L'adieu aux petits comptables ...

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Natacha Polony est une analyste exaspérée. Elle a bien raison. Dans Le Figaro elle écrit un article provoqué par la déclaration de renonciation à la présidentielle faite par Hollande. L'article s'intitule "«L'adieu aux petits comptables» " . Elle y écrit :

Par conformisme et par inculture, toute une génération de dirigeants a ramené la France à ce qu'on lui avait appris à l'ENA ou dans les petits cercles de la social-démocratie progressiste et de la droite orléaniste : une colonne de chiffres.

Conformisme, inculture, techocratisme. Oui.

Mais, c'est bien pire que cela.

Ce qui a été éliminé par le mitterandisme et précédemment, avili par le gaullisme, c'est l'ambition politique nationale. C'est trop tard. C'est fini. Cela ne reviendra que par une révolution qu'un Bonaparte sera capable de dérouter vers une construction à la mesure du génie national.

Autant dire que cet homme est inattendu. Plus, il n'est pas actuellement souhaitable. Pire, le nationalisme correspondait à un état de développement de la civilisation occidentale qui a lui-même été conduit à la faillite avec la guerre franco-prussienne de 1870, la Première Guerre mondiale de 1914-1918, puis avec la Deuxième Guerre mondiale débutée en 1932. Le nationalisme ne s'en est pas relevé.

Maintenant, il faut bien comprendre que les nations - et avec elles le nationalisme - ne s'éteignent pas pour la seule raison que le nationalisme ne fait plus bonne impression aux amateurs d'Histoire. Le nationalisme occidental est, en France essentiellement, lié à l'idée républicaine, cette bizarre alliance d'un fantasme de monarchie dorée et d'un fantôme de démocratie sanglante. Et la démocratie, dans les Etats modernes, est de plus en plus un fantasme. Par contre, chaque peuple continue à croire en un destin commun. Les élites font tout pour que leur peuple ne sache rien de ce qui le libèrerait. Par différentes stratégies, comprenant le développpement de l'ignorance qui permet d'oublier les grandes heures de l'Histoire, et le développement de la technocratie, qui assassine les idées, les élites conduisent le peuple à sa négation. Grâce au multiculturalisme fantasmé, les "élites" tentent de dissoudre le peuple en un lamentable troupeau, seulement regroupé par les chiens courants de leur administration.

Peitis comptables ? Il y en a. Beaucoup trop, il est vrai. Mais les politiciens se moquent bien de cela. Il y a pire. Plus que de "petits comptables", ils sont devenus les comédiens de la démocratie. Cette comédie est destinée à masquer le pouvoir des petits comptables. Un Sarkozy, un Hollande, leurs prédecesseurs et - on peut le craindre - leurs successeurs, jouent à guichets fermés devant le peuple ébahi. Ils se passent les places entre bandes rivakes, mais les "petits comptables" restent en place ...

Et ce qui se joue est loin de la comptabilité. Ce sont les idéologies les plus fangeuses qui sont exposées, tournées retournées. Libéralisme, conservatisme, progressisme, socialisme et la liste des "ismes" est si longue qu'on en est épuisé.

Mais, dans ce troupeau bêlant de politiciens, y a t'il un seul homme politique ayant la moindre idée politique pour son peuple ? La réponse est simple : aucun.


Revue THOMAS