Revue d'Opinions - Mai 2013

Revue d'Opinions - Mai 2013

Philippe Brindet - 31 mai 2013

1 - La polémique sur le mariage homosexuel

  1. L'homosexualité est dans la nature, Par Jean-Didier Vincent, dans L'Express, publié le 05/05/2013 - en local.

    Monsieur Vincent est un biologiste à la retraite qui donne des chroniques périodiques dans la revue L'Express. Chercheur reconnu, il est connu comme LE biologiste des émotions. Particulièrement sensible au matérialisme bien élevé en vigueur dans les meilleurs milieux de la société française, son observation de la nature le conduit à affirmer :

    Quelle que soit la théorie adoptée, l'homosexualité est un phénomène naturel, et la justification unique du mariage est l'amour qu'un humain porte à un autre, dans lequel le sexe est roi, ...

    On notera un petit couplet anti-clérical qui sent encore sa sacristie :

    En réalité, l'homosexualité ... remet en cause les fondations mêmes de la théorie de la sélection sexuelle de Darwin, .... Il y a là une ironie sans égale, quand on songe que ce sont les intégristes religieux, ceux-là mêmes qui dénoncent le mariage homosexuel, qui récusent la théorie darwinienne de l'évolution au profit d'un créationnisme dont l'odeur écoeurante d'encens flotte encore dans des églises où l'intolérance le dispute à l'incohérence.

  2. Catherine Deneuve, nous voulons le mariage gay... et les emmerdes qui vont avec, par Giuseppe Di Bella dans le Nouvel Obs' du 07-05-2013 - en local.

    L'actrice Catherine Deneuve semble partager avec son confrère Gérard Depardieu et de se trouver au premier plan des acteurs de cinéma et de secouer les pesanteurs des évidences idéologiques et autres lieux communs. Pressée de se prononcer au sujet de la loi Taubira, Mme Deneuve refuse de se laisser piégée dans les conventions. Elle déclare d'abord son incompréhension du recours à une institution délabrée et ensuite sa certitude que les droits revendiqués par les couples homosexuels n'avaient nul besoin de ce truc dépassé qu'est le démariage, cette funeste combinaison, chère à Madame Théry, d'un mariage et d'un divorce, seule union indissoluble selon elle dans notre société décadente.

    Monsieur Di Bella, selon lui homosexuel et historien, dénie à Mme Deneuve le droit de dire tout haut ce qu'elle pense tout bas. Sa raison est simple : "si je veux me marier et que çà me crée des ennuis, çà ne regarde que moi". Du fantasme tout simplement. Du coup, il n'a aucune raison et Mme Deneuve, si. Et çà lui a couté deux mots.

  3. Mariage homo, les catholiques français manifestent par fierté, à quoi cela rime-t-il ?, par Yves Ferroul dans Le Nouvel Obs' du 05-05-2013 - en local.

    Monsieur Ferroul, médecin sexologue, est un théologien amateur qui donne des leçons de lecture biblique à Mme Barjot et à ses confesseurs. Maintenant que Barjot a perdu, il lui fait donc la morale :

    Le soir du vote, ... voyant l’émotion des homosexuels qui n’en revenaient pas de vivre ce moment, oui, je crois que les catholiques français ont dû se sentir très fiers de leurs manifestations si réussies.
    C'est du second degré, bien sûr.

  4. France. Le « mariage pour tous », une loi impopulaire. Et délétère..., par Monseigneur Tony Anatrella dans un interview sur la chaîne Zenith du 22 avril 2013 - en local.

    C'est LE théoricien français du catholicisme contre le mariage gay. L'interview est un peu longue. Mais, la chose qui n'a peut être pas été assez soulignée est la permanence de la caste ecclésiastique à croire en son devoir de régenter la société sur tous les plans. Dans l'esprit des membres de la caste ecclésiastique, il semble que la séparation de l'Eglise et de l'Etat consacre simplement la soumission totale de la société aux idéologies ecclésiastiques. Bien entendu, comme toute idéologie, cette idée que la caste ecclésiastique se fait de la laïcité est une vue de l'esprit qui enferme l'Eglise dans un déni de réalité dont elle croit s'être elle-même sortie par l'ouverture initiée par le Concile Vatican II. Il n'y a qu'un pas avant de rejouer Psychose de Hichcock.

  5. Lesbienne, je suis victime d'actes homophobes : ma plainte n'a pas été enregistrée, par Florence de Comborcière dans Le Nouvel Obs' du 17-05-2013 - en local.

    Il s'agit ultimement d'un témoignage destiné à exercer une pression sur l'opinion publique. Cette pression semble paradoxale dans la mesure où le Conseil Constitutionnel vient de valider la loi Taubira, la cause homosexuelle triomphant. Mais, le paradoxe n'est qu'apparent.

    En effet, le caractère massif de la contestation de la loi Taubira annonce de grandes difficultés d'application, la population comportant un très fort courant ressentant un malaise épidermique à l'idée simple de l'homosexualité. Ce malaise épidermique, irrationnel, et fortement non raisonnable, se traduit, heureusement de manière locale, en des actes qui sont à tout le moins des délits contre les biens et les personnes, sans qu'il soit même nécessaire d'exciper de la qualité d'homosexuelle de la victime. L'auteur se plaint publiquement de deux atteintes à sa sécurité. D'abord, des actes de menaces physiques et de nature à porter atteinte à ses activités commerciales. Il s'agit clairement de la réaction d'homophobes. Mais, ensuite, l'auteur se plaint - et là nous avons beucoup plus de mal à la suivre - sur l'impossibilité matérielle de porter plainte, dénonçant un homme politique opposant à la loi Taubira et qui, à notre connaissance, n'a de sa position politique aucune possibilité d'empêcher le dépôt d'une plainte. Et faire une grève de la faim pour "çà", fait bizarre.

    Maintenant, les exactions subies sont absolument intolérables, que la loi Taubira soit "bonne" ou "mauvaise". Mais elles démontrent que la loi est loin de résoudre les problèmes sociaux et que le fait que la loi Taubira s'adapterait aux moeurs est une affirmation des plus contestées par les faits.

  6. Copé = 'Une fois au pouvoir, il nous faudra réécrire le texte sur le mariage gay", par François Copé dans LE MONDE - 18.05.2013 - en local.

    Jean-François Copé est le dirigeant actuel de l'UMP, absolument ravi que le PS de Hollande ait fait passer la loi sur le mariage homosexuel qu'il n'aura donc pas l'air d'approuver. Pour bien marquer la position de l'UMP, il appelle les opposants au mariage gay à transformer leur action en opposition politique. Récupération ? Non répont'il, parce que c'est la raison d'être d'un parti d'opposition que d'appeler tous les citoyens "d'oeuvrer au redressement du pays".

    Copé a alors une déclaration qui rend bien la tartufferie de la position UMP sur le mariage gay. Détectant une opinion importante selon laquelle ""nous"' n'avons rien contre les "homos", mais nous voulons protéger les enfants et la famille", Copé déclare :

    Quand nous serons revenus au pouvoir, il faudra réécrire ce texte pour protéger la filiation et les droits de l'enfant. Peut-être avec le recours au référendum.
    Pas question d'une abrogation, malgré l'opinion majoritaire selon laquelle, sans que celà soit dit, "l'homosexualité est une abomination" , et qui dit : "Ne touchez pas au mariage de toujours : un papa et une maman avec des enfants". Il va falloir à l'UMP une bonne dose de cynisme pour expliquer que la loi Taubira ne sera jamais abrogée ... malgré le "mouvement de redressement du pays", ridicule slogan destiné à tromper les conservateurs patriotes.

