Affaire syrienne, l'évêque Dagens insulte le patriarche melkite

Affaire syrienne, l'évêque Dagens insulte le patriarche melkite

Philippe Brindet - 19 septembre 2013

L'affaire syrienne

Il se pourrait que dans quelques temps, on ne se souvienne même plus de l'affaire syrienne. De quoi s'agit-il brièvement. La Syrie est depuyis conquante ans sous un régime socialiste et arabe. Sa constance la plus remarquable est sa détestation d'Israel. Il faudrait lui ajouter un lien avec la Russie. Appuyé sur le parti Baas, la famille Assad dirige le pays d'une main de fer. Une rebellion a été fomentée il y a environ deux ans, probablement par la CIA qui mobilise les média occidentaux, les organisations non gouvernementales comme AVAAZ, et les émirats du Golfe.

Alors que le Président Assad était reçu en France avec les honneurs - il était dans la tribune présidentielle au défilé du Quatorze Juillet en 2008 - il y a un peu plus d'un an, la presse s'est aperçue que c'était "un épouvantable dictateur". Avec un sens aigu de la diplomatie, le ministre français des affaires étrangères a même alors déclaré : "Bachar El-Assad doit partir".

Les rebelles sont partagés en deux factions, soigneusement présentées par la presse comme les "bons" qui sont des laïcs et les "mauvais" qui sont des djihadistes. Le problème c'est que malgré un soutien massif, les rebelles ne parviennent qu'à semer des ruines en attirant la réaction de l'armée syrienne qui, si elle n'est pas l'une des meilleures du monde, n'en est pas moins capable de faire des destructions et des exactions de manière très satisfaisante pour ses patrons.

Une sorte d'organisation de la rebellion, probablement manipulée par des occidentaux, des saoudiens et des quataris, s'est constituée à laquelle les occidentaux tentent de s'adresser pour en faire une alternative au régime de Assad. Malheureusement, ces menées assez douteuses des occidentaux sont contrecarrées par les nations émergentes avec l'Iran, la Cine, le Brésil et la Russie, qui n'apprécient pas du tout que le principe de souveraineté d'un pays, d'ailleurs allié de la Russie et de l'Iran, soit violé de manière trop visible.

Il y a quelques mois, vers le mois d'avril pour être plus précis, de "brillants" stratèges évoluant entre New York et Washington, ont décidé d'agiter le franchissement d'une "ligne rouge" appelée ainsi par le Président Obama et qui serait l'utilisation de l'arme chimique par le régime en place en Syrie. Las, Les premières tentatives en avril se sont soldées par un échec. L'ancien procureur du Tribunal Pénal International pour la Yougoslavie, l'indiscutable Carla Del Ponte, devenue chef d'une mission d'information de l'ONU a publiquement déclaré que ces incidents chimiques d'avril étaient selon elle le fait de djihadistes. On a poliment contesté Madame Del Ponte et on a parlé d'autre chose.

En juin, il y eut à Doha au Quatar, la réunion d'un groupe de 18 états qui s'intitule "Les amis de la Syrie". On y trouve le Quatar et l'Arabie Séoudite, mais aussi les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et la France. Lors de cette réunion, le fameux ministre des affaires étrangères français a déclaré que son régime livrait à titre d'encouragement aux rebelles des médicaments contre les gaz de combat .... pour un millier de personnes. Autant dire rien. Mais, il avait prévu - ce qui étonnera les naïfs - une attaque qui se déroula le 23 août 2013 dans la banlieue de Damas.

Ainsi qu'on le sait ce jour là, les rebelles diffusèrent avec l'aide de la presse occidentale des clips vidéo de ce qu'ils appelèrent une attaque chimique. Dans les heures qui suivirent, il se passa une chose étonnante. Le trio formé des Etats-Unis, de la Grande-Bretagne et de la France entra littéralement en transes, hurlant que Assad avait franchi la "ligne rouge" tracée par Obama il y a un an. On allait voir ce que l'on allait voir et El-Assad serait puni déclara le mpaître du régime hollandiste. On prévoyait alors des frappes aériennes, probablement par missiles de croisière. Et le trio entra en compétition pour savoir celui qui allait punir le plus fort Assad.

Cela dura deux ou trois jours au cours desquels la Russie entama une vigoureuse campagne diplomatique pour rappeler qu'elle existait et que la Syrie était son allié. L'Iran, bien plus concernée que la Russie, devint alors étrangement silencieux. Toujours est-il que le Premier britannique Cameron, qui était le plus vociférant des trois, décida brutalement qu'il devait demander à son Parlement le droit de lancer des frappes aériennes. Et bizarrement, son Parlement refusa. Il faut dire que le Parlement britannique est resté traumatisé par le torrent de mensonges des américains et du Premier britannique de l'époque, le flamboyant Tony Blair, sur les armes des destruction massive de l'Irak, ce qui fit pendre le dictateur local.

Le régime hollandiste au pouvoir en France, probablement sourd, continua ses ridicules gesticulations guerrières quand, quelques heures après, Obama décida qu'il devait lui aussi demander la permission à son Parlement. Et il fit dire partout que le vote n'était pas favorable. L'administration Obama et le régime hollandiste eurent beau publier des rapports fabriqués ad hoc, non seulement les Parlements, même français, ne semblaient pas beaucoup plus enthousiastes, mais les opinions publiques étaient aux deux tiers opposées aux frappes.

La Russie proposa alors que la Syrie détruise ses armes chimiques et adhère à la Convention internationale d'interdiction de l'emplopi des armes chimiques. Et cela sauva la face des états occidentaux, mais rendit furieux les rebelles syriens et leurs soutiens.

