Revue d'Opinions - Juin 2013

Revue d'Opinions - Juin 2013

Philippe Brindet - 30 juin 2013

1 - La polémique sur le mariage homosexuel

  1. Homo, j'étais anti-mariage gay : je quitte la Manif pour tous et ses mauvais arguments, par Mael dans Le Nouvel Obs' du 17-06-2013 - en local

    La "sincérité" de ce genre de "témoignage", plus qu'"opinion", est des plus douteuse. Un brave homme, de la bourgeoisie moyenne, se déclarant homosexuel et chrétien, plus protestant que catholique sans se déclarer de l'une ou l'autre "confession", un homme plein d'interrogations sur "la vie, l'amour, la mort" ... mais qui s'engage dans le militantisme de la "Maif' pour tous". Pour finalement, et après la bataille, trouver la soupe trop indigeste.

  2. Le mariage homo bouscule notre système de représentation, libérons-nous de notre genre, par Cécile FEUILLAT dans Le Nouvel Obs' du 17-06-2013 - en local

    L'incroyable plasticité des enseignants à adopter les mots d'ordre idéologiques les plus improbables en quelques années est une fois de plus démontrée par cet article, sorte de rapport d'analyse de psychotechnique sociale. Partant du prétendu débat sur le mariage homosexuel, l'enseignante, auteur de cet article, pense constater la mise en cause des "stéréotypes de genre" et , passant par le "couple grec parfait" (?) elle en vient, rapidement, à la revendication d'égalité du féminisme contemporain. Ce dogme idéologique se décline essentiellement en slogans plastiques, facilement adoptables par les individus les plus conformes.

    Ce qui nous vaut cette déclaration de l'auteur :

    "Donc le genre existe. Il est construit par la société et intériorisé par l’individu. Il peut même devenir un carcan et étouffer la personne. Y a-t-il donc une tyrannie du genre ? Faut-il s’en affranchir ?"
    Pour en arriver rapidement à la revendication du transgenrisme social ... chacun étant libre d'exprimer du masculin, du féminin ou de ... l'universel ...

    Le problème, c'est que l'homosexualité n'a rien à voir avec le genre. Elle est radicalement une sexualité orientée vers le plaisir du même et qui n'adment pas l'autre sexe pour les plaisirs sexuels. A la différence, le mariage du code civil n'est en rien une association sans but lucratif, mais une société radicalement hétérosexuelle, orientée sur la procréation naturelle. Ce que l'auteur n'a pas admis, c'est que la famille conjugale n'est pas un club de discussions féministes. Mais, après tout, tout le monde peut, à un moment ou un autre, confondre sa chambre et son salon.

  3. Vallaud-Belkacem "suce son stylo très érotiquement" et l'inconscient des anti mariage gay, par Bruno Roger-Petit dans Le Nouvel Obs( du 19-06-2013 - en local.

    Journaliste d'obédience socialiste, l'auteur a été alerté d'un message court diffusé sur le réseau TWEETER par un élu local, membre d'un petit parti conservateur et chrétien. Sur la base du préjugé commun qu'un conservateur catholique est un tartuffe, Roger-Petit, généralisant aux opposants au mariage gay, les pousse "logiquement" à l'incohérence de leur opposition. C'est fait sans esprit, mais avec une certaine rigueur.

    Schématiquement, Roger-Petit accuse la conscience des conservateurs catholiques de condamner moralement des actes civilement irréprochables, le mariage pour tous au nom du principe d'égalité républicaine, alors que leur inconscient leur dicte des images érotiques que ces mêmes catholiques réprouvent. "Le pauvre homme !".

  4. Perspectives après le vote de la loi ouvrant le mariage aux personnes de même sexe, Conférence des évêques de France, mai 29013 - en local.

