Macron a gagné les élections ....

Philippe Brindet - 16 Septembre 2017

Il y a quatre mois que ... Macron a gagné les élections. Contre Madame Le Pen.

Il nous avait convaincu qu'il était incapable de résoudre le problème de la France. Elle ne nous avait pas convaincu de sa compétence politique. Il a été élu par un français sur quatre et elle a été battu.

Il n'y a pas grand chose de plus à ajouter. Et sur Madame Le Pen, il faudra attendre qu'elle restaure sa dynamique d'opposante, aujourd'hui épuisée dans son dernier débat télévisé avec le futur Président.

Un acteur amateur à la tête de l'Etat omnipotent

Macron n'est pas un homme politique. C'est un acteur amateur qui copie le jeu de grands acteurs et joue des pièces d'un théâtre qui le dépasse.

Dernièrement, époustouflé par les clips vidéo édités par la Maison Blanche, il a copié la scène de Donald Trump, signant dans le Bureau ovale des lois ahurissantes de bêtise. Mais avec un joli décor doré et entouré par des potiches de prix. Quelques jours auparavant, aux Antilles, il avait copié le Président des Etats-Unis se rendant dans un lieu de catastrophe naturelle en agitant des gros mots. "Pont aérien" avec deux avions et quatre bateaux de pêche. Economie de moyens, enflure de la mise en scène. La presse enamourée ne dit pas que la cape de Zorro est un vieux torchon pas propre.

Les journalistes, habitués à des procédures perverses et instaurées depuis quelques quinquennats, se plaignaient que Macron n'avait pas de comm' ... Il ne fallait pas s'en plaindre mais analyser pourquoi. Macron est uin acteur. Il n'a pas besoin d'un metteur en scène, il le fait pour lui-même. Il a juste besoin d'un éclairagiste et d'un bruiteur. Comme dans le bon vieux théâtre, le gars qui agite la tôle pour faire le bruit du tonnerre quand Jupiter apparaît sur scène ...

Une économie d'appauvrissement du peuple

Quand aux mesures économiques prises alors que la situation est aberrante, Macron a renforcé la précarité du travail salarié par cinq Ordonnances en cours de mise en oeuvre. Il a organisé un jeu de cavalerie d'écritures comptables, piquant à l'Armée de l'argent dont elle a besoin et la lui rendant plus tard pour assurer une fin de mois difficile. L'officier général le plus gradé a démissionné pour protester. Mais auparavant, il a partipé à la pièce de théâtre dont Macron pensait jouer le rôle principal : le défilé du Quatorze-Juillet.

On nous annonce que Macron veut exonérer de taxe d'habitation, un impôt d'ailleurs exhorbitant, 80% de ceux qui le payent. Les 20% survivants se demandetn seulement comment feront ils pour assurer le tribut auquel le Moloch "territorial" les condamne. Macron a enfin exonéré de charges sociales les salariés du secteur privé, leurs employeurs étant chargés de cotisations qui de patronales devront bien couvrir le manque à gagner. Et pour le financer, les employeurs devront bien entendu baisser les salaires et accroître la précarité du contrat de travail accordé par les Ordonnances Macron.

Macron a ordonné une hausse généralisée de l'impôt le plus totalitaire qui soit : la CSG. Et il en a exonéré certaines catégories. Ainsi les retraités qui touchent des pensions de plus de 1200 euros par mois ont appris qu'ils étaient assez nantis pour supporter une hausse de leur fiscalité. Ravis, ils vont payer. Mais, une fois de plus, Macron pousse le peuple vers la baisse du revenu du travail.

Le revenu du capital n'est pas mieux loti. Ne revenons pas sur les mesures tendant à imposer un taux unique de sorte que quelques impôts exhorbitants se voient réduits et qu'une foule d'autres impôts encore modérés se voient renforcés. Macron a imaginé de baisser l'aide personnalisée au logement, une subvention absolument perverse au point de vue social et au point de vue économique. Et il a trouvé que les loueurs devaient tout simplement diminuer d'autant le montant de leurs loyers. Diminution autoritaire et perverse du revenu foncier.

Les "cadres" du macronisme

Au point de vue politique, les députés stipendiés par Macron pour représenter "sa" majorité présidentielle se caractérisent par une absence totale de moralité. l'un massacre un laquais à coups de casque de moto, l'autre encaisse les entrées payées par des voyages organisés dans les palais de la République, tous sont totalement ignorants des réalités politiques, économiques et sociales de l'Etat dont ils doivent faire les lois.

Ses ministres ne valent guère mieux. L'une a vendu ses actions à la veille d'organiser un licenciement massif de la grande entreprise qu'elle dirigeait, entreprise qui a participé au financement de la campagne de Macron. Une autre a émargé aux conseils d'administration d'entreprises qu'elle est en mesure de favoriser par la politique qu'elle mène impunément. Un autre a fait acheter par un proche des locaux pour y installer l'entreprise qu'il dirigeait à la veille d'en partir pour un mandat électif. Les mesures prises par l'ensemble de ces "ministres intègres" (Victor Hugo ....), probablement imposées par Macron, sont toutes plus désolantes et incompétentes les unes que les autres.

Politique étrangère

En politique étrangère, Macron a tenté de séduire "maman" Merkel. Son expérience de séducteur semble avoir échoué et Merkel l'a renvoyé dans ses foyers occupée qu'elle est à sa possible ré-election. Macron a tenté de séduire Trump qui a adoré le spectacle du Quatorze-Juillet. Pour son prochain parc d'attractions, il pensera à Macron. Mais actuellement il a d'autres soucis. Macron a voulu jouer à Poutine le coup de Sarkozy. Le Russe est venu, il a regardé et ... il a souri.

Enervé par ses succès invisibles - ou par ces réels échecs, c'est pareil - Macron s'est alors "attaqué" à des Etats de seconde zone. La Pologne qu'il pensait pouvoir manoeuvrer dans le marigot européiste, s'est rebellée. Macron a fait dire qu'il n'y avait rien de bon à attendre de ces furieux d'extrême-droite. Pour le reste, il a été contraint d'accompagner la mairesse de Paris, avec son bouffon de 150 kilos à la "cérémonie olympique" accordant à la France l'organisation des Jeux de 2024. Pour quels pots-de-vin et quel dépassement de budget ?


Revue THOMAS (c) 2017