L'activisme de Greenpeace contre la Russie

Philippe Brindet - 11.11.2013

1 - Une puissante organisation d'un environnement douteux

Greenpeace est réputée une ONG - Organisation Non Gouvernementale - à visée écologiste. Essentiellement animée par des individus extrêmement médiocres dévoués aux idéologies d'extrême-gauche, cette organisation au passé et au présent troubles, est basée en Hollande. Elle dispose de nombreues filiales dans presque tous les pays du monde, ce qui en fait un agent d'influence particulièrement puissant.

On se reportera notamment à l'article Wikipedia pour avoir une idée de cette organisation, même si l'article, notamment celui en anglais, est particulièrement favorable à l'organisation.

L'ONG insiste sur le fait qu'elle doit son financement exclusivement aux dons et cotisations de ses membres et militants, ce qui est extrêmement douteux. Greenpeace n'a jamais dévoilé ses comptes et est jusqu'à présent parvenu à éluder des enquêtes publiques au prétexte que ces dénonciateurs étaient financés par le pétrolier Exxon. C'est un peu court. Il faudrait chercher du côté de BP.

En France, en plus de collecter des fonds pour l'organisation internationale dans des conditions particulièrement douteuses, seulement défendues par le principe douteux que les particuliers font ce qu'ils veulent de leur argent, Greenpeace organise des actions qu'elle filme et dont elle vend les droits à la presse internationale avec laquelle elle est constituée en une organisation implicite de manipulation de l'opinion publique et de pression sur les Etats ou les institutions internationales. On citera de la période récente une ridicule descente en rappel dans l'hémicycle du Parlement sous le règne de Sarkozy et le déploiement d'une banderole sur le haut d'une tour de refroidissement d'une centrale nucléaire gérée par EDF.

L'imbécilité du propos renforce la toxicité de ce genre de représentation, montée en épingle par une presse fabriquant de concert avec Greenpeace des faits médiatiques qui lui permettent de se maintenir un lectorat ou un auditoire de gogos, souvent goguenards.

D'une manière générale, on remarque que les actions de Greenpeace sont menées par campagnes successives, et semblent converger avec les intérêts géostratégiques des Etats-Unis, version démocrate ou "libérale".

2 - La question de l'Arctique

Depuis quelquies années, on s'est aperçu de l'existence de véritables trésors minéraux enfouis sous les terres et les mers du Nord Extrême. Les Etats qui bordent ou possèdent ces zones potentiellement attractives, comme le Canada, le Danemark ou la Russie, se livrent à une manoeuvre stratégique destinée à leur permettre de s'approprier ces richesses.

Or, il se trouve que les Etats-Unis ne possèdent qu'un arc de longitudes très réduit, au niveau de l'Alaska comparé aux arcs possédés notamment par le Canada ou la Russie. Il est donc vital pour les Etats-Unis d'obtenir par tous moyens un meilleur accès aux richesses extractibles du Grand Nord et dans le même temps, d'empêcher un accès trop "facile" à ses compétiteurs, et principalement, la Russie.

C'est dans ce contexte que la Russie, par le biais de sa société Gazprom, aurait installée une plateforme pétrolière au large de Mourmansk, dans une zone arctique qu'elle s'est réservée, et qui lui est contestée par les Etats-Unis.Selon des informations, il existe d'autres installations, et d'autres projets russes de ce genre. Ils vont tous à l'encontre de la stratégie précitée des Etats-Unis.

3 - L'action Arctic Sunrise de Greenpeace

C'est dans ce contexte que Greenpeace équipe l'un de ses bateaux pour tenter d'occuper la plateforme pétrolière Prirazlomnoye de Gazprom.Selon nos informations, l'assaut est tenté le 18 Septembre 2013. L'assaut échoue pour des raisons ignorées. Mais, ce jour-là, les garde-côtes russes interpellent deux membres de Greenpeace en train d'escalader la plateforme. Ils sont transférés sur le navire russe Lagoda. Selon Greenpeace, deux autres membres de Greenpeace auraient pénétré sur la plateforme.

