L'accueil des migrants et l'identité de personne

Philippe Brindet - 10.10.2017

La solution migratoire

Le macronisme vient de décider de faire venir vingt mille migrants qu'il va sélectionner lui-même au départ du Tchad et du Niger. La presse publie partout cette phrase clé :

Le président Emmanuel Macron a annoncé lundi que des missions vont débuter «dans les prochaines semaines» au Tchad et au Niger pour identifier sur place les personnes pouvant bénéficier du droit d'asile.

Selon les informations disponibles, l'OFPRA français travaillerait sur des listes établies par le HCR onusien pour choisir les bons migrants.

L'absurde bien-pensance

Cette moderne version du "marché aux esclaves" dont on pensait que les guerres coloniales l'auraient relégué dans le passé est un effet de la "bien-pensance" illustrée par les beaux discours du picaresque pape François. Agitant de vagues idées humanitaristes, caractéristique des apéritifs mondains des beaux quartiers, le macronisme place l'action de la France dans une zone absurde.

L'aburde est de se soumettre au dilemne de l'accueil des migrants ou ou des naufrages de périssoires dans la Méditerrannée. En réalité, c'est se soumettre à la stratégie gagnante de ceux qui ont sciemment organisée la débâcle migratoire et dont les responsables se trouvent à New York et Washington.

Comme nos Tranche-Montagne se sont soumis aux responsables des "interventions" occidentales en Irak, en Syrie et en Libye. Leur ennemi les a soumis au dilemne de la victoire de la démocratie ou du triomphe de la dictature. Et cet ennemi se trouve à New York et Washington.

Un responsable du chaos

S'agit-il du gouvernement américain ?

Au sens strict, notre réponse est non. Comme le sarkozysme, le hollandisme ou le macronisme, le gouvernement des Etats-Unis est entre les mains de pitoyables acteurs amateurs de théâtre qui croient jouer à l'Odéon aux plus beaux jours de mai 68. Pourtant l'Odéon de mai 68 est mort de putréfaction, il y a longtemps.

Et la pièce que jouent ces bourgeois cabotins, est écrite et mise en scène, produite et promue par des clubs agités comme des cadavres secoués par les chocs électriques de cette fameuse "bien-pensance" dont la toxicité est directement en relation avec la médiocrité des esprits qui la chient. Et derrière cette nauséabonde "bien-pensance" s'agitent des intérêts mortifères pour l'Occident.

Un "coup politique" qui ne peut qu'échouer, dans les conditions actuelles

Maintenant, la décision de "prélever" vingt mille migrants dans leur aire de départ est aussi un "coup" politique qui pourrait permettre de sortir d'une ornière qui, peu à peu, se transforme en gouffre. Mais, pour qu'une telle décision ait un sens, il faudrait que l'Occident accepte deux choses :

  1. Rejeter le concept de l'Europe, zone économique ouverte, singeant le modèle de l'Open Society de Soros et de ses affidés. Pour cela, l'Europe devra rejeter à la mer les migrants qui ne sont pas passés par le guichet de Nouakchott ou de Djamena.
    Sincèrement, on ne voit pas aujourd'hui avec quels moyens l'Europe ou la France exécutera une telle élimination.
  2. Mettre en place une politique raisonnable d'accueil des migrants "choisis", une politique qui leur assure une vie digne et un espoir de s'intégrer, de s'associer, de se fondre, peu importe, mais tout simplement de vivre en harmonie avec le reste de la société occidentale.
    Sincèrement, on ne voit pas aujourd'hui comment. Pour deux raisons principales. La première raison est que les migrants "choisis" seraient alors bien mieux traités que les trois quart de la population indigène, comprenant aussi des dizaines de milliers de migrants clandestins ou quasi clandestins. Il y a alors un risque de tension considérable entre les migrants "choisis" et la majorité de la population de plus en plus désintégrée, désassimilée par les bourgeois de la bien-pensance. La deuxième raison est que, malgré l'impression de toute-puissance que se donne le macronisme - son maître se prendrait pour Jupiter ... - il dispose de caisses vides. Il peut faire croire à ses efforts en faveur des "migrants choisis" seulement ceux qui sont "convaincus", les bourgeois de la bien-pensance, peut être de qunze à vingt pour cent de la population. C'est insuffisant.