  7. Sexes et races, deux réalités, Par Nancy Huston et Michel Raymond dans LE MONDE du 17.05.2013 - en local.

    Huston et Raymond se plaignent de deux affirmations récentes. La première est celle de la théorie du genre qui, selon eux, élimine l'évidente différence des sexes. La seconde affirmation porte sur un projet de suppression de la mention de "race" dans le Code civil qui nie les données de la biologie de l'ensemble du règne vivant. Les deux auteurs s'insurgent contre la position de la droite conservatrice, qui tient à un donné intangible et contre la position de la gauche révolutionnaire qui croit pouvoir décider de tout. Et alors ?

  8. Mariage gay, une violence à la Nation, Card Barbarin - d'après le Figaro.fr du 16/05/2013 - en local

    Le Cardinal Barbarin produit une opinion politique selon laquelle une loi de la République pourrait être une violence à la nation dans son ensemble. Cette assertion prise comme une simple réaction "hostile" à une loi que le cardinal a notoirement combattue, peut paraître anodine. Mais, parler de "violence à la Nation" pose deux questions et peut être plus.

    D'abord, comment le cardinal Barbarin a t'il pu croire un instant que la loi Taubira ne passerait pas, puis croire qu'elle serait "sûrement" censurée par le Conseil Constitutionnel ? On a le droit de ne pas être clairvoyant. Mais il y a des limites tout de même. Bien sûr, ces limites n'ont elles pas été ruinées par l'ouverture de l'Eglise, promue par elle seule, sur la démocratie et le monde moderne ? Quand l'Eglise était prétendument "fermée" au monde, la famille était réellement "catholique". Il n'y avait pas de divorce. La filiation était hétérosexuelle, l'avortement était un crime, l'homosexualité aussi, etc. Cinquante ans après, l'Eglise se proclame "ouverte au monde", et il y a le mariage gay, 250.000 avortements légaux par an, les deux tiers des catholiques survivants ne sont pas mariés, etc. Et l'Eglise n'aurait pas un problème aujourd'hui ?

    Une seconde question soulevée par la déclaration du Cardinal Barbarin est la question homosexuelle. Elle a été entièrement manquée par l'Eglise. Il est vrai qu'il n'y a eu aucun débat dans la société civile, puisque "tout le monde", même parmi les fanatiques de la Manif' pour tous, est d'accord avec la loi Taubira. Mais dans l'Eglise, cela aurait dû être le moment de corriger les erreurs sociologiques et médicales héritées des sciences profanes de la seconde moitié du XX° siècle, auxquelles l'Eglise a l'air de croire aussi fort qu'à l'Evangile. Les ecclésiastiques ont accepté l'avortement, la contraception, la PMA, l'adoption généralisée et ils s'en tiennent à une idéologie de la filiation qui n'en tient aucun compte. Les ecclésiastiques et les laïcs comme Bardot ou Boutin sont partis dans un débat en ignorant tout de la question, imaginant que ce qu'ils croyaient connaître des années 1980 était inchangé aujourd'hui.

    En tant qu'institution dans le monde moderne, l'Eglise va droit dans le mur.

  9. Cannes 2013. une Croisette cousue Queer, par Maxime Pargaud dans Le Figaro du 18/05/2013 - en local

    Maxime Pergaud est un journaliste du Figaro, spécialiste de la "culture" dans ce quotidien, surtout lu par des conservateurs. Il donne l'exacte proportion d'un monde que le monde conservateur admire sans le connaître, et c'est mieux pour les conservateurs ... Alors que depuis quarante ans, l'homosexualité est l'expression dominante de la culture, Pargaud nous explique une activité militante LGBT dans les ... activités du Festival de Cannes. Mais ces activités "militantes" ne se distinguent en rien des activités ... du Festival de Cannes.

    Depuis toujours, le monde de la culture a été celui de l'expression des homosexuels. depuis Michel-Ange jusqu'à X aujourd'hui. Par contre, l'expression LGBT est particulièrement une non-culture, parce qu'elle n'a aucune esthétique, aucune morale. L'expression LGBT est une expression scientifique, rationaliste qui n'a rien à voir avec une quelconque culture. Au contraire, la culture dite par l'homme disant l'homme est le lieu de l'homosexualité. Je ne suis pas certain que Maxime Pargaud nous approuverait.

    Quant au qualificatif de "queer", il est de plus en plus étendu à des activités qui n'ont rien de "queer". Pourquoi ? Pourquoi dire que l'homosexualité est "queer" alors qu'elle ne l'est que dans l'esprit fatigué d'idéologues fragiles ? Bien sûr, "on" défile à la Manif' pour tous, mais Pargaud ignore t'il que le mariage homosexuel est devenu légal en France ?

  10. Comment les détracteurs de la théorie du 'genre' se mobilisent, par Delphine Roucaute dans Le Monde du 25.05.2013 - en local.

    Excellent article de Madame Roucaute. Dans une enquête minutieuse, elle décrit les rouages de la machine de guerre des conservateurs. Malheureusement, le style et la stratégie de Madame Roucaute font penser à celui et celle d'un haut fonctionnaire du Ministère de l'Intérieur qui produit un rapport à son patron, une obscure cellule du Parti Socialiste qui lui a demandé ... de mettre en fiches les cathos.

    Ceci dit, il est possible que le mouvement de la "Manif' pour tous" va se libérer de Frigide Barjot, son originaire égérie, "oublier" discrètement l'échec de la lutte contre la loi Taubira et se porter sur la lutte contre la "théorie du genre". Au nom du "bon sens". Madame Roucaute le pense ainsi. Or, croyant dénoncer de pauvres "folles", cette clandestine marge microscopique de rugbymen déguisés en petites filles, les conservateurs vont tomber sur une résurgence extrêmement virulente du féminisme qui se moque comme d'une guigne des transsexuelles. Et si la Manif' pour tous a su attirer quelques dizaines d'hommes politiques et de hauts fonctionnaires contre le projet Taubira, ces gens ne sont pas tous suicidaires. Ils se retireront de la lutte contre la "théorie du genre".

    Théorie du genre qui ressemble à s'y méprendre à un chiffon rouge qu'on agite devant un taureau pour le mettre en furie avant la mise à mort. Par contre, la totale stupidité de la "lutte" contre l'homosexualité ou contre le "genre" menée par les catholiques au nom de prétendues évidences biologiques ou d'une foutraque "loi naturelle" va éteindre davantage le christianisme dans le monde moderne. Parce que le catholicisme a mobilisé ses fidèles pour une foi qui n'est pas la sienne.