    Signé par 6 évêques, 1 archevêque, 1 religieuse, 1 prêtre, 1 professeur de droit et quelques autres encore moindre, cette déclaration verbeuse renvoie les opposants à la loi Taubira à leur homophobie native et dans le même temps soutient un mariage catholique dont il enseigne l'essentiel selon lui :

    Les quatre piliers du mariage chrétien sont l'unité, l'indissolubilité, la fidélité et l'ouverture à la vie.
    Comme il n'y a aucune référence à l'hétérosexualité, que par ailleurs l'homophobie est tenue pour un péché comme le refus d'appliquer la soumission à la loi de la démocratie, la conclusion s'impose d'elle-même ...

  5. Pétition contre Déclaration Famille et Société du CEF, Avenir de la Culture, juin 2013 - en local.

    Une association vient de diffuser une pétition adressée au président de la Conférence des évêques de France, lui enjoignant de dissoudre son Conseil, auteur de la déclaration "Perspectives après le vote de la loi ouvrant le mariage aux personnes de même sexe". La pétition soutient que la déclaration de la CEF est contraire à la loi chrétienne qui prohibe l'homosexualité, tant par la Bible que par le Catéchisme de l'Eglise catholique.

    On ne peut démontrer mieux l'état de division dans l'Eglise. Si le projet Taubira visait à affaiblir la Droite politique, elle aura surtout pour effet de diviser l'Eglise en France, tant sur la question de la morale sexuelle que sur celle du principe de la démocratie. Le projet Taubira aura aussi accru le fossé entre l'encadrement catholique et la masse la plus large des fidèles.

    L'association auteur de la pétition, Avenir de la Cuture, possède un site Internet montrant son appartenance au catholicisme romain. Elle semble attachée au combat contre la pornographie et contre le projet Taubira.

2 - Politique française et européenne

  1. Armer les rebelles syriens : qui fait quoi ?, par Céline Lussato dans Le Nouvel Obs' du 18-06-2013 - en local

    L'affaire syrienne est simple. Le pouvoir dictatorial du parti Baas syrien, au pouvoir depuis exactement cinquante ans et dirigé par Bachar El Assad, fait régner un ordre laïc sur une population dont on nous dit qu'elle est majoritairement cléricale et soutenue par les religieux saoudiens et quatari. Depuis plus de deux ans, le régime de Assad est en butte à une prétendue "révolution" dont la presse occidentale semble grossir au-delà du raisonnable l'importance, les résultats et les buts. La presse, à la solde des religieux, se lamente sur le désarmement des rebelles syriens et excitent l'opinion publique occidentale en faveur de leur armement à outrance. Madame Lussato remet les "pendules" à l'heure sur ce prétendu désarmement de la non moins prétendue "révolution" syrienne.

    Actuellement en discussion au G8, l'aide occidentale à la révolution syrienne est confrontée au réalisme de la Russie, alliée avec l'Iran du régime de Bachir El Hassad. Et Vladimir Poutine a parfaitement souligné la proximité de la révolution syrienne avec le théâtre européen. Ce dont Madame Lussato, rapportant une analyse du journaliste britannique Fisk semble consciente.

    L'aveuglement idéologique des autorités françaises, et dans une moindre mesure britanniques et américaines, est absolument dramatique. Face à cet aveuglement, le réalisme russe est remarquable. La politique américaine avec les forces musulmanes est des plus pernicieuses.

3 - Diverses choses

  1. L'homme nouveau ou la société contre le peuple, Robert Redecker dans Le Figaro du 3 juin 2013 - en local.

    Robert Redecker, philosophe bien connu, réfléchit depuis une dizaine d'années sur notre société et l'homme qu'elle encadre de manière de plus en plus automatique. La réflexion de Redecker est marquée de la sagesse et ne s'encombre pas des pesanteurs dogmatiques. Ici, il montre deux choses intéressantes. D'abord, Redecker détecte le lien obscur, caché, entre plusieurs événements qu'il cite : théorie du genre, loi Taubira sur le mariage homosexuel, Palme d'or du Festival de Cannes, droit de vote des étrangers. Il appelle ce lien entre ces faits un lien de "constellation".

    Cette "constellation" serait selon lui à rechercher dans un mouvement nouveau qui consiste à imposer aux hommes, aux humains si vous préférez, l'adoption d'une identité unique entièrement dépourvue de relations autres que celles de la soumission au présent et à l'état, d'un être obtenu par génération spontannée.

