Le catholicisme contemporain résumé en deux affaires

Le catholicisme contemporain résumé en deux affaires

Philippe Brindet - 30102013

Le Figaro du 29 Octobre 2013 publiait deux brefs articles qui, à notre avis, résume le catholicisme contemporain.

Dans un premier article du Figaro, le public était invité à admirer une scène que le Figaro semble trouver digne d'éloges. Imaginez la scène. L'immense place Saint Pierre. Devant des dizaines de milliers de fidèles recueillis, le Pape faisant un discours. Un jeune génie précoce fait alors irruption sur l'estrade papale. Le génie en tee-shirt rayé et jean dégueulasse, gesticulant et se roulant par terre, tentant d'attirer l'attention du Pape qui fait comme de rien. Le Pape finit par s'interrompre et joue avec le jeune génie précoce. Puis il l'installe sur le trône et retourne au micro.

Dans un second article du Figaro, une journaliste goguenarde, raconte l'histoire édifiante d'une pionne de collège bourge, pardon catholique - c'est pareil. La dame mure. Dans ses heures de loisir, elle est actrice amateur. Ce qui en langage clair signifie qu'elle a pris l'habitude de se trémousser devant une caméra malhabile en poses lascives et tenues légères, au son de bruits incongrus qu'on appelle rap ou autre chose du même genre. Quand, par la rumeur grandissante parmi les têtes blondes des bonnes familles, la direction - levez-vous, saluez - apprend le crime - il y a des guillemets - elle décide ... le licenciement (!) pour faute grave (!!). Ah bon ? Bien entendu, le prud'homme en décide tout autrement et l'amateur actrice est crédité de dommages-intérêts.

On est tellement écoeuré par ce spectacle lamentable, indigne, que donne le catholicisme qu'on voudrait ne pas voir, ne pas entendre. Ne pas commenter ?

Lorsque l'on parcourt les vidéos de l'événement de Rome précité, on est frappé par l'humeur bon enfant du Pape et de son entourage. Il y a un parterre de gosses, sages comme des images, et seul le petit garçon, en effet "un peu agité" comme le commente l'inénarrable "abbé Grosjean" sur Twitter, paraît agressif. Il a le visage fermé, ne joue pas, ne sourit pas. C'est un "fou".

Dans les Béatitudes, il est dit :

"Bienheureux, les simples d'esprit, ...."
Matt 5, 3
Quoi donc de plus évangélique que cette attitude "bon enfant" ?

Si on regarde froidement le cas du collège catholique, le licenciement de la femme qui provoque un scandale auprès des petits enfants est lui-aussi profondément un acte évangélique. Jésus n'a t'il pas déclaré :

Et qui recevra un seul petit enfant comme celui-ci en mon nom, me reçoit. Mais celui qui scandalisera un seul de ces petits qui croient en moi, il vaudrait mieux pour lui qu'on lui pendît au cou une meule de moulin et qu'on le jetât au fond de la mer.
Matt 18, 5
La direction du collège a pensé dans son immense sagesse que la dame "actrice" scandalisait les petits enfants. Licenciée !

Et le tout se fait à la lumière de l'Evangile, avec sagesse. Et si vous n'êtes pas content, allez donc vous confesser à un bon prêtre. Il vous expliquera pourquoi il est tellement bon d'être un catholique depuis que "ce vent de renouveau souffle sur notre monde" ...

Remarque 1

Comme la moindre citation biblique déchaîne toujours un torrent de protestations, le lecteur averti aura tout de suite remarqué que la première citation biblique de cet article est "fausse". Cette "Béatitude" a en effet été corrigée - alleluia - dans le mouvement dit "de renouveau de l'Eglise". Il faut lire maintenant : "Bienheureux les humbles" ou encore mieux "Bienheureux les pauvres en esprit". Je ne ferais pas l'injure à mes lecteurs de commenter ces corrections.

Remarque 2

On ne peut échapper ici à un long et terrible questionnement. La référence évangélique ou biblique continuera t'elle longtemps à obscurcir l'intelligence catholique ?


Revue THOMAS (c) 2013