Commentaires d'affaires d'actualité

Philippe Brindet - 25.07.2017

Commenter l'actualité est parfois une occupation très pénible. On voit bien des lignes de force. Mais, les explicitler conduit trop souvent à une vue si pessimiste de notre civilisation, qu'on a plutôt envie d'y renoncer.

  1. L'affaire Charlie Gad

    Charlie Gad est né en Grande-Bretagne il y a onze mois. A 3 mois, il a été diagnostiqué d'une rare maladie génétique qui le place dans une situation de vie dans laquelle il deviendra incapable de respirer par lui-même. Déjà placé en respirateur artificiel, l'hôpital où il est en traitement, a décidé de ne pas poursuivre son assistance respiratoire. Ses parents utilisent alors tous les moyens judiciaires pour obtenir que la décision d'euthanasie médicale soit rapportée. Ils trouvent deux hôpitaux, l'un américain, l'autre italien, prêts à tenter un traitement nouveau et les soutiens du Président américain et du pape François. Seulement suspendue par les recours judiciaires, la décision d'euthanasie est confirmée par la justice britannique.
    Les parents viennent d'abandonner le débat judiciaire à cause des dégâts déjà opérés sur leur fils.

  2. L'affaire du Cardinal Sarah

    Le Cardinal Sarah est un prélat catholique guinéen, nommé par le pape François à la tête de la Congrégation pour le Culte divin. Le Cardinal Sarah est un partisan de l'esprit de la liturgie illustré par le Pape Benoît XVI. Il a subi de nombreuses avanies de la part du pape François et de ses partisans. On citera son désaccord concernant la réforme du rituel du Jeudi Saint, concernant le Lavement des pieds qui lui a finalement été imposé par le pape François. Il estime que la Réforme liturgique introduite par le Concile Vatican II et constamment soutenue par le pape François et ses affidés, devrait être réformée. Il a bien entendu été contredit par le pape François et ses partisans.
    Mais le Cardinal Sarah poursuit sa voie, notamment par des conférences et des livres dans lesquels il promeut un esprit de résistance fondé sur le silence et la prière contre les menées actuelles du progressisme contre le christianisme.

  3. L'affaire du Cardinal Müller

    Le Cardinal Müller est un prélat allemand, nommé par le Pape Benoît XVI à la tête de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi. Le Cardinal Müller est un homme partagé entre ses convictions proches de celles du Pape Benoît XVI d'une herméneutique de la continuité, interprétant les difficultés du Concile Vatican II au moyen de la Tradition et sa soumission viscérale à l'autorité du pape François. On notera que le Cardinal Müller est une personnalité complexe qui a longtemps soutenu le mouvement brésilien de la Théologie de la Libération. Malgré cela, soupçonné de soutenir clandestinement les quatre Cardinaux, auteurs des Dubia concernant des positions prises par le pape François, et d'autres opinions allant à l'encontre de l'idéologie progressiste promue par le pape François et ses affidés, son mandat à la tête de la Congrégation n'a pas été renouvelé alors qu'aucun grief ne lui a été officiellement signifié, ni aucune marque de faveur concédée.

  4. L'affaire du Cardinal Meissner

    Le Cardinal Meissner est un prélat allemand, ami du Pape Benoît XVI, qui s'est joint avec trois autres Cardinaux pour publier des doutes - les fameux Dubia - concernant ce qu'ils tenaient pour des ambiguités contenues dans une Exhortation Apostolique du Pape François, Amoris Laetitia. Froidement, ils demandaient au pape François de confirmer que l'enseignement du pape Jean-Paul II concernant la loi morale était obsolète. Bien entendu, le pape François a refusé de répondre, mais ses affidés se sont déchaînés, produisant de nombreuses occasions à l'aide desquelles ils répondaient par l'affirmative au questionnement des cardinaux.
    Lorsque le Cardinal Müller, allemand comme lui, a été résilié de sa charge, il a appelé le Cardinal Meissner pour discuter avec lui de la situation nouvelle. Le Cardinal Meissner est mort dans la nuit qui a suivi. Sa position a été approuvée par le Pape Benoît XVI dans un message pour ses obsèques.