C'est dans ce contexte que l'évêque Dagens, qui occupe depuis longtemps un siège à l'Académie française, fut interrogé par téléphone par une radio catholique française sur la situation en Syrie.

L'entretien radiophonique de l'évêque Dagens

L'enregistrement de radio était disponible aujourd'hui à l'url : https://w.soundcloud.com/player/?url=http%3A%2F%2Fapi.soundcloud.com%2Ftracks%2F109849543

Littéralement hors de lui, l'évêque Dagens hurle dans le téléphone, éructant de véritables insultes à l'encontre des pacifistes. Reprenant parfois l'insupportable ton patelin qu'il a souvent, il parvient à sussurrer que le patriarche melkite de Syrie est vendu au distateur Assad. Pour le reste, avec une servilité écoeurante, l'évêque Dagens régurgite le discours du régime hollandiste, martelé par la presse depuis deux ans. Hollande, quelques jours plus tard, dans sa drolatique intervention télévisée, ne dira pas autre chose sur l'affaire syrienne. Hormis la réflexion sur le patriarche melkite dont Hollande se moque comme de Vercingétorix.

Et Dagens de même.

Le patriarche melkite réplique à Dagens

Le problème de Dagens, c'est que le patriarche melkite de Syrie a entendu son entretien téléphonique passé sur les ondes de Radio Notre Dame, la radio de l'archevêque Vingt-Trois.

Le patriarche écrit une brève lettre à Mgr Dagens, dont il adresse copie à la Conférence épiscopale française et à l'Académie Française. Cette lettre est disponible sur le blog d'un ancien journaliste, Patrice de Plunkett. Plunkett tente de rester neutre, mais dont on comprend qu'il doit être assez interloqué par la sortie de Dagens, belliciste, à contre-pied du Pape François qui, dans la crise syrienne, a écrit à Poutine, le Russe président du G20 d'août 2013, pour lui demander de prier pour lui et qui a fait prier tous les catholiques contre l'intervention armée en Syrie.

Le ton de la lettre de Gregorios III est calme, mais ferme. Il note l'atteinte à la charité marquée par Dagens, alors que les deux hommes sont "frères" en épiscopat du fait des liens entre le catholicisme romain et l'Eglise Syrienne melkite. Mais, Gregorios III note :

Quel contraste avec la sollicitude du Pape François et la solidarité spirituelle si touchante de mes frères dans l’épiscopat et de tant de Français anonymes !
En réplique, Dagens publie sur son blog un communiqué d'une impertinence inadmissible :
Je répondrai au Patriarche grec-melkite Grégoire Laham si celui-ci veut bien, avec les moyens dont il dispose, faire cesser le déferlement de messages haineux et violents que je reçois depuis une semaine, à la suite du dialogue que j’ai eu sur les ondes de Radio Notre-Dame
Source : http://mgrclaudedagens.over-blog.com/mgr-dagens-face-%C3%A0-la-situation-de-la-syrie

Ignorant du mépris avec lequel la plupart des évêques français sont tenus, à cause de leurs manquements répétés aux devoirs chrétiens les plus élémentaires, l'évêque Dagens répond avec la morgue d'un grand seigneur faisant bâtonner un laquais en 1788. Pourtant son idéologie et son discours sont ceux d'un Lindet ou d'un Goebel en 1793.

Trop d'évêques français sont marqués par l'idéologie jacobine

L'évêque Dagens s'est toujours présenté comme un évêque républicain, aligné sur les dogmes de l'idéologie jacobine.Ici, son alignement idéologique sur les diktats de la gauche mondialisée, menée par les clubs américains, identiquement reproduits par la gauche et l'extrême-gauche partout en Europe, est écoeurante de servilité.

Toute critique de son attitude est qualifiée par lui de message haineux et violent, alors que la haine et la violence sont de son fait. Il n'y a qu'à se reporter à l'enregistrement de sa conversation téléphonique avec le journaliste de Radio Notre Dame qui dut être bien étonné de ce ton.

Le journaliste religieux du Figaro est lui même époustouflé de la sortie inqualifiable de l'évêque Dagens. Dans un article intitulé : "Polémique entre un patriarche syrien et un évêque français à propos de la Syrie", Guénois ne parvient pas à mettre en cause Dagens. C'est un trop gros morceau pour lui. Et il le dit clairement ;

Pour toucher le point le plus intéressant de cette polémique, il est nécessaire de saisir le contexte de cette «sortie» de l'évêque d'Angoulême. Cet intellectuel reconnu en France et à l'étranger, historien et ancien élève de Normale sup, est aussi connu pour sa forte réactivité sur les débats de société où il demeure l'une des voix - souvent controversée mais respectée - de l'épiscopat français.
Controversé. Dagens tient à une idéologie absolument contraire aux fondements les plus élémentaires du christianisme. Et ses éructations contre la Syrie et le patriarche melkite en sont la démonstration. "Mais respecté", nous dit Guénois. Nous pensons que Guénois nous indique que Dagens dispose de l'appui de forces aggressives que, pas plus Guénois que Plunkett qui publie la lettre de Gregorios III, ne souhaitent affronter.

Aligné sur les groupes les plus toxiques de la gauche athée, Dagens rejoint les positions typiques du jacobinisme contemporain : principe d'égalité pour tous, incantation à l'équité, appels au meurtre des tyrans, incitation au désordre et à la débauche, soutien à tout ce qui détruit le plan de Dieu et agresse l'Eglise, soumission aux menées subversives les plus dangereuses pour la société.

Nous pensons que l'évêque Dagens doit faire partie des personnalités connues que les chrétiens doivent éviter de fréquenter. Les autres devraient se méfier de sa toxicité. Quant à nous, notre petitesse nous met à l'abri de sa haine.


Revue THOMAS (c) 2013