  11. Catholiques et progressistes, ils défendent le genre, par Lucie Soullier - Le Monde.fr du 25.05.2013 - en local.

    Complétant le travail de Roucaute, Lucie Soullier, dans une salve d'articles publiés par Le Monde sur la "théorie du genre" porte l'estocade en démontrant l'existence d'une nébuleuse de catholiques socialistes qui appuyent la "théorie du genre". La journaliste donne environ une demi-douzaine de noms d'animateurs et d'associations, comme Madame Pedotti. On ne peut mieux illustrer un ensemble de menées progressistes toutes unies dans un même corps et qui suscite une réaction conservatrice à laquelle est, comme il est de tradition, associée la hiérarchie ecclésiastique. C'est un peu monotone, mais tout le monde semble prendre plaisir à ce petit jeu de salon.

    Et le christianisme est un peu plus oublié. S'il était possible ...

  12. "L'acte homosexuel est un péché et le mariage homo une parodie", par Alain Escada rapporté par Le Nouvel Observateur avec AFP le 25-05-2013 - en local.

    Alain Escada est apparu l'an passé dans les manifestations de catholiques traditionnalistes contre plusieurs représentations "théatrales" blasphématoires en France. Le débat était de savoir si une chose pouvait être blasphématoire en démocratie. Escada et les traditionalistes le pensaient. Les démocrates, non.

    Ici, la situation est à peine moins manichéenne. Escada dans un entretien à l'AFP rapporté par le Nouvel Obs', explique la position des traditionalistes. On peut dire que, concurremment aux catholiques conservateurs, les catholiques traditionalistes, parfois pas catholiques du tout (ceci vaut pour les uns et les autres d'ailleurs) s'opposent pacifiquement à la loi Taubira. Mais quand les conservateurs défilent en dansant et en faisant des jeux de mots faciles sur de la musique gay contre le mariage gay, Escada et ses amis défilent avec sérieux en martelant des slogans avec colère. Parce que l'homosexualité est un péché contre la loi de Dieu, loi parfaitement connue de tout être humain sous forme de la loi naturelle. Et qu'il en résulte que le mariage homosexuel, plus qu'une parodie comme la voit les conservateurs, est nettement une abomination pour les traditionalistes. Leurs opposants, y compris les conservateurs d'ailleurs, pensent que leur position est médiévale et doit être éliminée. C'est aussi simple que cela.

  13. «En Russie, on n'est pas arrêté si on valorise la famille », par Luca Volonte, interrogé par Stéphane Kovacs dans Le Figaro du 26/05/2013 - en local.

    Luca Volonte est Président du PPE, le parti majoritaire au Parlement Européen. Il a accompagné samedi soir 25 mai 2013 une équipe dirigeante de la Manif' pour tous dans le quartier de l'Etoile et il a été le témoin effaré des méthodes de répression policière. Sa position est simple :

    Je n'ai pas de mot tellement je suis choqué! ... C'est réellement problématique pour une démocratie! N'est-ce pas une atteinte aux droits de l'Homme?
    Que va t'il en déduire politiquement auprès de la CEDH ? Il y a fort à parier, rien. D'autant que, complètement manipulé par la pression médiatique M. Volonte insulte la Russie en mettant en cause sa propre politique des droits de l'homme. C'était inutile à sa cause et révélateur de l'impotence à laquelle les conservateurs européistes se condamnent.

  14. Manif pour tous : 5 raisons pour nous, profs, de contester (encore) le mariage gay, par Alexandre Deroche et autres dans Le Nouvel Obs' du 26-05-2013 - en local.

    Monsieur Deroche est un universitaire, "prof'" d'Histoire du Droit. Il fait partie d'une frange assez peu active des conservateurs universitaires, son milieu professionnel étant complètement noyauté par les progressistes. Lui et ses amis continuent pour de bonnes raisons à combattre "le mariage gay".

    Ses cinq raisons sont : "1. Défendre la liberté ; 2. Défendre l’égalité; 3. Défendre la fraternité ; 4. Défendre la raison ; 5. Défendre l’avenir.". Comme les filles de la Manif' pour tous déguisées en jacobins, ses trois premières raisons sont la preuve qu'il ne croit pas un mot à ce qu'il raconte. Comme le député Volonte qui se croit obligé de mettre en cause la politique des droits de l'homme en Russie. Ces gens n'ont aucune conscience politique. Ils sont persuadés de leur grandeur d'âme en concédant à l'adversaire une part de raison. C'est tout simplement ruineux.

  15. Les orwelliens, ou la naissance d'une gauche conservatrice, par Chantal Delsol - LE MONDE du 23.05.2013 - en local.

    Madame Delsol est une universitaire, réputée l'intellectuelle conseil de l'Eglise de France. Plus offensive que beaucoup, elle retourne l'infamie du conservatisme à l'encontre de la gauche. C'est amusant dans les milieux conservateurs qui d'un coup se sentent pousser les cornes de la subversion - ah, ce délicieux sentiment du péché interdit, et strictement sans efficacité dans le combat politique.

    Mais, comme toujours, la droite réactionnaire se sent contrainte d'accuser l'adversaire de sa propre qualité. Ne s'assumant pas, elle se condamne à l'impuissance.

  16. Christine Boutin : "On est envahis de gays !", dans Le Nouvel Obs' du 27.05.2013 - en local.

    Christine Boutin, un peu sur la touche des événements, reste quand même la pétardière que l'on connaît depuis vingt ans. Sur une radio, elle s'énerve de la Palme d'Or de Cannes, décernée comme une provocation le jour d'une Manif' pour tous, contre le mariage gay, alors que notoirement il s'agit d'une romance lesbienne.

    Alors que les conservateurs ont toujours prétendu que leur combat est celui de la protection du seul mariage, les homosexuels restant les bienvenus à leur place - célibataires et cachés ... - Madame Boutin en s'avouant énervée par "toutes ces histoires gay" démontre s'il en était encore besoin que c'est bien contre l'homosexualité qu'elle travaille, le film énervant Madame Boutin ne présentant pas de mariage gay, mais une simple romance lesbienne. On peut y voir à nouveau un problème mal posé par les conservateurs et qu'ils traitent dans la confusion et la souffrance de sorte qu'ils n'obtiennent aucun résultat.

  17. Manif Pour Tous, les anti-mariage homo sont homophobes, la preuve par 2, par Yves Ferroul dans Le Nouvel Obs' du 27-05-2013 - en local.

    Yves Ferroul, médecin sexologue, a déjà beaucoup écrit sur le mariage gay dont il est, au nom de l'égalité, un soutien. Mais, il est surtout acharné à poursuivre le conservatisme dans l'Eglise catholique. Comme elle est directement engagée dans les combats contre la loi Taubira, Monsieur Ferroul est devenu très occupé. Il pense que les opposants au mariage pour tous sont fondamentalement des homophobes.

    Ferroul trouve deux raisons à cette homophobie : l'enseignement des autorités ecclésiastiques auquel les opposants au mariage gay croient et la croyance qu'ils ont que les homosexuels sont des anormaux qui ne peuvent avoir aucune chose en commun avec eux.

    C'est hélas très loin d'être faux.

  18. Barjot l'éphémère, Boutin l'effet mémère, par François Reynaert dans Le Nouvel Obs' du 31-05-2013 - en local.

    La récréation de la Manif' pour tous se terminant, les journalistes triomphants ne peuvent se retenir de cracher sur les vaincus. Aussi le journaliste Reynaerts illustre la vieille tradition des Brissot et autres égorgeurs qui firent leurs écoles dans le pamphlet contre la réaction avant de travailler dans le ... chirurgical. Reynaerst se déchaîne sur les deux figures marquantes de la Manif' pour tous, Frigide Barjot et Christine Boutin. Il n'y a pas que des gens bien dans le journalisme. C'est sans intérêt et aussi symptomatique qu'une haleine fétide.