Or, l'accueil des migrants n'a de sens que si les migrants souhaitent rejoindre une identité substantielle, au moins plus avantageuse que celle qu'ils prétendent fuir. C'est très loin d'être acquis. On n'a jamais réellement cherché à savoir ce que recherchaient les migrants, "choisis" ou non. On s'est contenté - et les média nous ont contraint à nous contenter - des revendications de pitoyables marionnettes qu'on a agité sous les yeux ébaubis des bourgeois bien-pensants, en leur faisant répéter en boucle des mots que ces marionnettes ne connaissaient même pas et que les metteurs en scène du monstrueux galimatias contemporain ont fabriqué lors d'événements fortuits.

Et, l'accueil des migrants n'a de sens que si l'Occident disposait d'une identité réelle à proposer aux migrants. S'ils veulent s'assimiler, s'intégrer, s'associer ou que sais-je encore - à quoi veulent ils ressembler ? Aux bourgeois bien-pensants qui ne veulent à aucun prix habiter avec ces pouilleux ? Avec les poullieux que nous sommes et à qui on a interdit toute identité réelle pour nous fondre dans un individu sans racine, sans avenir, sans projet. La plupart de nous sommes sans famille - du moins de familles telles que l'Europe les connaissait il y a seulement cinquante ans - souvent sans travail autre qu'une vague occupation sans valeur, contraignante et sans avenir.

A ces migrants choisis, les bourgeois bien- pensants donneront ils accès à une identité réelle qui a échappé à nous autres ?

Je ne le crois pas.

Les bourgeois eux-mêmes, et souvent avant nous, ont déjà perdu toute identité. Agités par d'obscures ambitions, leur réussite croise dans nos gares vétustes le rien de notre futur. Quand Macron parle (*) de ceux qui réussissent (sous-entendu comme lui) et de ceux qui ne sont rien, il nous dit plus sur son identité - celle de la réussite du néant - et sur la notre - celle de l'échec du néant. Il se présente devant les migrants avec une identité de page web retouchée sous Photoshop. Et les migrants, s'ils se laissent prendre, auront vite fait de découvrir le vide de cette identité de pacotille.

En réalité, il n'est pas du tout certain que ce soit notre "identité" à laquelle les migrants envisagent de s'assimiler. Ce que nous voyons de la "montée" des communautarismes qui fait soupirer de dépit les bien-pensants alors que c'est l'un de leurs meilleurs moyens de décomposition, de déconstruction de notre identité réelle, c'est que les migrants importent avec eux leurs identités ethniques et religieuses, et souvent nationales et politiques.

Rappelez-vous les réactions des politiciens allemands quand Erdogan et ses ministres ont voulu réclamereux-mêmes les votes des citoyens turcs de la communauté turque en Allemagne. La chose se répète avec les communautés marocaine, algérienne et tunisienne en France. Ajoutez leur les libyens en Italie, et les pakistanais en Grande-Bretagne. Rien ne nous indique que ce soit une identité occidentale, européenne ou même française que ces migrants recherchent.

Quelle serait une vraie stratégie ?

La France n'a que peu à faire pour retrouver une identité réelle. Mais pour y parvenir, c'est un tout autre sujet que celui qui nous occupe ici.

La France, comme le reste de l'Europe, est devant un problème aux contours simples :

A cause d'une géopolitique d'une bêtise incommensurable, l'Occident se trouve dans une impasse. Des centaines de milliers de migrants chaque année se ruent des zones économiquement faibles et des zones en guerre vers ce que leur imaginaire leur décrit comme un paradis sur terre.

Or, nous devons comprendre qu'il existe une identité turque, une identité marocaine, et beaucup de migrants, disposent de telles identités nationales ou ethniques, qui souvent sont fédérées par une identité musulmane.

Il existe certainement deux mouvements qui ne sont pas contradictoires et, même qui historiquement convergent aujourd'hui.

Le premier mouvement est celui de la conquête musulmane.

