L'affaire de l'agression contre deux policiers

Philippe Brindet - 29.05.2016

Les faits

Il y a quelques jours, une voiture de police ramenait deux policiers d'une séance d'entraînement au tir. La voiture contenait un lot de munitions qui la rendait dangereuse en cas d'accident. La voiture suit alors un chemin proche de celui d'une manifestation organisée contre la loi de modification du Code du Travail.. La circulation dans cette voie parallèle était encore possible bien que difficile et, comme toujours, un certain nombre de manifestants s'échappent un instant du cortège pour changer de section dans le défilé.

C'est alors que la voiture de police se fait "coincer" par des véhicules à l'arrêt et par des manifestants ... disons démonstratifs. Avisant la voiture de police offerte immobile à leur vindicte, un petit groupe encapuché et armé de barres de fer et de bâtons se rue sur le véhicule et commence à le frapper pour en extraire de force les deux occupants. La scène filmée par des passants est d'une sauvagerie exceptionnelle. Les vitres éclatent et un individu jette à l'intérieur du véhicule défoncé une bombe incendiaire, qualifiée par la presse de "fumigène".

Ejectés par l'incendie, les deux occupants sortent du véhicule. Du côté passager, il s'agit d'une policière qui sort sous les coups et les insultes. Elle parvient à s'échapper et à rejoindre semble t'il la protection d'autres policiers peut être.

Du côté conducteur, il s'agit d'un robuste policier antillais. Il commence par prendre des coups et on perçoit alors son désarroi. Un individu encagoulé le frappe violemment avec ce qui ressemble à une tige de fer destinée à occasionner des blessures d'une gravité exceptionnelle. Le policier comprend quil ne peut plus échapper à son destin et, avec un courage remarquable, fait face à son adversaire, parant les coups avec adresse. Selon la presse, hélas, de nombreux coups ont porté et le courageux policier est assez sérieusement blessé.

Le courage manifesté par ce policier qui n'était pas encore titularisé a semblé si remarquable aux plus hautes autorités de l'Etat qu'elles lui ont accordé la titularisation et une décoration.

Quelques observations

  1. Faisant référence à l'incident, la presse ne parle jamais de la sauvage agression subie par les deux policiers désarmés. Elle évoque seulement l'incendie d'un véhicule de police. La presse ne fait jamais écho à la réaction de défense si courageuse du policier. Elle évoque seulement le fait que Hollande et Cazeneuve, à propos pour une fois, ont récompensé sa bravoure sans mentionner la sauvagerie de ses vils attaquants.

  2. La presse ne relève jamais que la policière a échappé de justesse à une tentative de lynchage, ce qui est un acte d'une criminalité absolument révoltante à l'égard d'une personne quelqu'elle soit, d'une femme encore plus gravement et enfin, d'un agent de la force publique. Sans compter la destruction du véhicule de police et la sauvage agression du collègue de la policière, la seule action contre la policière exige une sanction la plus grave. Tout porte à croire que rien ne sera fait, malgré les affirmations des autorités. Et l'incident prend toutes les formes d'une tentative d'insurrection.

  3. La fin de la séquence filmée qui a porté les faits à notre conaissance montre l'intervention d'un autre homme encapuché, surgi du bord gauche de l'image. L'homme passe à droite du policier agressé et se jette comme pour un placage de rugby sur l'agresseur malgré le fait que cet individu manipule avec violence sa tige de fer. La séquence se termine alors qu'il semble que les deux homes sortent du champ vers la droite. Nous n'avons aucune information sur cet intervenant qui, en réalité, sauve le policier qui ne parvenait qu'à parer avec courage les coups de son adversaire. S'agissait-il d'un policier, par exemple d'un policier "infiltré" parmi les manifestants ? Mais alors comment se fait-il que l'agresseur n'ait pas été appréhendé ? S'agit-il en fait d'un membre du groupe d'extrême-gauche auquel on dit que l'agresseur appartenait ?

  4. On est assez effaré que aucun membre du commando n'ait pu être appréhendé pendant les faits. Tout porte à croire qu'il se trouvait sur place plusieurs policiers, certains en civil et d'autres en tenue à courte distance de l'agression.