  5. L'affaire de Syrie

    Il est très difficile de se faire une idée précise de la situation. D'après des informations plus ou moins recoupées, les Etats-Unis viennent d'accepter de ne plus soutenir les islamistes syriens. De fait, grâce au soutien combiné des Russes et des Iraniens, l'armée régulière syrienne reprend peu à peu le contrôle de l'ensemble de la Syrie. Sous la pression de la Russie, il semble que le régime syrien accepte de "sanctuariser" certaines régions, les abandonnant à la loi islamiste. On peut penser que cet abandon est un sacrifice de joueur d'échecs, consenti par les russes qui offrent ainsi aux américains de dissimuler probablement cinq ans de menées subversives en Syrie. On note que la Turquie vient de révéler que l'es Etats-Unis avaient installées dix bases militaires clandestines sur le territoire syrien.
    Il subsiste encore de nombreuses interrogations concernant la lutte entre la Turquie et les Kurdes syriens, mais aussi entre Israel et le Hezbollah iranien. Par ailleurs, la Chine serait en embuscade pour la reconstruction de la Syrie.

  6. L'affaire du rognage de l'APL

    En revenant aux affaires lamentables en France, on note la décision comptable de rogner 5 euros mensuels à l'aide publique au logement ou APL qui permettaient de faire bénéficier les classes défavorisées d'une fiscalité négative. Alors que l'accroissement d'un impôt positif ne semble poser aucun problème de "conscience", la seule idée de réduire même symboliquement un impôt négatif, fait hurler l'ensemble de la classe politico-médiatique.
    Conscient de l'inanité d'une telle mesure, le macronisme parle maintenant d'une "grande" réforme des douze milliards de l'APL en automne ...

  7. L'affaire de Villiers

    Escroqué par le macronisme de 850 millions sur le budget 2017, le chef d'état-major des Armées vient de démissionner au prétexte qu'il a le droit de penser ce qu'il veut, mais le devoir de n'en rien dire. Cette démission fait penser à certains comme Mélanchon, que plusieurs hauts fonctionnaires ont la même appréciation du macronisme. En pratique, la démission du général De Villiers n'a pas une grande importance puisque son successeur à peine nommé ne semble pas avoir les mêmes préventions que lui.
    Mais sa démission illustre à la fois l'inanité du macronisme en matière économique et sa brutalité politique.

  8. L'affaire du Père Hamel

    Le Père Hamel a été assassiné par deux petits malfrats de banlieue, il y a un an, dans son église. Le fait, extrêmement choquant, a été encore aggravé par la revendication islamiste de l'attentat. De fait, l'Etat français et l'Eglise catholique, pour une fois de concert, semblent estimer que le Père Hamel serait mort en martyr de la foi. Certains vont même jusqu'à le comparer au Père Popielusco.
    La récupération des événements est un art difficile et décevant. Il est annoncé qu'à l'issue d'une "messe de souvenir" avec l'évêque de Rouen, à laquelle participeront les autorités politiques musulmanes, une stèle républicaine de la "fraternité" sera inaugurée. Comme si la Constitution civile du clergé de 1792 était toujours en vigueur.

  9. Une déclaration prémonitoire en Grande-Bretagne

    Une ministre de Mme May, chargée de l'Education et de l'Egalité, vient de déclarer que les religions en Grande-Bretagne devraient à l'avenir intégrer le fait que le monde a progressé sur de nombreux sujets, et que, en matière d'homosexualité, le mariage est soumis désormais au principe d'égalité. Une députée britannique, quelques jours plus tôt, avait déclarée en commission parlementaire que les écoles catholiques devaient cesser leurs menées homophobiques et enseigner l'égalité en matière de mariage et d'homosexualité.
    Certains évêques catholiques britanniques ont alors évoqué le risque d'une situation orwellienne.


Revue THOMAS (c) 2017