    Passant au niveau politique, Redecker affirme que

    Le sociétal n’est pas seulement l’idéologie qui dresse la société contre le peuple, il est aussi l’idéologie qui détruit le peuple au nom de la société.

  2. Mort de Clément Méric. Tout est faux là-dedans, par Charles Consigny - Le Point.fr Publié le 08/06/2013 - en local.

    Charles Consigny est un éditorialiste du Point. Clément Méric est un étudiant de première année de Sciences Po' Paris qui a trouvé la mort dans des conditions encore discutées dans un magasin de modes. Nous pensions qu'il était bête de mourir en achetant des vêtements de marque. Le délire médiatique s'est pourtant emparé de beaucoup. Il se trouve que le mort était un membre actif d'un groupuscule d'extrême-gauche vaguement trotskiste fortement engagé contre les opposants au mariage pour tous. Entraîné par le tropisme progressiste, la presse s'est "lâchée" dans un assaut de conneries qui ont mis hors de lui Charles Consigny.

    Selon des nouvelles diffusées le 25 juin, un enregistrement de vidéosurveillance montrerait que l'étudiant modèle était surtout un enragé qui attaquait lâchement par derrière celui qui devint, accidentellement, son meurtrier. Mais, les plus lâches dans l'affaire sont encore les médias, la classe politique, les juges et la police socialiste. Tout un appareil d'Etat en pleine déliquescence qui révèle sa vanité dans un modeste fait divers. Comme le voyait au lendemain de l'événement minuscule, Charles Consigny, journaliste raisonnable.

    Réagissant immédiatement, la police et la RATP semblent alors contester l'information du 25 juin. On ne peut s'empêcher d'estimer cette contestation comme un réflexe de contrôle de la vérité qui ne serait pas "politiquement correcte". On voit que l'affaire est beaucoup plus profonde qu'un simple fait divers déplorable.

  3. A More Secular Europe, Divided by the Cross, par ANDREW HIGGINS dans The New York Times du June 17, 2013 - en local

    Les athées pourchassent les symboles des "racines chrétiennes" de l'Europe. Il semble que la situation ait échappée à la majorité des pontifes romains. Ainsi Stanislav Zvolensky, archevêque de Bratislava, mis en scène par l'auteur, le journaliste Higgins, essuie rebuffades et contestations de ce qu'il croit être la "vérité". Mais, quand il prononce un mot, les "autres" en entendent un autre. Et ce n'est pas parce que l'archevêque Zvolensky et ses confrères seraient confus ou que les autres" seraient obtus. Non. Nous assistons au grand dialogue des meilleurs sourds, ceux qui ne veulent pas entendre. Et ce dialogue de sourds prélude aux grandes persécutions.

    On notera que, selon Higgins, les menées contre la restauration des signes du christianisme sont, dans les instances européennes, animées par les fonctionnaires français.

  4. The Faulty Logic of the ‘Math Wars’, par ALICE CRARY and W. STEPHEN WILSON - The Stone du June 16, 2013 - en local

    Les deux auteurs plaident en faveur d'une réforme de l'enseignement des mathématiques par l'introduction dès le début de l'enseignement, de la méthode algorithmique. Les auteurs soulignent qu'il ne s'agit pas seulement de la technique informatique, mais bien d'une méthode de raisonnement non mécanique.

    Les auteurs soulignent que, selon eux, l'introduction de la méthode algorithmique est une nécessité progressiste tandis que la résistance de la méthode du raisonnement déductif est typique de la réaction. Le lecteur a compris ...

  5. GRÈCE. Dernier concert de l'orchestre national. C'est l'Europe qu'on assassine, par Matthieu Favrot, dans Le Nouvel Obs' du 18-06-2013 - en local

    Mathieu Favrot est un étudiant en musicologie, outré et désespéré du licenciement des artistes de l'Orchestre Philharmonique National grec. Les circonstances exactes de cette fermeture ne sont pas précises. Mais Favrot en accuse une perte des valeurs grecques fondatrices de l'Europe. Dans une phraséologie conformiste typique de l'université française, Favrot accumule les poncifs qui lui interdisent, avec le troupeau bêlant des "citoyens conscientisés", de voir la réalité en face.

