La recherche Google, une simple petite expériencePhilippe Brindet - 31.12.2013Les internautes nourissent une addiction à un moteur de recherches qui sélectionne et trie pour eux les publications sur Internet. Nous pensons tous retrouver les meilleures pages grâce à de judicieuses requêtes. Deux faits sont marquants. Le premier fait est que nous ne nous reportons dans les résultats que sur les tout premiers résultats de la liste des réponses produites par Google. C'est même le mérite principal du moteur de recherches de nous fournir un tri des résultats. Le second fait est que nous sommes persuadés en ayant consultés ces "premiers résultats" d'avoir obtenue une information complète sur le sujet de la question posée au moteur de recherche et nous en sommes assurés par le nombre incroyablement élevés d'articles que le moteur de recherche liste dans sa réponse en un temps incroyablement court. Ce sont les miracles de la technique ... Une simple expérience de recherche sur le moteur de recherches GoogleRécemment, je tape dans la barre de recherche de Google, les deux mots : "Piss Christ". Le résultat est immédiat : 9.250.00 résutats en 0,16 sec. Les deux faits marquants se vérifient immédiatement. Le nombre de documents trouvés m'assure que la recherche est bien netnedu exaustive. La consultation des premières pages me rassurent sur la confromité des réponses au sujet de ma recherche. Tous les articles indiqués concernent bien le sujet de a recherche. A 100%/ Ce qui a attiré mon attention est le contenu des premiers résultats;
Une analyse des points de vue révélés dans les résultats de la rechercheLes dix articles référencés prennent tous la défense du droit de l'artiste à faire ce qu'il veut et particulièrement de blasphémer le christianisme puisqu'il n'existe plus depuis la Révolution aucune incrimination de blasphème ou de sacrilège protégeant le catholicisme. Sont vilipendés les catholiques intégristes, auteurs d'un sacrilège reconnu celui-là, la destruction d'une oeuvre d'art constituée par la photographie sépia d'un crucifix, prétendument trempé dans un verre d'urine de l'auteur de la photographie, mêlé à un peu de sang animal.
Les premiers articles prenant un autre point de vue apparaissent aux rangs 31 et 33, soit à la page 3 des résultats listés par 10.. Ces articles du point de vue opposé sont mêlés à des articles du premier point de vue à raison de un pour un. A la page 4 de 10 résultats, l'équilibre est replacé sur le premier point de vue à raison de 8 à 2 et la même proportion survient en page 5. Ainsi, sur les cinquante premiers résultats, le premier point de vue apparait 43 fois et le point de vue contraire 7 fois. Les auteurs du premier point de vue appartiennent aux organes de presse les plus prestigieux : Wikipedia, les Inrockuptibles, Rue89, Le Monde, Voir-et-Dire, France-Soir, Le Nouvel Obs' et The Guardian. Les auteurs du point de vue contraire sont issus de groupuscules méprisés à longueur d'année par les auteurs ressortant du premier point de vue. Réflexions sur l'expérience de recherche sur le moteur de recherches GoogleUne recherche de documents à l'aide du moteur de recherche Google s'avère donc orientée, partiale et très peu exaustive malgré la masse énorme de documents sélectionnés par la firme californienne. Le tri des résultats étant réalisé de manière absolument caché et sur des critères essentiellement statistiques, il est clair que l'orientation constante de ce genre de résultat indique l'absence de neutralité et d'impartialité de la firme responsable de ce célèbre et quasi uni moteur de recherches. Bien entendu, il est aussi possible d'estimer que la masse documentaire traitée par le moteur de recherche reflète la réalité documentaire. Se pose alors la question de la neutralité de la réalité documentaire. Il est alarmant de constater que les opinions produites ne peuvent plus être promues de manière équilibrée. Il en résulte nous semble t'il la montée d'un conformisme assis sur la majorité. Ce n'est pas une nouveauté, mais l'extension de Google conduirait à une extension de l'emprise du conformisme bourgeois majoritaire. Nous pensons qu'il s'agit d'une grave régression de l'esprit critique et de la possibilité d'un progrès scientifique et humain. A cause de l'importance excessive des moteurs de recherche dans l'accès et la promotion des opinions et, plus généralement, des informations de tout genre et de tout domaine. On aura remarqué que, à cause de l'état détecté par Google de notre poste de travail, sur les 50 premiers articles seul un article est en langue anglaise et les 49 autres proviennent exclusivement de la région France. Le changement de réglage est possible, mais pas sûr et très difficile. Google a en effet, sans notre autorisation, détecté notre région, notre langue principale et bien d'autres choses. Il en a déduit un filtrage particulier. Il s'agit d'une ingérence intolérable. Que nous sommes tous contraints de tolérer dans la pratique. Mais, il en résulte à l'époque d'une prétendue mondialisation, un repliement sur la communauté nationale très mal adapté au sujet de notre recherche. Serrano, l'auteur du scandale qui nous intéressanit est en effet américain. Aucun document de cette zone ne nous a été indiqué. L'artiste - il faut bien lui donner ce nom - a exposé partout et suscité partout des réactions. Mais les Français n'ont pas à les connaître. Plus encore. Quand le sujet du scandale est une agression contre le catholicisme, aucun article sélectionné par le moteur de recherche Google ne provient directement ou non d'un auteur ecclésiastique qui aurait pu donner son avis. On voit là combien la partialité du moteur de recherche est une donnée incontournable du paysage politique et culturel contemporain. |