évité ainsi d'être "viré".

6. Papst-Rücktritt - Dieser Abgang ist groß, tragisch – und schön, par Thomas Schmid dans Die Welt du 11.02.13 - (en local).

   L'opinion de Schmid en Allemagne est absolument identique à celle de Dionne aux USA. Le pape a constaté qu'il s'était complètement trompé. Il a démissionné. C'est bien, n'en parlons plus.

7. Espoir chez les réformistes après la démission de Benoît XVI, par Catherine Hornby, dans Le Nouvel Obs' du 12-02-2013en local).

   L'auteur, qui semble plutôt s'appeler Pierre Sérisier en bas de l'article, a l'air de croire que la démission de Benoît XVI permettra à une femme prêtre de devenir le prochain Pape qui célébrera le premier mariage d'un couple homosexuel à la Basilique Saint Pierre. Il y en a qui fument trop ...

8. Les défaites et les victoires de Benoît XVI, par Jean-Marie Guénois dans Le Figaro du 12/02/2013 - (en local).

   Guénois pense que le Pape a réussi à orienter l'Eglise dans une voie moyenne dans la ligne du Concile. Mais il a échoué dans ses tentatives de restaurer l'unité avec les chinois et les lefévristes. Guénois semble satisfait de la solution des abus pédophiles. Il semble bien le seul parmi les commentateurs. Guénois conclut en montrant une urgence : la Curie romaine, et un défi : les vocations ecclésiastiques. Guénois semble convaincu. Il ne nous convainc pas.

9. Un acte humble et lucide édiotrial du MONDE du 12.02.2013 - (en local).

   Le Monde reste extrêmement mesuré dans son appréciation de l'oeuvre du pontificat de Benoît XVI. Ce qui, à notre avis bne l'empêche pas de se tromper sur une hypothétique future règle de fonctionnement de la fonction papale. Elle deviendrait un contrat à durée déterminée ... Ce serait l'effet de la modernité. Amusant, mais infondé.

10. Benoît XVI, exemplaire résistant, par Ivan Rioufol dans Le Figaro du 11 février 2013 - (en local).

    Article sympathique à l'oeuvre de Benoît XVI. Il semble commettre l'erreur de croire que la démission est provoquée par le désir de ne pas montrer la déchéance du grand vieillard. On ne peut mieux trahir l'intention du Pape.

11. ‘Constant Drumbeat’ Sped the Pope’s Exit, par RACHEL DONADIO dans The New York Times du February 12, 2013 - ( en local).

    L'article se fait l'écho de l'objectif que Benoit XVI se serait donné de restaurer la chrétienté en Europe. On peut penser que le terrain ambitionné par le Pape était plus large et que le temps de chrétienté est bien passé. La journaliste note la persistance de ce qu'elle appelle un roulement de tambour sur tout son pontificat. Elle note que les derniers voyages au Mexique et à Cuba ont mis sous les yeux du Pape un degré de gravité au problème de la pédophilie qu'il n'avait pas perçu, qu'il n'a pas su traiter et qui enfin l'a conduit, devant le "constant roulement de tambour" que son action suscite, à se déclarer "trop vieux" pour çà.

    L'expression "roulement de tambour constant" est assez suggestive. Elle rappelle une déclaration de l'ancien ministre des affaires étranges Juppé qui, interrogé le matin de l'affaire du préservatif, montée de toutes pièces par la presse, avait déclaré : "Ce Pape commence à poser un vrai problème.". (voir par exemple Le Point du 18 mars 2009)

12. In picking successor, Vatican must decide what’s needed in a 21st-century pope, par Michelle Boorstein, dans The New York Times du February 11, 2013 - ( en local).

    Exécutant le Pape et son pontificat en deux paragraphes, l'auteur semble plus intéressée par le choix d'un futur Pape qui comblerait ce qu'elle appelle les "catholiques libéraux", mais qui ressemble comme deux gouttes d'eau à un apparatchick du défunt Parti Communiste de l'Union Soviétique. C'est "amusant", un peu démodé et surtout sans aucune pertinence.

