Garth Paltridge, sceptique du réchauffement anthropique ?

Philippe Brindet - 18 février 2014

Un climatologue sceptique

Garth Paltridge est un climatologue australien qui ne croit pas un mot du dogme réchauffiste. Sa carrière commence avec son doctorat à l'université de Melbourne en, 1965. C'est donc dire que toute sa carrière s'est déroulée lors de la l'avènement de la forgerie du réchauffement climatique. Il est spécialiste de l'atmosphère.

Dans la thermodynamique de l'atmosphère, Paltridge pense que la dissipation doit être maximale pour minimiser les échanges entropiques.

Selon l'article de Wikipedia consacré à son oeuvre, Paltridge pense qu'il existe une influence de l'homme sur le climat. Mais, il évalue le réchauffement comme trop faible pour constituer une réelle menace, du moins pas à l'échelle que la pensent les réchauffistes.

Un article dans The Quadrant

Le 22 janvier 2014, Paltridge publie un article Climate Change’s Inherent Uncertainties, signalé notamment par le site sceptique français www.pensee-unique.fr; Son opinion centrale est que la climatologie contient trop d'incertitudes pour soutenir de manière scientifique les certitudes des "réchauffistes".

Il décrit brièvement plusieurs personnages typiques du débat. Le scientiste politiquement convaincu, l'honnête homme qui commence à croire qu'on l'a alarmé pour rien, mais aussi le sceptique qui réagit ou bien à l'abus de science ou à l'abus d'idéologie politique.

Paltridge conclut que les deux extrêmistes n'ont aucune chance de réussir. Le réchauffiste n'a aucune chance de parvenir à démontrer que la catastrophe arrrivera dans dix ans ou dans mille ans. Mais le sceptique ne parviendra pas plus à démontrer que le catastophisme réchauffiste est surfait.

Critique du scepticisme de Paltridge

La brièveté de l'article de Paltridge le pousse à pratiquer l'ellipse, ce qu'il fait avec un grand bonheur. Mais nous avons deux critiques à lui opposer.

  1. Le problème du réchauffiste n'est pas limité au fait qu'il ne parvient pas à lever des incertitudes. Pour lui, ces incertitudes, pour autant qu'il les admette, sont levées par un mécanisme d'affirmation. Le raisonnement typique est celui de la température globale. Il sait très bien qu'il mesure cette température avec une incertitude considérable. Et il s'en moque absolument, parce qu'il dispose d'outils "incontestables" pour démontrer que la tendance sur la température incertaine est certainement croissante.

    De plus, si vous tentez de l'obliger à expliquer comment il établit sa température globale et sa tendance, il sait qu'il vous offre la voie à la critique. A peine aurez vous trouver que son "thermomètre" est une aberration scientifique qu'il est prêt à vous informer que, de toutes façons, la température globale n'est en effet pas un bon paramètre de mesure du "réchauffement climatique". Lors du Climate Gate, la position a été illustrée par le physicien Le Treut. Le "réchauffiste anthropique" va alors vous en proposer un autre paramètre, encore pire. Comme la hauteur des océans ou la fusion des glaciers. Ou n'importe quel paramètre encore plus douteux, comme les cernes des arbres. De toutes façons, il vous dira que la tendance de ce paramètre est toujours dans la démonstration d'une aggravation du risque civilisationnel provoqué par l'influence néfaste de l'homme sur le climat.

    Depuis trente-cinq ans, les "réchauffistes anthropiques" ne font que répéter le contenu lamentable du Rapport Charney de 1979 qui lui-même avait seulement reproduit le mauvais schéma de Arrhénius, à l'aide des premiers ordinateurs capables de faire du calcul de masse.

    D'ailleurs, si le sceptique insiste trop sur l'incertitude de la mesure de la température globale, comment ne pas voir que le lien avec l'activité humaine est encore plus "incertain". La mesure des traces de CO2 est encore plus incertaine que celle de la température globale et plus encore la corrélation ou la relation entre ces deux paramètres est totalement indémontrée. Et infondée. Selon les méthodes de quantimétrie chimique ou radiative, le taux de CO2 varie et le taux local de CO2 atmosphérique varie aussi avec la température locale. La mise en relation du CO2 produit par l'activité humaine avec celui présent naturellement est une autre affaire encore plus indémontrée, infondée. Elle est très peu discutée parce qu'elle exige un grand nombre de spécialistes regroupant des chimistes, des physiciens, des biologistes, des statisticiens, des économistes de diverses spécialitées. Elle exige des statistiques qui n'existent pas et que les "réchauffistes" à coup de millions de dollars, reconstruisent en toute impunité. Du coup, la contestation scientifique de ces résultats est presque impossible, ce qui d'ailleurs établit que le "réchauffisme anthropique" ne peut pas être une théorie scientifique au sens de Popper, puisqu'elle se procure pratiquement le moyen de son incontestabilité.

    Au delà des incertitudes de mesure, le "réchauffisme anthropique" nous paraît subir une influence scientifique complètement erronnée. Ce n'est pas seulement parce que les instruments de mesure donnent des mesures entachées d'une incertitude relative trop importante que le "réchauffisme anthropique" est faux, c'est aussi parce qu'il utilise de nombreuses "techniques" scientifiques en dehors de leur spectre de validité. Par exemple, l'idée que l'atmosphère devrait présenter un état d'équilibre et qu'il en résulte que le climat sur trente ou cinqaunte ans devrait présenter une stabilité. C'est scientifiquement erronné.


  2. Paltridge semble affecté par le fait que, alors que le "réchauffiste" simule la rigueur scientifique, le "climato-sceptique" se vautre dans la contestation politique. Il n'est jamais capable, au bout du compte, que de mettre en cause que l'engagement idéologique du "réchauffiste anthropique".

    Le problème réside en ce que le "réchauffiste anthropique" est d'abord et avant tout un militant acquis à une idéologie politique. L'immense majorité des "réchauffistes" appartient à la mouvance "progressiste" qu'on appelle notamment en France, les "gauchistes". Ce sont des gens qui en majorité sont acquis à l'idée que l'Etat est le seul à avoir le pouvoir et que toute l'action militante consiste à lui procurer plus de pouvoir. De ce point de vue, le "réchauffisme anthropique" est un succès puisqu'il manipule l'opinion politique des Etats, les poussant à prendre des mesures étatiques autoritaires par exemple sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre ou encore sur la taxation des activités industrielles, avec des taxes sur les transports, sur l'énergie, sur le carbone, etc.

    De ce fait, la "théorie" du "réchauffisme anthropique" n'a aucune base scientifique sérieuse. Elle a par contre tous les aspects d'une monstrueuse manipulation politique qui ressemble fortement au mouvement historique du marxisme, qui lui aussi, s'est donné les allures d'une théorie scientifique totale, avec des Lyssenko, mais aussi bien d'autres.

    Et nous ne pouvons pas ignorer que les ancêtres des scientifiques du "réchauffisme anthropique" étaient au siècle passé des soutiens émus de l'Union Soviétique et du stalinisme, ou encore de la Chine et de Mao. C'était exactement le cas de l'Université française. Mais aussi de l'Université britannique et largement aussi de l'Université américaine.

Paltridge n'est pas un climato-sceptique

Personne n'est parfait et Paltridge n'est pas en réalité un climato-sceptique. Par contre, alors qu'il fait partie du sérail, de la "fameuse" communauté scientifique, il donne les raisonsqui conduisent certains dans cette communauté à ne pas fonder cette fameuse unanimité.

C'est déjà beaucoup.


Revue THOMAS (c) 2014