L'affaire Fillon. L'escarmouche Ferrand

Philippe Brindet - 27.05.2017

L'affaire Fillon

Quelques semaines avant le premier tour de la Présidentielle, Le Canard Enchaîné publiait des informations tendancieuses destinées à semer le trouble sur l'honneteté du candidat des Républicains, François Fillon. Ce dernier s'était distingué lors des mois précédents par des discours fleurant bons l'incorruptibilité et la moralisation de la vie politique.

Quelques jours plus tard, une police politique spécialement mise en place un an auparavant par les socialistes ouvrait une enquête et mettait en examen Fillon et plusieurs autres personnes. Fillon fut éliminé au premier tour de l'élection présidentielle. Son sort judiciaire est des plus incertains et sa carrière politique pourrait être anéantie avec son parti.

L'incorruptible affairiste, Macron

Alors que Fillon était favori, ce fut le candidat des puissances d'argent et des media qui fut élu, le successeur de Hollande qui clamait haut et fort que lui seul était vertueux, qu'il s'entourait d'hommes nouveaux qui n'avaient rien à voir avec la population politique d'autrefois et autres rodomontades du même genre qui, bien relayées par la presse salariée par les mandataires du socialisme, firent la meilleure impression aux électeurs bernés.

L'individu est simplement l'héritier de François Hollande.dont il poursuit exactement la même politique de destruction de la France en tant que Nation historique, pour la transformer en une zone économique de la plus basse catégorie sous la domination d'une Allemagne elle-même étroitement sous contrôle des Etats-Unis et de ses clubs délétères.

L'irréprochable du Béarn

Macron, il s'agit de cet individu, s'est entouré d'hommes si "nouveaux" qu'on en retrouve certains ministres il y a vingt ans ! Il nomma l'un d'eux ministre de la Justice. Ce dernier a lui aussi éructé des discours vertueux promettant des affres terribles à tous les délinquants politiques. On apprend qu'il est attrait en tribunal correctionnel dans quelques mois.

L'irréprochable de la société civile,

Incidemment, il faut savoir que Villani, non content de recevoir des Prix "scientifiques", est aussi lauréat d'une fondation peu connue, la "French American Young Leaders", organisation aussi douteuse qu'elle revendique la morale, issue d'une université américaine il y a déjà trente ans. Or, parmi les autres lauréats de la promotion à laquelle appartient Villani, se trouve aussi un certain Emmanuel Macron.

Le copinage semble se mieux porter chez les Robespierre de banque d'affaires que nulle part ailleurs.

L'escarmouche Ferrand

Et la dernière affaire - en fait, la plus récente - est encore plus révélatrice de l'immoralité de la classe politique qui prétend se renouveler comme une vulgaire marque de lessive.

Un autre individu que Macron a nommé à un ministère strictement sans autre prérogative que politicienne, est un député de vingt ans de carrière dans le socialisme le plus honteux. Cet individu manipule depuis des mois des marionnettes qu'il recrute pour le compte de Macron aussi bien dans la société civile, comme le célèbre mathématicien Villani, pour faire croire à un renouvellement du personnel politique, que dans le camp socialiste, tout en jurant qu'il n'en retiendra aucun. D'ailleurs, la "preuve" qu'il apporte, c'est qu'il a évincé le catastrophique Valls, premier ministre impudique de Hollande.

Or, Le Canard Enchaîné, peut être pour démontrer sa liberté dans l'affaire Fillon, a décidé de frapper d'"indignité" ce politicien.

Le canard vient de publier des informations qui indiquent que Ferrand, le ministre de Macron dont il est question, a réussi à faire louer par sa femme un local par une société que lui Ferrand détient par son intermédiaire. Par la même occasion, on apprend que Ferrand, comme Fillon et tant d'autres, faisait travailler l'un de ses enfants comme assistant parlementaire.

L'identité de l'escarmouche Ferrand avec l'affaire Fillon s'arrête là. On apprend que contrairement à l'affaire Fillon, la magistrature a refusé de se saisir de l'affaire Ferrand qui n'en sera donc pas une. Le Parquet National Financier, création de Hollande et de Macron, qui s'était saisi de Fillon, refuse de se saisir de Ferrand. Et le parquet de Brest, territorialemnt compétent pour la société indirectement liée à Ferrand, refuse à son tour de se saisir.

La magistrature aux ordres sélectionne ses proies.

Quelques réflexions

Que M. Ferrand ordonne à sa société de prendre en location un local appartenant à un membre de sa famille, qu'il fasse salarier son fils comme assistant parlementaire, sont des faits qui, en soi ne soulèvent strictement aucune interrogation morale ou judiciaire. Seuls les malveillants y trouvent à redire et les imbéciles les approuvent. C'est d'ailleurs tant la ligne de défense de Ferrand que le point de vue des magistrats unanimes. Aujourd'hui.

J'approuve cette position. Mais, elle pose plusieurs problèmes.

  1. Le Canard Enchaîné me semble avoir lancé une "affaire Ferrand" dans l'unique but de dissimuler sa participation à l'assassinat politique de Fillon par Macron.