2 - Politique française et européenne

  1. DailyMotion - Yahoo! : Montebourg a pris une décision absurde, la preuve par 4, par Séverin Naudet, dans Le Nouvel Obs' du 03-05-2013 - en local.

    Monsieur Naudet est un entrepreneur de l'Internet. DailyMotion est une société française réputée sur Internet et qui devait être rachetée par le géant américain Yahoo! jusqu'à ce qu'un oukase de Monsieur de Montebourg ne vienne mettre fin à cette opération commerciale. Et Monsieur Naudet qualifie la position de l'excellentissime Ministre du Redressement Productif - c'est son incroyable nom - d'absurde. Il faut noter que cette décision absurde est saluée par la "fine fleur" de la prétendue opposition allant de Madame Le Pen à Monsieur Fillon comme une mesure de "salut public". Pauvre Monsieur Naudet. Son avenir et le notre sont bien sombres.

  2. Déception, frustration et colère, la presse internationale fait le bilan de la présidence Hollande, par Delphine Roucaute dans Le Monde.fr du 06.05.2013 - en local.

    Delphine Roucaute est journaliste. Elle se livre ici à une lecture sélective de la presse étrangère concernant le bilan du hollandisme à l'occasion de son premier anniversaire. Un constat de catastrophe avec un leader politique insuffisant, indécis et incapable. L'homme est attaqué, le socialisme jamais. L'article se termine par l'évocation de la peur d'un futur succès de Madame Le Pen.

  3. Is France a ‘Peripheral’ Country?, par Jacob Funk Kirkegaard, le May 8th, 2013 - en local.

    Ce politologue de la sphère mondialiste a une opinion très claire :
    France’s inability to reform itself puts Europe at risk, in short, and condemns France to subpar influence in Europe and thwarted aspirations. For its own sake and Europe’s, France must do better. L'incapacité de la France à se réformer met l'Europe en danger à terme, et condamne la France à passer sous la moyenne en Europe et à réduire ses aspirations. Pour sa propre sécurité et celle de l'Europe, la France doit faire mieux.
    Les puissants qui nous dirigent n'ont strictement aucune intention de changer et leurs objectifs sont clairement atteints de réduire la richesse et le pouvoir de chacun. Pourquoi ce tropisme de la destruction ? Demandez-vous pourquoi ces mêmes puissants déclenchaient des guerres il y a peu. Et ne cherchons nulle rationnalité politique. En France.

  4. Quand l'innovation est prise au piège, par Bernard Guilhon - LE MONDE du 13.05.2013 - en local.

    Professeur d'économie en école de commerce, Bernard Guilhon fait partie de ceux qui entonnent l'imprécation contre la désindustrialisation. Nous avons suffisamment participé à ce concert pour ne pas bouder notre plaisir. Il faut cependant remarquer deux choses. Tout d'abord, la France n'a jamais été un pays très "industriel" et les plus grands succès de "notre" industrie - et il faut peser la valeur très relative du "notre" - sont souvent des triomphes d'estime, et même d'auto-estime. Enfin, la France n'a jamais eu beaucoup d'argent à investir dans l'invention industrielle. On lui préfère la commercialisation à forte marge de produits conçus ailleurs.

    Bernard Guilhon voit l'innovation "bridée par la prime à l'existant". Il est constant que les milieux les plus éduqués en France ont un certain mépris à l'égard de l'innovation, de la nouveauté. On lui préfère ce qui est connu et théorisé dans de pesants manuels. Moins formés, nos inventeurs ne seraient pas moins bons qu'ailleurs (en moyenne ...) mais, ils sont brimés par des gens de formations supérieures à la leur et souvent dédaigneux du "concours Lépine". Voilà une constante du paysage français. Le drame, c'est que la sclérose de la société française a augmenté la densité de gens de ces formations supérieures, dédaigneux de l'innovation.

  5. La gauche découvre la racaille, par Philippe Tesson dans Le Point.fr du 15/05/2013 - en local.

    Résumons le fait divers. Un club de foot milliardaire remporte un championnat. on propriétaire, pour des raisons publicitaires, convainct les autorités de "faire la fête" à Paris. Une première "fête" la veille avait débordé sur les Champs-Elysées. La seconde, et la "vraie" a eu lieu au Trocadéro. 600 policiers antiémeutes ont affronté quelques milliers d'émeutiers. Et au dire des braves gens épouvantés, ils les ont affronté très peu de temps avant de déguerpir, laissant le champ libre à des déprédations notables. Mais loin d'être catastrophiques.

    Journaliste de longue expérience, Philippe Tesson retient deux faits. La gauche au pouvoir a d'abord accusé l'extrême-droite des exactions. C'était stupide. Elle s'est ensuite plainte des "racailles", ainsi dénommé en son temps par Sarkozy que la gauche avait alors vilipendé. La chose est savoureuse pour Philippe Tesson. Bien. Puis, il trouve que l'énorme dispositif policier déployé lors des manifestations des conservateurs contre le projet de loi Taubira fait soupçonner la maigreur des effectifs utilisés pour contrôler la "fête du football" ...

    Avec justesse, Tesson trouve que "Le gouvernement ... refuse de désigner les vrais responsables pour la fête du PSG.". On ne peut mieux dire que le "gouvernement" ou bien a perdu la bataille ou bien a choisi son camp.

  6. Aligner les salaires français sur ceux du Bangladesh, le scénario du pire, par Paul Jorion - LE MONDE du 13.05.2013 - en local.

    Aligner les salaires français sur ceux du Bangladesh, voilà pour l'économiste Paul Jorion, le scénario du pire. C'est selon lui l'orientation de la doctrine de la compétitivité qui anime la stratégie des réformes structurelles. A la Revue THOMAS nous défendons depuis plusieurs années la thèse selon laquelle la création d'une classe prolétarienne mondialisée exige que les salariés français acceptent de voir aligner leurs salaires sur ceux des Etats du Tiers-Monde.. Et qu'il s'agit de l'ambition ultime de ceux qui nous ont gouverné comme Chirac ou Sarkozy, et maintenant de ceux qui nous gouverne, avec Hollande et Cahuzac.

    L'analyse de Jorion le pousse à opposer la misère de la classe prolétarienne - il n'utilise pas ce terme, mais le sien revient au notre - à l'intérêt de la classe bourgeoise mondialisée. Et bien entendu, Jorion n'utilise pas non plus le terme de bourgeoisie pour éviter de se faire opposer la "faillite" du marxisme. Ce qu'il vise avec raison est un groupe social de dirigeants de grandes entreprises transnationales capables d'organiser leurs profits en dehors de portée de la fiscalité. Jorion n'a qu'occurentiellement raison. Il feint de croire que les Etats, purs génies de la démocratie, seraient "spoliés" par cette manoeuvre de la "bourgeoisie". Rien n'est plus faux. Les Etats ne sont pas de "purs génies", mais de vulgaires escrocs, encore moins des acteurs de la démocratie parce qu'ils sont devenus des tyrans totalitaires. Les Etats sont des institutions entièrement intégrées aux entreprises transnationales dénoncées par Jorion et les hauts fonctionnaires de ces Etats sont largement membres de la classe bourgeoise mondialisée.

