Donald Trump, 45° Président des Etats-Unis d'Amérique

Philippe Brindet - 9 novembre 2016

08:33. La presse occidentale doit reconnaître l'état de catastrophe absolue dans lequel vient de plonger l'Occident. Clinton n'a pas été élue et c'est le grossier Trump qui l'emporte.

La raison de la stupeur

Donald Trump est un milliardaire américain qui vient de l'immobilier. Il n'a aucune formation politique et il n'est même pas sûr qu'il connaisse les rouages de la politique américaine. Cela n'a aucune espèce d'importance.

Hillary Clinton est une épouse d'un ancien président des Etats-Unis, Secrétaire d'Etat dans l'Administration Obama. Elle est surtout à la convergence du progressisme américain, là où, sauf Trump et quelques autres comme les frères Koch, tous honnis par le progressisme, se trouve l'argent le plus douteux. Celui que l'on acquière entre amis et qui laisse souvent des morts sur le dallage des villas huppées.

Clinton était autant progressiste qu'une chaisière de province - il n'en existe plus, mais ... - et quant à Trump, il est peut être plus progressiste que tous ceux qui l'ont précédé à la Maison-Blanche. Nous ignorons complètement qui il est. Mais, il y a une probabilité élevée que son conservatisme soit des plus modérés. Et sa truculence ne s'accorde pas avec l'esprit rabougri qui va avec.

Truculence. Vulgarité. C'est probablement l'"odeur" à cause de laquelle les gens ont vu monter le phénomène Trump avec horreur. Mais, ce que les sondeurs et autres politologues n'ont pas pris en compte, c'est que les gens même qui se bouchaient le nez en face de Trump ne supportaient plus la morgue satisfaite d'une Clinton, égrotant à longueur de discours et d'articles qu'elle faisait produire à la chaîne dans la presse bourgeoise les stupidités que se réservent les riches. Les pauvres c'est-à-dire, la majeure partie des peuples occidentaux, d'un Occident qui pourtant croule sous les richesses, les pauvres en ont marre de ces paltoquets qui les mènent dans le mur de leur idéologie délétère.

C'est là tout le mystère du miracle Trump.

Miracle ! Vous avez dit "miracle" ?

Que va t'il se passer ?

Nous reconnaissons que le miracle s'il y a pourrait être celui d'un véritable cauchemar. Si plusieurs politologues avaient prédit la victoire de Trump, personne je crois ne sait réellement ce qu'il va faire. Rejeter les immigrés à la mer ? Aller baiser Poutine sur la bouche ? Taxer le "roquefort" des français ? Nul ne le sait. Il a dit qu'il le ferait. Et après ? Construire un mur de barbelés avec le Mexique ? Vous rigolez. C'était pour amuser la galerie. Il le fera. Si çà lui chante.

Non, malgré les bavardages de Trump, nous ignorons ce qu'il va faire.

Deux observations se précisent.

La première observation se fonde sur les relations détestables que Trump entretient avec les Républicains dont il serait membre. Or, les Républicains viennent de renforcer le contrôle du Parlement fédéral. Trump a besoin d'eux pour passer les lois et il va devoir dialoguer avec eux. Comment ? Avec qui ?

La seconde observation n'est pas originale. Elle se fonde sur une inconnue. Que va faire la redoutable Administration américaine ? Pas celle mise en place par Obama. Elle est en catastrophe en train de faire ses cartons et les hacheurs de document doivent tourner à plein régime. Mais l'autre ? Celle qui reste en place. La CIA, la NSA, la FDA , enfin les centaines ou les milliers de sigles qui désignent ce qui fait le contrôle de l'Etat américain et souvent du reste du monde occidental, et qui, en permanence reste hors de tout contrôle démocratique, qui maintient d'une poigne de fer un ordre politique qui est actuellement rejeté par la majorité des citoyens?

De ces deux observations, on tire une réflexion politique : il pourrait ne se passer strictement rien. Le passage d'Obama à Trump ne changera rien.

Oh. Il sera probable qu'on laissera Trump faire quelques agitations comme construire un mur de 50 kilomètres à la frontière mexicaine qui en fait 3.000. Il fera une Conférence avec Poutine à New-York ou à Moscou. Il taxera les importations de tôles d'acier en provenance d'Europe (les USA s'en fichent complètement). Et les progressistes auront de quoi hurler à la mort comme des chiens affamés dans le froid d'une nuit sous la lune. Et pour le reste, il ne se passera rien de différent.

"Les pauvres n'auront qu'à devenir riches. Qu'ils se prennent en main bordel ! Et les riches s'est fait pour être plus riches et les pauvres plus pauvres." Voilà la loi du monde.

Les richesses sont là. "Si vous êtes pauvres, faites comme les riches : prenez-les aux pauvres". Voilà le "credo" de l'Occident, de l'Amérique. Et si vous ne prenez pas les richesses des pauvres, alors restez pauvres.

Bien sûr, le discours des progressistes est bien différent. Ils disent que "tous les humains sont égaux et chacun a la même chance de pouvoir échapper à la misère". Avec cette bonne parole, les progressistes prennent le pouvoir démocratique et le tiennent en prenant les richesses aux pauvres. Parce qu'ils sont radicalement des riches. Et que les riches, c'est fait pour devenir plus riche ....

Que peut-il se passer quand les pauvres sont devenus trop pauvres et les riches trop riches ? On le sait. Une guerre, civile ou étrangère, survient et les riches rendent leurs richesses, souvent parce qu'ils sont éliminés par l'émeute ou par le gouvernement - le fameux effort de guerre. Les pauvres peuvent alors remonter doucement et la prospérité revenue, le mécanisme dévoreur de la richesse s'installe.

Le mécanisme actuellement en marche en Occident a été légèrement perfectionné. Les riches ont compris que la guerre étrangère ne permettait pas de maximiser les profits sauf si le pays visé est déjà dans la misère. Les pays riches n'ont plus besoin de se faire la guerre. C'est la raison pour laquelle les USA ont généralement fait la guerre depuis quarante ans à des Etats pauvres et qu'ils évitent de se confronter avec des Etats riches, ce qui peut surprendre.

De même, sur le plan "intérieur", pour limiter le risque révolutionnaire, les riches ont compris qu'il faut "en lâcher" aux "incapables" que sont les pauvres. D'où le goût prononcé des progressistes pour l'aide sociale et autres foutaises qui renforcent le pouvoir des riches. ainsi, quand l'Etat "lâche" quelques centaines de milliards parmi les pauvres, il sauve les milliards de milliards qui sont aux riches et, plus encore, l'Etat amorce la pompe au prélèvement de la richesse des pauvres à son bénéfice d'abord par l'impôt, au bénéfice de ses commanditaires, les riches, par le moyen du commerce et de la finance.

Pour revenir à ce que fera Trump, on se demande pourquoi un milliardaire ferait-il autre chose que de lâcher quelques richesses chez les pauvres et ainsi ré-amorcer la pompe à richesse à son bénéfice et à celui de sa caste. Et Trump a deux moyens pour cela : ou bien la guerre étrangère ou bien la promotion des pauvres. Un peu des deux plus sûrement. Qu'a fait d'autre Obama. Qu'aurait fait d'autre Clinton ?

Rien.


Revue THOMAS (c) 2016