    Dans l'esprit des promoteurs de l'"affaire Ferrand" - dont on voit qu'elle n'en est pas une, si bien que je l'ai appelé "une escarmouche" - le fait que Ferrand qui appartient à Macron est frappé comme Fillon démontrerait que Le Canard Enchaîné est "libre" de Macron dans l'affaire Fillon.

    Or, on sait bien que, même si Ferrand était tombé, il aurait très bien pu être "sacrifié" par Macron au nom de sa protection personnelle. Il n'en est rien, puisque Ferrand est épargné de toute poursuite. Et Le Canard Enchaîné est bien mis en cause dans l'affaire Fillon comme vulgaire exécutant des basses oeuvres de Macron.

  2. De braves gens estiment que Ferrand devrait être condamné comme Fillon au titre de l'anti-règle "deux poids, deux mesures".

    Mais, pas plus que Ferrand, Fillon n'a la moindre chose à se reprocher pour les simples faits de salariat de membres de sa famille. Et c'est sur cette base fausse que se montent la perversité de l'affaire Fillon autant que la vanité de l'escarmouche Ferrand.

  3. Mais, il y a un véritable problème "Ferrand", que - bien sûr - "personne" ne relève. Ce n'est pas que Ferrand salarie son fils, ni qu'il fasse louer un local à sa société par sa famille que se trouve le problème.

    Le problème de base, c'est le poste dirigeant qu'il a obtenu d'une certaine "Mutuelle de Bretagne" - une nébuleuse, très mal identifiée par ce nom - en même temps qu'il était affidé au parti socialiste et député socialiste.

    Qui se souvient de l'affaire de la MNEF, autre mutuelle qui fit la fortune de grands du PS comme Strauss-Kahn, Cambadélis, Valls, Le Guen et plusieurs autres. Plus grand monde. Mais, le mutualisme a une base socialiste qui le rend douteux à moins que ce ne soit l'inverse. Et la puissance financière obtenue par les mutuelles auprès de leurs clients bernés semble servir à payer des sinécures à des mandarins du parti socialiste. C'est - à mon appréciation - là où se situe l'affaire Ferrand qui n'existe pas, mais qui est réelle tandis que l'affaire Fillon est irréelle et existe vraiment !

  4. Je traitais d'"escarmouche" l'affaire Ferrand qui n'existe pas. Mais, si on creuse un peu - ce que, prudemment, Le Canard Enchaîné n'a pas fait - on découvre que il existe vraiment une affaire Ferrand. De quoi s'agit-il ?

    Selon les informations publiques disponibles, Ferrand s'est mis en ménage avec une dame de la bonne société brestoise. Or, selon certains articles de presse, cette dame serait Avocat conseil ... de la "Mutuelle de Bretagne" dont Ferrand était le directeur général depuis 1998 (selon un autre article de presse). Pendant ce temps, Ferrand était conseiller régional de Bretagne et avait plusieurs autres mandats du même genre, tout en étant très investi dans les organisations du Parti socialiste.

    Tout porte à croire que cet ancien journaliste du quotidien Le Monde - selon Wikipedia - ne dispose d'aucune compétence particulière de direction générale ou en matière de mutualisme. Il pourrait s'agir donc d'un emploi de complaisance accordé en rémunération de services politiques rendus. Il semble que ce soit l'usage dans les organisations solidaires du genre des mutualités dès lors qu'elles gravitent autour du Parti Socialiste.

  5. Contraint par des règles d'indépendance, Ferrand aurait - selon la presse - démissionné de son emploi de directeur général des Mutuelles de Bretagne du fait de son élection comme député en 2012. Il semble que ce soit pour cette occasion - probablement inattendue - que, pris de court, Ferrand et sa compagne ont monté un "coup" qui consistait à acheter un local commercial et à le louer aux Mutuelles de Bretagne pour un montant susceptible de couvrir la perte de revenus tiré de l'emploi de directeur général. Pour écarter ce spectre affreux, et éviter que le nom de Ferrand n'apparaisse cependant, les consorts ont imaginé de placer le local à louer dans une SCI et de faire la location au nom de la SCI dans laquelle le nom de Ferrand n'apparaît pas.

    Il semble que la volonté de masquer la présence de Ferrand ait été majeure dans le montage de société.

  6. Selon un article de presse, la SCI n'était même pas constituée lors de la signature du bail. Son enregistrement date du 21-03-2017. Elle aurait été en cours de formation. Ceci n'est pas en soi un fait répréhensible. Mais il renforce l'idée que toute l'opération était un montage pour tourner la règle d'indépendance du députe Ferrand.

    Tous ces faits sont publics et on peut les lire dans les extraits des registres publics et dans la presse. Ils montrent que l'affaire Ferrand est bien plus réelle et existente que l'affaire Fillon.

  7. Une action pourrait elle prospérer ? Nous l'ignorons. Tout porte à croire que la magistrature a reçu l'ordre de ne pas agir. L'ordre de qui ? De l'Etat ? Des mandants de Macron ? Directement ou par des réseaux occultes ?

    Mais, Ferrand peut, à tout moment être "lâché" par ses protecteurs. C'est la terrible loi du milieu. Il sera alors lâché en pâture à ceux qui prétendent "croire à son honneteté" expression qui, en politique française, n'a strictement aucun sens.


Revue THOMAS (c) 2017