  7. Industrie, stoppons la dégradation, par Michel Rousseau - Le Monde.fr du 16.05.2013 - en local.

    Encore un chantre de la réindustrialisation. Il sait qu'il a raison. Mais ses deux raisons principales sont le patriotisme et les aides de l'Etat. Autant dire tout de suite que les industries n'auront alors pas d'autre choix que de se délocaliser. Avec patriotisme et en engrangeant les aides de l'Etat ...

    Le patriotisme n'a rien à voir avec l'industrie. Il se trouve que la fiscalité et la police d'un Etat sont capables de ruiner l'industrie qui s'y trouve. Appeler "patriotisme" le fait de ne pas ruiner un acteur économique est tout de même bizarre. Michel Rousseau, qui est un économiste, déclare :

    Il n'y aura pas de redressement économique de notre pays sans effort spécial pour aider nos industries.
    Pourtant, l'industrie est morte en France à cause des aides de l'Etat. Un autre facteur a été la prime au commerce. Le taux de marge de la production s'exprime de l'ordre de quelques pour cents. Le taux de marge du commerce est de l'ordre de 20 à 80 %. Si vous êtes un banquier, le choix n'est pas compliqué, Et si vous êtes un investisseur, c'est encore plus clair. Tant qu'on sépare le commerce de la production et qu'on favorise les marges élevées du commerce, il n'y aura aucune industrie notable en France. Quelques "assembleurs" subsistent. Et le mouvement date des années 1980. Plus de trente ans.

  8. Le dictateur argentin Jorge Rafael Videla était un illuminé et un pervers, par Paulo A. Paranagua sur un blog de Le Monde du 17 mai 2013 - en local.

    Le journaliste Paranagua utilise un langage simplement militant, caractéristique de l'extrême-gauche anti-chrétienne. Nous ne nous prononcerons bien entendu ni sur la réalité de la dictature de Videla ni sur son appartenance à une quelconque nuance du christianisme. Mais, nous noterons que Paranagua utilise sa haine des actions ou des exactions de Videla dans le seul but d'illustrer sa haine du christianisme et de l'Occident chrétien.

    Il (Videla) assumait sa mission comme une véritable croisade des temps modernes, en défense de la civilisation occidentale et chrétienne, contre le nouveau visage de la subversion communiste, ...
    est une citation de Paranagua qui illustre son appartenance fanatique à toute haine de l'Occident chrétien. Deux paragraphes plus loin, Paranagua écrit :
    Catholique pratiquant et plutôt intégriste, le général Videla était un homme retors, ...
    Ce genre d'écrit déshonore son auteur.

  9. Les initiés : enquête sur les hommes de l'ombre de François Hollande, par Vincent Nouzille, dans Le Figaro Magazine du 16/05/2013 - en local.

    Intéressante enquiête par un journaliste "indépendant" appartenant au sérail de la gauche politicienne. Ses lecteurs ont l'impression d'être des palefreniers, à l'air faussement dégagé, et invités à admirer depuis les cuisines la salle du banquet des nobles dans le chateau du marquis de Mirabeau en 1788.

    Le message est clair : le "patron" n'en fait qu'à sa tête et il écoute "tout le monde" à condition que "tout le monde" fasse partie du meilleur monde. Les personnages indiqués pas Nouzille sont des idéologues bourgeois, bardés de la certitude de leurs diplômes et du fric rapidement gagné. C'est tout. Des idées politiques ? Aucune. Des idées économiques ? Aucune. Du diplôme, du fric et du carnet d'adresse. C'est tout.

  10. Vie de bureau à l'Elysée, par Raphaëlle Bacqué et Ariane Chemin dans LE MONDE du 16.05.2013 - en local.

    Paru le même jour que l'article de Nouzille sur le même sujet, le Bacqué Chemin renforce l'idée d'une faillite de l'intelligence. Par sélection naturelle. Autant dire que nous allons assister en direct à l'extinction d'une espèce pour la protection de laquelle nous ne ferons pas un geste : la "promotion Voltaire". Bacqué et Chemin nous explique froidement que nous avons tout simplement élu à la présidence de la République, un simple ancien conseiller de la présidence de la République. C'est cruel, mais ô combien explicatif.

  11. Gérard Depardieu : "Poutine est comme Mitterrand ou Jean-Paul II", par Gérard Depardieu dans Le Nouvel Observateur avec AFP du 18-05-2013 - en local.

    Sous les quolibets et les huées dont il se moque entièrement, Gérard Depardieu dit quelque chose de complètement incompréhensible pour un français, complètement déformé par plus de deux siècles de jacobinisme obscurantiste :

    "Je vais vous dire ce que je pense de Poutine: la nation russe a besoin de quelqu'un comme ça - avec un tempérament russe. Poutine cherche à rendre un peu de dignité aux gens", a-t-il déclaré à la Komsomolskaïa Pravda. "Pour moi, il est comme François Mitterrand ou Jean Paul II", a-t-il ajouté sans plus d'explication.
    C'est exactement le contraire de ce que peut "croire" un français après 10 ans d'Educ Nat et trente ans de médias corrompus. Depardieu est russe aujourd'hui. Un de sauvé.

  12. François Hollande veut inverser la courbe du chômage : pourquoi c'est artificiel, par Thomas Guénolé, dans Le Nouvel Obs' du 18-05-2013 - en local

    Thomas Guénolé est un politologue de Sciences Po'. Le titre de son article a dû arracher des sueurs froides au rédacteur en chef. En vérité, ce n'est pas une mesure artificielle que craint Guénolé, c'est une véritable forgerie. Le truc est simple : changer de catégorie les chômeurs pour faire en sorte que le nombre de chômeurs de catégorie A, le seul nombre médiatisé, baisse. Et Guénolé note que les quatre mesures annoncées par Hollande sont toutes dans ce sens. Voilà qui va exaspérer un peu davantage les jeunes et les seniors à la recherche d'un véritable emploi de "catégorie A".

  13. Meurtre de Londres, affaire Merah, par Eric Dénecé, interviewé par Christophe Cornevin dans Le Figaro du 23/05/2013 - en local

    Avec de grandes rodomontades, comme "Rappelons que 90% des forces d'al-Qaida ont été détruites ..." ou encore "les cellules islamistes ne peuvent plus mettre sur pied aussi facilement des attentats majeurs ...", les Occidentaux vont droit dans le mur. Et quand en plus, répondant au journaliste qui demandait bénignement "Qui sont alors ces soldats isolés agissant au nom «au nom d'Allah»?", le spécialiste assuré répond :"Essentiellement des individus qui ont subi un phénomène d'autoradicalisation ...", on se prend la tête, accablé de fatigue ...