13. Farewell to an Uninspiring Pope, par John Patrick SHANLEY, The New York Times du February 11, 2013 - (en local).

    Un torrent d'absurdités, de calomnies et d'insultes à l'égard de Benoît XVI qui se conclut par : "J'ai peu de raisons d'espérer que l'Eglise de Rome réalisera soudainement que, sans les femmes, l'Eglise catholique est condamnée, et devra être condamnée.". Prendre ses désirs pour des réalités valait autrefois la camisole de force. Hélas, c'est du passé.

14. Démission de Benoît XVI : la gouvernance de l'Église doit être plus collégiale par Jean-Claude Sauzet, dans Le Nouvel Obs' du 13-02-2013 - (en local).

    Il s'agit de l'aumonier du CCFD, organisation de chrétiens progressistes bien connue. L'opinion de Sauzet est intéressante au premier abord. Mais il en est resté au slogan. Celui du progressisme qui veut imposer un contrôle du Pape par l'assemblée démocratique des évêques. Cà ma rche au Grand Orient. Cà ne marche pas dans l'Eglise. Il faut choisir son club.

    Par contre, le P. Sauzet évoque à son lecteur une autre question : la collégialité instituée par Vatican II pouvait elle être une alternative et comment à la démission du Pape ? Nous ne voyons pas que la question ait été posée.

15. Benoît XVI, plus fort que le dictateur, le pape, dernier monarque de droit divin, par Thomas Guénolé dans Le Nouvel Obs' du 13-02-2013 - (en local).

    L'article le plus stupide, perfide et sentencieux. Il s'agit d'affirmer avec le ton doctoral que le Pape a démissionné parce qu'il est uin nazi, un dictateur fasciste et prie que tout, un monarque de droit divin. Le brave profaillon a juste oublié de dire que le Pape n'a ni collecteur d'impôt, ni traîneur de sabre et pas de juges à sa solde. Ce dont dispose le moindre "président normal". A oublier.

16. Démission de Benoît XVI : "Le conclave sera bref" par Marie Lemonnier, dans Le Nouvel Obs' le 14-02-2013 - (en local).

    Marie Lemonnier interroge le directeur du journal du Vatican, l’"Osservatore Romano", Giovanni Maria Vian. Ce dernier pense que la démission de Benoît XVI ne désacralise pas la fonction, mais souligne que le pontificat est un service à rendre, pas un honneur à conserver. Détail important, Vian insiste sur le fait que le Pape n'est pas malade.Il peut parler sans note pendant vingt-six minutes.

17. Benoît XVI rattrapé par la modernité, par Jean-François Bouthors dans Le Monde.fr du 14.02.2013 - (en local).

    Plein d'idées brillantes. Hélas sans aucun fondement. Par exemple, Bouthors voit Benoît XVI "plus philosophe que théologien".Aucun élément matériel pour fonder cette impression. Bouthors deux ligne splus loin écrit : "Benoît XVI critiquait fortement le primat contemporain de "l'expérience" personnelle". Aucune preuve sur cette assertion. Et pour conclure : "Le geste de Benoît XVI invite les chrétiens à tourner le dos au fidéisme pour se demander comment il est raisonnable de croire ...". N'importe quoi.

18. La parole libérée de Benoît XVI, par Jean-Marie Guénois dans Le Figaro du 14/02/2013 - (en local).

    JM Guénois rapporte le discours du Pape devant les séminaristes de Rome. Il y est apparu en pleines santé et possession de ses moyens. Le Pape a déclaré «... le concile immédiatement applicable, qui est arrivé au peuple, a été celui des médias et non celui des pères conciliaires» et plus tard : «Ce concile des médias a été accessible à tous. Mais cette approche dominante et efficace a créé tant de calamités, de problèmes et de misères: des séminaires et des couvents fermés, une liturgie banalisée…»

19. L'agonie d'un empire malade, par Olivier Bobineau LE MONDE du 14.02.2013 - (en local).

    Bobineau est présenté comme un sociologue des religions. Son texte est un laborieux pensum universitaire destiné à satisfaire un vénérable de loge maçonnique ayant suivi les cours de Luc Ferry sur la philosophie de Kant. Tout le monde a le droit de regretter que l'Eglise catholique ne soit pas une Loge maçonnique. Sans pertinence.