Au début du XX° siècle, seule comptait l'expansionisme ottoman. Son alliance avec l'Allemagne, vaincue de 1918 a sonné le glas de cet expansionisme qui d'ailleurs s'était bien essoufflé au cours du XIX° siècle. Mais, la catastrophe de la Deuxième Guerre Mondiale conjuguée à l'hégémonie bourgeoise des Etats-Unis éliminant sans effort le bloc soviétique qui s'est effondré de lui-même, ont conduit à une restauration du dynamisme de l'islam.

Aujourd'hui, seuls les bien-pensants aveuglés par leurs certitudes acquises dans leurs salons de marbre ne voient pas ce progrès. Le problème migratoire venant essentiellement du monde islamique a nécessairement un lien causal avec l'expansionisme historique de l'islam. Nous n'y pouvons rien. Rien ? Ce n'est pas vrai ... mais nous verrons plus loin de quoi il retourne.

Le second mouvement est celui de la déconstruction de l'identité occidentale

Cette déconstruction est essentiellement l'oeuvre de la bourgeoisie bien-pensante. Elle est absolument toute-puissante aux Etats-Unis et elle est esclave en Europe et en France. Parmi les entreprises essentielles de déconstruction se trouvent celle de la déconstruction de l'identité occidentale. Très clairement, cette dernière présentait des strates multiples comprenant d'une part celle du judéo-christianisme et celle des Lumières dérivées de la Renaissance.

Mais cette identité est niée, probablement parce que le pôle progressiste issu des Lumières est incompatible avec le pôle conservateur issu du christianisme. La "décosntrcution consiste essentiellement à opposer ces deux pôles et, par exemple, nier le pôle chrétien.

Ce n'est pas le lieu de développer ces conceptions somme toute bien connues.

Pour éliminer le pôle chrétien de l'identité occidentale, l'un des moyens utilisés par la bourgeoisie bien-pensante est justement de favoriser l'expansionisme musulman.

En effet, l'islam qui est un courant transfuge du judaïsme et du christianisme réserve un projet d'éradication du christianisme pour une raison théologique simple. Les musulmans ne reconnaissant pas la divinité de Jésus considèrent fort logiquement que les chétiens sont d'épouvantanbles mécréants qui associent un homme, Jésus, et une femme, à la théité absolument transcendante. Les musulmans ne peuvent pas laisser vivre les chrétiens.

Or, ce projet musulman rencontre les objectifs principaux du pôle progressiste de l'identité occidentale : pour les progressistes, il n'existe pas de Dieu et le christianisme doit être détruit pour autant qu'il tienne à la divinité de Jésus.

C'est la raison pour laquelle la bourgeoisie bien-pensante qui répond naturellement au pôle progressiste de l'identité occidentale a pris pour l'un de ses objectifs stratégiques d'importer l'islam dans l'aire culturelle du christianisme que constitue l'Occident. Les ETats-Unis s'y sont fortement employés, et la grande bourgeoisie en France et ailleurs en Europe, totalement asservie, li a prêtée main-forte.

De ce point de vue, la décision du macronisme est à la fois une menée caractéristique favorisant une déconstruction de l'identité occidentale, mais aussi une menée visant à ralentir les ambitions des clubs de la bien pensance bourgeoise. En effet, limiter à vingt mille migrants et à limiter leur source aux pays en guerre revient à infliger un sérieux retardement aux objectifs des Etats-Unis.

Qu'adviendra t'il de cette tentative ?

Rien si elle ne se complète pas d'une réactivation des valeurs de l'Occident. Et rien n'indique que ce soit l'une des ambitions du macronisme.

Note
(*) Jeudi, en inaugurant la Station F à Paris, qui abrite un millier de start-up, le chef de l'Etat a évoqué une gare comme "un lieu où on croise des gens qui réussissent et des gens qui ne sont rien", référence au site où il s'exprimait qui abrita jadis des installations SNCF.
d'après http://www.midilibre.fr/2017/07/03/la-petite-phrase-polemique-de-macron-sur-les-gens-qui-ne-sont-rien,1531772.php#OeszuI8B2PmCvi9U.99

Revue THOMAS (c) 2017