  14. Londres. Le pire cauchemar du MI5 devient réalité, par Hélène Sallon dans Le Monde.fr du 23.05.2013 - en local.

    Madame Sallon ne produit pas là une analyse personnelle. Elle ne fait que citer l'opinion de "spécialistes" payés par les gouvernements, fait par lequel, nous autres les braves gens, déduisons qu'ils sont des spécialistes. Mais, Madame Sallon se garde bien de nous informer d'opinions divergentes. Tous les spécialistes qu'elle fait parler dans son article sont certains que la lutte contre le terrorisme va devenir de plus en plus difficile parce que les réseaux organisés, comme Al Quaida, n'existent plus grâce à la lutte menée par la Démocratie, le Droit et la Justice contre eux. En revanche, des individus, fanatisés par Internet, se livreraient à des actions criminelles soudaines autant que bestiales qu'il est impossible de prévenir.

    On ne peut pas se tromper plus. Ou avouer mieux qu'on ne reconnaît plus son ennemi. C'est la même chose. La guerre est donc perdue.

  15. Dérapage incontrôlé de Bruxelles sur l'huile d'olive de restaurant, par Jean-Pierre Stroobants dans Le Monde.fr du 27.05.2013 - en local.

    Jean-Pierre Stroobants nous informe que le réglement de l'UE imposant la suppression des huiliers traditionnels dans les restaurants étair abrogé quelques jours après avoir été promulgué. Il semble que les europsceptiques soient parvenus à mobiliser le Premier Ministre britannique contre la chose. Selon Stroobants, et c'est peut être le plus choquant de l'affaire, c'est que le réglement a été édicté par un obscur comité désignés par des gouvernements d'Etats membres et qui est ensuite avalisé tel quel par la Commission qui fait ainsi faire son travail par de véritables intérêts privés. Dans cette affaire de l'huile d'olive, il semblerait que la mesure ait été inspirée par un lobby de producteurs d'huile et de condiments qui souhaitaient vendre des contenants scellés destinés à remplacer les huiliers qui permettent au restaurateur d'acheter de l'huile en vrac à bas prix et de faire lui-même ses mélanges ce qui lui permet de réaliser une plus-value que les marchands d'huile souhaitaient reprendre.

    La "farce" européiste se joue non seulement au niveau de lobbies innommables mais aussi de comités incontrolables.

3 - Diverses choses

  1. Pic de frayeur à Everestland, par Charlie Buffet dans LE MONDE du 06.05.2013 - en local.

    Monsieur Buffet nous apprend que le Mont Everest, haut lieu des exploits de l'alpinisme, est devenu un espèce de parc d'attraction exploité par des indigènes en cheville avec des organisateurs de voyages organisés. Son attention a été attirée par un fait divers asssez consternant. Deux sportifs professionnels, qui considèrent l'Everest à peu près comme de la même difficulté que la Butte Montmartre ( l'un d'eux escalade la Face Nord de l'Eiger en 2 heures 30 !) ont dépassé les travailleurs indigènes qui, eux, préparaient les cordes fixes, les escaliers mécaniques et autres téléphériques nécessaires pour hisser les touristes blancs au sommet de leurs rêves stupides.

    Les deux sportifs n'ont dû leur salut qu'à une consoeur qui s'est interposée lors de leur lynchage par plus d'une centaine de travailleurs népalais en pleine pente de la montagne. De la folie, simplement. Mais, dans ce milieu, qui peut encore prétendre être sain d'esprit ?

  2. Internet est à la médecine ce que la pornographie est à l'érotisme, par Richard Torrielli dans Le Monde.fr |du 09.05.2013 - en local?

    Torrielli pose une véritable question : dans une médecine, art sacré, pratiquée par une caste médicale assemblée dans une Eglise de la Médecine, qu'on appelle plus couramment l'Ordre des Médecins, est-il acceptable que les patients - dans l'Eglise catholique, les prêtres parlent des fidèles - que les patients donc aient le droit d'accéder à l'Internet.

    Torrielli, à voix basse et tremblante d'émotion devant l'étendue du "sacrilège", répond que non. Et, cherchant à quoi ressemble sa répulsion pour une telle abomination, il ne voit que ... la pornographie.

    Tout celà est tellement délirant qu'on en oublierait presque que Torrielli esquisse plusieurs questions concernant la formation des médecins, la médiation du médecin, le diagnostic automatique ou machinal.

  3. Psychiatrie, faut-il ranger les malades dans des «cases» ?, par Pascale Senk dans le figaro du 10/05/2013 - en local.

    Pascale Senk est une journaliste qui nous informe sur la récente publication du manuel de l'Association des Psychiatres américains du DSM 5. De nombreux psychiatres, m=ême aux Etats-Unis, reprochent à cet ouvrage de mécaniser le diagnostic et surtout d'établir en maladies de simples comportements, peut-être "anormaux", mais pas forcément justiciables d'une thérapie.

  4. Jeunes et alcool : mes élèves avaient remplacé l'eau des bouteilles par de la vodka, par Eleusie De Mortagne dans Le Nouvel Obs' du 07-05-2013 - en local.

    Les média, pour des raisons que nous n'avons pas encore détectées, viennent de nous alerter d'un fait de société consternant. Les collégiens, à la suite des lycéens et avant eux des étudiants, se livrent à l'alcoolisme le plus dégradant du "binje drinking". Boire jusqu'à la défonce totale et permanente. Ainsi, Madame de Mortagne est-elle horrifiée, lors d'une sortie de classe de quatrième, de constater que ses petits élèves avaient remplacée l'eau de leurs bouteilles par de la vodka.

    Sont bizarrement incriminées les firmes commerciales de vins et spiritueux - qui feraient des campagnes promotionnelles en direction des jeunes et maintenant des très jeunes - et les parents, très fiers de faire boire le petit verre de gnôle, le dimanche midi. Tout çà paraît étrange. Campagne anti-alcoolique comme pression moralisatrice ou comme promotion du cannabis ?

  5. DSM américain contre psychiatrie française, par Luc Perino dans un blog du Monde du 23 mai 2013 - en local

    Luc Périno, médecin, note l'opposition française institutionnelle des psychiatres et, distingue t'il, des psychanalystes à l'idéologie du manuel psychiatrique DSM-5. Caricaturant avec un certain bonheur, il oppose la psychanalyse bien élevée des salons de la psychiatrie à la française avec la compromission des psychiatres américains à la "big pharma". Sans cacher les excès du DSM-5, Périno semble l'estimer comme une réaction aux ecès passées de la psychanalyse. Et il conclut de manière discutable par :

    ... il nous faudra bien admettre que les maladies intestinales et psychiatriques sont des maladies (presque) comme les autres, car les intestins et le cerveau sont des organes (presque) comme les autres.

  6. L'esthétisme de la controverse: lettre ouverte à Françoise Laborde à propos du clip pour Indochine, par Xavier Dolan dans The Hufftington Post du 07/05/2013 - en local.

    Une polémique capitale. Xavier Dolan est le cinéaste d'un récent film de promotion de la théorie du genre, dans lequel une transsexuelle était mise en scène confrontée à la violence de l'intolérance réactionnaire. Primé plusieurs fois, ce film a imposé Xavier Dolan en icône de la modernité et en porte-parole de l'art contemporain. Rôle qu'il joue dans cette lettre avec maestria.

    Françoise Laborde est une ancienne présentatrice de télévision, portée à la présidence du CSA, l'un de ces innombrables comités, autorités, conseils et autres, chargés par les puissants qui nous dirigent de condamner les comportements asociaux.