20. LEVILLAIN P - Grandeurs et risques d'une renonciation (140213).txt
21. POUTHIER JL - Un renoncement qui pourrait amener le Vatican à sortir du XIXe siècle (140213).txt
22. TERRAS C - L'Eglise a besoin d'une réforme profonde (140213).txt
23. GUGGENHEIM A - Un nouveau pape européen (140213).txt
24. MEYER JM - Un pape pour demain (140213).txt
25. BECQUART N - Démission de Benoît XVI (140213).txt
26. GUENOIS JM - Benoît XVI n'a pas démissionné à cause de l'affaire Vatileaks (160213).txt
27. HOROWITZ J - fractured Vatican full of rivalries (170213).txt
28. HOROWITZ J - The pope’s ex-butler, still a mystery (150213).txt
29. HOROWITZ J - Pope’s leaked papers were bad for Vatican, (170213).txt
30. The case for picking an American pope, par R. Scott Appleby, Published: February 15 dans The Washington Post du 15 février 2013 - (en local).

    Appleby pourrait être un catholique. Il est en effet dirigeant d'une université catholique aux Etats-Unis, Notre-Dame. Son point de vue est qu'un pape américain était une chose inconcevable à cause de l'orientation sociale, économique et politique des Etats-Unis. Mais, la démission de Benoît XVI lui semble ouvrir cependant la voie au Cardinal Dolan, parce qu'il dépasse largement la réputation de ses collègues, qu'il a travaillé à la Curie de Rome, parce qu'il parle l'anglais des médias ...

    C'est "bébette", mais pas forcément faux ... A la réflexion, Appleby aurait pu écrire autrement son article en récitant ce qu'il critique chez Benoît XVI ...

31. When a Pope Retires, Is He Still Infallible?, par RACHEL DONADIO dans le New York Times du February 17, 2013 - (en local).

    L'auteur agite le problème de l'infaillibilité de Benoît XVI à la suite de sa démission. Poser la question permet de remettre en cause la portée de la définition posée par le concile Vatican I. Dans le même temps, l'auteur y répond indirectement par la déclaration d'un ecclésiologue américain selon qui Benoît XVI n'étant plus le pasteur de l'Eglise universelle, ne s'exprime plus avec l'infaillibilité papale. Cela nous paraît raisonnable et l'idée que la démission de Benoît XVI jeterait un doute sur la source du pouvoir dans l'Eglise paraît ici infondée.

    Ce qui ne signifie pas que la source de l'autorité future ne sera pas contestée ...

32. L’Eglise de France attend un pape apte à "transcender les clivages", interview de Mgr Podvin dans le Nouvel Obs' du 15.02.2013 - ( en local).

    Mgr Podvin est le porte-parole de la Conférence épiscopale des évêques de France. Il est désigné par la journaliste comme membre de l'Eglise de France. C'est inexact, Il n'existe qu'une Eglise catholique romaine et il n'existe pas d'églises nationales ni d'état. Mgr Podvin ne dit que deux choses. La résignation de Benoît XVI est un fait à accepter pour ce qu'il est. Mgr Podvin déclare : "... nous attendons du futur pape qu’il possède la capacité à transcender les clivages et les différences. Qu’il soit un homme capable de comprendre les cultures et le catholicisme qui est à l’œuvre en chacune d’elles." On peut penser que si le Pape doit se conformer à ce type d'exigence, l'Eglise s'enfoncera plus avant dans le chaos.On peut seulement concéder que si le pape futur excitait les clivages et les différences, le chaos serait sûrement accru. Mais on voit mal l'unité de l'Eglise s'accroître des diversités de catholicismes culturels. Mgr Podvin ne cèderait-il pas à la tentation du fédéralisme ?

