La normale nullité des mariages sacramentels dans le catholicisme concilaireLe pape François a insinué une de ses petites phrases ravageuses dont il a le secret et qui occupent pendant quelques jours les esprits, les détournant de réflexions plus intelligentes. Par exemple, le mensuel La Vie, appartenant à un groupe de presse progressiste et donc particulièrement fanatique du pape François, commence l'un de ses articles de la façon suivante :
En fait, la citation plus complète fournie par Le Figaro et Jean-Marie Guénois est :
Je partage l'idée que, pour l'Eglise catholique, la majorité des mariages sacramentels qu'elle distribue sont des mariages nuls, mais pas pour la raison qu'en donne le pape François. Le problème essentiel alors est celui de l'irresponsabilité des autorités ecclésiastiques de maintenir une institution dont la majeure partie de la production est frappée de nullité. Le problème du pape FrançoisMais, il faut remarquer toute la fausseté de la phrase du pape François. Pour l'Occident, allant de l'Europe à l'Amérique du Nord, mais aussi une grande partie de l'Amérique centrale et de l'Amérique latine, il n'existe plus aucun mariage de "jeunes". On ne se marie plus à douze ans comme à l'époque médiévale. On se marie à trente ans et plus. Et la plupart sont bardés de diplômes et de formations au cours desquelles ils ont assimilées des notions autrement plus difficiles que celles dont découle l'indissolubilité du mariage. Et on n'est plus du tout un "jeune", du moins pas un jeune qui pourrait - comme le prétend faussement le pape François - ignorer ce que veut dire 'oui, pour toute la vie'. Les gens qui se marient dans le culte catholique concilaire savent parfaitement que le mariage sacramentel est indissoluble et ils s'en moquent absolument. Et ils s'en moquent à la fois par mauvaise foi et de bonne foi ! Ils s'en moquent par mauvaise foi, notamment parce que ils sont adhérents d'une barbarie dans laquelle la volonté individuelle a pris une priorité absolue sur toute obligation. Aussi quand l'autorité ecclésiastique les avertit du caractère indissoluble du mariage sacramentel, ils acquièscent sans l'ombre d'une hésitation en pensant par devers eux : "Causes toujours, je ferais ce que je veux ..." Après tout, l'engagement matrimonial devant un vieux curaillon n'est jamais qu'une obligation morale ... Mais dans le même temps, ils adhèrent à l'indissolubilité du mariage parce que ils conçoivent l'indissolubilité du mariage en cohérence avec le caractère intrinsèque de leur amour et de leur projet familial qui exige la permanence de l'union. Or, comme l'amour humain est présent lors de la discussion préalable au mariage sacramentel, même si elle se réduit à fixer la date de la cérémonie, on sait que dans l'immense majorité des cas, l'indissolubilité du mariage est à la fois acceptée et perçue comme une condition moins contraignante que celle de l'amour humain qui pousse les conjoints l'un vers l'autre. L'idée que le mariage sacramentel serait imposée à de jeunes écervelés incapables est donc d'une fausseté radicale. Le problème de la formation au mariage sacramentelEn revenant à l'article de La Vie, deux braves gens s'y demandaient gravement : "Était-on mieux marié par le passé ?", pour dire ensuite qu'"ils n'y croient pas" ! .... Le problème de ces gens-là, c'est que depuis la nuit des temps leurs prédecesseurs avaient exactement la même opinion. Et elle n'a strictement aucune espèce d'importance, parce que la formation au mariage n'a strictement aucune espèce d'importance. Les gens qui souhaitent se marier, savent par leurs parents de quoi il retourne. Ils n'ont besoin d'aucun diplôme particulier à ajouter à la triste liste que la barbarie moderne les contraint à réciter à chaque fois qu'on leur demande qui ils sont. Pour dire les choses autrement, la formation au mariage sacramentel dans l'Eglise catholique n'a jamais été meilleure et elle est parfaitement nulle. Pour ne pas dire mauvaise. Depuis le pontificat de Jean-Paul II, et sous son impulsion parce que elle était l'un de ses apports majeurs, se sont répandues d'effarantes théologies du mariage dont l'application au mariage réel est vraiment délétère. Le problème de la théologie du mariage chez Jean-Paul II est double :
De ces considérations, ô combien critiques, il résulte que, si l'on suit la théologie nouvelle du mariage, il n'est en effet plus permis de se marier sans disposer d'une licence de théologie complète ! Et de ce point de vue, l'immense majorité des mariages catholiques - et surtout ceux du passé - sont donc nuls comme le proclame le pape François. L'Eglise catholique concilaire souffre de nombreux problèmes plus urgents que celui de la "formation" au mariage ! |