    Xavier Dolan produit un clip d'un groupe de rock, ou quelque chose du même genre, je ne suis pas très féru de cette littérature, dans lequel il mettrait en scène de très jeunes gens se faisant subir les derniers outrages ou je ne sais quoi du même genre. La réaction de la "mère de famille", déléguée par les puissants pour dénoncer les comportements antisociaux déclare que le clip de Dolan :

    ... montre des images dont la violence est insoutenable... [...] Il y en a assez de cette mode de la violence... La mort, ce n'est pas esthétique. La violence, ce n'est pas esthétique. La torture, ce n'est pas esthétique."

    Avec une perfidie sans égale, Dolan, parlant de l'art, accule Laborde à choisir deux postures :

    ... ce qu'il reflète ici, de la part de ses censeurs, c'est soit le réflexe inquiet du bourreau démasqué, et qui ne peut, par culpabilité, tolérer une telle violence, ou celui, plus timoré, de ceux qui se bandent les yeux, le propre d'une société qui préfère générer des controverses plutôt que de régler les problèmes qui les provoquent.
    Absolument grandiose.

  7. David Bowie, Indochine et Booba : le CSA ne comprend rien à l'esthétique de Kant, par Francis Métivier, dans Le Nouvel Obs' le 10-05-2013 - en local.

    Rebondissant sur l'affaire Xavier Dolan critiquant le CSA, le professeur de philosophie Métivier, connu pour exposer les concepts du programme de Terminale à l'aide de la musique "pop", défend la légitimité de de l'esthétique de la transgression promue par ces groupes à l'instar de Xavier Dolan en appelant à son aide Emmanuel Kant :

    Dans sa "Critique de la faculté de juger", Kant écrit : "L’art est la belle représentation d’une chose et non la représentation d’une belle chose".

    Bien entendu, il s'agissait chez le plaisantin prussien d'un "trait d'esprit". Mais, il va tellement dans l'air du temps que Métivier emporté par le goût français du lieu-commun et de la pensée conforme s'appuye sur cette idéologie. Pour le reste, son opinion reste un niveau en dessous de la "lettre ouverte" de Xavier Dolan.

  8. Fischer-Dieskau te chante le iouphme comme personne, par Mara Goyet dans un blog de Le Monde du 20.05.2013 - en local

    Mara Goyet est une enseignante en Histoire-Géographie. Elle s'interroge depuis quelques temps sur le contenu de l'enseignement des EPSH qui dans l'esprit des socialistes remplacent les sinistres IUFM abrogés par le précédent. S'égarant avec joie, Madame Goyet tire l'exemple des master classes cu célèbre baryton Dietrich Fischer-Diskau. Elle loue son sens de la pédagogie en donnant des exemples de ces master classes. Unique :

    Attention, bienveillance,concentration, sérieux, douceur, fermeté, Fischer-Dieskau est un maître. A imiter. Un modèle.
    nous dit-elle.

  9. Cannes 2013 : la beauté dérangeante d'Only God Forgives, par Olivier Delcroix dans Le Figaro du 19/05/2013 - en local

    Film de gangsters, selon Olivier Delcroix, il se roule dans l'esthétisme dénoncé par Françoise Laborde dans l'Affaire Dolan. Et Olivier Delcroix abonde dans le sens de Xavier Dolan :

    En compétition à Cannes, ce film stylisé, violentissime, à la beauté dérangeante, risque de créer le scandale. Tant mieux.
    Que de questions sur la société et sur l'Etat. Mais de questions non dites avec des hurlements de non-réponses.

  10. Le bac, plus facile à obtenir qu’avant, par Marie-Estelle Pech dans Le Figaro du 29/05/2013 - en local.

    La période du bachot est propice aux articles vantant la suppression de l'examen ou sur sa dévaluation. Et plus ces articles paraissent, moins les français acceptent l'idée de sa suppression. Mais, indépendemment de la question du niveau du bachot, les avis sont unanimes. Depuis une certaine date, la baisse de niveaux des étudiants du supérieur est évidente.

  11. A Lone Voice Raises Alarms on Lucrative Diabetes Drugs par ANDREW POLLACK dans le New York Times du May 30, 2013 - en local.

    Le Dr Butler est un adversaire de la pharmacie du diabète. Un partisan de Philippe Evin donc. Il a remarqué la nocivité cancérigène de plusieurs médicaments largement utilisés pour traiter les diabétiques. Et l'absence de prise en compte des risques de ces médicaments.

4 - L'Eglise catholique

  1. Paolo Dall'Oglio, un prêtre engagé pour la révolution en Syrie, propos recueillis par Henrik Lindell, dans La Vie du 07/05/2013 - en local

    Dall'Oglio est un Jésuite syrien, d'origine italienne. Sa formation semble issue directement des Brigades rouges. Chassé de Syrie pour activisme anti-gouvernemental dans cette révolution mal fichue, il ne décolère pas contre les vieilles lunes du progressisme athée : Bush, le révisionisme soviétique, l'avancé du Concile, la démocratie. Ses amis de La Vie semblent tenir au fait qu'il serait marginal dans l'Eglise catholique. Rien n'est moin sûr. Il y a de tout chez les Jésuites, même un Pape maintenant. Alors un brigadiste marxiste-léniniste, pourquoi pas ? Ah. Un dernier détail. Dall'Oglio est aussi interviewé dans Le Figaro. Je suis rassuré.

  2. With sainthood for martyrs, Pope Francis and Catholics confront engagement with Islam, By Elizabeth Tenety, dans The Wasington Post le May 13, 2013 - en local.

    Le sujet est assez délicat. Benoît XVI a prononcé un décret de canonisation des 813 martyrs d'Otrante qui, en 1480, ont été martyrisés pour avoire refusé la conversion à l'Islam imposé par le vainqueur ottoman Mehmet II. Puis, il a peu après décidé de sa résignation. Du fait, le Pape François a été contraint de présider la cérémonie de canonisation ordonnée par son prédecesseur. Or, la conception du Pape François est de considérer avec estime "les frères musulmans".

    Madame Tenety souligne le côté délicat de cette canonisation de masse et sur l'incohérence entre le fort tropisme islamophile du Pape François et cette canonisation. Elle termine son évocation par celle du Lavement des Pieds par le Pape François de musulman à la prison pour jeunes de Rome.

  3. Cardinal Dolan and America’s troubled Catholic Church, par Anthony M. Stevens-Arroyo dans The Washington Post du May 13, 2013 - en local.

    Stevens-Arroyo est un journaliste du progressisme catholique. Il note dans son article le iatus existant entre les bureaux de la Conférence épisopale américaine et ses principaux leaders dont le médiatique Cardinal Dolan. Stevens-Arroyo cite deux affaires récentes dans lesquelles Dolan a pris fait et cause pour des menées conservatrices et s'est opposé directement à une décision progressiste de l'USCCB. Ce iatus entre les pasteurs et certains "bureaux" de leur épiscopat montrerait comment on a pu en arriver à l'application erronnée de Vatican II, condamnée par Jean-Paul II et par Benoît XVI. Ce iatus évoque les interprétations divergentes des constitutions du Concile que le cardinal Kasper décrivait dans son article du 20 février 2013 dans l'Osservatore Romano.