    La vérité est pourtant toute simple. La jeunesse de Bach, de Beethoven ou de Mahler n'a tout simplement pas résisté à Johnny Halliday, Justin Bieber et autres cacochymes Rolling Stones. Il n'existe donc aucune raison de maintenir l'aide des deniers publics à des entreprises d'une culture oubliée. D'autant qu'il n'y a plus de deniers publics, dilapidés par des gens incultes et aveuglés par le vacarme de la barbarie stupide. Adieu Philharmonie. S'ouvre le temps de la Barbarie.

  6. Noter une dissertation de philosophie, est-ce une forme de brutalité ?, par Anne Hébrard dans Le Monde.fr du 18.06.2013 - en local

    Madame Hébrard est professeure de philosophie en séries technologiques. Témoin de la grande souffrance de ses lycéens, astreints à un exercice obligé auquel ils n'ont aucune capacité, elle s'interroge sur la brutalité de l'Education Nationale. Elle fait bien.

    Madame Hébrard note que "disserter" est un exercice difficile, trop abstrait. Or, sans le dire, elle nous rappelle ici la grande misère de l'école française, à la sortie de laquelle les trois savoirs essentiels - lire, écrire et calculer - sont très rarement acquis. Se poser la question de la dissertation de philosophie est alors une incongruité.

    Les objectifs prétentieux du programme de philosophie sont par ailleurs un véritable défi au bon sens. Soumise au pédagogisme des uns, au kantisme des autres, dominée par le rousseauisme de tous, la philosophie n'est plus que le bureau de police de la pensée conforme, de la soumission aux valeurs de la république. Mais cela, Madame Hébrard est loin de le penser.

  7. Les Taliban ouvrent un bureau au Qatar : l'échec total des États-Unis en Afghanistan, par Fabrice Balanche dans Le Nouvel Obs' du 19-06-2013 - en local.

    Fabrice Balanche est un chercheur en géopolitique. Réagissant à l'annonce de l'ouverture d'un bureau taliban au Quatar, il en infère que les Américains sont contraints à une négociation avec les talibans et en déduit que les Américains essuyent un échec total en Afghanistan.

    On peut partager son avis sur la défaite inéluctable des Américains en Afghanistan. Mais, il est étrange de croire que le bureau taliban au Quatar soit uniquement dévolu à la négociation avec les Américains. Qu'est-ce que les Talibans ont donc besoin de négocier avec les Américains ? Ils vont éliminer en deux ou trois ans les restes de l'occupation américaine et voilà tout l'étendue de la "négociation" dont ils ont besoin. Par contre, la défaite des américains est beaucoup plus grave qu'un simple revers en Afghanistan. Avec l'ouverture d'un bureau au Quatar, ils ont perdu la face et des liens institutionnels vont se tisser entre le Quatar, propagateur de la révolution islamiste, et les talibans, l'une des deux ou trois sources armées de cette révolution.

  8. L'injustice qui frappe Nicolas B., par Charles Consigny - Le Point.fr - Publié le 24/06/2013 - en local.

    Frappé de l'injustice de l'Etat socialiste aveugle, Charles Consigny proteste contre la mansuétude du pouvoir qui occupe l'Etat à l'encontre des casseurs du RER D et les atteintes aux libertés politiques subies par un jeune manifestant opposé au mariage Taubira. Mais Consigny comprend que ce jeune condamné :

    ... menace la doxa de cette gauche infâme, à la fois socialisante et aplatie devant la mondialisation, cette gauche qui met la France au chômage et l'ouvre à tous les vents, à des courants d'air froid, ceux du monde globalisé, c'est-à-dire ceux du consumérisme, du déracinement, de l'hébétude. Ces courants-là sont ceux des États-Unis et de la Chine, de la vulgarité et de l'esclavage. Ce sont ceux de l'ère du prénom.
    Excellent, Monsieur.

