Le chômage du hollandisme

Le chômage du hollandisme

Philippe Brindet - 27.03.2014

Le chômage de février 2014 est en forte hausse

Selon les chiffres de la DARES (Min du Travail - Michel Sapin), le chômage est en forte hausse en férier 2012. Les secteurs démographiques les plus touchés sont les seniors, l'interim et le secteur du bâtiment et des Travaux Publics.

Nous sommes absolument convaincus que, tant les prévisions que les mesures de croissance sont fausses et même falsifiées, dans le but de procurer au hollandisme un moyen de s'abriter dans l'illusion et d'entretenir la marge réduisante de ses souteneurs.

Une sapinade

Monsieur Bourdin est un journaliste pugnace. Il est rarement agréable d'être à la fois un politicien et un interrogé par Monsieur Bourdin. Quand en plus on est ministre du Travail et hollandiste, on a un sérieux problème.

Qu'à cela ne tienne ... On se tire d'affaire par une ... sapinade. C'est un vieux truc éculé de débateur qui consiste à tourner autour des mots et de les marteler sans cesse jusqu'à ce que le débateur de vis-à-vis se noie dans l'inconsistance. Plus cet adversaire se raccroche au réel, plus la sapinade l'englue dans l'illusion. Si vous ne participez pas au débat, c'est absolument consternant.

Interrogé sur BFMTV par Bourdin sur la question de l'action du gouvernement, sous l'effet des mauvais chiffres du chômage et des municipales, et celui des rodomontades de Hollande, Sapin se lance dans un prodigieux travail de bateleur (verbatim) :

Sapin : Nous allons pas changer cette direction là. Ca c'est le cap. Est-ce qu'il y a des éléments qui doivent changer ? Nous gardons le cap. La question du cap ne pose aucun problème. Le cap c'est quoi ? Le cap c'est redonner de la compétitivité aux entreprises pour leur permettre de créer des emplois et lutter contre le chômage. On va abandonner ce cap là ?

(Bourdin : je vois Cécile Duflot qui dit il faut infléchir la politique gouvernementale.
(Sapin) : Mais l'infléchir est-ce changer de cap ? Nous allons l'infélchir pour mieux aller où nous voulons aller. Quand on parle d'infléchissement, ce ne sont pas les zigzags qui permettent d'avancer, autrement les français n'y comprendraient rien. Ils nous sanctionneraiet, une deuxième, une troisième ... fois. Et jusqu'au bout. S'ils nous voient tout le temps zigzaguer. Non. Quand on a un cap, il faut le maintenir. Mais il faut entendre le mesage des français. C'est ce qu'a dit le Président de la République. Entendre quoi et pour faire quoi ? On ne nous demande pas "changez de cap" ou "cessez de faire en sorte que l'économie aille mieux" ou "cessez de lutter contre le chômage". Ce que les gens veulent c'est de l'efficacité, du résultat. Et ils veulent une manière ... Le Président de la République a dit qu'ils veulent plus de force, plus de cohérence.

( Bourdin :) vous croyez que votre gouvernement manque de force et de cohérence ?
(Sapin) Non, ce n'est pas en manquer aujourd'hui. Mais, vous n'en avez pas suffisamment pour aller au bout du dispositif. Il faut aller plus rapidement. C'est pas simple. Il y a un Parlement. Il faut bien qu'il délibère, le Parlement. Même par ordonnance. ....
Sapin est complètement dans le noir. Il ne sait absolument pas comment faire. Son rêve, c'est que les chiffres se retournent sans qu'il ne fasse rien. Parce qu'il n'a rien fait et qu'il ne sait rien faire.

Le mérite de la sapinade, c'est de faire croire que le gouvernement gouverne - les gens entendent une chose, le gouvernement une autre - et que les choses vont de ce fait aller mieux. Qu'il faut du temps. Des efforts et des sacrifices. Une honte ...

La sapinade est social-démocrate

La sapinade est en fait une cuisine radicalement social-démocrate. Elle consiste à prendre la réalité pour une chose politiquement incorrecte dès lors qu'elle ne s'assimile pas au cap décidé par le gouvernement social-démocrate. Dès lors, pourquoi changer de cap si les choses vont plus mal ? C'est que les gens ont besoin d'explications que la vérité est d'abord socialiste. Et le socialisme n'est-il pas le guide du peuple ? Dès lors pour quoi changer de cap ?

C'est clairement la position du socialisme majoritaire actuellement dénommé hollandisme.

Le véritable socialisme ne connaîtrait pas le chômage ....

... ni aucun autre problème comme la baisse des rentrées fiscales ou la baisse de la compétitivité. En effet le socialisme interdit le chômage et il n'a nul besoin de faire rentrer les impôts puisqu'il dispose seul de la propriété. La suppression du chômage est garantie par la formation de camps d'internement dans lequel on rééduque les pervers qui ne veulent pas travailler à l'édification du socialisme. Et là aussi, il ne faut jamais changer de cap. Les gens ne reconnaîtraient plus le socialisme.