  4. Pape François, réformez !, par Hans Küng dans Le Monde.fr du 11.05.2013 - en local.

    Hans Küng fait montre d'un orgueil absolument démesuré. Une seule chose compte pour lui : exercer le pouvoir politique par influence sur l'organisation mondiale que représente pour lui l'Eglise catholique romaine. Son article vise à une seule chose : faire croire aux "braves gens" que le bon Pape François va se soumettre à ce que lui, le génial Hans Küng, dit de la Réforme de l'Eglise catholique romaine. Et avec une rouerie sans égale, Küng reprend le "symbolisme" du nom choisi par le Cardinal Bergoglio pour devenir Pape. Et Küng oppose les "défaillances graves" du Pape Innocent III du temps de Saint François d'Assise aux trois qualités que lui Küng, lit du personnage de François d'Assise : pauvreté, humilité, simplicité.

    C'est une méthode absolument ignoble de déviation, de perversion, le Pape François n'ayant pas attendu les "remontrances" de Küng pour afficher publiquement la triade pauvreté, humilité, simplicité. On remarquera l'absence complète de référence au Concile Vatican II, même si on peut interpréter les jugements de Küng sur les caractéristiques d'Innocent III à peu près comme les leit-motives du progressisme contre l'Eglise "d'avant". Mais cette absence révèle l'enflure de l'auteur. Il est persuadé qu'il EST le Concile.

  5. Le Pape ne veut pas des chrétiens de «salon», par Jean-Marie Guénois dans Le Figaro du 19/05/2013 - en local

    Absolument pas d'accord avec le journaliste Guenois. Le Pape lui dit "Arrêtez de crier "François". Criez "Jésus"" et lui continue à ressasser l'ouverture au monde. Mais, l'ouverture dont il s'agit, c'est à celle du ciel. Le monde, c'est nous et s'ouvrir sur soi-même, c'est se fermer à l'autre.

    La chose que rapportait Jean-Marie Guénois était une "célébration" des mérites des nouveaux mouvements dans l'Eglise. C'est à mon sens la plus formidable démonstration de fermeture sur soi. Une Eglise qui s'auto-satisfait, qui se congratule de sa perfection. Alors que ce qu'elle célèbre là est pourri.

  6. As BC graduates, Catholicism is alive and well on campus, par DAVID O’BRIEN, dans The Washington Post du May 20, 2013 - en local

    O'Brien est un professeur retraité de théologie catholique en université américaine. Il écrit un chant de louange à la gloire de l'enseignement catholique dans la zone de Boston, qui "hérite de la riche tradition irlandaise du catholicisme". Il ne cache pas son opposition résolue à la direction de l'archevêque O'Malley, qu'il tient pour une simple partie du Diocèse. O'Brien soutient trois choses :

    1. Boston College fera entendre sa voix quand il lui plaira, même si celà déplait à l'archevêque ;
    2. Boston College doit expliquer ce que doivent faire les gens au sujet de l'avortement contre l'opinion machiste de l'archevêque ;
    3. Boston College illustrera la tradition irlandaise en luttant contre la corruption de l'Eglise dirigé par l'archevêque
    Et pan ! Si le sieur O'Malley ne comprend qu'on ne veut pas de lui ... Le plus drôle, c'est que O'Brien est probablement un prêtre, il n'a pas été possible par une recherche rapide de déterminer cette qualité.

  7. Pope and the devil: Francis’ fascination with Satan leads to suspicion he performed exorcism, par Nicole Winfield - Associated Press, dans The Washington Post du May 21, 2013 - en local.

    Madame Windfield est une journaliste de l'Associated Press qui, comme beaucoup de ses semblables, profite de sa colonne pour dire tout le mal qu'elle pense du catholicisme en général et du Pape en particulier. Il semble en effet que la "lune de miel" entre le journalisme progressiste et le Pape François se termine doucement. Saisissant une image furtive du Pape posant ses mains sur la tête d'un dément, "ils" en ont déduit que le Pape pratiquait un exorcisme qu'"ils" qualifient d'illégal, parce que non conforme au rituel des exorcistes qui fait fanstasmer tant d'abrutis.

    Avec un dégoût distingué, Madame Winfield rappelle que tout porte à croire que le Pape croirait depuis longtemps au diable et qu'il s'en servirait pour remettre l'Eglise au pas. Un vrai cauchemar de progressiste en effet.

  8. Can gay Catholics find a home in the Catholic Church?, par David Gibson dans The Washongton Post du 23.05.2013 - en local.

    Gibson tire argument d'une phrase du cardinal Dolan de New-York, pour démontrer que l'Eglise ne peut continuer sur sa voie homophobique. Gibson rapproche ainsi une déclaration de Dolan qui pense que l'Eglise doit mieux accueillir les gays et lesbiennes, le fait que comme d'(habitude dès le lendemain, l'Eglise sanctionnait plusieurs catholiques homosexuels et enfin l'existence d'un réseau de plus de 200 paroisses ouvertement favorables aux gays et lesbiennes.

  9. Atheists like what they see in Pope Francis’ new openness, par Kimberly Winston dans The Washongton Post du 23.05.2013 - en local.

    Selon Madame Winston, le Pape François aurait encouragé les catholiques à dialoguer avec les athées sur le terrain du bien qui leur est commun plutôt que sur celui de la foi qui les oppose. Et les athées américains auraient accueillis favorablement cette déclaration eux qui sont persuadés que le rejet de la foi se fait en faveur de la morale du bien. Cette idée de dialogue parait attirante. Mais elle pose plus de questions qu'elle n'en résout, sur la primauté de la foi sur la morale, sur le devoir de conversion qui porte bien entendu sur la foi et sur rien d'autre, et sur des choses encore plus radicales dont le catholicisme ne peut écarter au risque de se renier lui-même.

  10. Is Pope Francis is a heretic? No, but he does raise questions, par David Gibson dans The Washington Post du May 24, 2013 - en local.

    Le Pape François et ses déclarations, parfois même ses actes, ne laissent pas d'étonner chacun. Certains s'en ébaudissent, d'autres s'exaspèrent, beaucoup sont consternés. Ici, Gibson, journaliste du catholicisme progressiste, commence par se demander si le Pape ne serait pas hérétique pour finalement déclarer que non, bien qu'il faille se poser la question. Et quel point de doctrine inquiète donc la censure goguenarde d'un progressiste ?

    Un mot du Pape qui aurait déclaré que "les athées sont sauvés". Ce serait lors d'une homélie prononcée impromptu que le Pape aurait fait cette assertion. Et elle soulève bien des questions sur l'orthodoxie du pape.

    Il est indéniable que, dans la foi catholique même la plus radicale, le Christ se soit sacrifié pour l'ensemble des péchés des hommes. Le Concile Vatican II en a déduit à la suite de gens comme Rahner, qu'Il avait donc sauvé tous les hommes, ce qui est loin d'être faux. Mais c'était une formule un peu rapide que le Concile corrigeait facilement selon la technique décrite avec clairvoyance par le Cardinal Kasper. Le Pape François fait lui un pas de plus en disant que les athées sont sauvés. Probablement sur la base d'un syllogisme implicite : Jésus a sauvé tous les hommes (Concile Vatican II), les athées sont des hommes, donc les athées sont sauvés (Pape François). Et là, c'est faux, bien entendu. Mais, il vaut mieux ne pas le dire.


Revue Thomas (c) 2013