  9. Promenades d'un économiste solitaire, par Jacques Sapir dans RIA Novosty.ru - 15/06/2013

    Jacques Sapir est un économiste bien connu qui publie ici dans une revue russe de langue française. Son constat est sans appel. La crise économique en Europe a été traité de manière radicalement erronnée. Jacques Sapir pronostique que la crise va littéralement exploser, peut être dès cet été. La raison serait que l'austérité qui consiste à réduire l'endettement et le déficit et à augmenter les impôts ne fonctionne que si une certaine condition économique est vérifiée sur le multiplicateur de la dépense publique. Et ce multiplicateur ne se trouve nulle part en Europe au bon niveau. L'austérité conduit donc dans le mur.

    C'est simple. A la Revue THOMAS, bien que nous ne croyons pas au keynésien multiplicateur de la dépense publique, nous craignons que Jacques Sapir n'ait raison sur les causes de l'aggravation de la crise : hausse de la fiscalité et de la dépense publique sont clairement des facteurs aggravants de la crise. En effet, disposant de moins de moyens pour répliquer à la crise, ces moyens étant enlevés par l'Etat, les agents économiques vont sombrer alors que l'Etat n'a que faire de la crise économique qui ne le touche pas.

  10. Le plan autisme

    L'autisme est une maladie psychiatrique contestée. Les malades et leurs familles sont tiraillés entre trois grands courants : la psychiatrie chimique, les psychanalyses et les comportementalistes. Illustrée par un documentaire, Le mur, cette lutte effrayante laisse trop de malades sans soins, sans accompagnement, sans enseignement. Cette situation, c'était promis-juré, devait trouver sa résolution dans la "boîte à outils" de Hollande ...

  11. Autisme. Le gouvernement doit prendre en compte d'autres méthodes", par Mireille Battut - Le Monde.fr du 21.06.2013 - en local.

    Las, Madame Battut, présidente d'une association obscure et ad hoc, semblant tenir pour les solutions psychanalytiques, appelle au dialogue d'on ne sait quel salon où l'on cause. La ministre qui pensait avoir sorti le "bon" outil de la fameuse boîte à outils, était déjà repartie vers d'autres "chantiers". Madame Battut proteste que la solution du gouvernement ait évincé la discussion avec les gens concernés. Et pour elle, il s'agit essentiellement des psychanalystes. Comme avec les catholiques opposants au mariage homosexuel, avec Madame Battut, la psychanalyse n'est pas morte.

  12. Le 3ème plan autisme, une menace pour la pédopsychiatrie, par Bernard Golse - Le Monde.fr du 27.06.2013 - en local

    Pédopsychiatre, tenant de la psychanalyse semble-t'il, Bernard Golse déplore les mêmes choses que Madame Battut au sujet du "plan" autisme du gouvernement. Il déplore surtout une chose en effet assez inquiétante. C'est la décision de l'Etat de se substituer au médecin dans l'acte thérapeutique. Il déplore aussi la restriction de liberté de choix des patients qui sont maintenant directement dirigés sur la voie de la thérapie comportementaliste et écartés de la voie pédopsychiatrique.

  13. L'affaire PRISM

    Un jeune activiste, Snowden, vient de publier dans la presse des documents établissant que les Etats-Unis ont au lendemain du Onze-Septembre instauré un programme de surveilance universel, PRISM des échanges sur Internet et sur les réseaux de communications. Snowden est en fuite et actuellement recherché pour haute trahison. Il serait actuelement à Moscou dans une zone de transit de l'aéroport en attente de départ vers Caracas qui aurait l'intention, malgré les froncements de sourcil des américains, de lui accorder l'asile politique.

  14. Edward Snowden n'a révélé qu'un secret de Polichinelle, par Michel Riguidel - LE MONDE du 25.06.2013 - en local

    Monsieur Riguidel pense que l'affaire PRISM ne nous apprend rien. On peut ne pas partager son avis. On savait que les données et plus encore les métatdonnées des échanges sur le Web étaient collectées par des organismes multiples. On ne savait pas que les Etats conne les Etats-Unis collectaient clandestinement l'ensemble des métadonnées du Web, entreprise gigantesque qui dépasse les moyens de la puissante Administration Obama qui est contrainte de sous-traiter une partie de cette tâche à des entreprises commerciales, à commencer par les fournisseurs d'accès au réseau eux-mêmes.