33. LE BARS S - Renonciation du pape, critiques (170213).txt
34. Mgr Podvin - L’Eglise de France attend un pape apte (150213).txt
35. PEDOTTI C - Benoît XVI libère le pape (110213).txt
36. McGUIRE A - The Catholic Church can’t change (130213).txt
37. BRUNI F - The Pope’s Muffled Voice (180213).txt

Politique

1. L'éthique de notre engagement, par Denis Quinqueton dans Le Monde.fr du 14.02.2013 - (en local).

   Nouveau répliquant à l'opinion de Madame Agacinsky sur le mariage pour tous et sa déclinaison sur l'adoption et la PMA, Quinqueton veut continuer "...à débattre, à réfléchir et à proposer à partir de la passionnante réalité de la vie humaine pour inventer des réponses éthiques et républicaines." Comme la République est entièrement entre les mains de l'Etat, on voit mal ce qui reste à discuter à Monsieur Quinqueton. Sauf, s'il est l'Etat ... Et d'ailleurs, de quoi discute t'il ? De tout et de rien. De toutes façons, de choses qui ne regardent ni vous, ni moi. Parce que l'Etat, nous n'en sommes pas.C'est le miracle du socialisme. Tous égaux, sauf ceux qui ne le sont pas.

   On notera que Quinqueton affirme le caractère socialiste du projet de mariage pour tous, ainsi que celui d'adoption incluant PMA et GPA. Ainsi que l'ancienneté de la subversion depuis les années 80. Ce qui révèle largement l'objectif du mouvement LGBT et son lien profond, spéciel, avec le socialisme. On notera enfin que Quinqueton considère que l'état-civil antérieur à la loi Taubira était une "fiction biologique" quand les opposants etaient persuadés qu'il s'agissait de la "réalité vraie". Magie du socialisme qui transforme la réalité en fiction par le discours subversif. Orwell l'avait déjà démontré. Nous y sommes.

3. Le hollandisme fait craindre une catastrophe, par Ivan Rioufol sur son blog Le Figaro du 18 février 2013 - (en local).

   Le problème que soulève Ivan Rioufol est énorme. Pour lui, le hollandisme conduit à une catastrophe. Mais le sarkozysme passé et, pour autant qu'elle s'en distingue, l'opposition présente ne semblent pas mieux capables d'une autre politique que Rioufol semble voir "lbérale", au moins capitaliste. Le hollandisme semble en effet se caractériser par une agressivité croissante de l'Etat contre les citoyens d'une part et par l'absence complète de vue politique d'autre part. Les objectifs des grands pays et même des moins grands semblent complètement incompréhensibles aux socialistes qui nous dirigent. Nos gouvernants semblent écouter bouché bée et l'oeil rond les discours politiques, économiques ou sociaux des grands pays et des insttiutions internationales. Ils n'en comprennent pas un traître mot. Il sembler que ce soit la cause de la catastrophe que voit Rioufol.

Economie

1. Five myths about manufacturing jobs, par Ro KHANNA dans The Washington Post du 15.02.2013) - (en local).

   L'auteur est un ancien Secrétaire d'Etat au commerce de l'Administration Obama de 2009 à 2011. Cette personnalité étonnante (lire sa présentation) sait de quoi il parle. Les cinq erreurs qu'il dénonce sont :

   1. les salaires de l'industrie ne sont pas attractifs
   2. On peut délocaliser l'industrie tant qu'on garde la recherche
   3. On n'est pas capable de concurrencer la production chinoise
   4. Le travail en usine est idiot
   5. Le gouvernement est incompétent pour soutenir l'industrie
   Ro Khanna soutient exactement le contraire et il a raison.Il y a une sixième erreur dont il ne parle pas. C'est celle de croire qu'on s'enrichit en vendant et qu'il faut laisser aux pauvres le soin de produire.En France, celà fait trente ans qu'on croît cela à cause de la fiscalité.

2. GUILLUY C - les nouvelles classes populaires s'organisent en contre-société (190213).txt
3. BAVEREZ N - La bombe à retardement japonaise (180213).txt

Science et sociétés

Culture