Les suites de l'affaire

Le Ministre de l'Intérieur a promis des sanctions exemplaires contre les agresseurs des policiers. Il a eu raison. Deux jours plus tard, la presse goguenarde annonçait l'arrestation de quatre individus, membres de familles bourgeoises. Mais les arrestations étaient menées, semble t'il, sur la seule foi du témoignage d'un policier "infiltré" qui les a identifié. Les avocats des mis en cause estiment que le dossier de l'accusation est vide. Plus grave, la magistrature a décidé que les individus mis en cause devaient être relâchés parce qu'ils ne présentaient aucun risque de récidive.

Or, la colère de la Police gronde de plus en plus fortement depuis quelque temps. Les policiers expriment maintenant le fait qu'ils se découvrent presque systématiquement trahis par les magistrats et plus gravement, par leur hiérarchie et par les hommes politiques. Ce qui n'était qu'une rumeur sourde qui a nourri un bonne part des films policiers des cinquante dernières années, au grand amusement des badauds, est probablement devenu un danger mortel pour nos institutions. Si la Police estime que son rôle n'est plus possible à cause de l'attitude de la magistrature, le pouvoir politique n'en sera plus un. D'ailleurs, le pouvoir n'est plus craint que par les honnêtes gens, écrasés par une masse énorme de réglements et de lois qu'il est impossible de respecter entièrement. Les malfrats et autres nervis des révolutions misérables ne craignent plus le pouvoir depuis bien longtemps.

Très typiquement, l'affaire de l'agression des deux policiers révèle la montée d'un risque insurrectionnel. Il existe aujourd'hui deux mouvements insurrectionnels :

  1. celui dit du djihadisme :

    non seulement il se fonde sur un groupe bien homogène de jeunes musulmans, souvent convertis et, à cause de leur "ignorance" théologique, peu intégrés à l'oumma, mais qui, du fait même de leur profession de foi musulmane, s'attirent la sympathie de nombreux musulmans, même dits "modérés". C'est cette "fusion" entre légalistes et djihadistes qui constitue la caractéristique essentielle d'un mouvement révolutionnaire. Le djihadiste est dans la classe musulmane modérée comme un poisson dans l'eau pour reprendre la maxime de Mao Tsé Toung.
  2. celui du gauchisme :

    la presse reconnaît depuis quelque temps l'existence du'n mouvement d'extrême-gauche dit e antifasciste, qui écume les manisfestations de la gauche légaliste et avec qui elle est en symbiose. Comme dans le cas du djihadisme, les menées de l'infragauche sont elles aussi des menées révolutionnaires parce qu'il existe une solution de continuité entre les émeutiers d'une part et de braves bourgeois, parfois magistrats ou hauts fonctionnaires de l'Etat, d'autre part.
L'invocation effrayée de l'impuissance de l'Etat, agitée par la soi-disante opposition, est une simple preuve de faiblesse de la classe dirigeante. En effet, l'Etat peut mener toute opération de répression qu'il voudra. Cette répression nourrit elle-même l'insurrection. C'est comme celà que Mao a pris le pouvoir. C'est comme cela que Lénine a fait "tomber" le régime tsariste alors que ce dernier disposait d'une police autrement plus redoutable que la notre. Mais, la justice tsariste avait des sympathies pour le mouvement bolchevick. C'est une situation historique qui ne se répétera pas. Mais les mêmes causes produisent les mêmes effets. Les politiciens encore au pouvoir seraient bien inspirés de s'en souvenir s'il en est encore temps ... et nous éviter les désagréments d'une révolution.

La gravité de la situation a parfaitement été notée cette semaine même par le Premier Ministre Valls qui a dénoncé l'"islamo-gauchisme". Le terme désigne un mouvement qui tente de nombreux groupuscules de gauche de se rapprocher de diverses gradations de l'islam, allant de l'islam antisioniste au djihadisme le mieux éprouvé en passant par les "intellectuels" de la radicalité musulmane. Historiquement, on sait que les révolutions éclatent quand suffisament de mouvements insurrectionnels se fédèrent pour faire tomber le régime en place. La révolution se poursuit alors jusqu'à l'élimination de tous les mouvements insurrectionnels sauf un ... qui devient alors le nouveau régime "légitime".

Or, la parfaite stupidité du gauchisme allant du hollandisme et du sarkozysme jusqu'aux obscurs mouvements "zadistes" et autre "nuitdeboutistes" fait présager qui parmi les mouvements insurrectionnels aura la victoire finale..


Revue THOMAS
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