  15. Aux Etats-Unis, une cybersurveillance digne d'un Etat policier, par Daniel Ellsberg - LE MONDE le 25.06.2013 - en local

    Monsieur Ellsberg accuse les Etats-Unis d'être un Etat indigne de la démocratie et de n'être plus qu'un Etat policier qui se révèle avec l'affaire PRISM. La réflexion de Monsieur Ellsberg aurait gagné à être élargie. Une démocratie qui a tous les pouvoirs est évidemement totalitaire. Et nous saons qu'il est de la nature de la démocratie moderne d'être totalitaire. C'est la vieille lutte entre les Girondins et les Montagnards, les Bolchevicks et les Menchevicks, ... L'affaire PRISM montre aussi que la prétention d'une exigence de sécurité conduit nécessairement l'Etat à se doter de moyens qui violent la liberté.Elle montre aussi que la dictature exige la transparence comme principe de relation du citoyen avec l'Etat. Tout celà est esquissé dans l'article de Monsieur Ellsberg qui a une longue histoire de désobéissance civile à l'encontre des USA.

4 - L'Eglise catholique

  1. Pape François : cent jours de pontificat... et de nombreuses interrogations, par Jean-Marie Guénois, dans Le Figaro du 17/06/2013 - en local

    Typique de la tendance majoritaire et bourgeoise de l'Eglise de France, après avoir partagé l'enthousiasme suscité par les démonstrations médiatiques des vertus du Pape François que lui trouvait Hans Küng (dans Pape François, réformez ! du 11 mai 2013), Jean-Marie Guénois se pose plusieurs questions dont les réponses lui échappent. En d'autres termes, Guénois penserait que le Pape François est un imposteur occupant la tête du Vatican qu'il ne poserait pas autrement ses questions.

    D'ailleurs, utilisant un nom encore jamais pris par un de ses prédecesseurs, refusant de plus de porter le premier quantième associé traditionnellement au nom du Souverain Pontife, le cardinal Bergoglio n'a t'il pas déclaré qu'il n'était qu'une figuration de Pape et qu'il n'aurait aucun successeur.

  2. Debating the nature of marriage, par le Cardinal Donald Wuerl, The Washington Post du Saturday, June 29, 2013 - en local.

    Article dont la concision est à la hauteur de l'importance. Le Cardinal Wuerl traite depuis l'environnement américain la question de la "vraie nature" du mariage. Il est activé dans sa réflexion par une récente décision de la Cour Suprême des Etats-Unis concernant l'applicabilité de la loi fédérale dite de défense du mariage. Le cardinal entend bien que l'ouverture du mariage civil aux homosexuels est réclamée au nom du principe d'égalité. Mais il rappelle que ce principe juridique impose que des cas semblables soient traités légalement de manière semblable. Or, la similitude ou la différence entre deux cas est évaluée en remontant à la "vraie nature" de la similitude invoquée. Dans le cas du mariage, il s'agit essentiellement d'une institution voulue par Dieu pour accueillir la vie quelque soit les aléas de l'existence. Et l'homosexualité, dans sa "vraie nature", n'est pas faite pour accueillir la vie. Le mariage ne peut donc pas lui être ouvert au nom même du principe d'égalité.

    Le cardinal termine en déclarant que quelque soit les vissicitudes politiques :
    “marriage,” in its intrinsic meaning and basic integrity, will continue to be understood by most people as the coming together of a man and woman committed to live together with the possibility to generate and raise children. le "mariage", dans son sens intrinsèque et dans son intégrité fondamentale, continuera à être compris par la plupart des gens comme la réunion d'un homme et d'une femme destinés à vivre ensemble avec la possibilité d'engendrer et d'élever des enfants.


Revue Thomas (c) 2013