Pour bien comprendre l'importance de ce conflit, on peut lire cette appréciation de l'agence de presse russe RIA Novosty :

La mise en valeur du gisement pétrolier Prirazlomnoye est le premier projet de forage russe en Arctique. Les réserves de ce gisement sont évaluées à 72 millions de tonnes, ce qui permettra à l'avenir d'extraire près de 6,6 millions de tonnes de brut par an. En cas de succès de ce projet, la Russie conservera son titre de numéro un mondial de l'extraction du pétrole.
Il est absolument vital pour l'influence mondiale des Etats-Unis que la Russie ne parvienne pas à exploiter durablement ce gisement. Il n'est pas possible d'affirmer que Greenpeace serait mandaté par les Etats-Unis pour mener ce genre d'action. Mais il est clair que l'absence de transparence sur le financement de Greenpeace, la définition de sa stratégie, l'ensemble des actions des Etats-Unis à l'encontre de la Russie, constituent un faisceau d'indices convergents vers une collusion d'intérêts.

On notera que la plateforme pétrolière Prirazlomnoye n'est pas située dans la zone du Grand Nord, mais dans la Baltique dans les eaux territoriales russes. Mais, lson exploitation par Gazprom assurerait à la Russie la suprématie mondiale en production pétrolière. Ceci aussi semble aller contre les intérêts des Etats-Unis.

Bien entendu, il est hors de question pour Greenpeace d'évoquer des questions géostratégiques de la sorte. Aussi, c'est au nom de la protection de l'environnement que Greenpeace mène son action. On notera que Greenpeace n'a jamais mené la moindre action contre l'exploitation dans le Nord Américain des shiste bitumineux qui seraient selon d'autres écologistes de graves atteintes à l'environnement.

Selon nos informations, l'Arctic Sunrise est en campagne dans la Baltique depuis 18 mois environ. Il a mené déjà une occupation de la même plateforme pétrolière en août 2012 pendant 15 heures (Source RIA Novosty).

Le lendemain du second assaut mené par l'Arctic Sunrise, les Garde-côtes russes font stopper le bateau et en prennent le contrôle à l'aide d'un commando héliporté. Les membres de Greenpeace embarqués sont arrêtés et conduits à Mourmansk où ils sont inculpés de piraterie ou de hoologanisme. Ils sont alors emprisonnés conformément au droit russe en attente de jugement.

Les Pays-Bas, agissant clairement pour le compte des Etats-Unis, attaquent alors la Russie devant le tribunal international du droit de la mer, devant l'ONU pour faire libérer l'équipage. Le rôle des Pays-Bas est légitimé par le fait que l'Arctic Sunrise est immatriculé aux Pays-Bas. Selon,un professeur de droit public international, Jean-MarcThouvenin, dans un entretien dans Le Monde, l'inculpation de piraterie serait douteuse. On note que un tribunal britannique sur des faits assez proches tenus à terre, avait acquitté une équipe de Greenpeace il y a une dizaine d'années. On se souvient aussi qu'il y a une trentaine d'années, les services secrets français sur l'ordre du socialiste Mitterrand, avaient coulé un navire de Greenpeace en Nouvelle-Zélande. Depuis, Sarkozy a reçu avec grandes démonstrations de sympathie, l'équipe dirigeante de Greenpeace France.

Le pathétique du ridicule avec lequel les actions sont menées par Greenpeace, ne fait pas oublier qu'il s'agit d'actes paramilitaires et que les individus formés à de tels actions, sont parfaitement capables d'autres actions moins ... ridicules. On note que dans l'affaire de l'Arctic Sunrise, même en France, Greenpeace a été incapable de susciter un mouvement de l'opinion publique susceptible de travailler en vue de la libération du navire et de son équipage de bras cassés. Mais, tant l'existence de troupes capables de mener des actions violentes, actuellement simulées, que la capacité de l'alliance avec la presse de susciter des mouvements d'opinion devrait inciter à la prudence les Etats organisés. Il s'agit là des moyens d'une révolution brutale.

Quelques ressources documentaires

  1. Arctique: gisements de pétrole et de gaz russes, Source RIA Novosty

Revue THOMAS (c) 2013