Sur l'étude de Zharkova parue sur RAS

Sur l'étude de Zharkova parue sur RAS

Philippe Brindet - 14.07.2015

Sources:

  1. FIG130715 Une mini-période glaciaire pourrait toucher la Terre à partir de 2030.txt
    Article du Figaro, évoquant l'étude de Zharkova.
  2. Irregular heartbeat of the Sun driven by double dynamo (090015).txt
    Résumé de la Royal Astronomical Society sur l'étude de Zharkova.
  3. WAP140715 News about an imminent ‘mini ice age’ is trending — but it’s not true.txt
    Article du Washington, Post dénonçant l'exploitation abusive de l'étude de Zharkova par les climato-sceptiques.
  4. Is a mini ICE AGE on the way_ (100015).html
    Article du Daily Mirror, détaillant l'étude de Zharkova.
  5. RAHMSTORF On the effect of a new grand minimum of solar activity2010.pdf
    Article scientifique de 2010 de Rahmstorf et écartant par avance une modération éventuelle du réchauffement climatique par un "plus grand minimum" de l'irradiance solaire. Cet article était référencé par le Washington Post.

Quelques réflexions

  1. La découverte Zharkova

    Selon les données publiées par la presse, Mme Zharkova, astronome spécialiste du Soleil, a analysé un mécanisme oscillant dans le Soleil qui expliquerait la variabilité assez périodique de l'activité solaire. Ce mécanisme impliquerait deux couches internes du Soleil qui "pomperaient" en permanence avec une période d'environ 11 ans, mais avec un déphasage variable. Quand le déphasage des mouvements des deux couches est le plus fort, le minimum d'activité solaire le plus bas est atteint et le contraire si le déphasage est miniimal.

    D'après ses calculs - modélisation informatique selon toutes vraisemblances - le déphasage devrait être maximal vers 2030 et ressemblerait à celui rencontré dans l'Histoire vers 1710. Or cette période ancienne a été qualifié de "petit âge glaciaire" avec des hivers très rigoureux - Seine et Tamise gelaient ces hivers là. Selon l'article du Washington Post qui proteste contre le "triomphe" trompeur des négationistes du réchauffement climatique, Zharkova n'a jamais étendue cette comparaison à la prévision d'un futur "petit âge glaciaire" Pour le Washington Post, ce sont des élucubrations ridicules ou infondées des négationistes.

  2. Les prévisions de Rahmstoff de 2010

    Outrée par la réaction triomphale des sceptiques du réchauffement climatique, la journaliste du Washington Post, probablement renseignée par la faction réchauffiste, excipe de "plusieurs autres études" d'un possible minimum solaire. Elle affirme que ces études démontrent que le possible futur minimum solaire ne sera pas aussi puissant que l'effet de serre produit par les gaz d'origine anthropique, de sorte que le réchauffement climatique se poursuivra inéluctablement.

    En fait de "plusieurs études", la journaliste donne un lien vers un seul article de Georg Feulner et Stefan Rahmstorf, qui sont des activistes allemands du réchauffisme. Il n'y en a aucun autre. Et alors que leur article est daté de 2010, ils ont utilisés de simples modélisations climatiques remontant à 1997 et 2000 sur les données de réchauffement climatique du GIEC de cette époque. Aucune étude particulière de la physique du Soleil n'est faite. Seule, l'hypthèse d'un "minimum solaire" est envisagé au début du XXI° siècle dont la puissance est purement hypothétique, sans lien avec une modélisation correcte du Soleil.

    Sur cette base physiquement précaire, Feulner et Rahmstorf, sans aucune modélisation physique du Soleil, fonnt des hypothèses gratuites de grand minimum solaire. Sur la base des chiffres surévalués du GIEC, ils estiment :
    For a new grand minimum of solar activity with solar forcing corresponding to the currently favored reconstruction of MM solar irradiance (TSI 0.08% below 1950), the temperature in 2100 in the A1B scenario lies only 0.09°C lower, while for the experiment with a stronger variation in solar forcing (TSI 0.25% below 1950) the difference is 0.26°C. The corresponding values for the A2 scenario are very similar (0.10°C and 0.26°C). Pour un nouveau grand minimum d'activité solaire, avec un forçage solaire correspondant à la reconstruction MM actuelle très favorable de l'iirradiation solaire (TSI de 0,08% inférieure à celle de 1950), la température de 2100 selon le scénario A1B se trouve seulement 0,09°C inférieure, alors l'expérimentation avec in forçage solaire de plus forte variation (TSI de 0,25% en dessous d 1950) la différence est de 0,26°C. Les valeurs correspondantes pour le scénario A2 sont très similaires (0,10°C et 0,26°C)
    Cette modélisation est donc complètement sans intérêt comme préalable à l'étude de Zharkova qui, elle, utilise une modélisation, non pas de l'atmosphère terrestre, mais du Soleil ! Et Zharkova trouve évidement une irradiation solaire bien plus faible sur son plus grand minimum ! Et dès 2030 et pas en 2100 !

  3. La fin du réchauffement climatique ?

    Tout d'abord, la température moyenne mondiale et annuelle est strictement sans intérêt physique. La température n'a de sens que localement et dans un système homogène, ce que n'est pas l'atmosphère et encore moins le trio climatique composé de l'atmosphère, de l'océan et des terres.

    La question de savoir s'il y a un réchauffement climatique par rapport aux décennies passées est donc pour nous toujours ouverte. Quant à savoir si les gaz anthropiques pourraient être à l'origine d'un tel réchauffement climatique, aucun climatologue digne de ce nom - c'est-à-dire n'étant pas encarté dans une organisation de promotion du réchauffement climatique - ne pourra l'affirmer pas plus que un plus grand minimum de l'irradiance solaire.

    Alors la question de savoir, si le plus grand minimum solaire prévu par Mme Zharkova causera ou non un arrêt du réchauffement climatique, il me semble qu'il ne peut en être question ... Comme le note la journaliste du Washington Post, le petit âge glaciaire pourrait très bien avoir été provoqué par des aérosols volcaniques. Sauf que les éruptions volcaniques qui les auraient produit pourraient avoir été causées par la force magnétodynamique de l'ensemble Soleil - noyau terrestre ...


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