Cette position est clairement celle du Front de gauche et de l'aile gauche du PS, cette aile gauche qui pourrait rejeter le hollandisme et lui faire perdre sa majorité. Parce que de nombreux politiciens socialistes commencent à s'exaspérer de la suffisance hollandiste. La candidate socialiste à la Mairie de Paris n'a t'elle pas demandé récemment :

«Quelqu'un pourrait remercier ce gouvernement de branquignols qu'on devrait tous mettre à la porte?».

Le hollandisme devrait être éliminé

Le problème de la revendication de stabilité politique des institutions est la cause essentielle des problèmes occidentaux. Dans une société donnée, la politique devrait être évaluée par les citoyens non pas en termes d'objectifs mais de résultats. On prétend bien que les élections sont la sanction des équipes sortantes. Mais, c'est largement faux. D'abord, une grande part de l'activité que l'on prête aux politiciens élus sont en réalité le fait de fonctionnaires inamovibles. Quand le hollandisme a pris le pouvoir sur la tromperie qu'il serait un régime "normal" après le régime "bling-bling" du sarkozysme, les mêmes hauts fonctionnaires qui, en cinq ans de sarkozysme, venaient d'accroitre l'endettement de cinq cent milliards d'euros, sont restés en place et ont poursuivie imperturbablement la même stratégie économique qui consiste à endetter l'Etat d'une part et à appauvrir les citoyens d'autre part.

L'avantage de cette politique est clair. Un Etat endetté ne présente plus aucun intérêt, puisqu'il n'a plus les moyens de ses ambitions. Des citoyens irrémédiablement appauvris sont une chance pour les hauts fonctionnaires. Ils resteront serfs de leurs maîtres, sortis de l'ENA et de deux ou trois autres lieux dans lesquels on recrute des laquais qui empêchent toute possibilité d'améliuoration de la situation. Cela fait plus de trente ans que la chose se passe, dans l'incompréhension générale. La plupart des politiciens sont d'ailleurs des fonctionnaires de rang intermédiaire, comme Hollande qui n'a jamais dépassé le niveau d'un modeste conseiller au Conseil d'Etat ou à la Présidence.

Le hollandisme, après le sarkozysme, devrait lui aussi être éliiminé. Mais pourtant, on voit qu'ils sont la même social-démocratie. La suppression du régime précédent n'apporte donc aucune modification à la situation politique ou économique parce que la démocratie porte en deçà des instances qui la dirigent.

Le chômage et la prospérité économique

Le chômage n'est en réalité que l'un des symptômes d'une maladie politique grave. Vouloir traiter le chômage, c'est supprimer le symptôme et non pas la cause du mal. C'est d'ailleurs absolument impossible.

L'incroyable politique de lutte contre le chômage consiste pricipalement à créer des emplois. Quand il s'agit des emplois aidés, aidés par des mesures artificielle comme la baisse des charges ou par des mesures législatives comme les emplois d'avenir qui ne correspondent à aucune utilité sociale ou industrielle, on parvient au sublime de l'art de Diafoirus.

Même les hollandistes savent que cette stratégie de lutte est inefficace. Ils parlent alors ou bien de générer de la croissance ou bien d'accroître la compétitivité des entreprises. Ces deux croyances sont parfaitement fausses et leurs propagandistes le savent parfaitement.

L'idée que à partir d'un certain niveau de croissance le chômage se résorberait de lui-même provient de deux observations parallèles ou concurrentes. Selon la première observation, le plein emploi a toujours été rejoint à la limite par un taux de croissance clairement "important". Bien entendu, le seuil est complètement adaptatif en fonction de la croissance démographique et de nombreux autres paramètres. Mais on s'accorde qu'une économie raisonnablement libérale, c'est-à-dire avec suffisamment de contraintes étatiques, a besoin d'une croissance de 5 à 10% du PIB.

La deuxième observation est que quand il y a de la croissance, les entreprises vont bien. Et si les entreprises vont bien, il est alors évident qu'elles ont besoin d'embaucher. Or, cette idée est fausse. Notamment à cause de la mondialisation. Nous sommes persiuadés que si par un coup de baguette magique, le PIB croissait de 10%, Renault et PS accroîtraient leurs investissements en Chine ou au Maroc. Pourquoi ? Parce que le sysème économique français est mort. Tué par les normes et l'immobilisme de la sénilité.

Il n'existe qu'une seule solution au problème. Il faut remercier environ 10 millions de fonctionnaires, vider le ministère de l'Economie et des Finances, celui de l'Education Nationale, celui de la Santé et celui de la Justice. Fermer les myriades de Cosneils divers et de comités Théodule. Fermer les instituts aussi toxiques que Sciences Po' et tant d'autres.

Il faut enfin contraindre les banques à faire un métier de banque en fermant les établisements qui se contentent de leur rente de situation qui est ne l'oublions pas de remplir des fiches à l'attention du Ministère de l'Economie et des Finaces.

Aucune homme politique ne fera une telle politique. Un occupant la fera. Après une guerre totale. Et les bruits de bottes au Kosovo, en Irak, en Afghanistan, en Lybie, au Mali, en République Centrafrique et enfin en Ukraine nous rappelle la veille de la Grande Guerre. Vous savez, celle dont on célèbre le centenaire.


Revue THOMAS (c) 2014